The Rite of Holos

De Les Archives Infinies
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Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intro

Première soumission dans Hammer & Bolter pour le sieur Haley, à l’époque guère plus qu’un rookie au sein de l’écurie BL. Ayant depuis travaillé sur un nombre significatif de projets de la Sombre Librairie (The Horus Heresy, The Beast Arises, The Realmgate Wars…) et trempé sa plume dans les recoins les plus baroques du fluff GW (Prophets of Waagh – Gorkamorka –, Death on the Pitch – Bloodbowl –, Emp-rah’s Eye – Necromunda –…), on peut considérer que le bon Guy a réussi à faire son trou dans le monde sans foi ni loi de la Black Library. Tant mieux pour lui.

Pour les lecteurs non familiers avec les subtilités périphériques de l’historique des Anges du Sang, dont je faisais partie avant de m’attaquer à cette nouvelle, le titre de cette dernière ne dira sans doute rien. Les happy few familiers des arcanes du background de la marmaille de Sanguinius auront quant à eux compris au premier coup d’œil que Guy Haley allait consacrer son propos aux Blood Drinkers, chapitre descendant des Blood Angels et très, mais alors très porté sur la boisson, avec des penchants aussi irrépressibles que coupables pour le gros rouge qui tache. Tout le monde a ses problèmes.

Intrigue:

Notre histoire débute dans l’astroport du monde de Catria, planète de 43ème ordre en proie depuis quelques mois à un schisme profond. Détail mineur du récit, mais source potentiellement inépuisable de blagues lamentables (dont les écrits de votre serviteur font une consommation invétérée) que je ne peux donc (in)décemment passer sous silence, la population de Catria a pour particularité d’être à majorité féminine, les individus mâles étant chétifs et n’atteignant généralement pas l’âge adulte. L’immense majorité des protagonistes et antagonistes locaux de The Rite of Holos sont donc des représentants du beau sexe, dont la confrontation avec ce parangon d’uber virilité patriarcale qu’est le Space Marine impérial ne peut logiquement que faire des étincelles. Fin de la parenthèse et début de la beauferie.

Dépassée par les évènements, la garnison locale a donc fini par contacter le SAC (Service Après Colonisation) impérial, demandant l’envoi de renforts pour mater la rébellion initiée par une certaine Hesta, sainte vivante autoproclamée ayant le goût des choses simples. Par chance pour les loyalistes, le chapitre des Blood Drinkers passait dans le coin au moment des faits, lancé qu’il était dans la traque de l’origine d’une infection Genestealers dans ce même sous-secteur1. Jamais un à laisser être bafouées saintes prérogatives de Pépé, le Maître de Chapitre des Buveurs (Caedis) accepte la requête des Catrians et se téléporte sur place en compagnie de sa garde rapprochée.

Rapidement briefé sur la situation par la Colonel Indrana au cours d’une visite des abords du Reliquary Sanctum, place forte des rebelles s’étant révélée jusqu’ici inexpugnable, Caedis rejoint ensuite ses potes à la morgue pour procéder à l’étude d’un spécimen de mutant abattu à grand peine par les Gardes de Catria alors qu’il procédait à une distribution de (pâtes à) tartes sur les positions loyalistes. Trahie par de subtils détails, invisibles pour le tout-venant mais évidents pour les yeux entraînés des Blood Drinkers (absence de manucure, jean boyfriend sans talons, carapace chitineuse, troisième bras…), l’appartenance du mutant à un culte Genestealers apparaît au grand jour, au grand plaisir de Caedis et de ses lieutenants, le Réclusiarque Mazrael et le Maître Sanguinien Teale (qu’à partir de maintenant, j’appellerai frère Canardo). Ayant gentiment mais fermement envoyé la Colonel Indara lui préparer un sandwich pour pouvoir discuter de manière privée, Caedis expose son plan de bataille à ses sous-fifres pendant que Canardo eviscère le cadavre de Gennie avec un entrain déplacé : afin de pouvoir localiser l’origine de l’infection Xenos, il sera nécessaire pour les meilleurs de l’Empereur d’accéder au cœur du culte, là où la Matriarche et les jeunes ont trouvé refuge. Ce n’est en effet qu’en tirant parti de l’écho Warp des appels vers la Grande Dévoreuse de ces derniers que l’Archiviste de service (Guinian) pourra remonter à la source du problème. Il faudra donc faire le sale boulot soi-même au lieu de régler le problème d’une petite frappe orbitale bien placée, ce qui convient tout à fait à la philosophie martiale des Blood Drinkers. En guise d’ultime mais nécessaire préparation à cet assaut, Caedis autorise Ma et Canardo à réaliser le fameux rite d’Holos afin de préparer les frères de bataille à la confrontation avec l’ennemi et « aiguiser » leur Soif Rouge. Si les détails de l’opération ne sont pas donnés par Haley, on comprend assez facilement qu’une quantité significative de sang sera nécessaire à cette dernière, et que les brave Blood Drinkers ne seraient pas contre une participation active de la populace locale. Voilà qui est bien suspect.

