Hammer and Bolter n°16

De Les Archives Infinies
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Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intro

Bonjour tout le monde, et bienvenue dans cette revue du 16ème numéro de Hammer & Bolter ! Comme son prédécesseur immédiat, cette parution ne propose que des nouvelles issues d’un lointain futur apocalyptique et bas du front, le traditionnel chapitre de Gilead’s Curse mis à part. Au programme, un petit florilège des différents types de courts-formats usités par les auteurs de la Black Library : Andy Smillie met un point final à son dyptique consacré aux Flesh Tearers, James Swallow propose une nouvelle « passerelle » entre ses deux sagas consacrées aux Blood Angels (Deus Encarmine/Sanguinius et Red Fury/Black Tide), Dan Abnett soumet un court extrait du roman Know No Fear et Steve Lyons livre un one shot agréablement dépaysant. Y en aura pour tous les goûts.

Nouvelles en Anglais

Beneath the Flesh de Andy Smillie
The Shadow in the Glass de Steve Lyons
Redeemed de James Swallow

Gilead's Curse (chapitre quatre) de Dan Abnett et Nik Vincent
Après le grand n’importe quoi que constituait le chapitre 3 de Gilead’s Curse, Nik Vincent offre un léger break à ses lecteurs en recentrant l’intrigue sur l’Asur déprimé, maintenant accompagné du jeune garçon qu’il a sauvé des skavens deux numéros plus tôt. Le semblant de vraisemblance promis par une introduction presque1 normale, notre duo de choc faisant plus ample connaissance autour du feu de camp de l’elfe, ce dernier régalant son hôte de tubercules et de thé servi dans un dé à coudre (rigolez pas, ça commence vraiment comme ça), se retrouve cependant rapidement battu en brèche par l’inhumaine capacité de Vincent à a) consacrer des pages entières à des péripéties absolument sans intérêt, et b) piétiner le fluff établi avec une constance admirable.


La première partie du chapitre est ainsi consacrée à la narration de la drôle de guerre que Gilead et son sidekick mènent à leurs ennemis velus. Les skavens de Nik Vincent étant, comme on en a pu faire la douloureuse découverte au cours des deux précédents épisodes, des gros rats totalement stupides, il n’est donc pas surprenant qu’on trouve leurs terriers un peu partout dans la nature. Dératiseurs experts, nos deux compères passent donc leurs journées à localiser les entrées des tunnels, permettant ainsi à Gilead de les contempler pendant des heures, dans l’attente qu’un raton pointe le bout de ses moustaches. Car non, Gilead ne s’aventure pas sous terre à la recherche de ses proies et oui, il n’a que ça à foutre (et oui, il semble avoir totalement oublié le chevalier vampire du début du roman). Passionnant.


Cette saine occupation est toutefois interrompue par la maladresse du garçon (Quirin de son petit nom, utilisé en tout et pour tout deux fois pendant le chapitre), qui éventre par inadvertance une galerie et se retrouve confronté à trois skavens assez en colère. S’en suivent quelques pages d’un pénible mais épique combat dont l’apex, un grandiose concours de tirage de manche de houe, provoquera quelques rires nerveux chez les lecteurs les plus sensibles. Puis, comme le manche de la fameuse houe a été brisé au cours de cet affrontement titanesque, Gilead a la bonté d’en confectionner un nouveau pour son compagnon, et Nik Vincent a la bonne idée de relater cet atelier bricolage avec une minutie insensée, s’attardant sur le nombre de jeunes arbres abattus par Gilead, les raisons l’ayant poussé à rejeter certains troncs, la finition du manche et le temps qu’il aurait fallu à un simple mortel pour réaliser un tel haut fait. Fallait oser tout de même2.


