Hounds
Par Schattra
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
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Intrigue
Deux chasseuses de sorcières de l’Ordre d’Azyr, Vorena Endreclaw et Shesheba Tookoor, arrivent dans un village en déréliction de Ghur (Ketterhal), afin d’enquêter sur la présence de Bêtes du Chaos dans la région. Nos héroïnes ont en effet croisé la route d’un Tzaangor sanglant à proximité de la communauté, et bien qu’elles lui aient réglé son sort sans coup férir, il y a fort à parier pour que l’homme poulet a quelques copains qui rôdent dans les parages. Après avoir rencontré le conseil des anciens qui gère les affaires de Ketterhal, et plus particulièrement le patriarche Artom et la chargée à l’urbanisme – qui du point de vue de Vorena, fait très mal son boulot, vu l’état de la voirie – Beatrijs, les inquisitrices partent faire du repérage dans la direction d’un dernier hameau encore habité du village, où réside un dénommé Haust. Il a peut-être été témoin des fréquentes disparitions qui frappent Ketterhal depuis quelques mois, comme reporté par les notables à leurs hôtes de marque, qui sait.
Cette enquête de voisinage permet de réaliser que la relation entre Vorena, qui a décidé de laisser Excelsis derrière elle après une décennie de service dans cette mégalopole aussi éprouvée que dépravée, et la vétérane Shesheba, qui sillonne Ghur depuis près de trente ans, est loin d’être cordiale. Shesheba juge sa comparse comme une arriviste idéaliste et absolument pas préparée à la dure réalité du Royaume de la Bête, et la suite de l’histoire ne tarde pas à lui donner raison. S’étant séparées pour couvrir plus de terrain, Vorena tombe nez à nez avec Haust sans l’appui de Shesheba, et ne parvient pas à tenir à distance le local passablement perturbé et scarifié de la tête aux pieds qui lui fait face. En plus des nombreuses entailles qu’il semble s’être infligé, Haust est également partiellement possédé par un esprit bestial, qui se manifeste lorsque Vorena commet l’erreur de le mettre en joue avec ses pistolets, et la force et la résistance surnaturelles accordées par cet ami imaginaire permettent presque à Haust d’expédier ad sigmares l’inquisitrice, pétoires rutilantes ou pas.
Attirée sur place par les déflagrations, Shesheba morigène sans ménagement sa junior pour son incapacité à gérer un simple maniaque armé d’un couteau, mais consent tout de même à panser la blessure que feu Host a infligé à Vorena avec ladite lame pendant leur altercation. Le couteau en question est soumis à l’investigation du sorcier résident de Ketterhal, Taegher Dreich, spécialisé dans l’étude des corps astraux de Ghur et non dans le domptage de Pokémons, comme on pouvait s’y attendre. L’érudit révèle aux enquêtrices que sa lame est faite de pierre de royaume, ce qui n’est pas sans inquiéter Vorena. Des effets secondaires désagréables seraient-ils à redouter ? Eh bien, du moment qu’elle évite de patauger dans trop de sang, surtout en cette période de foire annuelle du boudin (Veinspill, en langue vernaculaire), tout devrait bien se passer. Dans le cas contraire, il est possible que des crocs poussent à sa plaie et qu’elle se fasse dévorer de l’intérieur, you know, just girl Ghur things.
Une fois cette pause fraîcheur terminée, Vorena et Shesheba décident de poursuivre leurs recherches, et comme la première ne peut pas accompagner la seconde dans le quartier des abattoirs, où plusieurs des disparus travaillaient, elle opte pour une entrevue avec Beatrijs, dont les choix de mobilier urbain lui sont définitivement restés en travers de la gorge.
