Sea of souls

Par Gilian

Avant-Propos

Voici le septième tome de l'Aube de feu, avec une histoire un peu spéciale, mais je n'en dirai pas plus dans cette introduction. C'est Chris Wraight qui est aux commandes de ce roman, et on peut s'attendre à découvrir à nouveau quelques pépites en matière de background, comme il aime tant en partager. Il est à noter que la série approche de sa fin, puisqu'il ne reste plus que deux volumes après celui-ci.

L'histoire du livre

Les puissantes flottes de la Croisade Indomitus font face à des horreurs et des dangers dépassant l'imagination. Alors que la croisade de Guilliman progresse, répandant la lumière de l'Empereur sur des milliers de mondes, la flotte Secundus se dirige vers les ténèbres les plus obscures : l'Œil de la Terreur lui-même, où elle mènera une offensive majeure en plein cœur de l'Archi-ennemi. Avec les guerriers de l'Adepta Sororitas et de l'Adeptus Astartes, le croiseur de bataille de la marine impériale, Le Jugement du Néant, s'enfonce de plus en plus profondément dans l'espace contesté.

Cependant, au fur et à mesure de leur périple, les grands desseins de la Croisade Indomitus commencent à sombrer dans la trahison et les complots. Alors que les forces du Chaos resserrent leur étau, une lutte pour la survie est imminente, une lutte qui aura des répercussions non seulement pour la Flotte Secundus, mais aussi pour l'avenir de la galaxie elle-même.

L'histoire avec un grand H

Attention : ce roman ne fait pas vraiment avancer l'intrigue principale de la série L'Aube de Feu, ce qui explique pourquoi mon résumé est relativement court et vague. En revanche, de nombreux nouveaux personnages intéressants sont introduits, et le huis clos est très bien écrit. Ce qui suit est la véritable histoire du livre, donc je vous conseille de lire le roman plutôt que mon résumé...

J'ai omis de mentionner plusieurs petites révélations dans le résumé pour ne pas gâcher entièrement l'histoire au cas où certains voudraient lire le livre par la suite.

Résumé :

Le capitaine Iannis Kiastros, commandant du croiseur de combat Jugement du Vide, a reçu l'ordre d'escorter un groupe de vaisseaux jusqu'au point de rassemblement de la flotte Secundus. Après des mois de préparation et de raids contre les forces ennemies du secteur, la flotte est enfin prête à se lancer vers son objectif principal : l'Œil de la Terreur. Pour mettre toutes les chances de leur côté, chaque vaisseau reçoit un contingent de Space Marines. Cependant, alors que la flotte est en pleine réorganisation avant le départ, une gigantesque flotte du Chaos attaque le point de rassemblement.

Kiastros reçoit l'ordre prioritaire de protéger un vaisseau de l'Inquisition, le Gorgone, qui doit impérativement échapper à l'embuscade. Mais les choses tournent mal : le Jugement du Vide est sévèrement touché, la tour d'astropathie est presque détruite, son contingent de Space Marines presque exterminé, et, pire que tout, le vaisseau de l'Inquisition est détruit.

Malgré tout, Kiastros parvient à récupérer la navette qui a fui le vaisseau de l'Inquisition et à s'enfuir dans le Warp. Cependant, rien n'est gagné : la tension est palpable sur le vaisseau, il y a de nombreuses avaries et, possiblement, un intrus à bord qui n'aurait pas été tué pendant les combats d'abordage. Comme si cela ne suffisait pas, ils sont poursuivis par un vaisseau ennemi qu'ils n'arrivent pas à semer dans le Warp.

Kiastros décide de sortir du Warp et de tendre une embuscade au vaisseau qui les suit. Même si le vaisseau ennemi est détruit, la situation à l'intérieur du croiseur empire. L'équipage adopte un comportement de plus en plus déroutant, et Kiastros pense que cela est dû à l'artefact transporté par l'Inquisition.

Il décide donc de tuer les gardes de l'Inquisition et de jeter l'artefact dans le Warp. Malheureusement, il n'a pas la force mentale de résister à la puissance de l'artefact et succombe lui aussi à son pouvoir.

Petit à petit, le vaisseau finit par succomber à la corruption et se rend de lui-même dans l'Œil de la Terreur, où Kiastros peut remettre l'artefact à Tenebrus, la Main d'Abaddon. Il s'agissait de la dernière pièce d'un plus grand artefact que Tenebrus cherchait à récupérer.

