Pestilence
Par Gilian
Avant-Propos
Cette nouvelle a une histoire un peu étrange, mais je l’expliquerai à la fin. Pour l’instant, ce que vous devez savoir, c’est qu’elle aborde un sujet trop peu traité par la Black Library : des personnages ordinaires de l’Imperium confrontés à des événements extraordinaires.
L’histoire du livre
Alors que la guerre s’éternise dans le secteur Genovingien, le médecin impérial Lemual Sark enquête sur la Peste d’Uhlren, une maladie mystérieuse et mortelle qui décime les soldats de la Garde Impériale combattant sur le front. Alors qu’il se rapproche de la source de la contagion, Sark se retrouve pris dans un complot visant à anéantir les défenseurs du secteur et à offrir la victoire aux Puissances de la Ruine.
L’Histoire avec un grand H
Alors que la croisade dans le secteur Genovingien fait rage, une maladie mystérieuse commence à infecter et décimer les rangs de l’armée impériale. Cette épidémie, appelée Peste d’Uhlren, tire son nom de sa première victime, Gustaf Uhlren, sergent-chef du 15ᵉ régiment Mordian.
Malgré tous leurs efforts, les médecins impériaux ne trouvent aucun remède efficace. Cependant, un administrateur du Médicae découvre une similitude troublante avec une ancienne maladie connue sous le nom de Tourment, qui avait ravagé le secteur plus de cinquante ans auparavant. Dans l’espoir de trouver une solution, des membres du Médicae sont envoyés interroger les survivants de cette épidémie passée.
C’est dans ce contexte que Lemual Sark arrive sur Sumbal Lota, où il doit rencontrer Fege Ebhoe, un ancien colonel reclus dans un asile d’aliénés depuis qu’il a survécu aux horreurs du Tourment.
D’abord réticent, Ebhoe finit par confier son histoire à Sark. Et c’est alors que ce dernier découvre la véritable nature du Tourment et de la Peste : il ne s’agit pas d’une simple maladie. C’est un virus intelligent et mortel, conçu pour tuer la plupart de ses victimes. Mais plus insidieux encore, il manipule les membres du corps médical, les poussant à croire qu’ils développent des vaccins, alors qu’ils propagent en réalité l’épidémie.
Les Personnages
Lemual Sark : Narrateur de l’histoire, Sark est un recollecteur spécialisé dans la médecine et les pandémies causées par le Warp et les démons. Devenu professeur, il a passé une partie de sa vie à parcourir l’Imperium à la recherche des erreurs du passé pour éviter qu’elles ne se reproduisent. Dans un Imperium où stagnation et oubli règnent, un ordre a été créé pour préserver les solutions oubliées du passé et les remettre en lumière.
Fege Ebhoe : Un survivant brisé par les horreurs qu’il a vécues. C’est lui qui a tué Subjunctus Valis, l’apothicaire corrompu, lorsqu’il a découvert que ce dernier, infecté par le virus, était manipulé pour propager l’épidémie à son insu. Cette révélation sur la faillibilité des Anges de l’Empereur a définitivement détruit l’esprit déjà fragilisé d’Ebhoe.
Subjunctus Valis : Apothicaire des Doom Eagles, Valis est une figure tragique de l’histoire. Victime de la corruption du Chaos, il cherchait à soigner le Tourment, mais a été infecté par le virus. Celui-ci s’est servi de lui comme vecteur pour se répandre, exploitant son rôle d’apothicaire. Son cas montre comment même les guerriers les plus nobles peuvent être subvertis par les forces chaotiques.
Conclusion
Comme vous l’aurez remarqué, cette nouvelle n’a aucun lien direct avec Eisenhorn, ni avec la série Inquisition. Il s’agit d’un one-shot écrit en 2001 pour le recueil Deathwing. À cette époque, les recueils portaient souvent le nom de leur novella d’introduction, même si les histoires qui suivaient n’avaient aucun rapport entre elles.
Cette nouvelle a été rééditée plusieurs fois avant d’être finalement incluse dans le recueil Magos par Dan Abnett. On trouve plusieurs récits de ce genre dans la série Inquisition d’Abnett, mais pour l’instant, on ne sait pas si ces histoires servent simplement à enrichir l’univers ou si l’auteur avait prévu d’y inclure ces personnages dans d’autres récits liés à Eisenhorn.
