The Tilean’s Talisman
Par Gilian
Avant-Propos
Premiere nouvelle de David Guymer concernant la serie Gotrek et Felix datant de 2011, bien avant qu’il ne prennent en mains la destiné de notre tueur favorie.
L’histoire du livre
Le skaven Siskritt et son frère de portée Crassik tentent de s'emparer d'un puissant talisman. Tout se passe bien, jusqu'à ce qu'un nain à la « fourrure rousse » et son compagnon humain à la « fourrure blonde » s'en mêlent...
L’histoire avec un grand H
Toujours en train de comploter, le prophète gris Thanquol a pour projet de s’emparer d’un talisman magique appartenant à un marchand tilean.
Pour cela, il pousse une horde d’orques à attaquer la ville pendant qu’un petit groupe de skavens, sous les ordres de Siskritt, s’infiltrera dans la taverne d’Ambrosio Vento pour lui voler son talisman.
La première partie du plan se passe plutôt bien : Siskritt parvient à s’introduire dans la taverne, remplie de civils, et y observe les préparatifs de défense. Il repère la chevelure orange d’un tueur nain, mais parvient à l’éviter et se faufile dans les escaliers pour atteindre l’étage où réside Ambrosio.
Il explore les chambres tout en admirant les flammes qui consument la ville envahie. Une explosion détruit les vitres, blessant Siskritt au museau. Pris de panique, il se ressaisit et se rapproche de sa cible : Ambrosio, désormais seul, ses gardes ayant fui.
Siskritt attaque le marchand et exige le talisman. Ce dernier, paniqué depuis le début de l’assaut, le lui remet sans discuter. Siskritt est euphorique, persuadé d’être désormais béni et invincible. Puis, sans pitié, il pousse Ambrosio par la fenêtre, le précipitant dans les flammes. Son méfait accompli, il retourne au rez-de-chaussée pour s’échapper. Mais la taverne est maintenant envahie par les skavens, et la bataille fait rage. Siskritt se cache sous une table, mais la route est coupée par le tueur nain, qui massacre les skavens un à un.
Alors que les derniers skavens sont sur le point d’être tués, des renforts menés par Krizzak (le frère de couvée de Siskritt) arrivent. Voyant là une occasion de se distinguer, Siskritt tente de rejoindre l’assaut. Krizzak engage le tueur dans un duel brutal. Le nain finit par le décapiter, malgré des blessures sévères.
Siskritt tente alors de fuir par la cave, mais tombe sur Felix. Le talisman magique qu’il porte le sauve in extremis, désarmant Felix par un effet surnaturel. Siskritt, enhardi, tente alors d’affronter le Slayer, convaincu que le talisman le rend invincible. Mais l’artefact cède et il est mortellement blessé. Avant de mourir, il voit le talisman s’éloigner de lui, comme s’il l’abandonnait. Gotrek récupère sa hache plantée dans le plafond, piétine le talisman désormais brisé, et quitte la taverne en flammes. Son compagnon Felix lui propose de partir, mais Gotrek décide de poursuivre le combat dans les rues.
Conclusion
Ayant moins de talent que Guymer, et surtout traitant des aventures de Gotrek et Felix, vous avez sans doute deviné très vite qu’il s’agissait de nos deux héros. Pourtant, dans cette nouvelle parue à l’origine dans le magazine Inferno!, à l’époque où Gotrek et Felix sont supposés perdus en Albion, Guymer parvient à entretenir un certain doute sur l’identité du tueur, un peu à la manière de C. L. Werner dans Mind-Stealer.
Au final, une bonne petite nouvelle, dans laquelle on voit encore les skavens tout faire foirer à cause de leur éternelle incapacité à choisir entre lâcheté, trahison et ambition.
Par Schattra
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/
Intro
Un petit cameo de deux figures bien connues de tous les fidèles de la Black Library, j'ai nommé les iconiques Gotrek et Felix. Mine de rien, cela faisait un bail (et le A Place of Quiet Assembly de John Brunner) que les compères n'avaient pas été mis à l'honneur dans une nouvelle de Hammer & Bolter, et il est donc revenu au petit nouveau David Guymer de corriger cet état de fait en soumettant un texte de son cru. Même si ce dernier ne m'a pas entièrement convaincu, et reste sensiblement en deçà des productions de King et Long, je pense néanmoins que Guymer a un potentiel certain en tant que contributeur à la BL, et suis tout prêt à lui donner une seconde chance si l'occasion présente.
Intrigue:
Vie (et mort) d'un skaven ayant eu le bonheur de trouver un pendentif enchanté et le malheur de croiser la route de Gotrek Gurnisson.