L’hypothèse développée par Vorena, après avoir écoutée Taegher faire un exposé sur la grande concentration de ruines et de reliques magiques dans le sol de Ghur, ce qui pourrait expliquer comment un simple péon comme Haust a pu se retrouver en possession d’une dague magique de niveau 49, simplement en labourant son champ, est que Beatrijs a utilisé les blocs d’une ancienne tour de mage, à proximité de laquelle Ketterhal a été bâti, pour… faire des dingueries. Ce raisonnement a beau être un peu tarabiscoté, il n’en est pas moins valide, mais encore une fois, un regrettable incident vient empêcher notre fin limier de conclure son interrogatoire comme il se doit. Contrairement au diagnostic rassurant de Taegher Dreich, la blessure infligée par la lame de Haust s’est en effet infectée, et le bruit des colifichets en dents et en os de Beatrijs plonge Vorena dans un état second, ce qui lui fait appuyer sur la détente et abattre la conseillère sans sommation. Ça sent la boulette…
…Beatrijs avait toutefois plus d’un tour dans son sac, ou plutôt, était un sac (à viande), car de sa dépouille mortelle surgit soudain un Tzaangor, qui se met à caqueter de manière triomphale devant une Vorena de moins en moins lucide. La grande idéologie de Beatrijs est que dans le Royaume des Bêtes, il faut se transformer en bête, ce qui est une déclinaison un peu extrême de « à Rome, fais comme les Romains », mais qui sommes-nous pour juger, hein ? De son côté, Voranimal a gardé une dent, ou plutôt un croc, contre les cultistes du Chaos, même dans son état de transe, et saute à la gorge du Tzaangor sans se poser beaucoup de question. Boostée comme Haust par un développement soudain de muscles et d’appendices acérés, elle règle définitivement son compte à l’urbaniste de Ketterhal, mais cela ne signe pas pour autant la fin de ses ennuis, ni de notre histoire.
Comme on peut l’imaginer, Shesheba n’est pas d’humeur à collaborer avec une collègue loup-garou, et lorsque les deux femmes se croisent à nouveau, alors qu’une Vorena ayant repris forme humaine essaie désespérément de sauver sa chemise imbibée de sang au lavoir (chacun ses priorités), la discussion tourne rapidement à l’affrontement. Affrontement dont Vorena sort tout aussi rapidement vainqueur, son état de possédée lui permettant d’envoyer valdinguer Shesheba sans ménagement dans le décor. La vétérane n’avait toutefois pas fait le déplacement seule, et Taegher Dreich donne un peu plus de fil à retordre à Vorena à cause de ses pouvoirs arcaniques. Il finit toutefois également en PLS, et consent alors à nous donner le fin mot de cette histoire décidément très compliquée, sous l’œil courroucé et la griffe acérée de Vovo.
Se sentant abandonné par Excelsis, qui malgré la levée du siège, ne consentit pas à envoyer des troupes à Ketterhal durant la décennie qui suivit, le patriarche Artom demanda à Taegher Dreich une protection contre les déprédations des bêtes et des hordes de maraudeurs entourant la communauté. La solution du sorcier fut de remettre à un volontaire (Haust) une lame magique lui permettant de se transformer en super prédateur, et ainsi de sauvegarder Ketterhal contre les rudesses de Ghur. Cette expérience finit cependant par détraquer l’esprit de Haust, qui continua sa mission en chassant les disciples de Beatrijs, sans pouvoir expliquer ses motifs lors de ses rares moments de lucidité.
Cet exposé est interrompu par la culmination du rituel de Veinspill, qui consiste à étancher la soif de Ghur en déversant des tonneaux de sang (animal, mais aussi humain) dans le sol, pour obtenir en échange de l’eau pure de l’aqualithe local. A cause des manigances de Beatrijs et des expériences de Taegher Dreich, ce délicat équilibre a été rompu, condamnant les habitants de Ketterhal à mourir de soif… à moins que l’offrande annuelle soit relevée du sang d’un chasseur d’exception, et l’altruiste Vorena se saigne donc aux quatre veines pour que les locaux ne se fassent pas couper l’eau. Ceci fait, la possédée prend la poudre d’escampette et part hanter la forêt la plus proche, laissant à Artom et Taegher Dreich le soin de mettre en place une nouvelle combine pour assurer la sécurité et l’approvisionnement en eau potable à leurs concitoyens au cours des prochains mois. Décidemment, l’administration territoriale est un sacerdoce…
Avis
Pour sa deuxième excursion dans les Royaumes Mortels, Christopher Allen nous immerge avec une maestria consommée dans la culture de Ghur (Ghulture ?), territoire certes prédateur, mais pas intrinsèquement mauvais ou chaotique. L’exploration réussie de ce Royaume très particulier constitue à mes yeux la principale raison de lire ‘Hounds’, bien que ni l’intrigue mise en scène, ni les personnages convoqués par Allen ne manquent d’intérêt. La fin de l’histoire est d’ailleurs assez ouverte pour permettre à l’auteur de poursuivre la chronique de la vie mondaine et sanguine de Ketterhal dans d’autres nouvelles et romans, et s’il continue dans cette veine (I have to), le résultat vaudra également le détour.