Soulslayer
Par Gilian
Avant-Propos
Troisième roman de la série Gotrek écrit par Darius Hinks, on a vu à la fin du volume précédent que Gotrek avait décidé de faire contre mauvaise fortune bon cœur et d’apprivoiser la rune plutôt que de s’en débarrasser. Nous allons voir ce que ce roman apporte à l’histoire.
L’histoire du livre
Gotrek Gurnisson est le plus grand Tueur de son époque. Relique furieuse d'un monde disparu, ennemi juré du Chaos et étranger aux Royaumes Mortels, il est désormais ressuscité et assoiffé de vengeance. Armé de nouveaux serments, il traverse les terres ravagées par la guerre de Chamon et se dresse contre les forces du mal.
Accompagné de Maleneth Witchblade, l'assassin aelfique redoutable, Gotrek part en guerre contre les Tueurs de Fyres des montagnes du Pic Grymm, savourant sa nouvelle mission. Le feu qui brûle dans l'âme du Tueur n'est cependant pas passé inaperçu. Loin sous la mer, les Idoneth Deepkin s'agitent, invoquant une puissance ancestrale venue des abysses – et ils ont Gotrek dans leur ligne de mire !
L’histoire avec un grand H
Introduction
Maleneth écrit depuis Chamon pour expliquer qu’elle suit encore Gotrek dans une nouvelle lubie. L’alliance avec les Kharadron du Lord-Amiral Solmund a tourné au vinaigre après une beuverie ; Gotrek a traité Solmund de parjure et veut désormais « réparer » les Royaumes à sa façon. Maleneth retire ses précédentes demandes d’aide : elle assure pouvoir surveiller Gotrek et protéger la rune dans sa poitrine en route vers la Côte Incendiaire. Elle promet d’informer dès qu’elle comprendra le but de Gotrek sur la côte.
Histoire
Sur le chemin de la Côte Incendiaire, Maleneth rencontre en secret Drymuss, un chasseur de sorcières d’Azyr. Il affirme que « Gotrek doit mourir » : c’est la seule solution pour récupérer la rune incrustée dans sa poitrine. Il remet à Maleneth un poison pétrifiant. Drymuss met la pression, doutant de la loyauté de Maleneth. Après l’avoir laissé parler, Maleneth révèle son jeu : elle a déjà versé le poison dans le vin de Drymuss. Il s’ossifie et meurt, tandis qu’elle « démissionne » de l’Ordre d’Azyr. Malgré sa haine pour le tueur nain, Maleneth doit admettre que Gotrek attire les gens, affronte tout et « fait une différence ». Elle s’endort près du feu, convaincue qu’il doit vivre.
À l’aube, Gotrek découvre un corps pétrifié, à moitié réduit en poussière, ainsi que, dans une pochette, les lettres de Maleneth à l’Ordre. Furieux, il l’accuse de trahison. Maleneth avoue avoir envoyé les lettres à l’Ordre, mais elle a changé d’avis. Gotrek est « différent » et plus efficace que tout ce qu’elle aurait jamais pu imaginer. Il dévoile son « plan » : honorer ses ancêtres ici, en agissant comme un vrai dawi ; cesser de chercher seulement sa propre fin et s’en prendre aux orruks, aux cultistes et aux monstres ; rappeler aux duardins comment vivre, combattre et mourir avec honneur. Il mène Maleneth vers une cible précise : la loge Fyreslayer des Varrukh, jadis protecteurs de cette côte mais désormais terrés, laissant pillards et peaux-vertes ravager la région. Il veut les secouer pour qu’ils reprennent leur devoir.
Leur voyage les conduit à un village côtier saccagé : curieusement, plusieurs « cadavres » respirent, les yeux ouverts mais vides, et rien n’a été pillé. On trouve des fragments d’armure aelfique à motifs marins et des traces sinueuses menant à la mer, comme si une vague avait submergé le village. Gotrek et Maleneth décident de poursuivre vers le volcan de la loge Varrukh.