La véritable histoire :

Le Jugement du Vide a été infecté dès le début de l'embuscade du Chaos. La frappe sur sa tour d'astropathie a permis de corrompre les astropathes et de contaminer petit à petit l'équipage. C'est pourquoi personne ne répondait à leurs messages.

L'intrus était un Space Marine loyaliste qui s'était introduit à bord pour prévenir de la contamination et évacuer les membres de l'Inquisition, mais son équipement ayant été endommagé lors de l'abordage, il n'a pas pu entrer en contact avec la passerelle. Avec le Chaos à l'œuvre, il n'a pas réussi à s'identifier avant de se faire tuer.

De même, le vaisseau qui a pris en chasse le Jugement du Vide était un vaisseau loyaliste. C'est pourquoi il n'a pas tenté de le détruire, mais plutôt de l'immobiliser. Malheureusement, le Jugement du Vide l'a détruit avant qu'il ne puisse communiquer.

Cette succession de malchances et d'incompréhensions, combinée à l'influence grandissante du Chaos, a causé la perte du vaisseau et de son capitaine.

Personnages

Iannis Kiastros – Capitaine et commandant du Jugement du Vide, apprécié de son équipage et ayant un service impeccable. Promis à une grande carrière dans la marine, ce sont malheureusement ces qualités qui vont le mener à sa perte. Désigné pour escorter le vaisseau de l'Inquisition, ses prises de décisions et la loyauté de son équipage vont finir par le conduire à sa perte. Personne ne remet jamais en cause ses décisions, et de toute façon, un capitaine de vaisseau est "programmé" pour ne jamais se remettre en question. Petit à petit, il devient de plus en plus paranoïaque et finit par totalement succomber au Chaos, jusqu'à apporter l'artefact à Tenebrus. Étonnamment, Tenebrus ne le tue pas mais laisse repartir le vaisseau, maintenant totalement contaminé par le Warp.

Leroa Avati – Premier lieutenant, maîtresse de l'astrogation, elle a une ambition débordante et se verrait bien commander le Jugement du Vide. Cependant, elle reste fidèle à Kiastros : elle ne veut pas prendre sa place, mais seulement lui succéder ou être nommée capitaine sur un autre vaisseau. Elle comprend vaguement ce qui est en train de se passer et résiste à la corruption. Lors d'une dernière discussion avec Santalina, elle prend pleinement conscience de la corruption. Elle se suicide en même temps que la Navigatrice.

Mergaux Santalina – Navigatrice, elle est la première à comprendre ce qui se passe vraiment sur le vaisseau. Après l'avoir expliqué à Avati, elles décident de se suicider pour ne pas être corrompues.

Magda Kuhl – Troisième lieutenant, maîtresse des moteurs. Avant de rejoindre la marine impériale, elle a déjà eu affaire à l'Inquisition et, même si elle a été reconnue innocente, elle se sent persécutée et perd la raison au moment où l'Inquisition met le pied sur le vaisseau, convaincue qu'ils viennent pour elle. Son esprit brisé et manipulé par le Chaos, elle trahit Isobel et la tue.

Aris Garrock – Capitaine des soldats navals. Une des personnes les plus honorables parmi les hauts gradés du vaisseau, c'est peut-être pourquoi il résiste jusqu'au bout à la corruption du Chaos. Il se fait tuer en essayant d'arrêter Kiastros.

Tuo Maizad – Sergent, escouade Akaida, chapitre des Iron Shades, Adeptus Astartes. Il commande le contingent de Space Marines affecté au Jugement du Vide. Grièvement blessé, il devient aveugle, ce qui l'empêche de reconnaître le Space Marine envoyé pour les prévenir, et ils s'entretuent.

Miriam Isobel – Sœur Hospitalière : Elle est totalement à l’opposé de ce qu’on a l’habitude de voir chez les Sœurs de Bataille : elle a de l’humour, aime bien manger, boire, et faire la fête. Elle regrette tout de même de ne pas avoir l’occasion de se battre. C’est l'une des quatre personnes à résister jusqu’au bout à la corruption, mais elle se fait tuer par trahison juste avant d’avoir l’occasion de tuer le démon qui a pris possession de l’astropathe Ortuyo.

