These Hands, These Wings

De Les Archives Infinies
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Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue:

Si vivre dans un donjon n’est pas facile quand on est une fille de onze ans qui a la pneumonie, vivre dans une ferme de Shyish quand on est un garçon de treize ans, orphelin de père et de mère et recueilli par un oncle sociopathe et alcoolique, n’est pas non plus aisé. Frappé par ce sort peu enviable, notre héros, Myles, essaie tant bien que mal de s’adapter à la dureté de son nouveau quotidien, entre brimades incessantes de la part de son tonton Ourii et conséquences, variant du morose au mortel, du dernier nécroséisme provoqué par ce fripon de Nagash.

Victime des conditions climatiques détestables des derniers mois et d’une pénurie de main d’œuvre inquiétante, Ourii envoie un beau violet matin son neveu faire mission d’épouvantail1 dans son champ de maïs, afin d’en éloigner les corbeaux qui picorent les maigres récoltes en devenir, les pièges installés aux alentours ne s’étant pas révélé très efficaces. Myles, qui de son propre aveu est encore un grand bébé, accepte la mission plus par peur de sévices corporels que par gaieté de cœur, et se découvre une certaine sympathie pour la gent emplumée, dont la solidarité collective contraste douloureusement avec sa situation de paria. Ayant passé la journée à observer et baptiser les membres de la volée de corbeaux contre laquelle Ourii l’avait envoyé, il finit même par partager avec eux son maigre déjeuner. Revenu à la ferme le soir venu, et dans l’attente que son oncle lui apporte les restes de son dîner, comme il en a l’habitude, Myles se perche sur une branche et se met à rêver de devenir Corax. Mal lui en prend car lorsqu’Ourii finit par sortir lui donner royalement la carcasse de poularde rôtie qu’il a englouti pour son souper, l’attitude proprement volage de l’adolescent lui vaut une bonne raclée, tellement sévèrement appliquée que Myles en perd une dent (qu’il garde toutefois contre son oncle).

Levé avant l’aube le lendemain pour aller retrouver ceux qu’il considère comme étant ses nouveaux amis (les drames de l’enfance malheureuse), Myles brave un brouillard de mauvais augure pour aller rejoindre son poste, et a la douleur de découvrir que le Vieux Borgne, patriarche protecteur de la volée, s’est pris l’aile dans un collet, et gît en piteux état à proximité du champ. Déterminé à intervenir, notre héros décide qu’un bon petit-déjeuner réglera sans doute le problème et va cueillir un épi pour nourrir l’oiseau blessé. Malheureusement, les rejets non contrôlés de magie nécromantique par la Nagash Corp. ont eu un effet délétère sur les cultures alentours, et au lieu de grains de maïs, ce sont des dents qui garnissent la rafle2. Cela ne décourage cependant pas le Vieux Borgne de déjeuner sur le pouce, ou la serre dans son cas, en béquetant l’intérieur de la tige qui lui est proposée, et se révèle être convenablement protéinée. Les vegans en rêvaient, Nagash l’a fait : de la viande végétale. Ça mérite un prix Nobel.

Collation et découverte sont cependant interrompues par l’arrivée impromptue d’Ourii et de sa fidèle pelle, qui scellent le sort du pauvre corbeau estropié, à la grande horreur de Myles. Guère touché par le souci que son oncle semblait se faire pour lui, l’ado rebelle attaque au contraire son tuteur après que ce dernier ait fracassé le crâne de l’oiseau. L’histoire se serait mal terminée pour notre héros, auquel le sanguin Ourii n’aurait pas hésité à rouler une pelle pour lui apprendre la vie, sans l’intervention du reste de la volée de corbeaux, qui fond sur le paysan furibard et commence à lui prélever des échantillons de tissus mous (mouchoirs, cravate, oreille et œil). Myles profite de cette distraction salutaire pour récupérer la bêche qu’Ourii a laissé bêtement tomber pour terminer proprement le travail, réduisant son oncle en engrais biodégradé en quelques minutes. Voilà qui devrait améliorer les rendements. Ceci fait, il ne reste plus à notre apprenti Raven Guard qu’à suivre sa famille d’adoption en battant des bras et en croassant à plein gorge, signe manifeste d’un équilibre mental parfaitement préservé. Comme quoi, les Anglais ne se sont pas trompé en appelant un rassemblement de corbeaux murder…

1: Les véritables épouvantails ayant une fâcheuse tendance à s’animer et à attaquer leurs propriétaires dans le merveilleux royaume de Shyish (particulièrement à proximité de Murghast, que Gray n’oublie pas de citer au détour d’un paragraphe), Ourii a pris la sage et luddiste décision de remplacer la machine, ou en tout cas l’artefact, par de la main d’œuvre.

2: Un mal pour un bien vraiment. Ourii n’a plus qu’à devenir prothésiste dentaire, ou producteur d’ivoire, deux activités sans doute plus rentables que le maraîchage.

Avis:

Gray signe à nouveau une très satisfaisante nouvelle horrifique, se concentrant cette fois-ci sur l’atmosphère de sa pièce plutôt que sur son intrigue (comprendre que, contrairement à He Feasts Forever, le récit se termine sans grande surprise ou révélation pour le lecteur). À rapprocher de La Petite Marchande d’Allumettes d’Andersen, conte tragique avec lequel These Hands, These Wings (encore un titre d’une classe folle à mettre au crédit de Gray !) partage son schéma narratif : un héros innocent et en grande difficulté, et qui sera condamné plutôt que sauvé par les rares événements positifs se produisant au cours de l’histoire. Oui, cette nouvelle tire un peu sur la corde du pathos, mais une fois de temps en temps, on ne va pas s’en plaindre. Comme c’est le cas avec les nouvelles d’ambiance de la gamme Warhammer Horror, je ne peux que vous recommander de lire These Hands, These Wings (en espérant que la BL traduise le recueil un de ces jours/mois/années), auquel cette critique humoristico-factuelleTM ne fait pas honneur. Pas étonnant que les éditeurs d’Anathemas ait choisi de baser l’illustration de couverture de l’anthologie sur cette nouvelle, qui se révèle être l’une des plus abouties du lot.