In Hrondir's Tomb
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/
Intrigue:
In Hrondir’s Tomb (un bon point à l’élève Clapham pour ce choix de titre tout à fait lovecraftien dans l’esprit) se situe sur la planète de Beltrasse, enclave impériale convoitée par les Taus mais défendue avec acharnement par la Garde Impériale et au moins une escouade de Chasseurs Gris Space Wolves, menée par le très pragmatique (comme nous le verrons plus tard) Anvindr Godrichsson. La nouvelle s’ouvre en même temps que la cage thoracique du commandeur ennemi, proprement empalé par l’épée tronçonneuse d’Anvindr en dépit de la protection apportée par son exo-armure dernier cri (l’histoire ne dit pas si le malheureux gradé a eu le temps d’envoyer un mail au SAV de l’entreprise chargée de la production du modèle pour se plaindre des évidents défauts de qualité mis en relief par l’estocade du Space Wolf avant d’aller rejoindre le Bien Suprême). Pas vraiment beaux joueurs sur le coup, les Xenos décident de punir ce manque de savoir-vivre criant en railgun-ant la cité où se déroulent les combats. L’un des membres de l’escouade SW ayant sans doute acheté un exemplaire de The Taros Campaign et mémorisé les stats de l’armement d’un Tiger Shark, nos héros décident rapidement de changer d’air, et parviennent à gagner l’abri de catacombes locales avant d’être réduits en rillettes.
Malheureusement pour les fils de Russ, la voie d’accès qu’ils ont empruntée pour accéder aux souterrains de Beltrasse se retrouve condamnée par quelques gigatonnes de gravats, les empêchant de revenir à la surface une fois le caca nerveux des rhinotmetosiens1 terminé. Comble de déveine, l’un d’entre eux s’est de plus débrouillé pour finir à moitié enseveli sous la caillasse, situation plus cocasse qu’autre chose pour les fiers Space Wolves, qui laissent donc leur malchanceux compagnon se gangréner en toute quiétude pour suivre le Garde Impérial venu s’enquérir de la source de tout ce raffut. Ils font alors la connaissance de l’Inquisiteur Montiyf et de l’Interrogateur Pranix (le gaulois), mandatés par l’Ordo Malleus pour étudier le tombeau de Hrondir, Space Marine du chapitre Exorcists ayant mené son dernier combat contre le démon qui menaçait d’asservir Beltrasse trois siècles plus tôt. Le hasard faisant bien les choses, nos loulous ont évidemment débarqué droit dans le mausolée de Hron’, et se retrouvent aux premières loges quand les civils ayant cherché refuge dans les catacombes commencent à tomber sous les coups d’un mystérieux tueur au micro-ondes (comprendre que les cadavres qu’il laisse derrière lui sont aussi brûlants qu’éparpillés). Assez indifférent au sort de bêtes humains incapables de voir dans le noir ni de flairer un paquet de cheetos à 300 mètres (autant de choses qu’un SW est capable de faire instinctivement), Anvindr se trouve forcé à agir quand son pote l’homme Jenga (Liufr de son petit nom) subit à son tour les assauts du kébabier dément. Se pourrait-il qu’une présence maléfique hante toujours la tombe de Hrondir ?
1: C’est la beauté de la rédaction de chroniques littéraires pour des nouvelles se passant dans les univers de Games Workshop. Une minute vous êtes en train de chercher une expression originale pour désigner les Taus afin d’éviter les redites, la suivante vous découvrez qu’un empereur byzantin (Justinien II) a eu le nez tranché par ses rivaux politiques (toute forme de mutilation faciale étant apparemment disqualifiante pour le job)… et se l’est fait remplacer par une prothèse en or massif une fois rétabli sur le trône. C’est beau tout de même.
Avis:
Copie moyenne pour Clapham, dont la démoniaque (mais non, c’est pas du spoil) nouvelle pâtit de personnages pas vraiment attrayants, d’une intrigue cousue de fil blanc et d’une mise en scène d’une platitude absolue.
Côté casting, le brave Anvindr se contente d’être un Space Wolf lambda, c’est-à-dire un SM plus impétueux, grognon et velu que la moyenne, sans d’autre caractéristique mémorable que sa capacité à parvenir à des conclusions (plus ou moins1 ) logiques un peu plus rapidement que le reste de sa meute. Ce n’est pas pour rien s’il a été élevé au rang de Capitaine (Obvious). De l’autre côté du ring, l’Inquisiteur Montiyf s’emploie à jouer l’éminence grise, mais son affligeant manque d’autorité (c’est le premier Inquisiteur que je croise au cours de mes lectures qui doit préciser son nom deux fois de suite à son interlocuteur, à croire que ce dernier ne l’écoutait pas la première fois2 ) et la totale désinvolture dont il fait preuve lorsqu’il se trouve confronté aux premières victimes de Gordon Ramsay3 le rabaissent au rang de sous-sous-sous Eisenhorn. Quant au démon qui fait office de boss de fin, il ne lui manquait que la parole pour voler la vedette aux Laurel et Hardy du 41ème millénaire, mais son mutisme permanent le relègue au simple rang de punching ball à tentacules.
