The Thing in the Woods

De Les Archives Infinies
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Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue:

Sur Carcanis, planète sauvage recouverte d’impénétrables forêts, la missionnaire Dynah, dernière survivante du groupe d’évangélistes envoyés par l’Ecclésiarchie apprendre les bonnes mœurs et le respect de Pépé aux farouches tribus locales, a depuis longtemps passé l’âge d’aller crapahuter par monts et par vaux. Retirée dans l’aptemment nommée Retraite dans laquelle sa congrégation s’était établie il y a des décennies, elle passe ses journées en prières, dégustation de thé (très important) préparé par sa dévouée servante Bruni – Carlos de son prénom – et menus travaux de calligraphie. Ayant été témoin de l’avènement, long, complexe et meurtrier, du culte impérial sur Carcanis, elle se remémore souvent l’existence de ses camarades de culte, dont peu d’entre eux ont eu la chance de mourir dans leur lit. La faute à l’animisme fondamentaliste qui constituait la religion dominante au moment où les prosélytes sont arrivés sur la planète, et le très mauvais œil avec lequel ses fidèles ont vu, non pas les efforts déployés par les nouveaux-venus pour les rallier à leur cause, mais bien le défrichage du terrain autour de Retraite. Car sur Carcanis, couper un arbre, c’est vraiment mal élevé1. Le premier qui en fit les frais fut d’ailleurs le jovial frère Gunnor, écorché vif (mais avec le sourire) par les khmers verts après un fâcheux malentendu ayant impliqué sa hache et un bosquet de feuillus.

Cependant, à force de persévérance, de sermons enflammés, et, parce que la même la meilleure volonté de la galaxie a ses limites, de quelques massacres d’indécrottables païens, le culte végétal des indigènes fut souplement supplanté par la seule vraie foi, celle de l’Empereur. C’est la satisfaction que tire Dynah de son service de longue durée sur la planète, elle qui se trouve à présent reléguée au second plan par les seigneurs locaux, mais accepte tout de même de lire gentiment le courrier aux chefs de tribus locaux, tous complètement illettrés. Elle reçoit ainsi la visite du Hastman Trivos des Trevassi, venu avec trois enveloppes dans sa besace. Évacuées les factures et offres de marabouts, la nouvelle tombe : les margoulins de la tribu Gurun de Yar Godoris sont sur le pied de guerre, et il revient à Trivos de les bouter au-delà de la rivière Timari. Devant l’acceptation un peu trop enthousiaste de cette mission de pacification par son interlocuteur, qu’elle ne peut de toutes façons pas blairer, Dynah décide de rédiger un courrier de dénonciation au castellan d’Ab Suren, afin qu’il vienne mettre au pas le louche Trivos. Trop vieille pour aller porter elle-même la missive à qui de droit, l’aïeule charge sa brave Bruni de cette tâche, séparation douloureuse, et pas uniquement parce que Dynah n’aura plus personne pour lui préparer sa tisane le matin…

…Lorsque la nuit tombe sur Retraite, la désormais solitaire Dynah décide d’aller prendre l’air sur les remparts de son domicile (c’est classe tout de même), où elle entend résonner des tambours dans les profondeurs de la forêt. De très mauvais augure, car le culte de Pépé était censé avoir aboli cette pratique déplorable2 il y a des décennies de cela. Voyant une torche clignoter à l’orée des bois, Dydy comprend qu’on l’appelle et se met en route après s’être équipée de ses fidèles épée et pistolet laser. Arrivée devant le flambeau, elle a la douleur de voir qu’il signale un pieu sur lequel est fiché la tête de la pauvre Bruni. Le coupable ne met pas longtemps à se dénoncer, Trivos, déguisé en caribou, sortant du sous-bois pour revendiquer le crime. Dynah n’a pas le loisir de corriger le félon qu’elle est saisie par les suivants de ce dernier, qui a rejeté le culte impérial pour retourner aux us traditionnels de Carcanis, et emmenée manu militari jusqu’au cœur de la forêt primaire.

Face à un arbre proprement colossal, et en pleine zone nudiste (tout le monde s’est foutu à poil), la malheureuse missionnaire en pré-retraite est sommée par Trivos de pénétrer dans la caverne naturelle creusée dans le tronc du bonzaï géant. C’est là le temple et l’antre du Seigneur des Arbres, dieu endormi depuis des lustres mais finalement de nouveau réveillé. Alors qu’elle avance vers son destin, Dynah voit deux yeux rouges s’allumer dans les ténèbres de la caverne… Blaireau sorti d’hibernation ? I think not. Bref, vivement que Gaunt et ses Fantômes viennent s’installer : cette planète forestière est vraiment mal tenue.

1: Ce qui explique pourquoi la population de castors locaux est proche de zéro.

2: Comme toutes les personnes âgées, l’Empereur supporte mal que l’on fasse le zouave devant ses fenêtres à des heures indues. Si vous n’arrêtez pas, il n’hésitera pas à envoyer les Custodiens.

Avis:

Retour gagnant de Paul Kearney avec cette nouvelle bien construite et bien écrite, qui illustre parfaitement l’axiome bien connu de tous les amateurs d’horreur : ce qui fait le plus peur, c’est l’avant. En terminant son récit au moment où notre pauvre mémé commence à entrevoir sa Némésis, l’auteur laisse toute latitude à l’imagination de son public pour se représenter ce mystérieux dieu des arbres aux commandements si sanglants. Avant cela, Kearney avait réussi à entraîner le lecteur dans son histoire en dépeignant la situation de Dynah et de Carcanis de façon réaliste et prenante, ce qui lui permet en outre de mettre en avant la dureté de la fonction de missionnaire au sein de l’Imperium. Accepter de passer sa vie à convertir des foules pas forcément très jouasses à la vérité impériale, et se dans le meilleur des cas isolé sans espoir de secours sur des planètes de troisième ordre, voila qui nécessite un caractère bien trempé et une vie intérieure riche.

Au-delà des considérations d’ordre géo-politiques et des échanges doux-amers entre Dynah et sa bonniche, qui forment le gros de la première partie de la nouvelle, Kearney prend bien soin d’insérer des passages violents et crus (le triste destin de Gunnor, suivi de celui de Bruni), narrés de façon concise et percutante, pour une efficacité maximale. C’est là aussi une preuve de savoir-faire de la part de l’auteur que d’user de son « crédit gore » avec parcimonie, quand certains de ses collègues ne se gênent pas pour en tartiner leurs pages. Les tortures et mises à mort graphiques sont tellement fréquentes dans la GW-Fiction que le lecteur vétéran aura sans doute développé une résistance à ces dernières : croyez-moi, Kearney réussit bien à rappeler qu’il s’agit de pratiques barbares et choquantes, un exemple sanglant à la fois. Bref, The Thing in the Woods démontre de façon admirable qu’une bande de rednecks pagans peut être tout aussi flippante qu’une incursion démoniaque ou une invasion tyranide. Cette bonne vieille chaleur humaine…

Fluff:

Carcanis: Planète impériale recouverte de forêts impénétrables, don’t certains arbres peuvent avoir des proportions gigantesques (jusqu’à cinq cents mètres de hauteur). Peuplée de tribus vénérant le Seigneur des Arbres, Carcanis fut progressivement converti au culte impérial par les efforts des prêtres du Missionarus Galaxia, qui fondèrent le village de Castra Gunnorum. Les tribus de la planète (Gurun, Trevassi, Drunai…) sont vassales du castellan planétaire, qui règne depuis le Haut Siège (High Seat) d’Ab Suren. La planète compte quatre lunes.