Against the Grain

De Les Archives Infinies
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Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue:

Détective privé (jaeger) de bas étage à Genovska, le district chaud – dans tous les sens du terme – de Varangantua, Thade Efrem surprend une armoire à glace peu amène dans son appartement à son retour du boulot. Comme tout citoyen d’Alecto digne de ce nom, la première réaction de notre héros, un vétéran de la Garde Impériale ayant perdu la foi dans l’institution ainsi que sa jambe gauche lors d’un bombardement « ami » orchestré par le haut commandement lors d’une campagne xenocide, est de tirer sur l’intrus, qui arrive à éviter de se faire trouer la peau, et aurait sans aucun doute fait bouffer sa prothèse à Efrem sans l’intervention de son employeuse, la diaphane Velhena Calicus. Cette dernière, qui a équipé son gros bras (Stave1) d’un baby-call et d’un rétroprojecteur pour éviter de venir en personne, expose rapidement son cas à Efrem sous forme holographique après que les deux hommes aient fini de se faire des papouilles : son mari, Byron, a disparu depuis dix jours sans laisser de nouvelles, et elle a besoin d’un spécialiste discret et vénal comme notre jaeger pour le retrouver. L’affaire est en effet rendu puante par la dernière communication envoyée par le mari à sa femme, indiquant qu’il a mis la main sur une information très sensible dans le cadre de son travail (il est fiscal-savant – autant dire contrôleur de gestion – au sein du tout-puissant conglomérat Karridinus Farms, gros fournisseur de rations nutritives au Ministorum), qu’il va essayer de monter un dossier solide avant de passer à l’action, et que dans l’intervalle, il serait préférable que Velhena reste à la maison, pour sa propre sécurité. Alléché par la somme promise par sa nouvelle cliente, et par la mise à disposition d’un véhicule de fonction haut de gamme par cette dernière, Efrem accepte l’affaire et se met à enquêter dès le lendemain.

Son investigation, qu’il serait très long et peu intéressant de relater ici en détail (une caractéristique intrinsèque au genre du polar), le mène à la rencontre de nombreux interlocuteurs reliés au disparu, comme le PDG de Karridinus, le baron Ohram Varr, ou encore une Arbites enquêtant en solo sur les agissements de ce dernier, et qui conseille en des termes non incertains au privé d’abandonner ses recherches pour son propre bien. Il a également la chance de retrouver sa vieille camarade Seraf Ciastro, connue à l’armée et devenue Lieutenant de police, ou l’équivalent, après avoir été cueilli (et assommé) par les flics locaux après un échange de tirs avec l’Arbites en question. Efrem visite également la garçonnière de Byron, le siège social de Karridinius Farms, une zone d’entrepôts située à proximité de ce dernier, et un bar minable gardé par une ogresse, amassant les indices (qu’est-ce que le « gedge » qui revient dans les notes de Byby ?), les menaces de mort et les KO techniques, jusqu’à ce qu’il commence à assembler les pièces du puzzle, augurant d’une réalité assez malsaine. Tout finit par se mettre en place lorsqu’il surprend le fugueur sous un lampadaire à deux pas du domicile conjugal, mais que ce dernier s’enfuit lorsque l’enquêteur le hèle, attirant Efrem dans un guets-apens tendu par trois mercenaires employés par la Maison Mermidian, une dynastie de Marchands Libres en relation plus qu’exclusive avec Karridinus…

...Sauvé par l’intervention opportune de Stave, qui met les assaillants hors d’état de nuire et de respirer, Efrem se rue à l’adresse indiquée sur le bout de badge à moitié mâchonné qu’il a récupéré dans la zone industrielle un peu plus tôt, et qui est tout ce qui reste de l’Arbites qui voulait se la jouer solo. Ses indications post mortem permettent toutefois à notre héros de mettre à jour les machinations de Varr, qui fait croître sa petite affaire en coupant la viande de grox de ses rations avec les dépouilles mortelles de Xenos (le fameux gedge) rapportés par la Maison Mermidian. Nul doute que notre Baron Marchand descend en droite ligne de la famille Spanghero, car de la lasagne de cheval au pâté aux champignons (ce que sont les Orks, techniquement), il n’y a que quelques millénaires. Deuxième découverte d’importance, Byron a été transformé par son employeur en cyborg mélancolique, ce qui explique pourquoi il allait traîner aux fenêtres conjugales le soir. Piégé par le rusé Varr, qui prévoyait son arrivée sur les lieux du crime de la valorisation alimentaire, Efrem est sur le point d’être livré aux Grox par sa Némésis, lorsque l’arrivée opportune de Velhena et de Stave lui donne l’opportunité de se libérer et de retourner la politesse à Varr, qui finira dévoré par ses bestioles, dans un remake grimdark de ‘Hannibal’. Roboco(m)p(table), qui s’est libéré de l’influence de Varr à l’arrivée de sa chère et tendre, meurt sous les balles des goons adverses en tentant de la protéger, et tout se termine dans l’incendie de l’usine afin d’éviter un scandale qui pourrait pénaliser l’approvisionnement de la Garde Impériale. Et personne ne veut ça, bien sûr.

1: Ce qui veut dire gourdin en français (ça veut aussi dire portée – le terme musical – mais je doute que ce soit le sens auquel Kyme a pensé au moment de baptiser son malabar).

Avis:

Cette longue nouvelle terminant l’anthologie ‘No Good Men’ donne à Nick Kyme l’occasion de se tirer du bolter porn dans lequel il avait sombré corps et bien, pour un résultat assez convenable, dans la droite lignée de ses travaux horrifiques (‘Stiches’). Sans se montrer génialement inspiré par ce nouveau contexte1 , Kyme livre une copie sérieuse et respectant les grands codes du genre, de l’anti-héros associal et torturé, mais tout de même animé par un profond sens de la justice, jusqu’à la conspiration de puissants très (trop) puissants, et donc a priori intouchables, en passant par la flic sous couverture, les bars louches, les mauvaises rencontres au fond de ruelles sombres, et les indices cryptiques qui font soudainement sens. On doit également mettre au crédit de Kyme les clarifications intéressantes qu’il apporte sur l’Adeptus Arbites, dont le mandat est de faire respecter la Lex Imperialis, et pas de s’occuper des crimes de bas étage propre à chaque planète de l’Imperium. C’est une distinction dont je n’étais pas au courant précédemment, et qui est potentiellement lourde de sens en termes de fluff, car la Lex Imperialis s’intéresse uniquement au respect des édits de Terra en matière de versement de la dîme, traque des Psykers, régulation des mutants, et persécutions des hérétiques et Xenos. Les Arbites empiètent donc en bonne partie sur les plates-bandes de l’Inquisition dans le Kymeverse, qui a de bonnes chances d’être canonisé, vu la position du bonhomme au sein de la Black Library. En bref, une lecture plutôt agréable, qui vous réconciliera (un peu, beaucoup…) avec la prose de Nick Kyme si, comme moi, vous associez cette dernière avec de l’action énergiquement stupide.

1 : Et en s’inspirant franchement d’autres auteurs à l’occasion. En plus du final très connoté Thomas Harris, Kyme commence son récit par une fixette sur le flingue de son héros, qui n’aurait pas dépareillé dans un des tomes de la trilogie ‘Eisenhorn’ de Dan Abnett.

Fluff:

Alecto (Culture) : La monnaie locale est le slate (rq : terme qui veut aussi dire ardoise), et la klay (rq : que l’on peut traduire par « argyle ») est une drogue qui acère la perception de son utilisateur pendant une courte période de temps.