En ce qui concerne Pestilence elle-même, c’est une excellente nouvelle pour plusieurs raisons. L’ambiance dérangeante est particulièrement marquante. Tout au long de l’histoire, je m’attendais à ce que le personnel de l’hospice se retourne contre le héros ou révèle sa véritable nature. À un moment, j’ai même imaginé que Lemual Sark pourrait être un pensionnaire de l’asile. Mais finalement, l’absence de véritable twist est, en elle-même, une surprise qui fonctionne parfaitement.
Si la collection Horreur avait existé en 2001, cette nouvelle y aurait indéniablement trouvé sa place.
Par Schattra
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/
Intrigue:
Lorsque les forces impériales lancées à la conquête de Genovingia commencent à tomber comme des mouches sous les coups et les miasmes de la Peste d’Uhlren, les autorités compétentes agissent sans tarder. Et, une fois n’est pas coutume, leur réaction n’est ni brutale, ni sanglante, ni stupide, ou en tout cas pas tout de suite. Car c’est bien à Lemual Sark et à ses collègues érudits que le Maître de Guerre Rhyngold s’adresse, chargeant notre héros et ses homologues de fouiller les archives à la recherche de toute information qui pourrait s’avérer utile à l’endiguement du fléau.
Sark est, pour résumer grossièrement, un archiviste épidémiologique, double spécialisation très rare proposée uniquement par le centre universitaire Du Guesclin de Béziers. Il passe donc ses journées à enquêter sur les épidémies du passé, dans le but d’aider ses contemporains à se prémunir contre les joyeusetés concoctées à tour de chaudron par papy Nurgle. Après une harassante recherche Doctossimo durant laquelle il a appris à vingt-huit reprises qu’il avait contracté un cancer généralisé des cuticules, Sark finit par trouver une piste digne d’intérêt, qui l’emmène sur Symbal Iota, planète marine où tout le monde se déplace en catamaran et où Kevin Costner a été élevé au statut de saint impérial. C’est en effet là le dernier domicile connu de Fege Ebhoe, Général émérite du 23ème Régiment de Lanciers de Lammark, et survivant de la vague de varicelle carabinée qui a décimé ses hommes sur Pirody, il y a de cela bien des années. Avec un peu de chance, Sark pourra tirer au vétéran quelques confessions utiles pour les victimes de la Peste d’Uhlren, pour lesquelles ni l’homéopathie, ni l’hydroxychloroquine, ni l’ingestion d’eau de javel n’ont été efficaces.
Arrivé sur place avec son Serviteur Kalibane et un chapeau tellement ridicule qu’il manque de le faire interner d’office, Sark expose son cas au très relax frère Baptrice, qui s’occupe de l’administration de l’Hospice Saint Bastian, spécialisé dans l’accueil et le traitement de vétérans de la Garde Impériale complètement traumatisés par leur expérience du front. C’est en effet dans cette maison de repos d’un genre un peu spécial que Ebhoe a passé les trente-quatre dernières années, plongé dans le noir le plus total (une séquelle neurologique de son expérience sur Pirody). Après s’être un peu fait désirer, le patient finit par accepter de répondre aux questions de son visiteur, bien que cela semble manifestement beaucoup l’éprouver. Et pour cause, Pirody n’a pas vraiment été une partie de plaisir.
