The Outcast

De Les Archives Infinies
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Par Schattra

Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue

Missionné par la Dame de Cankerwall à la corruption du Gaut Tors, forêt ghyranite qui résiste et repousse encore et toujours à l’envahisseur chaotique, le Duc Goral, fier parangon de l’Ordre de la Mouche, a emmené ses 77 guerriers à l’assaut de ce pénible bosquet, qu’il compte bien transformer en jardin à la Nurglaise pour la plus grande gloire du Grand-Père. Son objectif est de localiser puis corrompre les pierres gardiennes qui constituent le cœur du Gaut Tors, et il peut pour cela compter sur le flair des limiers pouilleux de son bon ami Uctor, tout à fait à même de pister les Sylvaneth qui hantent ces sous-bois crépusculaires, et qui se replieront fatalement vers leur QG plutôt que de se confronter à la bande bien armée de Goral.

Ce plan infaillible est toutefois menacé par la présence dans le Gaut Tors de la fille incestueuse entre un bonzaï accueillant une colonie de frelons asiatiques et un Buveur de Sang atteint de mononucléose, j’ai nommé Drycha Hamadreth. Plongée dans une torpeur fiévreuse et boudeuse depuis des éons (ou peut-être 20 minutes, elle a des petits problèmes de mémoire), la fille terrible d’Alarielle est brutalement réveillée par la déesse afin de venir en aide aux défenseurs du bosquet, guère de taille à s’opposer aux déprédations des Maggotkin. Du doom metal vegetal plein les oreilles, Drycha s’en va apprendre aux jardiniers putrides à respecter la propriété et la propreté d’autrui, accompagnée de sa horde de Parias rigolards.

Cette arrivée imprévue de renforts couturés et bouturés prend Goral et ses troupes au dépourvu : alors que le Duc donnait la chasse à un Homme Arbre à l’agonie pour garnir son rack de trophées1, laissant à son second le soin de pervertir les pierres gardiennes2 désertées par leurs défenseurs, Drycha et ses ouailles ont tôt fait de tailler des croupières aux pesteux divisés. Après une course éperdue dans la forêt et la perte de tous ses hommes et de sa monture, Goral finit par revenir dans la clairière où les menhirs Sylvaneth vibrionnent comme des bipers libanais, avec pour ultime objectif de les fracasser avec sa hache enchantée (Lifebiter, doigtée par Nurgle en personne) et ainsi arracher une victoire stratégique. Las, le Duc ne fait pas le poids face aux mandales ligneuses de Drycha, qui le met littéralement en terre grâce à sa magie vitale et signe ainsi la fin de la 84ème invasion du Gaut Tors par ces forceurs de Maggotkin.

Notre histoire s’achève sur la défiance boudeuse de Drycha, qui refuse de se mettre à nouveau en veille comme demandée par sa chère môman, et décide de rester éveillée pour mieux combattre les mécréants qui osent s’attaquer aux forêts des Royaumes Mortels, et accomplir son rêve d’un hégémonisme Sylvaneth. Le wokisme, ce fléau…

1: Ce qui est finalement assez idiot de sa part, car rien ne ressemble plus à une branche d’Homme Arbre qu’une branche d’arbre.

2: Sans doute comme ça.

Avis

Sous ses abords assez simples de quête corruptrice mettant aux prises les ennemis jurés que sont Maggotkin de Nurgle et Sylvaneth, ‘The Outcast’ se révèle être une véritable démonstration de force littéraire de la part du vétéran Josh Reynolds, qui nous livre une nouvelle de fort bon aloi, et ce à bien des niveaux.

Commençons par saluer son choix de faire des antagonistes objectifs de l’histoire (la pollution forestière, c’est pas cool, je crois qu’on est tous d’accord) les héros de cette dernière, ce qui donne une tension narrative fort bienvenue à ce récit, beaucoup plus que si la bande de Goral avait été présentée comme les bad guys1 . Cela rend le terrible destin des suivants du Duc bien plus poignant pour le lecteur que si ce dernier avait pris fait et cause pour Drycha et ses esprits frappeurs dès le début de la nouvelle.

Le traitement de Drycha elle-même est une autre source de satisfaction, Reynolds lui donnant une personnalité à la fois cruelle et tragique, fille disgraciée d’une Alarielle dépeinte sous un angle assez peu flatteur par son utilisation de la Dryade déchue comme une simple arme de guerre. On sent que l’auteur d’une bonne partie de ‘The End Times’ s’est fait plaisir en glissant quelques références à la destruction du Monde Qui Fut dans son propos, et en insistant sur la relation d’amour-haine entre la déesse et sa servante, ce qui vient donner une profondeur bienvenue aux Sylvaneth, qui comme toutes les factions d’Age of Sigmar ont tendance à être présentés comme totalement dévoués à leur divinité tutélaire.

Finalement, et avec le recul apporté par les années et la connaissance des autres travaux de Reynolds pour cette franchise, on peut se satisfaire de la continuité entre ‘The Outcast’ et ‘The Tainted Axe’, qui prend places des années après l’expédition malheureuse de Goral et raconte comment un des personnages de la série des Lamentations de Khorne (Roggen) se rend à son tour dans le Gaut Tors pour déterrer l’arme corrompue du Duc occis à la demande des Sylvaneth. Tout comme les racines des forêts de Ghyran, le reynoldiverse croît et s’entremêle de façon harmonieuse, et bien qu’il semble que l’auteur en a terminé avec la Black Library, ce genre de découverte est toujours sympathique, même des années plus tard.

1  : C’est d’ailleurs ce que le même Josh Reynolds avait choisi de faire dans ‘The Resolute’, autre nouvelle consacrée à la lutte vitale entre Sylvaneth et Pesteux, et écrite au même moment.

Fluff