Arrivés à la forteresse, une force varrukh les intercepte : le runemaster Korgan Forkbeard, qui commande le groupe, leur ordonne de partir. Gotrek l’insulte d’« infâme parjure » caché pendant que la côte se fait massacrer. Korgan invoque alors un esprit de feu en forme de dragon ; Gotrek se débarrasse de la créature aussi vite qu’elle a été invoquée. Intrigué par la rune et par l’arme de Gotrek (capables d’entamer l’invocation), Korgan l’autorise à pénétrer dans la forteresse pour raconter son histoire. Au même moment, les alarmes sonnent : une nouvelle tempête approche.
Ils courent à l’intérieur. Alors que Korgan tente d’atteindre la caserne Harulk, un mur de brume marine fond sur l’avenue principale, ponctué d’éclairs et de silhouettes serpentines. La brume submerge tout : Gotrek a l’impression d’être sous l’eau et de voir des créatures nager dans l’air, tandis que Maleneth lutte contre la panique.
Dans la « marée fantôme », tout semble se déplacer de manière accélérée — ou plutôt les Fyreslayers paraissent au ralenti —, sauf Gotrek, que rien ne semble pouvoir arrêter… Maleneth finit par comprendre que ce n’est pas une tempête mais une attaque des Idoneth (les aelfes aquatiques). Elle prévient Korgan, qui reprend ses esprits. Les renforts arrivent enfin et Gotrek finit par affronter le chef de l’armée adverse, qu’il parvient à blesser, mettant fin à l’assaut.
Peu après, sous la cité idoneth de Dhruim-Ùrlar, Torven informe sa maîtresse Eòrna des dernières nouvelles : le roi Dìolan (son frère) est revenu blessé d’une attaque contre Karag-Varr… et, surtout, Gotrek s’y trouve déjà. Lors de la tentative de capture, quelque chose a aveuglé la prescience de Torven ; Gotrek a résisté à toute une phalange et une onde de choc a jailli de lui. Eòrna fulmine d’avoir été tenue à l’écart. Torven, qui possède le don de double vue, pressent une menace plus grave que les querelles de cour entre Eòrna et son frère : peut-être même une trahison vis-à-vis du Dromlech. Il lui confie un minuscule « Torven » — une coquille-espion — qui, placé dans les temples, lui transmettra ce que voient les prêtres. Eòrna part pour le palais.
Elle arrive juste à temps pour le discours de son frère. Dìolan harangue la foule : les Idoneth sont « esclaves » de leur passé et de la Grande Chasse (leur dépendance aux âmes), mais à Karag-Varr il a trouvé l’âme d’un « dieu » qui libérera l’enclave de la malédiction des âmes et leur rendra leur destinée de maîtres des Royaumes. La moitié de la noblesse exulte, l’autre s’inquiète. Eòrna, horrifiée, y voit une folie qui détruira leur identité. Elle décide de mobiliser ses contacts pour découvrir ce que son frère mijote…
À Karag-Varr, personne ne se souvient de l’intervention des aelfes, et les Fyreslayers parlent du « Jugement de Grimnir » qui s’est abattu sur eux. Gotrek, en revanche, se souvient parfaitement d’aelfes marins en armures nacrées, montés sur requins et anguilles. Korgan promet à Gotrek qu’il pourra parler aux anciens de la loge et l’amène à l’intérieur de la forteresse.
