Gilead’s craft

De Les Archives Infinies
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Par Schattra

Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue

Au sortir d’une escarmouche comme il en a connu des centaines au cours de sa longue (et triste) vie, Gilead doit composer avec l’un des impondérables les plus communs pour un archer med-fan : se façonner de nouvelles flèches pour remplacer celles endommagées ou brisées par les combats. Une tâche ingrate mais nécessaire, à laquelle ce traqueur centenaire excelle, comme en toute chose.

Après avoir récupéré les têtes de ses traits, faits d’os, de silex et de fer, notre Elfe flegmatique se taille quelques hampes dans les branches d’un épicéa poussant à proximité du lieu de l’affrontement, et les soupèse gravement pour déterminer lesquelles feront l’affaire. On peut penser que c’est un détail insignifiant et pas franchement palpitant, et c’est sans doute vrai pour le lecteur non-initié, mais les connoisseurs y verront un hommage appuyé au fameux taillage de manche de houe de ‘Gilead’s Curse’, point d’orgue de ce roman essentiel de la Black Library (non).

Entre deux réflexions mélancoliques sur l’état du monde et la vieillesse du fidèle Fithvael, absent de notre propos mais à jamais dans nos cœurs (non plus), Gilead et le lecteur cheminent de cadavre en cadavre jusqu’à ce que la raison pour laquelle notre héros a froidement abattu six humains, dont une femme et trois membres de la même famille, soit révélée : c’est un psychopathe il a pris pitié de deux jeunes amants fuyant ensemble la colère de ces malotrus, et a pris sur lui de débarrasser les tourtereaux de ces stalkers collants et vociférants en les transperçant de flèches. Vu la nature mutique et misanthrope de Gilead, il y a fort à parier qu’il n’ait pas pris le temps de creuser le fond de l’affaire afin de vérifier que les fuyards n’étaient pas des cultistes Slaaneshi ayant joué un tour pendable à une communauté d’honnêtes paysans, mais le Vieux Monde est un endroit cruel.

Avis

Pour ne rien vous cacher, je m’attendais à retrouver une nouvelle soumission hallucinée de Nik Vincent en m’attelant à ce ‘Gilead’s Craft’, suite à l’expérience transcendantale qu’avait été la lecture de ‘Gilead’s Curse’, dont je la soupçonne d’avoir été la principale responsable. Au final, et même si cette courte nouvelle porte bien sa griffe, j’ai été plaisamment surpris de constater que ces excentricités (ou particularismes) stylistiques ne camouflaient pas une intrigue complètement boiteuse, comme cela avait été le cas dans le roman susnommé. Au contraire, ‘Gilead’s Craft’ s’avère soigneusement construit, avec une vraie progression dans ses quelques pages qui permet à Vincent de lever le mystère sur un postulat de base assez dérangeant : le meurtre par Gilead d’une demi-douzaine d’humains comme s’il s’agissait de vulgaire gibier.

Ami lecteur, il s’agit sans doute une des meilleures histoires gileadesques du catalogue de la Black Library, et ça a le mérite d’être très court (à défaut de ne pas être très peu cher) : je conseille donc chaudement de se servir de ‘Gilead’s Craft’ comme un test de résistance/appétence pour cette série, ça pourra éviter bien des larmes à certains…