Hammer and Bolter n°24

De Les Archives Infinies
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Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intro

Bonjour à tous, et bienvenue dans cette chronique du 24ème numéro de Hammer & Bolter! Bien qu’il marque scientifiquement la fin de la deuxième (et malheureusement dernière) année de publication du webzine de la BL, ce numéro sera suivi par deux ultimes publications avant que les pontes de Nottingham ne sifflent la fin de la récréation. On peut sans doute remercier pour ce rab de cheap & sharp short stories le rythme de sénateur avec lequel les compères Abnett et Vincent ont distillé les tortueuses aventures de Gilou et compagnie dans les pages de H&B, les douze chapitres réglementaires ayant pris quatorze mois à voir le jour dans leur douloureuse intégralité1.


En plus de votre ration mensuelle de malédiction gileadique, qu’il convient d’appréhender comme une version littéraire de la mithridatisation à mon humble avis, vous aurez droit à une dégustation d’un petit rouge de derrière les fagots en provenance de Catria (The Rite of Holos), et une double ration de McNeill version épique, d’abord via la conclusion de l’entretien préalable au licenciement bannissement de Krell mené à quatre trois mains par Sigmar Heldenmanager et Alaric le Fourbe (Let the Great Axe Fall), puis par un extrait d’Angel Exterminatus, le very bad trip de Perturabo et Fulgrim dans l’Ocularis Terribus à la recherche de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Bonne lecture !


1: Tout l’inverse du Phalanx de Counter, qui a livré ses 14 chapitres en 12 mois. On peut penser ce qu’on veut du gars Ben et de ses talents d’écrivain, mais force est de reconnaître qu’il sait tenir un délai.

Nouvelles en Anglais

The Rite of Holos de Guy Haley
Let the Great Axe Fall de Graham McNeill


Gilead's Curse (chapitre dix) de Dan Abnett et Nik Vincent
Retour à Nuln, où Gilead et son cénacle de sidekicks étaient en train de se racheter une conduite en même temps que de débrouiller l’impossible intrigue enfantée par Abnett et Vincent. Après un neuvième chapitre ayant largement assaini le marigot littéraire que constituait Gilead’s Curse jusqu’ici, la progression vers des lendemains épisodes meilleurs allait elle se poursuivre ou s’enrayer ? Que d’enjeux mes amis, que d’enjeux.


Première surprise, passée la traditionnelle introduction écrite depuis la perspective d’une conteuse proche de casser sa pipe, sorte de générique des tribulations gileadesques et inépuisable réservoir de citations what the fuck, la perspective est placée au niveau d’un groupe de miliciens de Nuln, en charge de la porte Sud de la cité. Notre joyeuse bande de blacknecks était en train de déguster quelques tourtes au mouton, diligemment apportées par leur stagiaire (il faut croire que le concept de stage de découverte de l’entreprise existe également dans l’Empire), quand une mystérieuse charrette se présente à l’entrée de la ville. Mystérieuse d’abord car arrivant très tôt le matin, et hors des jours de marché. Mystérieuse encore car dirigée et tirée par un trio de personnages dont les traits sont dissimulés sous d’épais capuchons. Mystérieuse toujours car contenant des jarres et un sarcophage recouverts de hiéroglyphes. Mystérieuse enfin car laissant derrière elle une traînée de sable là où sont passées ses roues.


Malgré tous ces éléments suspicieux, l’attelage pénètre tranquillement dans l’enceinte de la cité, aidé en cela par le fait que le seul milicien nourrissant quelques doutes sur les intentions de l’équipage (le stagiaire, Surn Strallan de son petit nom), manque de s’étouffer sur un bout de mouton au moment même où il s’apprêtait à attirer l’attention de ses condisciples sur cette fameuse charrette. Sauvé par l’énergique intervention de son supérieur, qui pratique une manœuvre de Heimlich sur son infortuné nervi pour lui dégager la trachée avec un calme olympien, Strallan tente de convaincre ses camarades de se lancer à la poursuite de la carriole, mais ne parvient qu’à négocier la permission de la prendre en filature. Notre héroïque stagiaire se lance donc à la poursuite de la charrette, dont le passage, en plus d’ensabler considérablement les rues de Nuln, semble avoir un effet déshydratant sur les choses et les êtres situés dans un rayon proche, jusqu’à transformer en momie un pauvre enfant des rues ayant eu la malchance de se trouver sur le passage de la caravane du tour.