Côté scénario, on ne saisit pas bien si Mark Clapham a tenté de nous faire le coup de maison (ou dans le cas présent, du caisson) hantée au premier ou au second degré. Les deux choix auraient pu marcher avec un peu plus de conviction de la part de l’auteur, au lieu de quoi son approche mi-figue mi-raisin laisse le lecteur sur sa faim (un comble). Il flotte sur In Hrondir’s Tomb une sorte de faux suspense sur l’identité du tueur, entretenu, sciemment ou non, par un Clapham qui ne se donne jamais les moyens de réussir sa sortie, ce qui est particulièrement embêtant quand on écrit des nouvelles.
Côté péripéties enfin, c’est service minimum à tous les étages. Les scènes d’action se révèlent d’une conformité ennuyeuse, les relations entre personnages superficielles et assez caricaturales4 , et l’investigation laissée à sa portion congrue. L’affrontement final entre le familier de Hrondir et les impériaux est particulièrement caractéristique du traitement indigent de Clapham de son sujet, le grand méchant démon se faisant renvoyer dans le Warp comme un vulgaire mob, c’est-à-dire sans qu’aucune stratégie particulière ne soit en mise en place par les héros pour venir à bout de leur adversaire (il suffisait juste de lui taper dessus fort et longtemps), mise à part une rapide séance d’exorcisme torchée en deux trois mouvements en prologue à la baston. Blasant.
Au final, In Hrondir’s Tomb ne constitue pas une lecture des plus intéressantes pour l’habitué de la BL, qui a sans doute lu et relu le même type d’histoire une bonne dizaine de fois auparavant. On notera toutefois que Clapham a au moins le mérite de maîtriser un tant soit peu son sujet d’un point de vue fluff (il rappelle ainsi que le nom fenrisien des Space Wolves est Vlka Fenryka, détail que je ne pense pas être connu par la moitié des auteurs de la BL ayant trempé de loin ou de près dans l’univers de 40K), point fort qui gagnerait à être exploité par le newbie dans ses futurs travaux. Pour le reste, eh bien, il faudra bosser.
1 : Le héros de Clapham nous gratifie ainsi d’un magnifique syllogisme lors de « l’enquête » qui occupe le centre de la nouvelle. Le tueur est certainement un psyker, beaucoup d’Inquisiteurs sont des psykers, le tueur est donc l’Inquisiteur. Le chat de Socrate aurait adoré.
2 :Autre exemple lorsque nos héros finissent par établir que le démon banni par Hrondir 300 ans plus tôt est responsable des récents meurtres (bravo les gars !).
Anvindr : « … et j’en déduis donc que notre coupable est un démon. »
Montiyf : « Vous êtes sûr que ce n’est pas le Révérend Olive dans la véranda avec la clé à molette ? »
Anvindr : « Fous-toi de ma gueule, tiens. »
Montiyf : « … »
Anvindr : « D’ailleurs quand j’y pense, c’est vraiment étrange qu’un Inquisiteur de l’Ordo Malleus venu spécialement pour étudier la tombe d’un Space Marine du chapitre des Exorcists ne soit pas parvenu à cette conclusion plus tôt… »
Montiyf : « … »
Anvindr : « Oh, me dis pas que tu le savais depuis le début ! »
Montiyf : « Bien sûr que si, andouille. »
Anvindr : « Je devrais te graver le nom du camarade qui s’est fait braiser comme une banane plantain sur le bide avec mon épée tronçonneuse pour t’apprendre, mais j’imagine que ce serait mal perçu par l’Inquisition. »
Montiyf : « Certes. D’autant plus que mon autorité est absolue et que je n’ai pas à me justifier devant quiconque, excepté l’Empereur. C’est écrit sur ma fiche de poste. »
Anvindr : « Cause toujours Monty. En attendant, je vais tirer cette affaire au clair en ouvrant le tombeau de Hrondir pour voir si le démon s’y trouve. À moins que tu ne sois pas d’accord, bien sûr. »
Montiyf : « Je ne suis pas d’ac- »
Anvindr : « Rien à foutre. »
Montiyf : « Bon, ok. Mais ne dîtes pas que je ne vous aurais pas prévenu. »
3 : « Inquisiteur, il ne reste plus que de la pulpe des cinq personnes qui occupaient cette pièce ! Le meurtrier a agi tellement rapidement qu’aucun n’a eu le temps de crier… et il les a carrément carbonisés ! Que devons-nous faire ? »
« Bof, restez vigilants. Bye. »
4 : L’Inquisiteur sous-entendant lourdement aux loulous que ces derniers sont suspects à cause de la malédiction du Wulfen, à la suite de quoi Anvindr dégaine son magnifique sophisme sur les psykers. Hercule et Poirot sont à deux doigts de se foutre sur la gueule sur la seule base de leurs improbables déductions mutuelles lorsque la réapparition de Liufr (sous sa forme de papillote de bar) met fin à la confrontation.
Fluff:
Space Wolves (Physionomie): Les blonds frisés sont rares chez les Fenrissiens.
Exorcists (Chapitre Space Marines): Spécialisé dans la lutte contre le Chaos et les démons. Les Exorcistes sont un chapitre descendant des Grey Knights, dont une partie de l’entraînement consiste à se faire posséder pour une courte période de temps par un démon mineur, afin de pouvoir résister plus efficacement à la tentation du Chaos. Ils ont 3 compagnies de Scouts pour maintenir le chapitre à plein effectif. Ils viennent de la planète de Banish.