Mouth of Chaos

De Les Archives Infinies
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Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue:

Alors qu’une insurrection chaotique est sur le point de faire sortir le monde de Rysgah de l’ample giron de l’Imperium, la Garde Impériale lance une contre-attaque sur la capitale planétaire (éponyme) afin de calmer les velléités sécessionnistes de la milice locale. La topographie du théâtre d’action empêchant le Marteau de l’Empereur d’utiliser ses tactiques favorites (assaut massif de bidasses totalement sacrifiables et/ou bombardement à outrance de la position ennemie), le haut commandement impérial décide de la jouer fine et charge le 158ème régiment de parachutistes Elyséens de sécuriser une tête de pont dans la cité rebelle.

La nouvelle commence donc par une séance de chute libre synchronisée, qui voit nos skydivers de combat dessiner des symboles insultants envers les Rysgahans et les mères de ces derniers dans le ciel nocturne, déclenchant en représailles la mise en batterie d’une Hydre et la désintégration tragique d’une partie non négligeables de nos hardis paras. Fort heureusement pour les Elyséens, l’escouade de troupes de choc du Sergent Zachariah était inscrite sur la feuille de match, et ce dernier se fait une joie de descendre les trois servants du char ennemi, et ce alors qu’il n’a même pas encore touché terre. Vous avez bien lu, Zach’ snipe les faquins en pleine chute, de nuit et à une distance que l’on peut estimer à quelques centaines de mètres, si on en juge par le temps qui lui est nécessaire pour toucher terre après son triple headshot. C’est ce qu’on appelle une entrée en matière supercalifragilisticexpidélilicieuse (d’ailleurs le terme lui-même a été inventé par l’Empereur pendant la Grande Croisade après qu’il ait eu une vision de Zachariah réussir à décapsuler une bière depuis l’orbite haute avec un macro canon), qui a le mérite de camper d’emblée le personnage et donne au lecteur un avant-goût des capacités martiales du personnage principal et de sa fine équipe. Avec des gardes impériaux aussi balaises, qui a encore besoin de Space Marines ?

Ayant regagné le plancher des grox sans plus de péripéties, les Elyséens se mettent à creuser un tunnel à travers la paroi du cratère volcanique dans lequel Rysgah est bâtie afin de pouvoir apprendre la vie aux hérétiques faisant régner la terreur dans la cité. Il y a certainement une explication logique au fait que nos héros n’aient pas simplement opté pour atterrir directement sur zone (et donc du bon côté du cratère), au lieu de perdre du temps en de laborieux travaux d’excavation, mais Dows ne se donne pas la peine de la fournir, entamant sensiblement la crédibilité de son récit se faisant. Par chance, les ingénieurs Elyséens se révèlent avoir du sang squat dans les veines et ont vite fait de dégager un accès convenable pour le gros de la troupe, qui doit cependant essuyer un feu nourri de la part des sécessionnistes dès la sortie du tunnel. Soit exactement le genre de situation que des troupes aéroportées ne devraient pas rencontrer. L’officier en charge de cette opération doit être le beau-frère du Commandant Chenkov, ce n’est pas possible autrement.

Encore une fois, il revient à Zachariah et à ses spécialistes de sauver les miches de leurs petits camarades, ce qu’ils font avec un professionnalisme et une efficacité admirables, en bons Gardes Impériaux de film d’action qu’ils sont. L’épisode permet également à Dows d’introduire la fameuse Bouche du Chaos ayant donné son nom à la nouvelle, et qui se révèle être un vulgaire Difool chaotique dont les élucubrations prosélytes sont rapidement interrompues par un tir millimétré de lance-grenades venant détruire le haut-parleur relayant sa vile propagande (mais si, c’est possible). Même si le lascar reviendra taper sur les nerfs de nos héros à plusieurs reprises dans la suite de la nouvelle en lisant les dédicaces des auditeurs à l’antenne tentant de les faire basculer du côté obscur, son rôle dans l’intrigue restera très mineur, ce qui pose la question du choix effectué par Chris Dows au moment de nommer son travail1. Tant d’interrogations, et si peu de réponses, on se croirait dans Qui saura de Mike Brant.

De démonstration martiale en démonstration martiale, on comprend finalement que le but de Zach’ & Cie est de détruire un des trois ponts reliant le quartier où ils se trouvent avec le reste de la cité, ce qui permettrait aux forces impériales de sécuriser leur tête de pont et d’entamer la reconquête de Rysgah dans des conditions optimales. Secondées dans cette dangereuse mission par une escouade de gardes lambda, dont la seule utilité est de mourir sous les tirs ennemis à intervalles réguliers afin de montrer au lecteur que le risque est bien présent, les troupes de choc du 158ème réussiront bien sûr à dynamiter leur objectif malgré la présence du traditionnel boss-de-fin-que-le-briefing-tactique-n’avait-pas-prévu (tous des planqués au Strategium !), qui se trouve être ici une paire de tanks décatis, pour ceux que ça intéresse. Je laisse les lecteurs curieux découvrir la manière dont nos héros réussissent à se tirer de ce mauvais pas, la méthode utilisée étant trop absurde/épatante (c’est selon) pour être spoilée ici.