Gotrek profite d’être seul pour aller se saouler avec les Fyreslayers, au grand dam de Maleneth, mais c’est une ruse : il veut enivrer les nains pour savoir ce qui se passe exactement, et, après plusieurs tonneaux, ça marche. Depuis des semaines, on parle d’une « malédiction » depuis la mort de tous les runesons (héritiers du runefather Thurgyn-Grimnir) lors des tempêtes. Uzkal, le Père des flammes, soutient que l’enclave est maudite tant qu’il n’aura pas « récupéré » les corps des runesons. Gotrek rejette cette superstition. Skromm, ivre et contrarié, propose de « montrer » la vérité : direction la salle du trône… Arrivés sur place, cinq corps drapés gisent au sol ; un sixième personnage, squelettique et couvert de runes d’ur-or plaquées jusqu’à la gorge, est affalé dans le plus grand trône : Thurgyn-Grimnir, runefather de Karag-Varr. Il n’est pas mort, mais réduit à l’immobilité et au mutisme par la « folie des runes », trop de runes gravées après la perte successive de ses fils. Skromm raconte : à chaque « tempête » récente, l’un des runesons est resté vivant mais figé, yeux ouverts, respirant sans pouvoir bouger ni parler, puis s’est lentement dégradé. Le roi a refusé de les brûler selon le rite, les privant du jugement, de la renaissance et de leur place au Doomgron. Après les tempêtes, tous ont cru entendre la voix de Grimnir les maudissant, mais Gotrek affirme que ce n’était pas Grimnir : « des aelfes » et leurs mensonges seraient en cause. Pour Gotrek, Thurgyn n’est pas maudit : il est brisé par le deuil, et la seule « cure » est de lui rappeler ce qu’il est : un guerrier. Sans prévenir, Gotrek s’avance vers le trône, l’arme en main, décidé à « aider » le runefather d’une manière radicale.
Au moment où Gotrek va abattre sa hache, Thurgyn sort brusquement de sa torpeur : il pare, ses runes flambent, et l’impact éblouit tout le monde. S’ensuit un duel brutal. Thurgyn est décharné mais gigantesque, bardé de runes qui l’embrasent à chaque choc ; Gotrek est projeté, revient, insulte, et les deux se cognent avec une rage grandissante. La mêlée fait vaciller une statue porteuse de plafond, provoquant un effondrement partiel. Sous les gravats, Gotrek et Thurgyn, saignants, se redressent… et repartent aussitôt à l’assaut avant de s’écrouler, épuisés. Dans le silence qui suit, Thurgyn prononce enfin, d’une voix dévastée : « Mes fils. » Gotrek, touché, lui répond qu’il « sait ». La fureur quitte le visage du runefather, le brouillard se lève : son esprit redevient clair. Il est temps de reprendre les choses en main.
Au temple des Zhargrimm, au-dessus d’un gigantesque brasier en forme de gueule de Vulcatrix, commence la cérémonie du Dron-Gungron pour rendre aux flammes les runesons. Thurgyn vacille, prêt à fuir, incapable d’affronter l’instant. Gotrek quitte sa place, l’intercepte et lui parle. Thurgyn explose de colère, puis, sous les mots de Gotrek, s’apaise, étreint le Tueur et revient à son poste. Le rite est accompli. Korgan demande ensuite à Gotrek ce qu’il lui a dit ; Gotrek répond : « Je lui ai dit ce que c’est que de vivre dans le passé. Je lui ai dit ce que ça fait d’être moi. »
Quelques jours plus tard, l’armée des Varrukh marche à l’aube vers l’avant-poste de Karag-Wyr. Gotrek, métamorphosé, presque heureux, marche au côté de Thurgyn. L’avant-poste est aux mains des cultistes et les Fyreslayers décident d’attaquer sans attendre.
Le combat est rapide mais sanglant. Même si, dans un premier temps, les forces de Tzeentch semblent contenir l’assaut, la mort du sorcier qui commande l’armée provoque son effondrement, et les Fyreslayers massacrent les survivants.
