Whispers

De Les Archives Infinies
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Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue:

Envoyé de la sainte Missionaria Galaxia sur un monde sauvage peuplé d’indigènes ne demandant qu’à être initiés au culte impérial, le missionnaire Marcus Amouris croit faire avancer sa cause en demandant des renforts militaires à la métropole, afin de mettre fin aux disparitions régulières des intrépides chasseurs-cogneurs de sa tribu d’adoption. L’occasion de démontrer à ses naïfs sauvages la puissance souveraine de l’Empereur, à grand renfort de fusils laser, chimères rutilantes et distribution de chewing-gum, comme on savait le faire dans le temps. Manque de bol pour notre Jacques Désiré Laval du 41ème millénaire, ce coquin de Warp eut raison d’une subtilité essentielle de son message aux autorités compétentes (autant que contendantes), à savoir « envoyez-moi des mecs ». Non pas que notre homme soit un misogyne patenté ou un méniniste militant, loin de là, mais simplement pour respecter les us et coutumes de l’honnête tribu de la Griffe Déchirée (sans doute des soldeurs, il faut bien écouler les surstocks), qui ne permet qu’aux hommes de pénétrer la forêt sacrée – pour un symbole phallique, c’est un symbole phallique – dans laquelle tant de nobles sauvages ont disparu sans laisser de trace. C’est donc avec consternation que Marcus voit débarquer une escouade de Sœurs de Bataille de l’Ordre du Cœur Valeureux, menée par la taciturne Dominion Supérieur Adamanthea, dont la froideur et la dureté rendent un vibrant hommage à son nom de baptême.

Ayant rapidement obtenu de la part de la plèbe locale un laisser passer exceptionnel pour permettre à elle et ses ouailles d’investiguer en paix (tout est plus facile lorsqu’on a un bolter et que le gars d’en face n’a pas de mocassins énergétiques¹ ), Ada se fait guider par Marcus jusqu’à la mystérieuse Cité des Murmures, ruines remontant aux premiers temps de la colonisation humaine de la planète, et laissées à l’abandon depuis des temps immémoriaux par les descendants un chouilla dégénérés, ou en tout cas, déculturés, de ces malheureux colons. Alors que tous les signes semblent indiquer qu’il se cache autre chose sous ces disparitions qu’un smilodon taquin ou un dodo atrabilaire, et qu’une petite voix se met à répéter en boucle à Marcus qu’il doit prouver sa valeur, tel le capitaine du Gondor qu’il était peut-être dans une vie antérieure, notre taskforce tombe dans une embuscade de locaux, qu’une influence néfaste a manifestement soumis à sa volonté, en plus de leur avoir refait le portrait avec autant de réussite que le premier chirurgien esthétique moldave venu. Les plaisanteries les plus courtes étant les moins longues, les Cœurs Valeureux ont tôt fait de buter les butors, à commencer par l’inflexible Adamanthea, qui s’offre un petit solo à l’Eviscerator (c’est plus rock que la scie musicale), pendant que le reste de son escouade la regarde œuvrer de loin avec les yeux de Chimène.

Cette galéjade évacuée, Marcus doit justifier à ses protectrices l’intérêt suspect que sa précieuse personne suscite visiblement chez les chuchoteurs en folie, le missionnaire ayant en effet été l’objet d’une louche tentative d’enlèvement plutôt que d’une honnête tentative de meurtre, ce qui n’arrange pas ses relations avec la méfiante Adamanthea. Cette dernière préférant consigner le zélé zélote à la sécurité du coffre de son Rhino de fonction, ce que le missionnaire, à ce stade obnubilé par l’impérieuse nécessité de prouver sa valeur, ne peut entendre, notre héros fausse manum militarum compagnie à ses chiennes de garde, et part à toute berzingue vers le cœur de la cité, mu par le sentiment impérieux que là l’attend sa destinée… et peut-être une pincée de coercition psychique.

