Blood Harvest
Par Schattra
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/
Intrigue
Sur l’agrimonde de Raphaela, l’Imperium cherche à faire barrage à une invasion tyranide menaçant les rations d’innombrables soldats de la Garde de ses appétits gloutons. Les hommes et le matériel ont afflué des secteurs environnants pour défendre la précieuse planète (190 millions de soldats, tout de même), mais le projecteur ne se braque pas sur ces valeureux immigrés, mais bien sur la main d’œuvre locale, elle aussi mise à pied d’œuvre pour participer à l’effort de guerre.
Nous faisons donc la connaissance de Mukta Lim, employé de bureau quarantenaire à la condition physique aussi affutée que son moral est solide, c’est-à-dire : non. Affecté à un régiment de réserve des FDP, il vit avec bonheur horreur son baptême du feu, sa position se faisant submerger en l’espace de quelques secondes par une marée de chitine agressive autant qu’affamée. Réfugié dans un des tracteurs laissés à l’abandon dans les champs de Raphaela avec une autre camarade de lutte (Altovi), Lim ne doit sa survie qu’à l’intervention décisive d’un Scion du 43ème Régiment des Dragons Iotans (Tessarik), dont la Valkyrie a été abattue à proximité des tranchées « tenues » par la brigade de notre fringant héros.
Après avoir fait montre de ses capacités et de son armement en tout point supérieurs à ceux des bouseux raphaeliens en dégommant négligemment quelques Termagants et Gargouilles un peu trop curieux, Tessarik entraîne ses nouveaux amis (après les avoir équipé du matériel du reste de sa défunte escouade) dans un trail en direction du garage agricole le plus proche, guidé en cela par les indications des deux autres survivants que le serviable Garde a également sauvé d’une mort atroce (et que je ne nommerai pas car ils ne servent à rien dans l’histoire). La source de cet empressement est facile à comprendre : les Scions avaient été chargés de remettre un message urgent au commandement militaire de la zone, mais sans aéroplane ni radio en état de marche, un bon vieux camion reste le moyen le plus rapide de mener à ben cette mission.
Comme on s’en doute, ce Blablacar improvisé en pleine invasion tyranide n’est pas sans danger, et Tessarik devra s’employer à plusieurs reprises pour repousser les assauts de bioformes trop entreprenants, bien aidé en cela par ses nouvelles recrues (ils sont vraiment nuls, tous autant qu’ils sont). Mais enfin, le camp fortifié se présente à l’horizon, et le Scion peut enfin faire son rapport à ses supérieurs… sans que cela ne serve à quelque chose. Ces délais supplémentaires ont en effet rendu caduque l’information transmise par Tessarik, les forces tyranides ayant frappé un point faible de la ligne impériale et massacré quelques deux cent mille défenseurs avant que ces derniers n’aient eu le temps de se redéployer. Ce sont les aléas de la guerre, voilà tout. The end.
Pardon ? Et Mukta Lim dans tout ça, vous entends-je demander ? Ah oui, c’est vrai. Il n’est pas mort mais comme il n’a pas joué un grand rôle dans l’histoire à part se brûler les bras tout seul en manipulant un lance plasma, je l’avais oublié.
Toujours accompagné de sa fidèle Altovi, Lim a été réquisitionné par la Commissaire Brun pour effectuer une tâche digne de ses hautes capacités : creuser de nouvelles tranchées en préparation de la deuxième vague d’assaut tyranide. Alors qu’il se morfond sur les dommages à long terme qu’auront les spores qu’il respire à plein poumons, Lim a toutefois la surprise de voir revenir Tessarik, inexplicablement attiré par l’énorme (absence de) charisme de ce brave gratte-papier, et qui vient à nouveau lui prodiguer ses sages conseils avant que le barrage d’artillerie et les tirs de la flotte impériale en orbite ne viennent pulvériser les premières lignes des Xenos en approche. S’il n’est pas certain que nos héros survivent aux prochaines minutes, leur franche camaraderie devant l’adversité ne manquera pas de réchauffer le cœur du lecteur et de l’Empereur, et c’est bien cela l’essentiel, pas vrai ? The end (pour de vrai cette fois).
Avis
Pour sa première incursion dans le lointain futur, Richard Swan nous livre une nouvelle bizarrement optimiste compte tenu de la condition des protagonistes et de la nature de leur ennemi, mais après tout le grimdark est décliné en plusieurs saveurs. Cette petite vignette d’un conflit beaucoup plus large m’a remis en tête certaines de premières nouvelles 40K jamais écrites, telles que ‘Devil’s Maraudeurs’ (William King) ou ‘Emperor’s Grace’ (Alex Hammond), dans lesquelles on suit des personnages pas vraiment attachants alors qu’ils tentent de survivre à des situations très mal embarquées pour eux – généralement, ce sont des Gardes Impériaux, il n’y a pas de hasard. Une fois de temps en temps, ça passe, mais cette « naïveté » narrative semblera sans doute étrange au lecteur vétéran de la BL, habitué à une approche beaucoup plus cynique et pragmatique de la guerre éternelle du 41ème millénaire. Il faudra voir dans le futur si Swan se fond dans le moule ou arrive à maintenir sa singularité assez rafraichissante (à défaut d’être totalement appréciable, en tout cas je réserve mon jugement pour le moment), par rapport aux canons de la maison.