Pendant ce temps, sous l’océan, Eòrna rejoint Torven et, ensemble, ils espionnent Dìolan et les grands prêtres. Le plan du frère d’Eòrna leur est dévoilé : pour briser la « malédiction » des Namarti au moyen de l’âme divine de Gotrek, Dìolan veut convoquer un Eidolon d’un type supérieur, alimenté par des âmes sacrifiées — un acte qui damnera leurs ancêtres à Slaanesh. Dìolan a menti, obsédé par l’idée de plaire à Teclis et de « monter à la surface » pour dominer les Royaumes. Eòrna veut révéler l’affaire et soulever la cité, mais Torven l’avertit : sans preuve, elle paraîtra folle et sera éliminée. Il propose un plan : attendre que Dìolan emmène l’élite attaquer Karag-Varr, puis conduire des nobles restés à la cité, sous un prétexte, jusque dans les appartements royaux, « découvrir » ensemble les fragments profanés et jouer l’indignation d’une sœur loyale. Ainsi, elle confondra le roi devant des témoins crédibles. Eòrna accepte.
Le roi Dìolan se réveille en pleine nuit, fiévreux et hanté par le visage de Gotrek. Il doute… Son vieux précepteur et prêtre Thallacrom le surveille et tente de le rassurer : selon lui, l’âme de Gotrek, « teintée de divin », est la clé pour briser la malédiction des Idoneth. Dìolan fulmine devant sa faiblesse et ses blessures ; il exige d’agir immédiatement. Thallacrom propose de procéder à un rituel pour détourner une partie de la puissance de l’Eidolon, encore à l’état embryonnaire, afin d’accélérer la guérison du roi. Dìolan accepte.
À Karag-Varr, la lodge Varrukh festoie après avoir reconquis deux autres bastions. Maleneth, écœurée par la beuverie et la mise en scène du tueur de trolls, envisage de quitter la forteresse pour reprendre sa voie de tueuse au service de Khaine. Sur les remparts, une brume saumâtre et un froid marin l’assaillent : les Idoneth attaquent. Elle abat un requin-spectre, atteint une tour et déclenche le cor d’alarme. En contrebas, l’invasion déferle : cavalerie d’anguilles, tortues de siège, requins harnachés, et une forme colossale au loin.
La bataille éclate dans la cour. C’est un massacre, aussi bien chez les aelves que chez les Fyreslayers, mais personne ne veut céder.
Sous la mer, Eòrna amène les nobles jusque dans les appartements royaux et leur montre l’horrible vérité : des milliers de sphères-âmes ont été tranchées et gisent, grisâtres et mortes. Dìolan et Thallacrom ont sacrifié les ancêtres pour « alimenter » l’Eidolon et engloutir l’âme de Gotrek. Effondrés, ils comprennent la trahison du roi…
À Karag-Varr, Dìolan dirige l’assaut, mais il comprend vite que c’est voué à l’échec : il est impossible de vaincre les Fyreslayers. Thallacrom lui propose alors un plan : attirer Gotrek, le capturer et fuir au plus vite. Et, bien entendu, le plan marche à la perfection : Gotrek, fou de rage, n’a pas pu résister au défi du roi idoneth, qui déchaîne l’Eidolon pour le capturer.
Maleneth reprend conscience dans une obscurité totale. Gotrek, tout proche et grièvement blessé, lui apprend ce qui est arrivé : un gigantesque serpent de mer à multiples têtes les aurait avalés. La lumière jaillit soudain : la « gueule du poisson » s’ouvrirait… ou autre chose.
La clarté révèle une grille de lames et, derrière, une douzaine d’aelves : le roi Dìolan de Dhruim-Ùrlar et le vieux prêtre Thallacrom. Ils ne sont pas dans un ventre, mais dans les geôles d’une caverne sous la capitale idoneth. Gotrek jure de venger le Runefather Thurgyn, que Dìolan a tué. Thallacrom expose leur dessein : Gotrek possède une âme « unique » ; ils comptent le tuer d’ici quelques jours pour arracher son âme et nourrir un rituel. Ils avouent même avoir orchestré la folie de Karag-Varr pour attirer Gotrek ; Maleneth a été happée avec lui par accident. La visite se termine ; l’obscurité retombe, les sangsues continuent de les affaiblir.