La deuxième partie de l’épisode suit la progression de nos deux héros dans l’empire souterrain jusqu’à la salle où les attendent le Roi Skaven ainsi que la totalité de ses sujets. Oui, tous les skavens ont fui devant la terrible menace représentée par un bretteur elfe et un paysan humain. Je pense que c’est la présence de (bette)Rave Maraz, la terrible houe magique façonnée par Gilead, qui a conduit à un tel exode (oui, c’est du sarcasme). Mais alors que tout se présentait plutôt bien pour nos deux lascars, dont la progression n’était ralentie que par les quelques mobs de bas niveau laissés en arrière-garde par le maître du donjon, catastrophe ! Double catastrophe même.


Premièrement, le sidekick de Gilead se fait soudainement enlever par Kiprosquish et Gebreselasnitch, deux skaven champions de course de fond, qui l’emmènent dans la salle où sont rassemblés tous leurs copains. Malgré toute sa bonne volonté, ses capacités physiques surnaturelles et sa rapide réaction à la disparition de son compagnon, notre héros ne parvient pas à rattraper les ravisseurs avant qu’ils ne parviennent à bon port, ce qui scelle le sort de Quirin, qui meurt sur sa houe3 après avoir tenté sarcler le Roi des Rats, en vain.


Deuxièmement, Vincent passe en mode hardcore, et part dans un délire narratif comparable à celui dispensé dans les chapitres précédents. On retrouve ainsi tous les éléments constitutifs de son style si particulier, des phrases magiques, des phrases alambiquées, des péripéties hyper réalistes, des descriptions confuses (coucou le Roi des Rats qui se téléporte à l’envi à l’autre bout de la salle dès que Gilead s’approche un peu trop), des contradictions flagrantes avec des éléments détaillés précédemment (notre héros a visiblement appris à attaquer des adversaires ne lui faisant pas face), et un rejet épidermique du background établi. Cerise sur le gâteau, Nik pousse l’exercice jusqu’à gratifier le lecteur d’un passage absolument dantesque, qui voit Gilead égarer sa dague dans le corps d’un skaven, et décider en conséquence de rengainer son épée (arme magique et relique héritée de son frère jumeau, Galeth des rois) pour, je vous le donne en mille, utiliser la houe de son séide. Parce qu’il est évident qu’un outil agricole fabriqué par des humains est en tout point supérieur à une lame elfique enchantée. Evident. Bref.


Le chapitre se termine par un pogo géant initié par le Rat King, qui piège ainsi Gilead sous quelques quintaux de fourrure puante, calmant aussi sec les ardeurs et la shadowfasttitude de ce dernier. Saucissonné comme un sumo en bas résilles, isolé au cœur du bastion ennemi et à la merci de sa (nouvelle) nemesis, notre héros finit l’épisode en très mauvaise posture. Il serait peut-être temps de refaire intervenir le vampire Nik. Enfin, je dis ça, je dis rien…


1 : « Msieur, je peux venir avec vous ? »

« Non. Danger. Famille ? »

« Nan, y sont tous morts. Allez msieur, dis oui steuplait ! »

« Triste. Village ? »

« Nan, y sont tous morts aussi. M’laissez pas msieur. »

« Et si t’arrêtais deux secondes de te foutre de ma gueule, petit con ? J’ai sauvé une vingtaine d’humains dans les souterrains de la ville il n’y a même pas deux chapitres, et je suppose qu’ils avaient laissé les femmes, les enfants, les infirmes et les vieillards en sécurité avant de s’aventurer sous terre. Donc, non, tu n’es pas tout seul et tu vas retourner de ce pas dans la ville que je viens de quitter il y a dix minutes. Non mais. »

« K. »


2 : Rien que pour le lol, j’aimerais bien voir ce que donnerait un roman de l’Hérésie d’Horus écrit par Nik Vincent. Je la sens tout à fait capable de soliloquer pendant un chapitre entier sur la couleur et les motifs de la moquette du Vengeful Spirit pendant que Pépé et Horus se foutent sur la gueule dans la salle d’à côté.


3 : Saluons le talent de Nik Vincent, qui réussit à faire mourir un de ses personnages principaux au cours d’un duel sans que l’on comprenne comment. Par contre, il est clairement fait mention de la manière dont le positionnement de la houe au moment de son trépas permet au cadavre de rester d’aplomb, mi-debout mi-agenouillé, pendant de longues secondes. C’est évidemment le plus important.