Car en effet, alors que sa cavalcade éperdue l’amène jusque dans les ruines de la cathédrale locale, il réalise avec effroi que son corps ne lui appartient plus. Et pour cause, c’est sur l’invitation expresse du démon de Tzeentch qui squatte les lieux en toute impunité, et ayant bien compris l’intérêt d’ajouter un représentant Missionaria Galaxia à son réseau Linkedin, que l’aimable Amouris a fait faux bond à son escorte. Enfanté par la peur ressentie par les tribus locales envers la cité abandonnée, le truc du changement (car soyons clair, avoir le physique d’un tas de pâte à modeler Play Doh ne fait pas de vous un Duc) a lentement affermi son emprise sur le Materium, attirant toujours plus de natifs crédules vers leur perte, jusqu’à parvenir à attraper une proie un peu plus intéressante, capable de porter la parole divine sur d’autres planètes. Malheureusement pour notre fontaine de Bestigor Flesh, Adamanthea et Cie ne l’entendent pas de cette oreille, et débarquent bientôt pratiquer un peu de chirurgie réparatrice sur les séides du grand blub. Le combat est plutôt égal, à la fureur pleine de bolts des Sœurs répondant le feu arcanique des démons, jusqu’à ce qu’Ada, encore elle, entre un cheat code lui conférant une sauvegarde invulnérable, pour cause de foi indomptable envers l’Empereur. Face à tant de bassesse, et à un Eviscerator débridé, notre pauvre entité du Warp finit tout autant dépitée que débitée (en rondelles), assurant la victoire de l’Imperium, malgré des pertes sévères chez les Sistas. Ayant de son côté réalisé les errements causés par un ego surdimensionné, qui l’a laissé vulnérable aux insidieuses promesses de gloire susurrées par le démon, Marcus demande à Adamanthea sa mutation la droite de l’Empereur, que l’aimable DS lui accorde d’une caresse de son fidèle Tristar EM-41000. Moralité : mieux vaut ne pas aller au bout de ses rêves, car c’est souvent là que la raison s’achève.

¹ : En plus de ça, comme le chef de village en question est décrit par Worley comme « étant presque de la taille d’un Peau-Verte », sans plus de précisions, je ne peux m’empêcher de me représenter ce farouche autochtone comme légèrement plus petit qu’un Snotling. Ce qui ne l’empêche pas de mener sa tribu à la baguette massue et de jouir d’une autorité incontestée, avant que les Sistas ne viennent lui apprendre les vertus de la parité à base de perforation podologique.

Avis:

Soumission de bon aloi pour l’ami Worley, qui démontre à nouveau avec ce Whispers qu’il a bien compris la manière dont les démons interagissent avec le monde matériel dans l’univers de 40K, après l’intéressant The Nothings (Maledictions), qui comptait lui aussi un résident de l’Immaterium dans son casting. On peut cependant regretter que le potentiel scénaristique des voix « valeureuses » de Marcus ne soit finalement que peu mis à profit, l’auteur faisant monter la sauce au fil des pages avec une maîtrise consommée, qui ne débouchera que sur une révélation assez banale, et surtout, bien franche au vu de l’allégeance de l’antagoniste (un petit twist final aurait été de bon goût, methinks). Autre petite déception, une caractérisation des personnages un peu lacunaire, en ce que ni Marcus, ni Adamanthea ne sortent vraiment de leurs archétypes respectifs, malgré des éléments intéressants mis en relief par Worley (la vanité du missionnaire, le passé trouble de la Dominion) au cours du récit. Malgré tout et mine de rien, Whispers reste l’une des nouvelles traitant des Sœurs de Bataille les plus abouties à ce jour (à mes yeux), notamment grâce à la bonne prise en compte par Worley du fameux « facteur foi » propre à cette faction, et qui constitue une part fondamentale de son identité et de son intérêt narratif (bien plus que le fanatisme chevillé au corps mis en avant par d’autres auteurs, qui peut être transposé à à peu près toutes les forces armées de l’Imperium, et ne constitue donc pas une caractéristique propre aux petites fiancées de Vandire). Il était une foi…

Fluff:

Missionarus Galaxi : Administration impériale chargée de la propagation du culte impérial et de l’évangélisation des masses.

Sœurs de Bataille (Ordre Militant) : L'Ordre du Cœur Valeureux (Valorous Heart) est réputé et craint pour le zèle implacable de ses membres, confinant souvent à la paranoïa.