Maleneth expérimente ses toxiques pour ouvrir un passage sans déclencher d’explosion et dégage un chemin vers une dépression du mur qui s’avère être une porte. Gotrek l’arrache, mais, derrière, encore plus de sangsues… Submergés, nos héros manquent d’étouffer, quand un nouveau groupe idoneth arrive, avec, à sa tête, Eòrna. Elle affirme être venue les sauver : leur seule chance de rentrer à Karag-Varr est de détruire l’Eidolon qui les ancre ici ; ils ne s’en sortiront pas sans elle. Gotrek veut atteindre Dìolan ; Eòrna assure que le meilleur moyen de le trouver est de l’escorter vers l’Eidolon, que le roi viendra visiter.
Maleneth devine qu’Eòrna leur cache quelque chose. Elle finit par avouer : Dìolan ne va pas à l’Eidolon ; il est au palais, attaqué en ce moment par les nobles qu’elle a ralliés à sa cause. Ils doivent détruire l’Eidolon, levant ainsi l’ancre magique qui retient le Tueur (et Maleneth) à Dhruim-Ùrlar.
Ils atteignent un amphithéâtre où flotte une coquille lumineuse recelant l’Eidolon à l’état « non-né ». Mais Dìolan, Thallacrom et une armée déferlent : Arainn a trahi Eòrna. Acculée, Eòrna frappe la coquille : le dôme explose en tempête. L’Eidolon, avatar marin, surgit, balaye indifféremment soldats et nobles, puis fonce sur Gotrek. Il lui plante un croc dans la rune ; une flamme surnaturelle embrase le sigil, la crête de Gotrek devient un glaive de feu ; transfiguré, il livre un duel quasi divin. Rejeté au sol, il se relève et décapite l’Eidolon d’un coup de hache en fusion. La tempête s’éteint ; Gotrek retombe, brisé, la rune ternie. Selon Eòrna, la mort de l’Eidolon doit renvoyer Gotrek et Maleneth à Karag-Varr s’ils sont en contact… mais Gotrek ne « pâlit » pas. Eòrna comprend : Thallacrom maintient le lien. Gotrek, encerclé par des centaines d’Idoneth, saigne et s’épuise, toujours à quelques pas de Dìolan. Maleneth et Eòrna décident de tuer le prêtre. Tandis qu’Eòrna attire gardes et regards, Maleneth enduit sa lame d’un suc végétal fulgurant et lance le couteau : Thallacrom s’effondre et se liquéfie. Aussitôt, un tourbillon saisit Gotrek, qui commence à se dissoudre vers son point d’origine. Toute l’armée se retourne alors contre Maleneth. Eòrna, blessée, la remercie ; Maleneth se prépare à mourir. Un ultime regard vers Gotrek : furieux de voir sa vengeance lui échapper, mais surtout déchiré de la laisser, il tente encore de la rejoindre… puis disparaît. Maleneth accueille la charge en hurlant le nom de Gotrek, criblée de flèches, les lames idoneth l’engloutissant.
Presque une semaine plus tard, au crépuscule, sur la côte près de Karag-Varr : Korgan, désormais élu Runefather, retrouve Gotrek, revenu des nuées, vivant mais ravagé, silencieux depuis son retour et la rune comme éteinte. Gotrek dit que les Idoneth le visaient, lui, et s’accuse d’avoir aggravé le sort des Varrukh ; il veut partir pour les préserver. Korgan lui montre combien sa présence a rallumé la flamme des Fyreslayers, leur reconquête et leurs projets. Gotrek, hanté par Maleneth qu’il croit morte en le sauvant, bascule de la rage au remords. Korgan évoque alors Karak-a-Zaruk, antique capitale du défunt empire duardin, aujourd’hui grouillante de skavens ; il raconte les légendes du départ du Créateur Grungni vers Azyr. Gotrek fulmine contre les dieux « qui jouent avec les mortels », jure qu’il n’a plus besoin d’eux, brûle d’aller défier les horreurs des ruines… puis se ravise : il ne mènera pas la lodge à une mort inutile. Il partira seul.
