No good men
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/
Intro
Bonjour et bienvenue dans cette chronique de la première anthologie de nouvelles dédiée à Warhammer Crime, le nouveau parc à thème ouvert par la Black Library dans l’univers de Warhammer 40.000. Comme le nom de cette nouvelle gamme le laisse percevoir, il sera ici question de meurtres, disparitions, rackets et autres joyeusetés. Adios donc à la violence légitime, dont l’Imperium a le monopole (comme aurait pu dire le Servo-Crâne de Max Weber), et bonjour aux chicanes en tous genres entre citoyens lambda, au mépris du Lex-Alecto/Imperialis. De tels crimes ne pourront bien évidemment pas restés impunis.
‘No Good Men’ marche sur les traces des recueils sortis pour Warhammer Horror (‘Maledictions’, ‘Invocations’ et ‘Anathemas’), mais contrairement à ces derniers, est centré sur un seul lieu, la cité ruche de Varangantua, sur le monde d’Alecto, qui nous est présentée comme un territoire sans foi ni loi, où les plus forts et les plus corrompus triomphent, et où l’altruisme et la droiture sont portés disparus depuis quelques millénaires. D’où le titre de l’ouvrage, très certainement. Pour en terminer en matière d’association d’idées, évoquons l’incontournable Necromunda, qui aurait pu sans problème candidater pour être ville-hôte de Warhammer Crime (vous ne me ferez pas croire que l’ordre règne dans la cité de l’araignée), mais également les travaux inquisitoriaux du tout aussi incontournable Dan Abnett, qui ont été les premiers à relater des enquêtes « policières » dans la « normalité » de l’Imperium, c’est à dire ailleurs que sur un théâtre d’affrontements. Il suffit de lire ou relire ‘Missing in Action’, ‘Backcloth for a Crown Additional’ ou ‘The Strange Demise of Titus Endor’ pour s’en convaincre1. Enfin, accordons une pensée au pionnier Matthew Farrer, dont la trilogie ‘Enforcer’ sur la dure à cuire Shira Calpurnia pourrait tout simplement être republiée sous la riante rosette de Warhammer Crime, comme les écrits de Jack Yeovil l’ont été pour Warhammer Horror.
Ayant suivi de loin les premières sorties de Warhammer Crime, je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre au moment de m’atteler à la lecture de ces sept nouvelles, majoritairement écrites par des plumes éprouvées de la BL, à commencer par Chris Wraight et Guy Haley, tous deux recrutés pour un roman se déroulant dans ce nouveau décor et cette nouvelle ambiance. Avec des vétérans comme McNeill, Hinks et l’auteur-éditeur Nick Kyme également à la manœuvre, on peut raisonnablement penser que Nottingham sait de quoi il en retourne, et espérer en conséquence une expérience comparable à celle apportée par les recueils de Warhammer Horror (assez positive, pour ceux qui n’ont pas lu les compte-rendus de votre serviteur sur le sujet – ici, ici et là -). Comme pour ces derniers, on constate également la présence de relatifs nouveaux-venus au casting, sans doute à cause de leur familiarité avec l’écriture de polar (car c’est bien de cela dont il s’agit ici): Marc Collins et Gareth Hanrahan. Souhaitons leur bonne chance pour leur participation à ce projet intrigant, et soulevons la rubalise des Arbites pour commencer à inspecter notre première scène de (Warhammer) crime…
1: La série consacrée à Valentin Drusher est également riche en investigations à teneur biologique (‘The Curiosity’, ‘Gardens of Tycho’).
Nouvelles en Anglais
Aberrant de Chris Wraight
Exit Wound de Darius Hinks
The View from Olympus Mons de Gareth Hanrahan
Impurities de Graham McNeill
No Use for Good Men de Guy Haley
Cold Case de Marc Collins
Against the Grain de Nick Kyme
Conclusion générale
Et voilà qui termine cette revue de ‘No Good Men’, point de départ de la nouvelle de polar à la sauce 40K. Le message principal que je souhaite faire passer aux lecteurs potentiellement intéressés par cet ouvrage est de ne pas s’attendre à une collection de whodunits, car aucune des histoires présentées ici ne se positionne sur ce créneau. À la place, on a le droit à une plongée dans la réalité peu glorieuse d’une cité ruche, où les crimes sont finalement moins intéressants en eux-mêmes que ce qu’ils disent de la société cauchemardesque, et pourtant fonctionnelle, du 41ème millénaire. J’ai lu quelque part le terme de domestic grimdark, et cela correspond parfaitement au contenu et à la tonalité de ‘No Good Men’, qui s’inscrit de ce fait dans la lignée de certaines nouvelles Warhammer Horror se déroulant dans l’univers de Warhammer 40.000 (‘Miracles’, ‘The Nothings’, ‘Hab Fever Lockdown’…). Début pour début, je dois dire que j’ai été plus convaincu par Horror que Crime, mais ‘No Good Men’ reste une lecture divertissante tant qu’on ne place d’attentes démesurées sur cette anthologie. Elle permet notamment de découvrir une nouvelle facette de certains auteurs de la Black Library qu’on ne leur connaissait pas, ou peu, la salutaire absence de Space Marines et de guerre ouverte leur permettant de varier un peu leur écriture. Notons également qu’il s’agit du premier ouvrage grossier de la BL, les fuck et shit ne manquant pas au fil des pages1. À l’heure où nous arrivons à la fin de la première vague de sorties pour cette nouvelle gamme, je souhaite à cette dernière le même succès que celui rencontré par son horrifique grande sœur, et aurai plaisir à prendre quelques nouvelles enquêtes à mon compte ici même si l’occasion se présente.
1: Pour les lecteurs non familiers de la Black Library, cette dernière utilisait jusqu’ici la grande variété culturelle de l’Imperium à son avantage, en demandant à ses auteurs de créer leurs propres jurons, comme le célèbre « feth » de Tanith.