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De Les Archives Infinies
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Par Schattra

Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue

Critiquer son patron est un petit plaisir de la vie professionnelle auquel bien peu peuvent résister, et il y a fort à parier que le temps, ou l’époque, ne fait rien à l’affaire : ce qui est vrai en M2 le sera aussi en M30. Il est cependant conseillé de le faire lorsque ledit patron n’est pas à portée de voix, surtout lorsqu’on a affaire à un Primarque Maître de Guerre devenu renégat et champion des Dieux Sombres dans le Materium (ce qui lui a fait perdre son sens de l’humour), comme c’est le cas pour Erebus. Malheureusement pour le Premier Chapelain des Word Bearers et grand architecte de l’Hérésie, sa saillie envers Big H. à propos du fiasco de la campagne de Signus Prime ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd, et Lupercal décide de littéralement refaire le portrait de son acolyte à grands coups d’athame, ce qui a pour conséquence d’envoyer Erebus aux urgences.

A son réveil, l’écorché vif réalise que sans ses tatouages faciaux runiques, il ne faudra pas longtemps avant qu’une armée de Démons mineurs viennent le racoler à cause de son statut de star du Warp (tout s’explique), ce qui est tout de même pénible. Sans compter que les blessures infligées par son coupe chou môôôdit ont peu de chances de cicatriser normalement, comme on peut s’en douter. Le premier réflexe d’Erebus est donc, tout naturellement, de faire écorcher son propre chirurgien et de greffer son visage pour couvrir sa face mutilée, au moins pour dépanner. Ce qui marche… cinq secondes, avant que les Dieux du Chaos ne manifestent leur déplaisir devant cette usurpation d’identité en transformant le wannabe Joker en lookalike Ghost Rider. Apparemment, DC Comics n’a toujours pas remonté la pente face à Marvel dans le lointain futur.

Le rejet total de cette greffe improvisée force le Chapelain défiguré à chercher refuge et réconfort dans la boisson, et plus particulièrement le sang des Space Marines loyalistes étant tombés sur Isstvan III, et qu’il gardait comme souvenir du début de l’Hérésie dans son bureau. Confiant dans sa capacité à négocier un deal en sa faveur avec les malheureux habitants de l’Immaterium qui écouteront son baratin, Erebus pique une tête dans son calice maudit et se retrouve dans le Warp.

C’est le début d’une quadruple quête que l’on peut qualifier d’exaltée ou de cauchemardesque, c’est selon, qui verra notre héros suppurant entrer en négociations avec des Démons représentant les quatre Dieux du Chaos, et parvenir à chaque fois à leur extorquer leur petit nom ainsi qu’un don « sensoriel » venant compenser une partie de son handicap.

Tout d’abord, Erebus plume une perruche de Tzeentch qui avait commis l’erreur d’accepter de lui montrer le chemin à travers le dédale infini du Warp, récupérant au passage des yeux pouvant voir le futur. Pratique. Ensuite, il est catapulté sur une Terra uchronique, ou un caribou de Khorne (Kharibou ?) l’accueille à coups de cornes dans un désert jonché des ossements des dix milliards de victimes d’un siège remporté par Horus. Entre deux impacts, Erebus parvient à convaincre le Démon de lui prêter une oreille attentive, dans tous les sens du terme, et il peut repartir avec un acouphène divin.

Le bilatéral suivant se tient en compagnie d’un serpent de Slaanesh, qui lui offre un coup à boire après qu’il ait noblement refusé de poignarder Horus avec son athame, comme il lui était pourtant proposé. Enfin, Erebus termine ses pérégrinations par une longue retraite dans un marécage bien putride, en compagnie d’une petite mamie aussi serviable que décatie. Après avoir farmé des crapauds géants pendant quelques semaines aux alentours de son Airbnb, le Chapelain désœuvré finit par retrouver un peu d’ambition et de volonté, et localise à l’odeur l’emplacement de la seule source d’eau non contaminée du marais. Après s’être convenablement réhydraté, il fait bénéficier son hôte de cette manne aquatique, ce qui lui redonne aussi la forme mais la plonge dans un état de détresse psychologique avancé (quoi de pire pour un Démon de Nurgle que de guérir, après tout). Après de longues séances de waterboarding, Mamie Bouse accepte finalement de donner son nom de jeune fille à ce galopin d’Erebus, qui garde aussi le flair développé qu’elle lui avait seulement « prêté » (c’est plus clair à la lecture de la nouvelle, soyez en sûr) quelques jours plus tôt.

S’étant rabiboché avec l’intégralité du panthéon chaotique (ou les grands pouvoirs, en tous cas), Erebus peut revenir dans le Materium avec une tête un peu plus présentable qu’auparavant, et quelques dons divins supplémentaires pour frimer dans les soirées. Déjà qu’il était insupportable avant…

Avis

Pour sa première incursion dans l’Hérésie d’Horus, Rich McCormick fait très fort en s’emparant d’un personnage nommé majeur de la franchise, et en mettant en scène un épisode important de son histoire qui n’avait jamais été couvert dans le détail auparavant : la pause fraicheur d’Erebus après le vigoureux gommage que lui a appliqué ce grand coquin d’Horus. Il le fait de plus avec la manière1, embarquant le lecteur dans une odyssée démoniaque très convaincante, dans la droite ligne de ce que Ben Counter et Guy Haley sont capables de nous proposer lorsqu’ils sont inspirés. J’ai beaucoup aimé cette soumission de Rich McCormick, et mon seul regret est qu’elle soit arrivée trop tard dans la production de l’Hérésie pour être exploitée par la suite…

1: Et en s’inscrivant parfaitement dans la continuité des travaux de ses prédécesseurs, même les plus confidentiels : on a ainsi droit à une référence à la nouvelle ‘Child of Chaos’ (John French), que je considère comme faisant partie des œuvres de niche de la franchise.