Pendant ce temps, Gilead et sa clique poursuivent leur huis clos dans l’auberge investie pour les besoins de leur enquête. N’ayant pas réussi à conserver secrète leur identité, les elfes ont pris le parti de remiser l’aubergiste, guère intéressé par la perspective de servir d’hôte à des non-humains, à l’étage, au grand plaisir de sa fille et bonniche, qui prend le trio à la bonne et lui permet de se servir largement dans les réserves paternelles en récompense du service rendu. Elle-même joue un rôle non négligeable dans la progression de l’intrigue, en démontrant à Gilead qu’il ne pourra rien tirer de Mondelblatt s’il ne lui donne pas plus d’informations sur la nature de sa quête, ce que notre misanthrope elfique semblait jusque-là bien décidé à éviter1. De questions laconiques en réponses absconses, le lecteur parvient finalement à comprendre que la ville de Nuln est parsemée de signes permettant à qui saura les lire d’accéder au lieu d’où le Malaise prend sa source. Briefés par Mondelblatt sur l’apparence de ces signes et leur localisation, les Elfes se mettent rapidement en chasse, Laban raccompagnant Mondelblatt à l’université, Fithvael se coltinant la cartographie des symboles de Nuln, et Gilead, en bon maurassien, étant partout. M’est avis que ça va bientôt chauffer grave.


Après un chapitre neuf de synthèse et recentrage, les Vabnett se permettent de recomplexifier un chouilla leur intrigue, en incorporant à cette dernière un personnage (Strallan) qui a toutes les chances de se révéler important pour la conclusion du récit, éclatant le groupe principal de héros, et introduisant les antagonistes finaux (à défaut d’être finauds) du roman. Rien qui ne soit a priori gérable pour un auteur professionnel, mais vu le passif de nos compères en matière d’embourbement narratif, une saine et honnête suspicion du lecteur est tout à fait légitime, d’autant plus que ce dixième chapitre comporte quelques réminiscences stylistiques que l’on peut relier sans mal aux délires ampoulés de l’arc narratif du Roi des Rats (qu’il brûle en enfer). Qu’il s’agisse d’une exposition savante sur les différents types de terre que l’on peut trouver dans les environs de Nuln ou d’une incapacité chronique à faire passer les informations importantes de manière claire et directe, Gilead’s Curse est encore loin du pic de forme littéraire. Vincent et Abnett réussiront-ils à tirer leur révérence de manière à peu près potable, ou la malédiction qui afflige Gilead se révèlera-t-elle trop puissante pour être vaincue ? Il reste deux numéros pour répondre à cette question ô combien importante (si si).


1: C’est ainsi qu’une humaine inculte de 14 ans remit à sa place un prince elfique pluri-centenaire. Vous entendez ce râle de douleur ? C’est le fluff de WFB qui vient de se prendre un nouveau chassé dans les gencives.


Angel Exterminatus (extrait) de Graham McNeill
On termine ce 24ème numéro avec une nouvelle soumission de GMN, cette fois tirée de son roman Angel Exterminatus (2012). Pour ceux n’ayant pas eu le loisir de repasser leur Hérésie (les affreux), ce bouquin relate la quête de Perturabo et Fulgrim pour l’Angel Exterminatus, nom impérial du Maelsaha’eil Atherakhia, demi dieu Eldar convoqué puis combattu par les frères Wesh (EldaWesh et UltraWesh) il y a des éons de cela. Vaincu et exilé hors de la réalité par l’intervention expresse d’Asuryan alors que les jumeaux se faisaient méchamment latter la goule, l’Angel Exterminatus reste une légende vivace chez les Elfes de l’espace, assez en tout cas pour convaincre Lolorus d’envoyer deux de ses frangins tenter de débaucher le bâtard de Khaine. Voilà pour l’introduction. Sachez maintenant que cette dernière n’a absolument rien à voir avec l’extrait publié dans Hammer & Bolter, et que vous ne verrez ni Pervers Pépère, ni l’autre Primarque1, ni Angèle-Esther-Mina Tuche dans ce dernier. Voili voilou.


