Trophies
Par Gilian
Avant-propos
Cette nouvelle fait partie de la série Angels of Death, qui ne comprend que des histoires de 1000 mots (4 pages maximum). Je suis toujours un peu sceptique vis-à-vis de ce genre de format, mais il y a souvent des surprises. Cavan Scott a choisi d’écrire ici une nouvelle consacrée aux Death Spectres.
L’histoire du livre
Dans les jungles mortelles d’un monde perdu des étoiles-goules, un Space Marine traque le dernier vestige d’une espèce légendaire. Mais qui chasse qui, lorsque la gloire se change en piège, et que les trophées deviennent tombes ?
L’histoire avec un grand H
Frère Grissan, Space Marine du Chapitre des Death Spectres, a toujours rêvé de sa fin : tomber au combat, tronçonneuse en main, emportant son ennemi avec lui dans une mort glorieuse, digne des légendes. Mais lorsqu’il reprend conscience, il découvre une réalité bien différente : pendu, brûlé par le soleil, empalé sur un tronc acéré dans les montagnes de la planète Ashon.
Tout lui revient alors en mémoire. Obsédé par la gloire, il s’était lancé à la poursuite du dernier sanilu, une créature monstrueuse de légende : corps simiesque, ailes de dragon et queue barbelée empoisonnée.
Pour attirer la bête, il avait utilisé des sangliers éventrés comme appât. Mais Matana, le vieil indigène qui lui servait de guide, commença à se moquer de lui, lui rappelant que de nombreux chasseurs avaient tenté la même quête et qu’ils étaient tous morts. Grissan, convaincu que c’était la volonté de l’Empereur qu’il éradiquât ce dernier représentant xenos, lui ordonna de partir.
Matana insista : il n’y avait pas qu’un sanilu, il en existait d’autres. Mais Grissan refusa de l’écouter et l’exécuta d’un tir de bolter.
À peine le vieillard tombé, la créature attaqua. Sa queue empoisonnée frappa Grissan au visage et, malgré sa physiologie renforcée, il fut paralysé. Le sanilu l’emporta dans les airs jusqu’à son repaire : une montagne hérissée de troncs pointus servant à exposer ses sinistres trophées — les cadavres des victimes passées. Là, le Space Marine fut transpercé et laissé à agoniser parmi les autres proies.
Suspendu entre vie et mort, son corps luttant contre le poison et les blessures, Grissan parvint à reprendre conscience. Lorsque le sanilu revint se nourrir du cadavre de Matana, Grissan rassembla ses forces. Dans un geste désespéré, il trancha le flanc du monstre avec ses griffes énergétiques, puis saisit sa queue pour ne plus lâcher prise. Le poids et la blessure infligée suffirent : l’animal s’écrasa contre un tronc et fut empalé à son tour.
Blessé, épuisé, Grissan parvint néanmoins à descendre la montagne, s’arrêtant sans cesse, hanté par un rire dans sa tête : celui de Matana. Le vieillard avait dit vrai : ce sanilu n’était pas le dernier. D’autres nids existaient, à l’est. Grissan se promit de poursuivre sa quête, jurant d’exterminer chaque bête au nom de l’Empereur. Mais son corps, brisé et vidé de ses forces, ne pouvait plus avancer.
Sous le soleil brûlant, il s’écroula et sombra dans un sommeil éternel, ses dernières paroles murmurant le rêve inachevé de sa gloire :
« Ce sera un jour glorieux… la matière des légendes… »
Conclusion
Cavan Scott nous livre une histoire solide. Les Space Marines ne sont pas créés pour envisager la défaite, et parfois cela les pousse à aller trop loin. En revanche, l’individualisme que l’on retrouve dans ce genre de récit colle de moins en moins avec l’image des Space Marines telle qu’elle nous est présentée aujourd’hui.