Resté seul, Korgan ramasse la lettre que Maleneth lui avait confiée avant l’attaque : adressée à ses supérieurs d’Azyr, elle dresse un constat lucide. Malgré sa détestation du personnage, elle juge Gotrek plus précieux que la rune, une force d’espérance capable d’infléchir le destin des Royaumes. Elle supplie qu’on la laisse le garder sur les lignes de front, promettant de faire de son mieux pour le maintenir en vie et sur cette voie
Personnages
Gotrek Gurnisson
Gotrek Gurnisson a fini par se quereller avec l’amiral Somund et a décidé de partir vers la côte sud, où un clan de Fyreslayers manque à ses devoirs.
En chemin, il découvre que Maleneth l’a encore trahi (au moment même où elle avait finalement décidé de ne pas le trahir…).
Petit à petit, en insultant la fierté et en titillant l’honneur des nains, il parvient à les faire réagir et à prendre les armes pour combattre la véritable menace que sont les Idoneth.
Il a toujours autant de mal à supporter la religiosité des habitants des Royaumes Mortels, surtout lorsqu’il s’agit de nains (ici des Fyreslayers), mais il fait des efforts pour se maîtriser et essayer de les convaincre de changer sans utiliser la manière forte…
La révélation du complot des prêtres et du roi idoneth, ainsi que le sacrifice de Maleneth, vont profondément toucher Gotrek.
Il n’apprécie pas d’avoir été manipulé, mais surtout, il ne veut plus être responsable de la mort des personnes qui décident de le suivre ou qu’il a motivées à se prendre en main.
Après la mort de Maleneth, il décide donc de repartir seul à l’aventure, laissant derrière lui les Fyreslayers aux ordres de Korgan Forkbeard, en lui disant de continuer à se battre pour eux-mêmes, car il ne faut rien attendre des dieux.
Maleneth Witchblade
À la fin du roman précédent, elle avait demandé de l’aide à l’Ordre d’Azyr pour ramener Gotrek.
Mais le temps que cette aide arrive, elle a fini par changer d’avis et va trahir l’Ordre en tuant son envoyé.
En effet, à force de côtoyer Gotrek, elle a fini par admettre qu’il était différent et que, même si elle ne l’aimait pas parce qu’il représentait tout ce qu’elle ne sera jamais, elle croyait en lui.
Elle pense qu’il peut apporter davantage en portant la rune qu’un dieu distant : il est plus réel et a un impact et une influence sur les gens qui l’entourent.
Elle décide donc de l’aider et de lui rester fidèle, même si ce n’est pas facile, parce que Gotrek ne fait rien pour l’aider ni pour se rendre aimable avec elle.
Elle finira par faire quelque chose qui va totalement à l’encontre de ce qu’elle est : elle fera preuve d’altruisme et sacrifiera sa vie pour que Gotrek vive…
Thurgyn-Grimnir
Père des runes et roi de Karag-Varr : à la mort de chacun de ses fils, il s’est fait graver de plus en plus de runes sur le corps.
Il est d’abord une figure presque pétrifiée : émacié, saturé d’ur-or, vivant mais quasi figé sur son trône, murmurant à ses fils non brûlés, devenu le symbole d’un deuil transformé en culte morbide. Isolé après le saccage du kharibdyss, il lutte pourtant, blessé et à pied.
Quand Gotrek vient le provoquer, Thurgyn sort de sa catatonie : il pare l’attaque, combat enragé, fait s’effondrer une statue, puis, épuisé, craque et avoue sa détresse en gémissant « Mes fils », avant de retrouver l’esprit et d’écouter le Slayer.
Peu à peu, il reprend son autorité : il arrête ses guerriers, sermonne Korgan, ordonne la levée des fyrds et la fin des marques funèbres, et prépare la reconquête de Karag-Wyr. Hésitant d’abord à activer sa clé, allant presque jusqu’à fuir le bûcher, il revient sur ses pas grâce aux mots de Gotrek et accomplit enfin le geste qui libère ses fils.