Ce qu’on retrouve en revanche dans ces quelques pages, c'est une palanquée de seconds couteaux Iron Warriors, ayant pour beaucoup d’entre eux eu l’insigne honneur d’apparaître dans l’une des publications précédentes de l’Hérésie d’Horus, voire la geste de Honsou pour les plus coriaces d’entre eux. Citons par exemple le spéciste Kydomor Forrix, tueur de titans et de libellules, son futur boss Barban Falk, pas encore Zeouarsmiss à l’époque, Yves (voir critique de The Iron Without, Hammer & Bolter #17), et jusqu’à ce tourne-casaque de Barabas Dantioch qui a droit à sa petite citation au détour d’une ligne. Tout ce beau monde est en villégiature sur la planète d’Hydra Cordatus et assiège gentiment un bastion auto-cicatrisant tenu par les Imperial Fists. Voilà un synopsis qu’il est original, Graham. On va dire que c’est un clin d’œil à Storm of Iron (l’auto-like, c’est moche tout de même ; les enfants, ne faîtes pas ça chez vous). Alors que Forrix et Falk seraient contents de tailler la bavette en attendant l’arrivée de l’artillerie lourde, et se complimentent mutuellement sur leur capacité à survivre aux épisodes de rage cyclothymique de Perturabo, de plus en plus fréquents depuis la mésaventure de Phall, cet excité de Harkor passe en mode hardcore (haha) et décide de précipiter la fin du siège par une bonne vieille attaque frontale des familles. CA C’EST MÉTAL.


Pendant ce temps, où en tout cas quelques pages plus loin, l’infortuné Capitaine Berossus s’éveille doucement dans la cuve de liquide amniotique qui lui servira de QG pour les dix prochains millénaires. Le pauvre Bébert a eu en effet la mauvaise idée de faire remarquer à son estimé Primarque qu’il était en train de se faire mettre minable par la flotte Imperial Fists, pourtant grandement amoindrie par la survenue d’une tempête Warp et piégée par cette dernière pendant trois mois autour du système de Phall, alors qu’il avait à peu près tous les avantages pour lui. Ce à quoi Perturabo répondit « parle à ma masse », avec des effets assez dommageables sur l’intégralité physique du Blaireau Russe. Cette lente remontée vers la conscience permet à Berossus de se remémorer toutes les fois où il a morflé, ce qui semble avoir été souvent et beaucoup. Chacun ses hobbies. Le passage se termine par l’éveil de notre héroïque boîte de corned-beef, qui a la joie d’apprendre de la bouche du Techmarine Galias Carron qu’il a été upgradé au statut de Dreadnought, ce qui pour un Iron Warrior constitue une vraie promotion. En tout cas, c’est comme ça qu’il devrait le prendre.


Pour finir, retour sur le théâtre du conflit d’Hydra Cordatus, cette fois-ci du côté des gentils. Menés par le Capitaine Felix Cassander, les assiégés se préparent à vendre chèrement leur peau, étant tombés à peu près à court d’expédients pour repousser les attaques des légionnaires de la IVème. Alors que les hommes de Harkor s’élancent à l’assaut, les Imperial Fists déclenchent leur dernier booby trap et s’apprêtent à recevoir comme il se doit la venue de leurs chers cousins. Spoiler, ça va mal se terminer.


Je dois dire que ces quelques pages m’ont donné une opinion plutôt favorable d’un roman de l’Hérésie qui ne m’attirait jusque-là que très moyennement, malgré la présence promise de non pas un, mais deux Primarques. Si McNeill a prouvé quelque chose au cours de ses années de gratte-papier de service de la BL, c’est qu’il savait mettre en scène de belles scènes de sièges, et ce tout premier assaut sur Hydra Cordatus ne fait pas exception à la règle. L’inclusion du ban et de l’arrière-ban des personnages un tant soit peu connus de la IVème Légion ne fait évidemment pas de mal non plus, autant pour les lecteurs familiers avec les tribulations 30K-esques des guerriers de fer que pour les inconditionnels d’Honsou (après tout, Honsou est Honsou). C’est donc un oui de ma part.


1: Je vous défie de trouver qui est qui.

Conclusion générale

Au final, c’est un numéro assez maigrelet, et sans doute révélateur de la fin prochaine qui attendait Hammer & Bolter dans un futur très proche, que ce #24. Avec une seule nouvelle individuelle sur les quatre soumissions que compte ce numéro, complétée par un chapitre d’un roman globalement médiocre, la conclusion d’une nouvelle en deux parties qui ne le méritait vraiment pas, et un extrait d’un bouquin qui aurait été publié de toute façon et n’a donc pas du coûter grand-chose à intégrer à la maquette, c’est le fond du chaudron de la BL que les éditeurs du webzine sont allés gratter, pour une qualité encore une fois honnête mais sans plus. Joyeux Nöel et à la prochaine !