Drachenfels

De Les Archives Infinies
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Par Gilian

Avant-Propos

C’est le premier volume d’une série de trois (suivi d’un recueil) qui nous raconte l’histoire de l’un des premiers vampires de Warhammer Battle. Ce roman a été édité quatre fois en anglais et une fois en français. J’ai entre les mains la version française, mais ayant réussi à me procurer les notes de l’auteur des différentes éditions anglaises, j’en profiterai pour en parler en fin de résumé. Cette série de romans est constituée de romans assez courts, de moins de 250 pages, avec des histoires assez simples. Ne vous attendez pas à de grandes révélations.

Néanmoins, c’est l’occasion de se plonger dans les débuts de la Black Library avec des romans des années 1980 que peu de gens connaissent.

L’histoire du livre

Detlef Sierck, le plus grand scénariste du Vieux Monde, a annoncé que sa prochaine production raconterait la fin du grand sorcier Drachenfels et que la pièce serait jouée sur le lieu même de sa mort. Mais les sombres murs du château abritent encore de terribles secrets, et la première du chef-d’œuvre sera peut-être aussi la dernière.

L’histoire avec un grand H

Prologue : 25 ans plus tôt : Le prince Oswald von Konidswald, fils du comte électeur d’Ostland, avait entendu des rumeurs sur le retour du grand sorcier Drachenfels. Contre l’avis de son père, qui n’y croyait pas et avait refusé d’envoyer une armée raser la forteresse du Sorcier, il a recruté un petit groupe d’aventuriers pour aller l’affronter.

Après une longue route semée d’embûches et un combat final qui entrera dans la légende, Oswald, après avoir laissé derrière lui ses compagnons, va affronter et réussir à tuer le grand sorcier Drachenfels.

Histoire : 25 ans plus tard, le metteur en scène Detlef Sierck est en prison après avoir échoué à organiser son plus grand projet, une fresque sur la vie de Sigmar, et n’avoir pas pu rembourser les dettes qu’il avait contractées.

Le prince Oswald von Konidswald est prêt à éponger ces dettes et à le faire sortir de prison s’il accepte de mettre en scène la chute de Drachenfels et d’organiser la première du spectacle sur le lieu de la bataille originelle, dans le château du sorcier.

Après avoir écrit un premier script de la pièce, la troupe, suivie par une longue caravane d’invités parmi lesquels plusieurs comtes électeurs et l’empereur lui-même, prend la route des Montagnes Grises et du château de Drachenfels.

Pendant le voyage, plusieurs incidents se produisent, mais malgré les mauvais présages, la première du spectacle est maintenue.

Et c’est au cours de la représentation que l’horrible vérité éclate : tout cela n’était qu’un piège. Oswald n’a jamais réussi à vaincre Drachenfels et a passé un pacte avec ce dernier. En échange de la vie sauve, il allait aider le sorcier à retrouver sa puissance et à s’emparer de l’Empire en tuant l’empereur. Mais l’intervention de Geneviève et de Sierck (avec l’aide du dieu Sigmar) permet de mettre un terme définitif à la vie de Drachenfels et de son serviteur Oswald.

Jack Yeovil alias Kim Newman :

Je profite de ce premier roman de la série Geneviève pour revenir sur l’un des auteurs les plus marquants des débuts de la littérature chez GW. (J’en profite aussi parce qu’en 2018, la trilogie a été rééditée avec une postface de l’auteur où il parle un peu de sa carrière à l’époque.)

Kim Newman a commencé à publier des nouvelles et des romans dans « Interzone », un magazine britannique de science-fiction du début des années 1980. À l’époque, David Pringle était éditeur pour l’Interzone, et quand ce dernier est parti chez GW, il a contacté plusieurs auteurs pour écrire des histoires dans l’univers de Warhammer Battle.

Kim Newman commence donc une nouvelle carrière sous le pseudonyme de Jack Yeovil. Il est intéressant de voir que la Black Library fonctionne toujours plus ou moins de la même manière 40 ans après. À l’époque, Pringle demandait au nouvel auteur d’écrire une ou deux nouvelles et ensuite, si celles-ci étaient validées par le staff, un roman était commandé à l’auteur.

La première nouvelle de Yeovil était "The Ignorant Armies" et cela lui a permis d’être employé par GW.

Yeovil avait à l’époque une approche assez simple du monde de Warhammer : il écrivait une nouvelle ou un roman de fantasy et ensuite, il ajoutait quelques spécificités de l’univers de GW.

La suite dans Geneviève tome 2.

Personnages :

Geneviève : elle est née à Parravon dans une famille de la petite noblesse et voit son père tué pendant le pillage de la ville par Drachenfels en 1853. Deux ans plus tard, elle devient vampire sous les dents de Chandagnac l’ancien. Elle fait partie de la lignée des Lahmia. Elle a été un temps proche de la Vampire Tzarine Katharina (elle aussi Lahmia) avant d’aller s’installer à Altdorf où elle est recrutée en 2477 pour aider Oswald à tuer Drachenfels. Elle se retirera ensuite dans une communauté monastique réservée aux vampires, où elle retrouvera sa grand-mère Melissa d’Acques. Elle sort de sa retraite à la demande d’Oswald pour participer à la reconstitution historique de Detlef Sierck. Après les événements de Drachenfels, elle devient l’amante de Detlef et ils s’installent à Altdorf.