Redevenu meneur de campagne, avide d’un ennemi digne, Thurgyn exalte les fyrds en criant « Let it burn ! », lance la charge et méprise les cultistes qu’il juge minables. D’abord furieux de l’affront fait à l’étendard, prêt à en découdre avec Gotrek, il se laisse emporter par la proclamation d’Uzkal et relance une nouvelle fois son « Let it burn ! ».
Ragaillardi par les combats et la présence de Gotrek, il honore ce dernier comme un frère d’armes durant le festin. Après sa mort, Thurgyn-Grimnir devient une figure absente mais centrale : son meurtre nourrit le serment de Gotrek et la reconstruction des Varrukh.
Korgan Forkbeard
Maître des runes des Varrukh.
Il commence par s’opposer à Gotrek lorsque ce dernier arrive dans la citadelle des nains. Il est persuadé qu’ils sont maudits par Grimnir en personne.
Mais petit à petit, il se laisse convaincre par Gotrek, surtout après que ce dernier a réussi à faire « revenir » Thurgyn.
Bien que sceptique quant à l’existence des Idoneth, il finit par croire Gotrek et Maleneth et prend part à la bataille finale entre Fyreslayers et Idoneth.
Lorsque Gotrek refait finalement surface, il retrouve Korgan à la tête des Varrukh, prêt à le suivre dans ses aventures.
Gotrek refuse son offre, ne voulant plus être responsable de la mort de ses alliés et préférant se battre seul.
Eòrna
C'est une princesse idoneth exilée. C’est la sœur de Dìolan ; ce dernier, pour se débarrasser d’elle et l’éloigner du trône, l’a nommée maîtresse des esclaves, un rang que l’on donne généralement à quelqu’un qu’on veut tenir à l’écart du pouvoir sans forcément le tuer.
Elle est furieuse de ne pas avoir été avertie des plans de son frère et se rend vite compte que son projet est une trahison envers son peuple.
Elle est prête à tout pour l’arrêter et commence à comploter contre lui pour révéler la nature de son plan et les sacrifices qu’il implique.
Elle s’allie avec plusieurs nobles de la cour et va même jusqu’à aider Gotrek et Maleneth à s’échapper.
Malheureusement, les nobles la trahissent et elle fait tout pour renvoyer Gotrek à la surface, restant seule avec Maleneth et une poignée de fidèles pour un baroud d’honneur.
Roi Dìolan de Dhruim-Ùrlar
Dìolan est impétueux et sûr de lui, et cela a failli le mener à sa perte. Il a essayé de capturer Gotrek trop tôt, lors d’un raid sur Karag-Varr, et en ressort grièvement blessé.
Son charisme et son emprise sur son peuple lui permettent toutefois de présenter cette défaite comme une victoire, et il relance immédiatement une expédition pour capturer le tueur nain.
Son but est de rendre leur grandeur aux Idoneth et de faire d’eux les maîtres du monde, et pour cela il a besoin de l’âme de Gotrek afin de contrer la malédiction qui frappe son peuple.
Il est prêt à tous les sacrifices pour son grand projet, quitte à sacrifier l’âme de ses ancêtres ou à lier la sienne à celle d’un Eidolon.
Malgré toutes ses bravades et son arrogance, il sait quand un combat est perdu et, pendant la bataille finale, il ordonne l’arrestation de sa sœur et fait tout pour garder son armée entre lui et la hache de Gotrek.
Thallacrom
Thallacrom est un grand prêtre Isharann. C’est lui qui s’est rendu compte que l’âme de Gotrek est spéciale et pourrait servir à mettre un terme à l’affliction dont souffre le peuple Idoneth.
Avec Dìolan, il est à la tête du complot qui vise à utiliser l’âme des ancêtres pour invoquer un Eidolon et s’emparer de Gotrek. D’une certaine manière, il manipule aussi le roi, en se servant de lui et en le liant à l’Eidolon malgré les risques.
