Charandis

De Les Archives Infinies
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Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intro

Voici concept que je trouve personnellement intéressant, et dont j'espère qu'il sera repris par la suite par d'autres auteurs de la BL, à savoir utiliser le format de la nouvelle pour apporter des éclaircissements sur certains passages du fluff survolés dans les Livres d'Armée, et qui pourtant mériteraient d'être narrés avec un peu plus de précision. Je trouve l'idée générale assez fantastique, puisqu'elle permet aux auteurs de faire ce qu'ils rêvent tous de faire, c'est à dire laisser leur patte sur l'historique de Warhammer et de 40K, en rajoutant deux trois éléments à l'histoire officielle; et qu'elle permet aux lecteurs d'évoluer en territoire connu et de "côtoyer" les pointures de ces deux univers. L'aspect volontairement court de la nouvelle permet en outre de se concentrer sur des points de détail historiques, qui n'auraient pas tenu la longueur dans le cadre d'un roman.

Intrigue:

Comme les joueurs Hauts-Elfes l'auront compris, Ben McCallum a choisi de nous faire revivre les dernières heures de Charandis, qui n'est autre (pour les non-joueurs Hauts Elfes) que le gigantesque Lion Blanc de Chrace tué par Korhil (et dont la fourrure est toujours portée par ce dernier).

Avis:

Je ne connaissais pas Ben McCallum auparavant, et il s'agit a priori de sa première publication pour la BL. Comparé aux autres "hot new talents", comme le premier numéro présentait les nouveaux poulains de l'écurie, je le place en tête de classe, devant Cawkwell, Ford et Hinks. Même s'il sombre à deux reprises dans la facilité et l'archiconformisme (Charandis met en pièces un groupe de nobliaux elfiques bien évidemment totalement convaincus de leur supériorité sur ce qu'ils considèrent comme un simple animal... et pourtant les "pèquenots" du coin les avaient bien prévenus... j'ai envie de barrer tout le passage et d'écrire en gros "CLICHÉÉÉÉ!" à côté1), McCallum ose le schéma narratif binaire (on suit la moitié de l'histoire avec les yeux de Charandis et l'autre avec ceux de Korhil), bien qu'il se prenne les pieds dans le tapis à un endroit, ce qui a pour effet de "créer" une sorte de personnage fantomatique aux côtés de Korhil (à moins que ce dernier ne trouve malin de parler de lui à la troisième personne... c'est un Haut Elfe après tout).

Tous les passages "léonins" se révèlent ainsi très agréables à lire, l'auteur parvenant bien à retranscrire l'agonie vécue par son personnage alors que le Chaos le contamine de plus en plus profondément. Autre point fort: la personnalité de Korhil, qui, loin d'être dépeint comme un modèle de vertu et de bravoure désintéressées, est plutôt décrit comme dévoré par l'ambition et pas vraiment altruiste. S'il veut tuer Charandis, ce n'est pas tant pour mettre fin à ses souffrances ou pour venger la mort des elfes croqués par ce dernier, mais avant tout pour rejoindre les Lions Blancs et montrer à ces derniers que c'est lui qui a la plus grosse queue... de lion. Bref, le Korhil de McCallum n'est pas un héros immaculé, et c'est plutôt une bonne surprise.

À côté de ça, Ben a encore à apprendre comment réduire au minimum syndical toutes les formalités narratives (c'est à dire les passages que l'auteur se doit de détailler un minimum pour ne pas perdre le lecteur, mais dans lesquels il ne se passe absolument rien d'intéressant), la traque de Korhil jusqu'au repère de Charandis étant symptomatique de ce travers. Ah, et la manière dont le chasseur arrive à se débarrasser de sa proie est également assez singulière et pas franchement réaliste (ou alors le gars Korhil a 27 de CT, auquel cas il a raté sa vocation). Ces points litigieux mis de côté, Ben fait convenablement son job en remplissant le blanc de la carte avec sérieux et précision, les petites touches de fluff personnelles qu'il distille apportant en outre un peu plus de profondeur au personnage jusque là assez plat de Korhil. Vous l'aurez compris, j'ai globalement aimé cette nouvelle, à la fois à cause de son concept et du style de Ben McCallum, qui sans casser trois pattes à un canard (du Chaos), se laisse tout à fait lire.

1: Je vous laisse trouver quel est le deuxième passage incriminé (un indice, il met en scène une forêt trop trop sombre et mystérieuse et effrayante, une gourdasse d'elfe citadine partie en balade sans son GPS, son fils "très-très-mature-pour-son âge-c'est-tout-à-fait-le-portrait-de-son-père", et un lion affamé).

Fluff:

Détail qui intéressera les amateurs Hauts-Elfes : les circonstances exactes de la mort de Charandis. Comme dans la légende d'Hercule (qui est la principale source d'inspiration de cet épisode), Korhil est incapable de terrasser son adversaire par des moyens conventionnels, et doit au final lui balancer un caillou au fond de la gorge, ce qui l'étouffe.