Avis:
Commençons par les points positifs. En premier lieu, la décision de l'auteur de choisir pour personnage principal Siskritt, obscur skaven de son état et dernier propriétaire du fameux médaillon donnant son titre à l'histoire, est intéressante, en ce qu'elle contraste agréablement avec l'approche classique adoptée par la plupart de ses prédécesseurs, à savoir utiliser Felix comme narrateur. Ce souci d'originalité est de plus renforcé par la construction du récit, qui se divise en deux parties distinctes. Dans la première, Siskritt essaie désespérément de sortir en un seul morceau de l'auberge dans laquelle il a fait l'acquisition du médaillon tiléen, rutilante babiole donnant à son propriétaire l'équivalent d'une sauvegarde invulnérable à 4+, ce qui est toujours appréciable (mais pas toujours suffisant, comme nous allons le voir tout de suite). Malheureusement pour notre ami poilu, un Gotrek très en verve se tient entre lui et la sortie, ce qui ne manquera pas davoir des conséquences fâcheuses et définitives pour le pauvre raton, en dépit de la protection accordée par son collier fashion. Dans la deuxième partie, on suit l'infiltration du même Siskritt dans la même auberge, à la recherche du médaillon, juste avant que le reste de l'armée skaven ne passe à l'attaque de Sartosa, théâtre de la nouvelle de Guymer. Cest donc une sorte de Pulp Fiction warhammer-esque que nous offre ce dernier, parti pris audacieux et assez réussi je dois dire.
Autre point fort de Guymer, sa capacité à faire ressortir le mélange d'ambition démesurée et de couardise pathologique qui se trouve au cœur de la psyché skaven. Siskritt passe ainsi la moitié de la nouvelle à s'imaginer siégeant au Conseil des Treize, et l'autre à se cacher sous les meubles au moindre bruit suspect. Le passage où il soutire à son ancien propriétaire le talisman à la pointe de l'épée, tout en étant au moins aussi terrifié que sa victime quelle l'est par lui, est ainsi particulièrement bien rendu.
D'un autre côté, on peut regretter que l'auteur n'ait pas pris le temps de donner quelques informations supplémentaires au sujet de la quête de Siskritt, dont on ne saura jamais comment il a appris l'existence et la localisation précise du médaillon. Le récit compte également quelques longueurs, particulièrement dans sa deuxième partie, durant laquelle Guymer décrit avec force détails les atermoiements de son héros à chaque fois qu'il doit passer près d'un humain sans se faire repérer, ou ouvrir une porte sans savoir ce qui l'attend derrière. Même si ces descriptions poussées des hésitations continuelles de Siskritt, mégalomane aussi sadique que poltron, aident à comprendre le personnage, elles ralentissent également l'action à tel point que l'on peut à juste titre considérer qu'il ne se passe pas grand-chose dans The Tileans Talisman, les péripéties pouvant se résumer ainsi : Siskritt monte à l'étage, prend le talisman, descend et se fait tuer par Gotrek. Sachant que cette nouvelle est vendue trois euros sur le site de la BL, j'ai du mal à considérer que l'acheteur en aurait pour son argent à ce tarif-là.
En définitive, je pense que David Guymer a l'étoffe pour devenir un auteur (skaven) qui compte au sein de l'écurie de la Black Library. La manière dont ce petit gars a su s'approprier l'exercice de style somme toute peu évident que constitue la narration d'une aventure de Gotrek et Felix augure du meilleur pour la suite. À ce titre, il n'est guère surprenant que le premier roman de notre homme, Headtaker, ait été sélectionné dans la shortlist du David Gemmell Morningstar Award 20141.
1: Le Morningstar Award récompense le meilleur premier roman de fantasy, et si le trophée 2014 a finalement échappé à Guymer, on peut noter que l'édition 2011 a été remportée par Darius Hinks avec Warrior Priest (comme quoi, on peut écrire de mauvaises nouvelles et signer de bons bouquins). En 2010, ce bon vieux Graham McNeill sétait déjà adjugé la récompense suprême (le Legend Award) pour Empire, et était venu chercher sa hache-trophée en kilt et smoking.
Fluff:
Nains (culture): Selon David Guymer, les Nains ont un débit de parole caractéristiquement lent par rapport à celui des autres races.
Sartosa: La cité pirate est une enclave skaven majeure, ce qui a facilité l'attaque orchestrée par Thanquol sur la ville. Manque de pot pour lui, Gotrek et Felix était, une fois encore, sur place au moment des faits: on peut donc supposer que la tentative s'est soldée par un échec.