C’est également lui qui, grâce à sa magie et à ses manigances, a manipulé les Fyreslayers de Karag-Varr pour attirer Gotrek à Dhruim-Ùrlar. Après la destruction de l’Eidolon, Thallacrom maintient Gotrek ancré à la cité en canalisant l’énergie résiduelle de l’Eidolon à travers Dìolan, devenant la cible à abattre pour que Gotrek puisse s’enfuir.
Les Idoneth Deepkin
Les Idoneth Deepkin sont un peuple d’aelfes nés d’un échec divin. Après que Slaanesh a dévoré presque toutes les âmes elfes, les dieux aelfiques capturèrent le dieu du Chaos et en arrachèrent peu à peu les esprits prisonniers. Teclis prit pour lui les premières âmes libérées et en façonna un nouveau peuple, les Cythai, qu’il voulait purs et lumineux. Mais ces aelfes portaient en eux une marque d’ombre laissée par Slaanesh : ils étaient froids, méfiants, instables. En cherchant à « corriger » leurs âmes par de puissants sorts, Teclis provoqua la folie et la mort parmi eux. Terrifiés, convaincus d’être maudits, les survivants fuirent la lumière de leur créateur et se cachèrent au plus profond des océans, où ils devinrent les Idoneth.
Sous les mers, ils bâtirent des enclaves et tentèrent de rebâtir leur civilisation, jusqu’à découvrir la véritable horreur : la plupart de leurs enfants naissaient avec des âmes incomplètes, condamnés à une existence courte et fragile – les Namarti – tandis qu’une petite minorité seulement héritait d’âmes « pleines », devenant les nobles guerriers Akhelians. Pour ne pas s’éteindre, les Idoneth développèrent la magie des âmes et adoptèrent une solution impitoyable : monter à la surface pour lancer des raids éclairs, enveloppés dans une mer surnaturelle, massacrer ou capturer les populations côtières et voler leurs âmes pour nourrir les leurs. Aux yeux du reste des Royaumes Mortels, ils ne sont que des histoires de spectres marins et de villes balayées par des fantômes venus des flots ; en réalité, c’est un peuple désespéré, officiellement allié à l’Ordre, mais prêt à sacrifier n’importe qui pour assurer sa propre survie.
Les Idoneth ont autant peur de Slaanesh que de Teclis. Ils sont restés profondément marqués par le fait d’avoir été considérés comme un échec par Teclis et par sa tentative de les exterminer. Ils ne doivent leur survie qu’à Tyrion, qui a convaincu son frère de les laisser en paix.
Au sein de la hiérarchie idoneth, il existe un titre : Thrallmaster.
Le Thrallmaster est un noble aelfe Idoneth qui a quitté – ou a été chassé de – la société. Exilé des grandes lignées, il trouve une nouvelle place comme chef de meute des Namarti.
Conclusion
Final pour le moins inattendu avec la mort de Maleneth pour sauver Gotrek. On a vu leur relation se détériorer tout au long du roman, avec Gotrek et Maleneth qui s’éloignent de plus en plus, pour qu’au final Maleneth, allant contre sa nature, se sacrifie pour lui.
Avec ce roman se conclut la deuxième grande partie des aventures de Gotrek dans les Royaumes Mortels : ses aventures aux côtés de Maleneth.
Et je dois admettre que c’était plutôt bien. Malgré mes craintes, Hinks a réussi à faire évoluer le personnage de Gotrek. Au départ défini seulement par sa rancune envers les dieux, Gotrek redevient peu à peu celui qu’on a connu vers la fin du Vieux Monde : le doomseeker, le chercheur de destin. Toujours en quête de bien, même s’il s’en défend, et prêt à abandonner sa quête pour aider son prochain.
Sachant que c’est le dernier roman de Hinks, je suis curieux de voir qui va reprendre le flambeau et vers quoi l’on va se diriger ensuite.