The Bloody Kiss

De Les Archives Infinies
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Par Schattra

Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue

Le trappeur Raziv se languit d’amour pour la belle Marya, et fait le mur de sa ville natale, Dravko, pour aller la rejoindre dans les ruines d’une ancienne forteresse perdue au milieu de la forêt. So romantic. Comme nous sommes dans les Royaumes Mortels, et plus précisément à Shyish, cette entreprise est très loin d’être sans risques, car la région est infestée de choses non-mortes et pas vraiment amicales, à commencer par les hag-kin, ou les petits-petits-petits-petits enfants de Belladamma Volga, la matriarche de la dynastie Vyrkos. Ces vampires mâtinés de loups-garous rôdent dans les halliers obscurs à la recherche de sang frais, et sont une menace à prendre très au sérieux même par un survivaliste aussi expérimenté que Raziv. Ce dernier a toutefois une botte secrète pour ne pas faire de mauvaises rencontres sur le chemin le menant à sa dulcinée : il connaît les voies secrètes qui traversent la forêt, dont la connaissance est transmise de génération en génération par les lignées de trappeurs de Shyish. Jusqu’à présent, aucun d’entre eux n’a mis Volga et sa clique au parfum, ce qui permet à notre héros de voyager sans se faire trop de soucis pour sa sécurité personnelle.


Les choses prennent cependant un tour funeste lorsque l’ardent Raziv, qui bout littéralement de rejoindre sa bien-aimée pour qu’elle lui parle poésie, peinture et voyages (ce que sa propre femme, la gentille et timide mais assez rustre Sanja est bien incapable de faire), se rend compte qu’il est épié, alors même qu’il a emprunté un des chemins secrets que ces lourdauds de hag-kin sont censés ignorer. Croyant d’abord à la présence d’un autre trappeur noctambule, il doit vite déchanter lorsque le collègue qu’il suspectait (Velizar) est retrouvé étripé et à moitié dévoré quelques centaines de mètre plus loin. Le doute n’est plus permis : un Vyrkos plus cultivé que la moyenne est de sortie, ce qui est une complication désagréable, mais pas rédhibitoire pour notre héros, qui a vraiment envie de voir Marya. Après quelques astuces de Castor Junior, comme remonter une rivière à pied pour dissimuler son odeur à ses poursuivants, et une rencontre assez glaciale avec un hag-kin plus chien fou que loup alpha, Raziv croit avoir semé ses poursuivants, et arrive enfin à l’endroit où sa belle l’attend…


…Seulement, quelqu’un est venu pour tenir la chandelle, et comme la troisième roue du carrosse est un gros buveur de rouge, notre Roméo en culotte de peau est horrifié de constater que sa chère et tendre a été goulument siphonnée par cet invité surprise. Ou plutôt, cette invitée, car le vampire responsable du worst Tinder date ever de Raziv n’est autre que sa femme, Sanja, qu’il reconnaît à sa ceinture plutôt qu’à son visage (assez logique, vu les circonstances de la rencontre). Non contente de l’avoir cockblocké sans pitié, Sanja la revancharde lui jette un maléfice de récursion, qui le condamne à revivre éternellement cette soirée dramatique. Notre malheureux héros se rend d’ailleurs compte pendant les cinq secondes de chargement du niveau qu’il n’est pas le fringant jeune homme plein de sève qu’il pensait être, mais un vieux croulant blanchi sous le harnais, preuve que cette mesquine vengeance se perpétue depuis déjà quelques décennies. Mais pas le temps pour ces considérations terre à terre, il faut aller rejoindre la belle Marya, qui attend au cœur de la forêt…


Avis

Darius Hinks s’empare d’un classique de la littérature horrifique, le « vampire anonyme » (on sait qu’un des personnages est secrètement un vampire qui a réussi à camoufler son identité) et parvient à nous proposer une histoire avec des twists finaux tout à fait réussie, ce qui est une performance à part entière. Pour ne rien vous cacher, je m’attendais vraiment à ce que le résultat final soit totalement prévisible dès la lecture du titre et des premières pages, où tout suggère le vampire mais Hinks prend bien soin de ne pas mettre les pieds dans le plat, comme s’il essayait de ménager du suspens. Compte tenu de la tendance de la Black Library à vendre la mèche de la conclusion de ses histoires par pure négligence, et du fait que le sieur Hinks a déjà signé des nouvelles d’un tout petit niveau, je craignais le (vam)pire et fais donc amende honorable ici. ‘The Bloody Kiss’ est une soumission très solide pour Warhammer Horror, et sans doute le meilleur court-format de cet auteur dans le genre horrifique. Je commence à croire que Hinks est fait pour écrire pour Age of Sigmar plutôt que pour 40K…