Warcry the anthology
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/
Intro
Bonjour et bienvenue dans la revue critique de Warcry : the Anthology, un recueil de nouvelles dédié, de manière trèèèès originale, au jeu d’escarmouche chaotique récemment sorti par Games Workshop. Se déroulant en périphérie de la Varanspire, dans ce qui peut être considéré comme les Désolations Nordiques du Vieux Monde pour Age of Sigmar, Warcry remet au goût du jour de vieux (Mordheim), voire très vieux (Path to Glory), voire carrément anciens (Chaos Marauders1) concepts de GW, qui, s’il a souvent insisté sur la nature belliqueuse et autodestructrice du Chaos, a généralement préféré donner à ce dernier des adversaires appartenant à d’autres factions plutôt que d’explorer les guerres intestines et incessantes opposant ses fidèles les uns aux autres.
Comme beaucoup de vétérans nostalgiques (pléonasme ?) je pense, j’ai accueilli l’annonce de la sortie de Warcry avec une curiosité bienveillante, le parti pris de GW de développer un pan entier du fluff des Royaumes Mortels en mettant le projecteur sur des bandes d’adorateurs de l’octogramme, et personne d’autre (du moins dans un premier temps), apparaissant à la fois comme une décision un peu osée et une déclaration d’intention envers les plus vieux fans de la maison, sans doute plus sensibles à cet appel du pied venant flatter leur attachement au background du Chaos (l’une des rares constantes fluff ayant survécu à la disparition du Monde qui Fut) que les nouveaux venus biberonnés aux Stormcast Eternals, Sylvaneth et autres Idoneth Deepkin. Maintenant que le produit est entre nos mains fébriles, et alors que les premières parties sont jouées et les premières campagnes organisées, je n’avais guère le choix que de donner sa chance à l’anthologie accompagnant la première vague de plastique siglé Warcry afin d’ajouter ma petite pierre au cairn du retour d’expérience, plutôt positif à ce qu’il m’a semblé, de la communauté.
Comme d’habitude, il s’agira pour moi de vous faire découvrir le contenu des six nouvelles (une pour chacune des bandes d’adorateurs du Chaos que compte le jeu à son lancement) de ce recueil, autant au niveau de leur intrigue que de leurs apports en termes de background (ce qui est particulièrement intéressant pour Warcry, dû au fait que le jeu ne dispose que d’un livret de règles pour poser les bases de son « univers »). Vous aurez également la chance ou le déplaisir de connaître mon avis sur ces courts formats, rédigés par six auteurs que les habitués de la BL connaissent bien, mais qui ont fait pour certains d’entre eux leurs premiers pas sous les soleils des Royaumes Mortels avec cet omnibus. Gardant ce contexte en tête, je m’efforcerai d’établir pour chaque soumission si elle répond de manière convenable aux attentes que le hobbyiste est en droit de nourrir à son égard, à savoir : communication d’éléments sur le background de la faction mise en avant, éclairage sur ses motivations à se rendre dans le Bloodwind Spoil, relations avec les autres bandes baguenaudant dans le bac à sable d’Archaon, ou encore rapports entretenus avec le concept de Chaos, sensé être le dénominateur commun entre culturistes en scaphandre de combat, barbares zoophiles, artistes martiaux masqués ou encore ornithologues ravagés du bulbe. Prenez donc place, le direct pour Carngrad est sur le point de partir…
1: Bon, ok, c’était un jeu sur un Warboss Orc essayant de montrer au monde qu’il avait la plus grosse… armée. Mais le nom est tout à fait dans l’esprit.
Nouvelles en Anglais
The Harrower de David Annandale
The Method of Madness de Peter McLean
The Devourer’s Demand de Ben Counter
Proving Ground de Sarah Cawkwell
Eight-Tailed Naga de David Guymer
The Iron Promise de Josh Reynolds
Conclusion générale
Alors, que retenir de cette anthologie Warcry au final ? De mon côté, beaucoup de bien, et la certitude que la Black Library devrait définitivement publier davantage de ce genre d’ouvrage thématique1, et si possible, en privilégiant le format des « longues nouvelles » (une trentaine de pages minimum), qui permet aux auteurs de proposer des récits bien plus détaillés et ambitieux que la soumission classique de la maison. En parlant de ces derniers, le fait que les contributeurs choisis pour Warcry : The Anthology soient tous des vétérans (Peter McLean mis à part, mais la qualité de sa nouvelle démontre amplement qu’il a plus que pris la mesure de son sujet) de la collaboration avec GW a certainement aidé à hausser le niveau et l’intérêt de cet opuscule. Il aurait été étonnant que la BL mette des rookies sur ce genre de projet, notez, le niveau de connaissance relatif au background d’Age of Sigmar d’une part, et au concept du Chaos d’autre part, nécessaire à la réalisation d’un travail correct étant significativement plus élevé qu’à l’ordinaire. Mais s’il y a une chose qu’on ne peut pas enlever à la maison d’édition de Nottingham, c’est sa capacité à sortir des sentiers battus et à faire des choix que d’aucuns pourraient considérer comme curieux, voire stupides dans certains cas. Ici, la BL a joué la carte de la sécurité, et la qualité du livrable s’en ressent fortement.
