The arkunashia war

De Les Archives Infinies
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Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intro

Pour tous ceux qui baignent dans le milieu du zhobby depuis un certain temps, le nom d’Andy Chambers n’est pas étranger. Le « grand méchant joueur »¹ , comme il était appelé dans les pages du White Dwarf à l’époque où la proportion de publicités était encore inférieure à 75%, a en effet hanté l’histoire de GW pendant près de quinze ans, à la fois comme rédacteur, concepteur de jeu et bourreau régulier du vénérable Jervis Johnson (du temps où ce dernier avait encore des cheveux et écrivait autre chose que des éditoriaux dégoulinant de bons sentiments dans le WD).

¹ : C’est à ma connaissance le seul concepteur de jeu qui aurait pu passer pour un Space Wolf sans trop de problèmes, l’immense majorité de ses collègues ressemblant plutôt à des pèlerins du Graal (atteints de scorbut pour les moins photogéniques d’entre eux). Bon, il y avait Space McQuirk aussi, c’est vrai.

Intrigue:

Si pour les fidèles les plus convaincus du Bien Suprême, le nom de cette planète évoquera instantanément un nom, le reste des lecteurs, moins bien informé¹ , devra attendre quelques lignes (ou quelques pages pour les plus lents d’entre eux, dont je fais partie) avant de réaliser que le héros de l’histoire n’est autre que le commandeur O'Shovah, alias Farsight, avant qu'il ne décide de se la jouer perso. Arkanusha est en effet le théâtre de la campagne au cours de laquelle celui qui n’était encore que le Shas'O Viorla Kais Montyr (tu parles d'un nom) gagnera sa réputation de stratège magistral, sa défense inspirée contre les hordes de peaux vertes assiégeant les colons Tau permettant l’évacuation de ces derniers avec des pertes minimes et accélérant la défaite finale des envahisseurs une fois les renforts arrivés.

¹ : Ou qui s'en fout, c'est possible aussi.

Avis

Après le Commander Shadow de Branden Campbell dans le numéro précédent, la nouvelle de Chambers présente-t-elle les plus altruistes des xenos sous un angle plus intéressant que celui adopté la nouvelle recrue de la BL? En toute honnêteté, la réponse est non, la tentative du grand méchant joueur souffrant de plusieurs défauts significatifs.

Le premier d’entre eux consiste sans aucun doute à avoir voulu, comme le titre le suggère, raconter la totalité de la guerre pour Arkanusha, depuis l’arrivée d’O’Shovah dans la colonie de l’empire Tau (bien avant que les Orks ne viennent dire bonjour) jusqu’à l’annihilation en bonne et due forme des derniers boys du malavisé Big Boss Gorbag Gitbiter par les renforts envoyés à la rescousse de la planète assiégée.

N'ayant qu’un nombre limité de pages à consacrer à chaque évènement un tant soit peu marquant de cette campagne, Chambers est forcé de faire un usage immodéré de l’ellipse, procédé littéraire généralement employé avec parcimonie par les autres auteurs de la BL (qui préfèrent plutôt recourir au bon vieux flashback des familles). On a donc l’impression d’assister à un récit « filmé » en accéléré, l’auteur zappant allègrement des semaines entières entre chaque passage un peu développé. Le choc est moins violent à la deuxième lecture, mais l’effet global est tout de même si peu « BL-like » qu’on a bien du mal à accrocher.

La deuxième lacune majeure de The Arkanusha War, qui découle de la première, est le peu de suivi que Chambers accorde à ses personnages, à l’exception d’O’Shovah. Aux côtés de Schtroumpf grognon gravitent en effet une petite galerie de seconds rôles, qui disparaissent tous du radar avec une telle brutalité qu’on a peine à croire que leur sortie de scène ait été causée par autre chose qu’un nombre insuffisant de pages. Premier concerné par cet « écrémage narratif » poussé, Gorbag en personne, qui n’aura même pas l’honneur d’être nommément dégommé au champ d’honneur, par O’Shovah ou par qui que ce soit. Malgré deux interventions pavant le chemin pour la traditionnelle confrontation finale entre le héros et sa nemesis, notre fringant despote vert ne réapparaîtra plus de la nouvelle. Dommage.

Enfin, comme beaucoup de ses prédécesseurs avant lui, Chambers se casse les dents sur le caractère doublement alien de la race Tau (non seulement ce sont des xenos, mais leur philosophie résolument progressiste les isole encore davantage dans un univers décadent comme celui de 40K) : donnez un faux nez et du fond de teint à O’Shovah et sa clique, et vous obtiendrez des gardes impériaux tout à fait convaincants, alors que des différences importantes devraient tout de même subsister. L’aura de commandement qui entoure les Éthérés est à ce titre bien mal décrite par Chambers, dont le héros, loin de ressentir la dévotion absolue (apparemment provoquée chimiquement, et c’est bien ça qui est intéressant) que les autres castes éprouvent pour les Aun, a plutôt tendance à considérer ces derniers comme des incompétents finis en matière militaire, qu’il convient certes de protéger, mais surtout d’éloigner de l’action pour avoir les mains libres.

Bref, malgré toute la sympathie que j’éprouve pour Andy Chambers, je dois dire que j'ai été plutôt déçu par son Arkanusha War, qui se laisse lire (et relire donc) mais dont le propos aurait sans doute gagné à être développé dans un roman plutôt que dans une nouvelle. Prochain défi d’Andy: raconter l’Âge de l’Apostasie en un tweet.