Death by a thousand gnaw-bites
Par Schattra
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/
Intrigue
Devenu sans terrier fixe après l’invasion de son bastion séculaire par le clan Zappitch et ses machines du diaaaable, le clan Grench brave les conditions hostiles du désert souterrain de Necros en Shyish, afin de quémander l’aide de ses « alliés » (disons qu’ils se connaissent depuis longtemps et ne se sont pas toujours tapés dessus) du clan Fetter. Menés par le Maître de Meute Krowl, les hordes dépenaillées de Grench finissent par arriver à bon port malgré les ravages des morts sans repos et les rafales dévastatrices du mistral local, et les négociations s’ouvrent avec le sous-chef Thiskrule, à qui Krowl fait une offre difficile à refuser : en échange d’un couple d’Ogors pour reprendre son activité d’élevage de Rats… Ogors (eh oui, les chats ne font pas des chiens), le clan Grench fera cadeau de ses dix premiers spécimens à son généreux bienfaiteurs, plus 10% de la production future, plus une meute de rats géants offerte, plus 20% de la production future de rats géants offerte, plus un porte-clé, plus un autographe de Jervis Johnson. Pas mal du tout.
Thiskrule est tenté, mais son propre clan est déjà en négociation exclusive avec Zappitch, dont l’arsenal démentiel provoque une peur bien compréhensible chez ses voisins immédiats. Il y a toutefois toujours moyen de moyenner, et le sous-chef finit par accepter de laisser chasser Krowl et ses sbires en paix pendant quelques heures dans une carrière secondaire exploitée par le clan Fetter, le temps pour eux de capturer quelques-uns des nombreux Ventres de Feu baguenaudant dans cette région volcanique. Pour cela, il suffit d’attendre la nuit et d’appâter ces grands gourmands en mettant à jour des coulées de lave à l’aide d’explosifs. Le R.A. RA du métier pour des mineurs et dresseurs expérimentés tels que Fetter & Grench…
…Mais les Skavens cannot have nice things, c’est bien connu. Thiskrule trahit donc Krowl en faisant fuiter l’accord à ses alliés de Zappitch, qui envoient un bataillon de Jezzails faire du maintien de l’ordre dans la méga-bassine où les Moulder déracinés s’étaient mis à l’affût. Outré par tant de vilénie, Krowl fonce dans le tas en hurlant All Skryre Are Bastards et castagne la moitié des tireurs à lui tout seul, avant de se retrouver face au Maréchal des Logis Technomage en charge des opérations, qui lui intime l’ordre de se rendre sans plus faire de vilain. C’est mal connaître l’esprit libre et punk qui habite Krowl, qui subtilise le tonfa enflammé de son interlocuteur d’un coup de fouet bien placé, et le balance dans le tas d’explosifs le plus proche au moment où cette fouine de Thiskrule vient s’enquérir de la situation. Et ça fait BOUM BOUM BABY, comme disent les jeunes.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais la résistance exceptionnelle des personnages Moulder permet à Krowl de survivre à l’explosion, et de constater qu’il a finalement un peu de chance dans son malheur. Un Ventre de Feu par le magma alléché est venu étancher (?) sa soif à proximité, et notre héros arrive même à mettre la patte sur un attrape-chose fonctionnel qui traînait dans les décombres (même s’il doit faire la peau du collègue qui ne voulait pas lui prêter cet outil de travail pour en récupérer l’usufruit). Pas de clan ? Pas de problème. C’est ça qu’on appelle la start-up nation.
Avis
Eh bien, je dois dire qu’il y avait longtemps que je n’avais pas lu de nouvelle de GW-Fiction aussi exigeante en matière de style. Ce n’est pas faire outrage à la Black Library que d’affirmer que sa prose est dans la majorité des cas d’une très grande simplicité, ce qui la rend d’ailleurs assez accessible aux lecteurs dont l’anglais n’est pas la langue maternelle, ce qui est mon cas. Guymer s’inscrit en faux de cette tendance de fond dans son ‘Death by a Thousand Gnaw-Bites’, qui multiplie les tournures plus tarabiscotées que d’ordinaire, utilise un vocabulaire plus spécifique et abuse de digressions anecdotiques1, pour un résultat proprement grisant et déroutant. Si vous avez envie de vous mesurer à un court format de GW-Fiction d’un niveau « avancé », vous tenez ici un bon spécimen.
Ces considérations stylistiques mises de côté, on a affaire à une histoire de Skavens assez riche en détails fluff (miam) comme Guymer sait en écrire, mais dont le scénario est d’une scandaleuse simplicité. Ce n’est pas la fin du monde, mais vu le mal que l’auteur s’est donné sur la forme, il est vraiment dommage qu’il n’ait pas jugé bon de muscler un peu sa copie de ce point de vue-là, tout aussi si ce n’est plus important. D’ailleurs la sixième et dernière partie de la nouvelle est si grossière (« tout-a-pété-mais-je-suis-toujours-en-vie-et-oh-regarde-il-y-a-un-Ogor-qui-passe-et-je-pique-l’attrape-chose-du-copain-qui-ne-veut-pas-le-donner-alors-je-le-tue-et-je-pars-à-la-pêche-comme-si-de-rien-n-était ») que j’ai honnêtement cru à la première lecture qu’une partie de l’histoire manquait. Rien de tout ça au final, seulement une expérimentation étrange, intéressante mais inaboutie, signée du fantasque David Guymer.
1: Un bon exemple de cela est le titre de la nouvelle, qui fait référence au vent « dévitalisant » et démoralisant qui souffle dans le désert souterrain de Shyish où se passe l’histoire… et qui ne joue finalement aucun rôle important dans l’intrigue. Pour qui connaît la tendance des auteurs de la Black Library à choisir des titres directs et percutants, c’est un choix particulier qu’a fait David Guymer.