Variant du très solide au franchement excellent, les six nouvelles de ce recueil remplissent pleinement leur office, et introduisent avec succès le lecteur au background des factions de Warcry. Je peux révéler ici que lorsque la liste des auteurs sélectionnés pour ce livre a été révélée, l’intégration de certaines de mes têtes d’Orruk au casting m’a fait craindre le pire. En cela, j’avais tort, Annadale et Cawkwell (pour les citer) réussissant à tenir leur rang, et à livrer ce que je considère comme étant leurs meilleurs travaux à ce jour et à ma connaissance. Doit-on y voir la preuve de la puissance des Dieux du Chaos ? Je vous laisse seuls juges, mais sors en tout cas content de cette lecture, qui n’a pas révélé de mauvaises surprises, à la grande mienne. La question est ouverte de savoir si ce succès n’est pas à mettre au crédit, au moins en partie, des concepteurs du lore de Warcry, qui ont défini les caractéristiques de chacune des bandes chaotiques et ont fait un travail absolument remarquable en cela. Un simple regard aux figurines suffit à s’en convaincre, et un auteur professionnel un minimum compétent n’aura aucun mal à faire fructifier ces bases d’une excellente qualité pour en tirer un récit digne d’intérêt. Je n’ai pour ma part aucun problème à partager le mérite entre créateurs et rédacteurs, auxquels je tire donc mon chapeau.
Comme toujours dans un ouvrage collectif, certaines pièces sont plus abouties que d’autres, les travaux les plus réussis à mes yeux parvenant, en plus de mettre en exergue la culture et l’histoire de la bande traitée, à faire comprendre les motivations de cette dernière à s’aventurer dans les terres internationales du Chaos et la manière dont elle compte s’y prendre pour gagner les faveurs d’Archaon, qui est bien souvent révélatrice de la « philosophie » chaotique qu’elle entretient. À ce petit jeu, The Method of Madness et The Devourer’s Demand sortent clairement du lot, la première en offrant une visite détaillée de Carngrad et de son système de gouvernance complexe, tout en déroulant une histoire à rebondissements sur les desseins de grandeur d’un Cypher Lord et de sa clique, la seconde en poussant jusqu’à son terme la réflexion sur la nature destructrice, voire nihiliste et donc fondamentalement inhumaine, du Chaos.
Pour conclure, je recommande donc la lecture de ce Warcry : The Anthology, à tous les lecteurs (anglophones seulement à ce jour) amateurs d’Age of Sigmar, qu’ils viennent pour l’intrigue ou pour le fluff. J’irai même plus loin en étendant cette recommandation aux enthousiastes chaotiques, quelle que soit leur franchise favorite. Même les mordus du lointain futur pourront trouver leur bonheur dans cet ouvrage, qui, parce qu’il met le Chaos au centre des débats, leur parlera sans doute plus que les aventures de Stormcast Eternals. Enfin, je place cette anthologie au sommet de la liste de lecture de tous ceux qui souhaiteraient se lancer dans le monde, parfois merveilleux, parfois ingrat, mais toujours distrayant, des courts formats de la Black Library. Quitte à se lancer dans l’aventure, autant commencer par une valeur sûre, et vous tenez entre vos mains un futur classique du (sous-sous-sous-sous) genre. Il n’y a plus qu’à espérer que le jeu fonctionne assez bien en termes de ventes pour que GW commissionne une suite à cet ouvrage. Après tout, deux des Royaumes Mortels n’ont toujours pas « leur » faction chaotique résidente connue à ce jour2, sans compter sur les Skavens, les Hommes-Bêtes et les Guerriers du Chaos (les factions non chaotiques étant à mes yeux moins intéressantes à couvrir). Bref, il y a largement de quoi faire. All praise the Dark Lords !
1: J’ai donc hâte de voir ce que ‘Vaults of Obsidian’, le recueil consacré à Blackstone Fortress, va donner. Rendez-vous en Novembre pour le savoir !
2: Aqshy et, d’un potentiel fluffique beaucoup plus important, Azyr. On ne me fera pas croire que Sigmarland est totalement imperméable au Chaos, les gens n’étant, après tout, jamais contents de leur sort, même quand ils ont la chance de vivre dans des dictatures militaristes éclairées.