Envoyé au front contre des hordes de cultistes du Chaos, en plein été polaire et sans masques de sommeil (ce qui n’a pas dû aider), le 23ème Lanciers de Lammark s’est vite retrouvé débordé par la situation et assiégé sans espoir de secours par l’ennemi. Fort heureusement, une Compagnie de Space Marines des Doom Eagles (toujours dans les bons coups) était également présente pour leur prêter main forte, et empêcher la cité de tomber aux mains purulentes et malpropres des séides de Nurgle. Les Astartes ne purent en revanche pas faire grand-chose pour empêcher un mal aussi mortel que contagieux, sobrement baptisé le Tourment, de s’abattre sur la garnison et les civils, faisant des centaines puis des milliers de morts du côté loyaliste. Malgré tous les efforts de l’Apothicaire Subjunctus Valis, la situation continua de dégénérer jusqu’à… la coupure pub, déclenchée par la prononciation par Ebhoe d’un mot tellement sââââle que son voisin de cellule passe en mode berzerk et fait mine de sauter sur Sark, sauvé par l’intervention altruiste mais inefficace de son Serviteur, et surtout par les matraques énergétiques du personnel soignant de Saint Bastian. L’incident clos, Sark apprend qu’il lui sera demandé de quitter les lieux au matin pour éviter de perturber plus encore la vie jusqu’ici tranquille de l’hospice. Cela ne fait évidemment pas les affaires de notre détective, qui profite de la nuit pour rendre la visite de la dernière chance à Ebhoe…
…Déterminé à obtenir le fin mot de l’histoire, quitte à menacer son interlocuteur avec une lampe torche1, Lark apprend que la situation désespérée de Pirody a été sauvée au dernier moment par la découverte par Ebhoe que le vertueux et altruiste Valis était lui aussi totalement Tourmenté, et avait œuvré en sous-main pour propager le virus parmi les défenseurs (Space Marines compris) à l’aide de « vaccins » pas vraiment homologués par l’OGS. Trahi par un bubon disgracieux juste en dessous de son oreille, Valis fut promptement incinéré par le lance-flamme d’Ebhoe, qui paya chèrement son acte héroïque, l’incendie du laboratoire de l’Apothicaire corrompu lui ravageant le corps. Les hurlements du vétéran ont également comme effets secondaires pas très Charlie de plonger à nouveau l’asile dans la folie, menant à quelques morts parmi le personnel et les pensionnaires de Saint Bastian. Tout est cependant bien qui finit (presque) bien pour Sark, qui peut rentrer au bercail avec sa précieuse info, dont le Haut Commandement de la campagne de Genovingia se servira pour faire exécuter quelques dizaines de médecins, juste au cas où. Ebhoe, de son côté, est parti rejoindre l’Empereur, sa dernière crise d’hystérie ayant fait lâcher son cœur fragile. On pourra dire de lui qu’il a donné son corps à la science, au moins.
1 : « Nous affons les moyens de fous faire parler, Herr Ebhoe… »
Avis:
Dan Abnett a plutôt réussi son coup avec ‘Pestilence’, courte nouvelle d’ambiance et de suspens à haute teneur en grimdark. On peut rapprocher ce one-shot des travaux inquisitoriaux de notre homme, ainsi que de la mini-série des aventures animalières de Valentin Drusher, où Abnett se fait un malin plaisir de plonger dans la vie quotidienne de l’Imperium, loin derrière les lignes de front et les combats sanguinaires illustrés dans le jeu de figurines, mais qui comporte son lot de caractéristiques allant du dérangeant à l’insoutenable. L’enquête de notre héros à la recherche d’une cure pour un mal surnaturel dans un asile pour aliénés est naturellement riche en glauquerie, ce qui permet à Abnett de jouer avec les préjugés de son lecteur : finalement, les bons samaritains de l’hospice ne sont pas une secte de cultistes chaotiques sous couverture, mais bien d’authentiques philanthropes cherchant véritablement à soulager la détresse de leurs patients (de manière très 40Kesque, certes). Il s’agit à mes yeux de la réussite la plus franche de ‘Pestilence’, sa révélation sur l’identité du patient 0 du Tourment n’étant pas vraiment renversante (dur de maintenir le suspens quand on a qu’un seul suspect aussi). Bref, une petite histoire assez sympathique mais pas mémorable, comme Dan Abnett en a écrit beaucoup au début de sa carrière au sein de la BL.
Fluff:
Peste d’Uhlren : Maladie très contagieuse et d’origine chaotique, nommée d’après sa première victim connue, le Sergent Gustaf Uhlren du 15ème Mordian. Elle se manifeste par une eruption de kistes et de bubons, un épaississement du sang et une dégradation de la moelle osseuse de sa victime. Dans les derniers stades, les organes du patient se décomposent et ce dernier se met à saigner par tous ses orifices et pores de la peau, en plus de sombrer dans la folie. Son incubation dure moins de quatre jours, et son issue très souvent fatale. Le Tourment, maladie ayant décimé les forces impériales de Pirody des décennies avant que la Peste d’Uhlren ne se déclare, est considéré comme une souche similaire.
Imperium (Personnages nommés) : Les Maîtres de Guerre Rhyngold (en charge de la campagne de Genovingia) et Getus (en charge de la pacification de Pirody). Bastian, un saint et martyre impérial, qui guérit de sa folie en se consacrant à l’Empereur. Il est le patron des aliénés.