Premonition

De Les Archives Infinies
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Par Schattra

Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Résumé

Nous suivons une expédition d’explorateurs Hauts Elfes ayant quitté leur Ulthuan natale pour cingler en direction de l’est inconnu et des terres mystérieuses qui s’y trouvent. À bord du voilier Riallanthros, commandé par l’austère Telaris, se trouve sa jeune cousine Athien, placée sous la garde de son parent pour ce qui ressemble fort à un stage de fin d’études. D’après son vieux mentor Ferien, Athien peut se rendre utile grâce à sa capacité de « voir les choses en profondeur », ce qui ressemble fort à une manière polie de dire qu’elle est brute de décoffrage, mais de son propre aveu, elle n’est pas non plus mauvaise au tir à l’arc, ce qui peut servir quand on s’en va explorer des contrées pleines de danger.


La mission des Asurs est d’établir une tête de pont à un endroit propice afin de jeter les bases d’une future cité qui exploitera le potentiel des terres sauvages du Vieux Monde. Ayant remonté un fleuve jusqu’à l’endroit où son dernier affluent le rejoint, le Riallanthros jette l’ancre à l’embouchure et les Hauts Elfes débarquent pour bâtir un fortin. Pendant que ses camarades s’emploient à d’utiles travaux, comme ériger des barricades ou planter des carottes, Athien est libre de passer ses journées à explorer les environs, bien que ses sorties en solitaire ne soient guère du goût de son cousin. Telaris a toutefois trop à faire pour empêcher cette sale gosse de faire le mur (surtout qu’il n’y en a pas vraiment pour commencer), et c’est pendant une de ces excursions que l’intrépide Athien tombe nez à nez avec… une paire d’yeux marrons, qui l’épiaient depuis les buissons de la forêt où elle baguenaudait. Comme des cris inquiétants avaient commencé à troubler l’innocent labeur des Elfes quelques nuits auparavant, Athien décide qu’il est dans son intérêt bien compris de filer comme une dératée en direction du camp retranché Mangédépom, laissant derrière elle la dague qu’elle avait emportée en cas de mauvaise rencontre.


Sévèrement morigénée par Telaris, l’Elfette se voit désormais privée de sorties, ce qui ne lui fait ni chaud ni froid car le fortin se retrouve encerclé dès la nuit tombée par une harde d’Hommes Bêtes pas franchement emballés par l’entreprise colonialiste des Asurs. On les comprend. Telaris en revanche, sûr de son bon droit, décide de mener une sortie punitive à la tête de la garnison, et s’il parvient à mettre en fuite les mutants sans grande difficulté, ne gagne en fait que quelques heures de répit avant que les locaux ne reviennent camper au pied de la palissade elfique.


S’en suit un siège tendu durant lequel les Hauts Elfes multiplient les attaques sur leurs ennemis bestiaux et voient leur nombre diminuer au fil du temps. Toujours convaincu qu’il peut établir un bastion viable au nom du Roi Phénix sur ce bout de terrain hostile, Telaris refuse de rembarquer son monde malgré les exhortations de sa cousine. Il faudra l’arrivée du Seigneur des Bêtes local, une sombre brute chevaline maniant aussi bien la faux que Mortarion, pour que l’inflexible noble revoie sa position. Galvanisés par l’arrivée de leur meneur, les Hommes Bêtes passent finalement à l’offensive, enfoncent les portes du fort et menacent de submerger les défenseurs. Telaris lui-même est vaincu par le commandant adverse (visiblement insensible aux flèches) après un long combat, portant un dur coup au moral des Hauts Elfes. La Nouvelle-Ulthuan aurait-elle déjà vécu ?


…La réponse est oui, mais pas à cause des forces du Chaos. C’est en effet le moment que choisissent les tribus d’hommes sauvages du cru pour prendre à revers les assaillants, et les mettre en déroute grâce à l’appui des derniers Asurs en état de se battre. Le Seigneur des Bêtes lui-même tombe sous les haches des Woses du Vieux Monde, précipitant la défaite de la harde. Pendant que Telaris comate sur un tas de fumier, Athien mène les pourparlers avec le meneur des hommes des bois, et se rend compte que c’est lui (ou son cousin, après tout, ils se ressemblent tous) qu’elle a vu lors de son escapade d’il y a quelques jours. Elle comprend aussi, grâce aux regards insistants et sans doute malaisants que l’autochtone lui jette, qu’il a bien envie de s’établir là où les Hauts Elfes ont bâti leur fort. Lasse de la lutte constante qu’ont été ces dernières semaines, Athien accepte d’abandonner le fortin à ses alliés, qui lui remettent sa dague égarée en cadeau de départ, tandis qu’elle-même leur laisse un collier familial d’une valeur de 5 € (mais les indigènes aiment bien la verroterie, c’est connu). Ainsi se termine cette expédition malheureuse pour aller répandre la culture et la science elfique par-delà les océans. Le fardeau de l’Elfe blanc, tout ça tout ça…


En ne donnant pas de contexte temporel à son histoire de colonie condamnée par des indigènes peu coopératifs, Chris Wraight permet au lecteur d’échafauder de multiples hypothèses quant au lieu et à l’époque où se déroule son propos. A ma première lecture de ‘Premonition’, j’ai ainsi pensé que les Asur s’étaient bêtement établis dans un coin reculé des Terres du Sud, sans conséquence aucune pour la grande histoire du Vieux Monde mis à part pour l’égo (et le profil) blessé de Telaris. Mon deuxième passage (et la plus grande sagacité apportée par le passage cruel des années) m’a fait par contre pencher pour une localisation dans ce qui sera, bien des millénaires plus tard, Altdorf1. Peut-être qu’un troisième passage dans quelques décennies me permettra de relier l’échange de babioles qui termine cette nouvelle avec un élément notable de l’histoire impériale (99% de chances que l’autochtone aux yeux bruns qui s’acoquine avec Athien est l’arrière-arrière-arrière-grand-père de Sigmar, ce serait pas drôle sinon), mais je dois avouer que pour l’heure, je sèche un peu sur la portée et la place de ‘Premonition’ dans le corpus de textes Warhammer Fantasy Battle.


Ces considérations évacuées, on est en présence d’une nouvelle assez intéressante par la seule singularité de son propos (c’est pas souvent qu’on voit les gentils Hauts Elfes commettre du méchant colonialisme), même si ni les personnages, ni les péripéties mis en scène par Chris Wraight ne sont particulièrement remarquables. Comme l’entreprise décrite dans ces quelques pages, ‘Premonition’ est donc un succès mitigé.


1: Ça tient pour un 1/3 sur le titre (il faut bien que ça prémonise quelque chose, que diable), un 1/3 pour la conclusion qui penche très lourdement dans la direction du « mes sens elfiques me font pressentir des conséquences très très lourdes de sens », et un 1/3 sur la demi-ligne qui indique que le site choisi pour établir la colonie se situe à la confluence d’un fleuve puissant et de deux affluents majeurs, ce qui est le cas de la capitale du Reikland.