1: Personnellement, je penche pour un titre suggéré par un éditeur pas franchement emballé par celui proposé initialement par Dows : Hey Chaos, Suck My Airborne Dick.

Avis:

Dows marche très clairement sur les traces de Dan Abnett et des Fantômes de Gaunt avec ce The Mouth of Chaos. Au-delà des ressemblances évidentes entre les protagonistes de ces deux auteurs (une bande de Gardes Impériaux vétérans surclassant outrageusement tout ce qui a le malheur de croiser leur chemin), on peut également noter une certaine similarité de style, particulièrement dans les scènes d’action, décrites dans les deux cas à hauteur d’homme et parvenant de ce fait à rendre de manière convaincante l’intensité d’un affrontement en environnement urbain.

Si l’on peut tiquer devant la facilité avec laquelle les Elyséens de Chris Dows roulent sur les pauvres renégats leur faisant face, et déplorer la tendance de l’auteur à sortir ses héros du pétrin en leur permettant de réaliser des faits d’armes dignes d’un Primarque au pic de sa forme, on doit en revanche lui reconnaître un certain talent dans la description d’une opération des forces spéciales de la Garde Impériale, et plus particulièrement des paras Elyséens, dont le mode de déploiement par grav-chute est mis en scène de manière assez satisfaisante en ouverture de la nouvelle. Un autre bon point peut être attribué à Dows pour le soin qu’il a mis à doter chacun des six membres de l’escouade de Zachariah d’une (ébauche de) personnalité, permettant au lecteur de différencier les personnages sans trop de difficultés au bout de quelques pages. Mine de rien, un tel résultat nécessite un niveau certain en matière de character development, dont peu de contributeurs de Hammer & Bolter peuvent se targuer (d’ailleurs, In the Shadow of the Emperor pêchait dans ce domaine).

De façon plus marginale, on peut également reprocher à The Mouth of Chaos quelques incongruités scénaristiques (voir ci-dessus), ainsi qu’une entorse manifeste (et assez surprenante de la part d’un auteur apparemment au fait sur la question1 ) au background canon, l’un des hommes de Zachariah se déclarant en effet impatient de retourner sur Elysea pour chasser du pirate, ce qui n’arrivera selon toute probabilité jamais. Cette innocente remarque est d’ailleurs toute proche de déclencher une crise d’apoplexie chez Hawkeye, légitimement contrarié du manque de culture de son sous-fifre2 , ce qui semble laisser la porte ouvert à une possible sérialisation des aventures des cadors du 158ème dans le futur (futur pas encore réalisé à l’heure actuelle, si on croit la bibliographie du bonhomme), histoire de permettre à Dows de faire toute la lumière sur les causes profondes de cet incident.

Le solde final reste cependant assez largement positif, cette deuxième contribution à Hammer & Bolter s’avérant être de bien meilleure facture que la précédente, ce qui m’autorise à répondre de manière positive à la question posée en conclusion de la critique de In the Shadow of the Emperor quelques mois plus tôt. J’adore les histoires qui se terminent bien.

1 : Dows va même jusqu’à citer le nom d’un obscur Inquisiteur martyrisé par le Chaos (De Haan), créé par Graham McNeill dans Killing Ground.

2 : La vraie raison de la réaction épidermique de Zachariah à la bourde du première classe Beor n’est pas donnée, et cette relation apparemment compliquée avec la notion de retour au foyer est un autre point commun entre les Elyséens de Dows et les Tanith d’Abnett.

Fluff:

Garde Impériale (Régiment nommé): Le symbole du 158ème régiment d'Elysea est un aigle tenant le crâne d'un Ork dans une serre et une tête humaine avec un cache-œil dans l'autre. On en déduit que le régiment s'est particulièrement illustré dans la lutte contre les peaux-vertes et les pirates humains du secteur.

Personnage nommé: Mention d'un De Haan, qui est soit un Inquisiteur martyrisé par les armées du Chaos et est depuis vénéra comme un Saint Impérial (personnage créé par Graham McNeill dans Killing Ground), soit un Apôtre Noir Word Bezarers manipulé et tué par les Eldars (personnage créé par Matthew Farrer dans Snares & Delusions).