Godeater’s son

De Les Archives Infinies
Aller à la navigation Aller à la recherche

Par Solarius

Avant-Propos

Et voila la Solarius touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/229368-solarius/

Intro

Hé bien, c’était une bonne surprise ! Ça fait du bien de voir de nouvelles têtes et on découvre avec plaisir le travail d’un auteur motivé. On regrettera une intrigue un peu confuse par moments et un surplus de personnages secondaires pas très utiles. Cependant, Noah van Nguyen est passionné par AOS et nous sert une histoire prenante et originale ainsi qu’un protagoniste mémorable qui mériterait bien sa figurine.

Intrigue

L’histoire se déroule en Aqshy, dans un lieu nommé La Vallée Ardente. Cette région était, durant l’Âge des Mythes, peuplée par les Yrduns, un peuple de fiers guerriers. Leur civilisation a été détruite par les forces de la ruine durant l’Âge du Chaos avant que leurs terres ne soient une nouvelle fois envahie, cette fois par les Azyrites durant l’Âge de Sigmar. On peut parler d’invasion car, si ils ne sont pas aussi cruels que les Chaotiques, ils se comportent comme des colons, traitent avec mépris les peuples autochtones et n’ont aucun remords à les exploiter ou à piller leurs terres. Après qu’il ait vu sa soeur se faire tuer en tentant de sauver une prêtresse de Sigmar, Heldanarr, le personnage principal et narrateur, jurera de libérer sa terre natale. Il traversera plusieurs tragédies comme le deuil ou la trahison, ce qui le confortera dans sa haine des forces de Sigmar et des autres dieux. L’enfer étant pavé de bonnes intentions, on le verra petit à petit succomber à l’appel du Chaos, et plus particulièrement du Godeater, un aspect de Khorne. C’est donc une damnation qui nous est racontée en plus d’un point de vue radicalement différent sur les forces d’ Azyr. C’est assez rare ce genre de romans, surtout pour AOS, et mérite d’être souligné.

En effet, Heldanarr va au début capturer une prêtresse de Khorne qui deviendra son amie et confidente puis tentera de le convertir au culte du seigneur des crânes. Il va d’abord refuser puis va reconsidérer son avis tout au long du roman au fur et à mesure que les tragédies se succéderont crescendo. C’est un point assez bien foutu : Au départ il reste indifférent au baratin de la prêtresse mais se laisse de plus en plus convaincre de son existence. Puis, cette entité influencera sa vie de moins en moins subtilement jusqu’à l’ apothéose finale.

Vers le milieu de l’histoire, Heldanarr et ses compagnons vont piller une cité yrdune colonisée par les Azyrites. Pendant le combat, il apprendra que sa mère est devenue stormcast. Bien loin de le calmer, cela augmentera encore plus sa colère contre les forces de Sigmar. Il lèvera une armée et assiégera la vallée pendant plusieurs années jusqu’à la bataille finale où il se fera tuer par sa propre mère. Avant de se mourir, il se donnera au Godeater qui le ressuscitera en le gratifiant d’une bouche sur le torse (ce qui rappellera des souvenirs à ceux qui ont lu La Marque de l’Hérésie). Après avoir vaincu les forces de l’Ordre, il jurera de retrouver le Godeater et de le faire payer pour l’avoir manipulé.

Avis

On retrouvera avec joie la bonne vieille Dark Fantasy sauce Battle ! Exit la High Fantasy insipide, ses stormcasts et la magie overcheaté, dites (re)bonjour au sang, à la déprime et aux anti-héros. Sur ce point là, la BL nous gâte car j’ai rarement vu un perso avec une vie aussi pourrie (même avec Malus Darkblade !). La personnalité d’ Heldanar est plutôt bien retranscrite, ses motivations sont crédibles et il représente bien les mortels rejoignant les rangs des esclaves des ténèbres. L’auteur prend un malin plaisir à nous faire ressentir de la compassion et même de la pitié pour les servants du chaos. D’ailleurs, on verra la bande d’ Heldanar grossir, allant d’une simple bande de brigands à une armée nécessitant l’intervention des stormcasts. Du coup, si vous aimez les sucess story de bad guys vous serez servi. Il y a des scènes vraiment fortes, si bien que j’ai par moment ressenti des coups de blues au cours de ma lecture. Les dialogues, très nombreux, sont bien ciselés et les scènes d’action sommaires.

Au niveau des ombres au tableau, il y a une multiplication de persos secondaires pas très intéressants et manquant cruellement de personnalité, à tel point qu’on a du mal à se rappeler qui fait quoi. L’intrigue part un peu dans tous les sens car elle est censée se dérouler sur plusieurs années mais dans les faits on a souvent l’impression que les situations s’enchaînent sans grande logique. Quelques passages un peu ennuyeux sont à souligner. Enfin, il y a un cruel manque de descriptions au niveau de l’apparence physique des persos ou des lieux. Cela dit, tout ceci est rattrapé par les différents (et nombreux) points forts cités ci-dessus. En tous cas, souhaitons bonne chance à Noah Van Nguyen et demandons une traduction VF !

Ma note : 16,5/20

Fluff

Au niveau du lore :

- Enfin une bonne description d’Aqshy ! Je râle (encore) un peu mais je trouve que les bouquins AOS ont du mal à nous donner une idée d’ à quoi ressemble les royaumes. Souvent, on a l’impression de voir une succession de décors fantastiques ou banals mais ici l’auteur s’est donné du mal pour nous faire comprendre à quoi ressemble la vie pour les mortels. Le héros traversera certes des lieux fantastiques comme des grottes gigantesques ou des forteresses souterraines mais dans l’ensemble l’action se passe dans un cadre beaucoup plus réaliste :

Toundras, déserts, cités de Sigmar… On découvre que le quotidien des humains est loin d’être idyllique entre les différentes saloperies qui peuplent les étendues sauvages et les cités où règnent racisme et inégalités. D’ailleurs, à ce sujet :

- Les Azyrites ne sont pas de gentils sauveurs mais des colonisateurs pillant sans vergogne les terrains conquis. Non seulement cela provoque un mécontentement des populations « secourues », mais en plus certains rejoignent les rangs des dieux sombres pour se venger. D’ailleurs, on se rend compte que l’image de Sigmar le gentil sauveur n’est pas partagée par tout le monde. C’est un peu dur à expliquer mais les peuples ayant connu l’Âge du Chaos ont été témoins d’évènements apocalyptiques. Pour nombre des habitants des royaumes, les dieux sombres sont destinés à gagner et il est inutile d’espérer autre chose. Sigmar et les autres dieux passent donc pour des menteurs et des maîtres exploitant sans vergogne leurs suivants. En gros, ceux qui suivent le chaos ne le font pas tous pour devenir prince-démon mais pour préserver leur vie. C’est le plus gros point fort du roman, on a le point de vue inverse sur l’Âge de Sigmar.

- Pour le dernier point, il y a une info très intéressante mais qui spoile avec brutalité le roman :

Pendant l’intégralité de l’intrigue, on est persuadé que le Godeater est un aspect de Khorne. La dernière page nous apprend qu’il s’agit en réalité… d’Archaon ! Cela nous montre qu’il possèderait des pouvoirs similaires aux autres dieux et peut influencer la vie des mortels comme Sigmar avec ses champions…).