Hastin il-Moro – Interrogateur, membre de la suite de l’inquisitrice Gertruda : Il est chargé de la garde de l’artefact après la mort de l’inquisitrice. On ne sait pas vraiment s’il ignore la véritable nature de l’artefact ou s’il refuse simplement de le dire, mais il insiste pour que l’artefact soit remis à l’inquisiteur Rostov. Comme il ne fournit pas plus d’informations et en raison de l’influence du Chaos, il finit par se faire tuer par Kiastros.

La vie sur un croiseur de combat :

Chris Wraight est un auteur qui aime bien enrichir ses histoires avec une couche supplémentaire de background, en abordant des thèmes secondaires du lore qu’on ne voit presque jamais, mais qui ajoutent finalement de la profondeur au récit.

Dans ce roman, il passe à la vitesse supérieure en nous décrivant la vie à bord d’un vaisseau de la flotte impériale. C’est trop long pour être résumé ici, mais un bon tiers du roman s’attarde sur les différents « royaumes » et domaines d’influence de chaque officier, ainsi que sur la population du vaisseau. Par la suite, d'autres informations sont distillées tout au long du récit.

Au final, on peut comparer la vie sur un vaisseau à la vie dans une ruche impériale, en partant de la noblesse qui dirige pour finir par les gangs qui grouillent dans les coins sombres du vaisseau.

Le plan de Tenebrus :

L’artefact du Chaos était en réalité la dernière partie d’un artefact plus grand et plus puissant, recherché par la main d’Abaddon. Avec la chute du capitaine Kiastros et sa fuite vers l’Œil de la Terreur, Tenebrus a enfin mis la main sur la dernière partie de cet artefact. Il pourra désormais passer à la suite de son plan.

Appendices

La route des martyrs : C’est le nom donné à la route suivie par la flotte Secundus depuis Terra en direction de l’Œil de la Terreur.

La flotte Secundus: Lorsque Guilliman organisa la Croisade Indomitus, il confia une mission spéciale à la flotte Secundus : partir en direction de l’Œil de la Terreur en repoussant toutes les flottes qu’elle rencontrerait en route. Contrairement aux autres flottes de la croisade qui se sont dispersées petit à petit en groupes de combat pour accomplir leur mission, la flotte Secundus resta groupée sous le commandement du maître de flotte Rasmatin Olythaddeus Samil. L'objectif ultime était d’amener le combat jusqu’à l’Œil de la Terreur.

Une solution défensive en profondeur : Au début de la croisade, il avait été décidé que les flottes implanteraient des forteresses logistiques et des mondes forteresses tout au long de leur progression pour permettre aux renforts de suivre leur avancée. Mais cinq ans après le début de la croisade, il devint évident que cela ne suffirait pas pour la partie nord de la galaxie. Avec la découverte de l’Étau de Nachmund (un passage à travers la faille vers l’Imperium Nihilus), deux plans furent mis en œuvre :

Le premier, nommé Mur Sanctus, consistait en une série de systèmes lourdement fortifiés pour protéger l’Étau de Nachmund.

Le second, nommé Ligne Anaxienne, était bien plus étendu et comprenait plus de deux cents systèmes, de Bellis Corona à Agripinaa, destinés à permettre une défense en profondeur au cas où une flotte du Chaos tenterait de pénétrer l’espace impérial. La mission finale de la flotte Secundus fut un échec et elle n’est jamais parvenue jusqu’à l’Œil de la Terreur. Cependant, la Ligne Anaxienne a permis de stabiliser le front et d’empêcher toute avancée du Chaos.

Conclusion :

Après la lecture de ce roman, je dois avouer que je suis mitigé. Le roman est vraiment bon et je dois dire que j’ai été surpris, car je ne m’attendais pas du tout à cela. Wraight nous plonge dans un huis clos horrifique à bord d’un croiseur de combat où tout le monde sombre petit à petit dans la folie à cause du Warp et de diverses influences démoniaques. Comme on pouvait s’y attendre, les détails concernant la vie à bord d’un croiseur et la psychologie des différents personnages ajoutent une autre dimension au roman.

Cependant, nous en sommes au septième tome d’une série en neuf tomes, et ce roman ne fait pas vraiment avancer l’histoire. S’il n’y avait pas eu les quatre pages d’épilogue pour faire le lien avec les artefacts recherchés par la main d’Abaddon, le roman aurait très bien pu être un one-shot…

En conclusion, c’est un très bon roman, mais je ne comprends pas où la Black Library veut en venir.