Detlef Sierck : son nom vient du réalisateur allemand d’Hollywood, mais Yeovil a créé un personnage plus proche d’Orson Welles à ses débuts de jeune prodige. Né à Nuln en 2471, il va devenir metteur en scène. Il avait été engagé par le comte électeur de Middenheim pour mettre en scène une œuvre gigantesque : « L’histoire vraie de Sigmar Heldenhammer, le fondateur de l’Empire, sauveur du peuple et conquérant des ténèbres », mais une épidémie de peste et la trahison du comte électeur le laissent avec une dette astronomique de 119 255 couronnes, et il aurait dû finir sa vie en prison.

Heureusement pour lui, Oswald von Konidswald le contacte pour écrire une pièce sur Drachenfels. Malgré l’échec de la première de la pièce, le fait qu’il sauve la vie de l’empereur et d’une partie de la cour va lui permettre de retrouver la célébrité et d’ouvrir son propre théâtre à Altdorf (la capitale impériale). Il va devenir aussi l’amant de Geneviève pour un temps.

Constant Drachenfels : sorcier, nécromant, commandant aux morts-vivants et aux démons, il avait été vaincu par Sigmar avant la fondation de l’Empire. Ghal Maraz (le marteau de Sigmar) semble être la seule chose pouvant le blesser, mais il avait survécu. La liste de ses méfaits est trop longue pour être comptée.

En 1851, il avait pillé Parravon et tué le père de Geneviève.

En 1937, il s’est repenti de ses méfaits et a fait le tour de l’Empire pour rembourser ses crimes et se repentir publiquement. L’empereur Carolus et une partie de la noblesse impériale de Nuln (la cité du Loup Blanc) se sont laissés convaincre, mais c’était un piège qui a permis à Drachenfels de tous les tuer d’un coup.

En 2477, il organise lui-même sa mort pour, une nouvelle fois, piéger la noblesse impériale, mais en 2502, il est définitivement tué par Detlef Sierck.

Oswald von Konidswald, fils du comte électeur d’Ostland : il est le fils de Maximilien d’Ostland. En 2477, il recrute une bande d’aventuriers pour aller tuer le sorcier Drachenfels. Mais il ne parviendra jamais à le tuer, et à la place, il va passer un pacte avec ce dernier. Drachenfels, malgré sa puissance, est affaibli par son corps en train de mourir, et ce pacte va lui permettre de retrouver ses forces.

En 2502, tout est en place, et Oswald invite Karl Franz à la première de la pièce de théâtre Drachenfels. Le sacrifice de ses anciens compagnons de route et la mort de Karl Franz devait permettre à Drachenfels de revenir parmi les vivants et à Oswald de devenir empereur, mais l’intervention de Geneviève et de Sierck, aidée par Sigmar, va faire échouer ces plans. Oswald se fera tuer et sa famille perdra le titre de comte électeur.

Les petits mondes de Yeovil

Yeovil s'est approprié une petite partie de l’histoire de Warhammer Battle avec ses romans et ses nouvelles. Le personnage principal, et celui qui a le plus marqué les lecteurs, est la vampire Geneviève, mais ce n’est pas la seule. Les personnages sont plus ou moins récurrents et apparaissent dans les trois romans et les cinq nouvelles.

Il a également créé un monde futuriste post-apocalyptique pour Games Workshop nommé Dark Future. Ce n’est pas de la grande littérature, mais cela reste de la science-fiction.

Warhammer JDR

Plusieurs suppléments du jeu de rôle Warhammer Fantasy Battle permettent aux joueurs de participer à cette aventure ou même de visiter le château de Drachenfels.

Conclusion

Vous aurez remarqué que pour ce résumé, j’ai passé plus de temps à parler de l’auteur et des à-côtés du roman que du roman lui-même. Il faut remettre le roman dans son contexte : ce roman a presque 40 ans (il est sorti à la fin des années 1980) et il tient plus du roman de gare que d’un roman faisant partie d’une grande série.

Attention, l’expression « roman de gare » est à prendre au sens premier du terme :

Une histoire facile à lire, relativement courte pour un roman (250 pages), qui peut donc se lire rapidement. C’est une histoire plaisante, mais qui ne s’inscrit pas forcément dans un grand cycle, bref un roman pour passer un bon moment.

Comme je viens de le dire, le roman est plaisant, mais n’apporte pas de grands changements ou de révélations sur l’univers de Warhammer.

Il faut néanmoins noter qu’on est au début de la littérature pour GW et que Yeovil se permet quand même quelques petites libertés. Les mutants, la malepierre et la magie noire ne sont pas aussi repoussants pour la population qu’ils vont le devenir plus tard. Et surtout, l’héroïne Geneviève est un vampire. Pour ceux qui ne connaissent pas le monde de Warhammer, les vampires sont des créatures mauvaises ; à de très rares exceptions, il n’y a pas de vampire gentil, et d’ailleurs, on avait conseillé à Yeovil de faire de Geneviève une elfe.