Know No Fear (extrait) de Dan Abnett

Un extrait du roman consacré par Abnett à l’empoignade entre Ultraschtroumpfs et Porteurs de Moe sur Calth pendant l’Hérésie d’Horus. Le bouquin en question étant sorti en Février 2012, le suspense qui l’entourait à l’époque s’est largement dissipé, et l’ouvrage a fait l’objet d’une critique participative détaillée ici.


Pour faire simple, le passage se divise en deux parties. Dans la première, Erebus et quelques amis font des châteaux de sable sur le Plateau Satrique, et se préparent à rentrer dans le Guinness Book des Records dans la catégorie « plus grand nombre de glandes progénoïdes de Space Marines morts au combat offertes au Chaos ». Abnett fait du Abnett en balançant des noms que le lecteur lambda doit googler pour comprendre ce dont il en retourne (The Octed ? Gal Vorbak ? Tzenvar Kaul?).


Dans la deuxième partie (qui est l’extrait gratuit proposé sur le site de la BL sur la page Know No Fear), deux vieux potes, Sorot Tchure des Word Bearers et Honorius Luciel des Ultramarines, sont réunis avec leurs hommes pour un banquet de l’amitié. Tchure, qui est un méchant avec des principes, essaie désespérément de faire comprendre à cet abruti de Luciel que quelque chose de très vilain est sur le point de se passer. Devant la stupidité crasse de son interlocuteur, pas foutu de saisir la forêt de perches qu’il lui tend1, Tchure n’a d’autre choix que de perforer son hôte à coup de plasma, ce qui mène au massacre en règle de tous les Ultras en maraude autour du buffet par les WB. Abnett fait du Abnett en faisant de gros clins d’œil à certains passages à venir de l’Hérésie (comme cela avait déjà été le cas dans Horus Rising).


En conclusion, Abnett fait du Abnett et donne plutôt envie de lire la suite de son bouquin. Comme d’habitude dirons-nous.


1: « Tiens c’est bizarre, tu as changé la couleur de ton armure. »

« Oui, c’est pour refléter le fait que notre Légion est sur le point de connaître un nouveau départ. Ordre de Lorgar, qui est un gros con. »

« Meeeeuuuuh non. Lorgar est gentil. Il cherche juste sa place, c’est tout. »

« C’est drôle que tu le défendes. »

« Ah bon ? Pourquoi ? »

« ... »

« … »

« En tout cas, on m’a demandé de faire mes preuves. »

« Cool. »

« Je dois faire certaines choses. »

« Tip top. »

« Pour prouver à mes chefs que je suis prêt à participer au grand changement qui va se produire très prochainement. »

« You go girl. »

« ... »

« … »

« Il y a un truc que j’ai appris sur Isstvan, et que j’aimerais partager avec toi. »

« Sûr ! »

« L’Imperium a rencontré un ennemi qui a fait usage de trahison pour parvenir à ses fins. »

« Et alors ? »

« Et alors, l’Imperium ne s’y attendait pas du tout, et ça s’est très mal passé pour lui. »

« J’imagine. Mais à la fin, on a gagné, pas vrai ? »

« Grmbl… Oui on a gagné. Mais imagine un peu, si mes Word Bearers se retournaient contre tes Ultramarines, maintenant, sans prévenir ? »

« Impensable. On est potes. »

« Et toi, t’es vraiment trop con. »

‘FZZZZZZZZZZZZZZAP’

Conclusion générale

Au final, les numéros de Hammer & Bolter se suivent et se ressemblent fortement. La pépite de Lyons se retrouve enrobée des platitudes des blood brothers de la BL, Smillie et Swallow, et de la mignardise d’Abnett (toujours appréciable ceci dit). Heureusement que l’on peut compter sur Vincent pour se surpasser (ou se soupasser, c’est selon) à chaque numéro, et faire de chaque parution un évènement très attendu, pour des raisons inavouables il est vrai. Allez, next.