The deacon of wounds

De Les Archives Infinies
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Par Nico.

Avant-Propos

Et voila la Nico touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://www.black-librarium.com/

Résumé

Série Warhammer Horror oblige, ne vous attendez pas à des combats partout avec des Space Marines ou Gardes Impériaux, non ici on suit un arch-deacon de l'Adeptus Ministorum sur une planète en proie à une terrible sécheresse. Le cardinal en place ayant l'air de se ficher royalement du sort des habitants de la planète, il refuse d'allouer les ressources de l'ecclésiarchie pour aider les citoyens. Ils ont une énorme réserve d'eau potable, mais il refuse de l'utiliser pour apaiser les citoyens qui meurent littéralement de soif et de faim dû aux récoltes impossibles à cause de la pénurie de pluie. Cela déplait fortement à l'arch-deacon, il est plein de bonne volonté et veut aider autant qu'il le peut contre ce mal. Il critique, intérieurement, fortement le comportement de l'Eglise dont les hauts dignitaires se prélassent dans leurs biens et du privilège de leur statut. Cette petite critique est pertinente quand on connait comment ils se comportent régulièrement dans l'univers Warhammer... mais aussi dans notre monde. Il en est de même à propos du comportement des classes aisées, elles aident un petit peu au début pour se faire bien voir mais rapidement dès que cela devient tendu ils s'enferment dans leurs quartiers et se gardent les ressources au lieu d'être solidaires et de faire "ruisseler" leurs possession vers les pauvres dans le besoin. Il se disent qu'en cas de vrai problème de toute façon eux ils pourront partir avec leurs vaisseaux et laisser la plèbe mourir.

Un lecteur averti va très rapidement desceller les prémices d'une contamination chaotique: le cardinal a des visions, il voit et entend des insectes, il a l'air très perturbé et a des cauchemars. Un connaisseur du lore va très rapidement comprendre d'où cela vient, hein nous ne sommes pas idiots non plus, mais là n'est pas l'intérêt principal non plus (comprendre quelle est la menace est plutôt évident). C'est surtout de voir comment évolue, enquête et change l'arch-deacon face à ces événement étranges. Rapidement le cardinal va mourir de façon inexpliquée (démoniaque, le lecteur le comprend) et l'arch-deacon va devenir de fait le cardinal-actif et tenter alors d'user de tous ses moyens pour aider la population. Mais la corruption ne peut-elle pas se développer dans la meilleure volonté qu'il soit ? Plus il va prendre des initiatives, plus des gens vont tomber malades d'un mal étrange. Une maladie qui au bout d'un moment fait pleurer un étrange liquide qui va jusqu'à dans tes poumons et te noie. En plus de cela, les larmes se transforment en asticots et étouffent ce qui n'étaient pas déjà morts, ainsi que des nuées de mouches... le lecteur averti ne se fera aucun doute quant à l'origine de tout ça. D'ailleurs, c'est drôle parce qu'ils font des quarantaines, on voit des gens enfermés chez eux et qui n'osent pas sortir par peur de contaminer d'autres ou leur famille, cela vous rappelle quelque chose ? Very Happy Je pense que l'auteur n'avait pas anticipé la crise Covid mais c'est marrant de voir une épidémie se rependre et des mesures ressemble, très vite fait, à ce que l'on vit actuellement. Bien sûr cela reste Warhammer, donc les mesures et restrictions sont bien plus sévères (à ma connaissance on n'a pas encore purgé des malades covid à coup de lances flammes pour contenir l'infection Laughing Laughing ).

L'arch-deacon se parle à lui même, ses intentions sont pures mais on sent la corruption le prendre sans qu'il ne s'en rende compte. Il a des avis de plus en plus radicaux, qu'il cherche à justifier par des "c'est pour l'Empereur et aider les gens" alors que petit à petit au fil du livre il prend des décisions qui sont loin d'être les meilleures mais il est aveuglé par quelque chose. C'est plutôt bien fait, le lecteur comprend qu'il descend de plus en plus dans la corruption, mais le personnage ne s'en rend pas compte et se justifie tout le temps, de bonne foi, sans jamais se remettre efficacement en question. J'ai trouvé cela plutôt original et bien amené, on sait qu'il fait de la merde mais lui ne s'en rend jamais compte.

David Annandale est fait pour ce genre d'histoire, j'avais déjà aimé son The House of Night and Chain à l'ambiance horrifique. En même temps, il est professeur de cinéma d'horreur dans une université au Canada, il est baigné d'histoires et films du genre, on sent vraiment que c'est ce qu'il préfère écrire. Et puis j'ai toujours trouvé cet auteur plus performant dans les romans à ambiance, atmosphère, discussions que combats où il a tendance à faire du bolt porn insipide. Ici l'ambiance est bien retranscrite, je ne m'attendais à rien et pourtant j'était dedans malgré la conclusion prédictible. C'est sympa de voir un mec plein de bonne volonté sombrer petit à petit sans s'en rendre compte et faire les mauvais choix. Il devient parano, il se monte ses propres théories en tête et s'aveugle tout seul. Jusqu'au bout il va continuer de croire qu'il fait le travail de l'Empereur et qu'il va sauver les citoyens alors qu'il va faire tout l'inverse.

Ce qui j'ai trouvé intéressant aussi c'est qu'il n'est jamais explicitement fait mention du côté chaotique de la chose, tout n'est pas expliqué de façon flagrante. A la fin il tente de préparer une liturgie pour "Le Père" qu'il pense être l'Empereur, alors que bon, Papa Nurgle ça nous parle à nous mais il n'est jamais marqué et les personnages ne vont jamais s'en rendre compte. Tout ceci est une sorte de complot chaotique, tout au long du roman il est poussé à faires des choses qu'il pense bien alors que cela ne fait qu'envenimer la situation. Le but ultime étant d'invoquer un démon de Nurgle et tuer toute la population, mais à aucun moment sauf, à la toute fin, l'arch-deacon ne va comprendre qu'il fait de la merde.

Le format court lui sied bien, plus long cela aurait pu être rébarbatif et perdre de l'intérêt, là c'est assez rapide, direct, on suit la chose sans s'ennuyer particulièrement et on va faire la fin sans trouver cela trop court ni long. Une petite histoire pour se changer l'esprit des romans de batailles, sympathique sans être non plus du génie, j'ai bien aimé c'était cool.