La suite de la nouvelle est consacrée à l’attaque sur Reliquary Sanctum, menée de main de maître par des Blood Drinkers ayant bien compris que cribler une femme de bolts est la plus belle preuve de respect qu’on puisse lui donner au 41ème millénaire. À la pointe de l’assaut, Caedis, Canardo, Guinian et une escouade de Terminators se fraient un chemin dans les niveaux inférieurs de la cathédrale de Sainte Catria, devant à la foi se garder des embuscades des genestealers et des pulsions meurtrières induites par la Soif Rouge, qui les incite à foncer tête baissée dans la mêlée et les place donc à la merci de leurs perfides adversaires. Malgré toute l’expérience et la discipline qui caractérisent les vétérans Blood Drinkers, frère Metrion est le premier à péter une durite, la vue des cheveux ternes (et probablement gras) des cultistes ayant outragé l’esthète qui sommeille au cœur de chaque descendant de Sanguinius. C’en est fini de la progression méthodique des Buveurs, qui tourne à la fuite en avant matinée de battle royale, les frères de bataille les plus posey tentant tant bien que mal de venir au secours des mâles en rut qui leur servent de compagnons d’armes, avec des résultats plus ou moins concluants.

Ayant malgré tout atteint le cœur des positions ennemies (la cuisine de la cathédrale), les Blood Drinkers survivants se retrouvent face à face avec la magos Hesta, dont les pouvoirs psychiques et les lâches insinuations à propos de la virilité de nos héros les maintiennent un temps en respect. Heureusement pour les meilleurs de l’Empereur, le statu quo fini par être pulvérisé, en même temps qu’un des murs de la cathédrale, par l’intervention salutaire du Dreadnought Endarmiel. Ayant astucieusement fait le tour de la zone de combat grâce à sa capacité à lire des cartes, il effectue ensuite un parfait créneau qui met le canon de son fulgurant à hauteur du sternum de cette mégère d’Hesta, et transforme cette dernière en dés de poitrine fumé. La suite n’est plus qu’une formalité pour les Blood Drinkers survivants, qui peuvent repartir de Catria avec la satisfaction du travail bien fait et l’information cruciale qu’ils recherchaient depuis plusieurs mois, et laissant à leurs obligées le soin de faire le ménage de leurs sanglants exploits (cadavres de Gardes saignées comme des cochettes pour les besoins de leur potion magique secrète inclus). Voilà ce qui s’appelle une juste répartition des tâches.

1: Arc narratif qui se conclura dans Death of Integrity, commis par the same Guy.

Avis:

The Rite of Holos s’avère être une nouvelle assez sympathique à lire, même si la vacuité de son propos n’en fait pas une expérience mémorable. À ce titre, c’est bien la première partie du récit, pendant laquelle Haley réussit à peindre de manière assez convaincante la dangereuse dualité des Blood Drinkers, dont l’apparence angélique et la bienveillance manifeste dont ils font preuve envers leurs compagnons d’armes humains dissimulent un besoin viscéral et impérieux de satisfaire (de manière littérale et figurée) leur soif de sang, à n’importe quel prix, qui constitue le principal intérêt du récit. À titre personnel, j’aurais apprécié qu’Haley passe plus de temps sur ce fameux rite d’Holos, dont les modalités ne laissent que peu de doutes mais dont l’intérêt pour les Blood Drinkers est loin d’être évident, si on en juge par la facilité avec laquelle ils succombent à la Soif Rouge. Boire ou occire, il faudrait donc choisir.

Au crédit de Haley, on peut également mettre son souci d’intégrer à son récit des éléments de fluff que la plupart des auteurs de la BL auraient tout bonnement ignorés (ici le souci de l’esthétisme chez un chapitre héritier des Blood Angels, dont le Maître de Chapitre préfère attaquer une position ennemie que la bombarder afin de préserver autant que possible les reliques architecturales du site), ainsi que sa capacité à soumettre des idées pertinentes et originales (comme une planète peuplée seulement de femmes, ce qui doit exister dans un Impérium d’un million de mondes1 ).

Les scènes de combat sont, elles, d’une platitude consommée, l’auteur ne parvenant pas à faire ressortir du lot cette nème confrontation entre Space Marines et ennemis de l’Imperium des dizaines, voire centaines de passages similaires produits par la BL au cours des dernières décennies. Bien sûr, la Soif Rouge vient pimenter un peu les choses, mais on reste là encore sur le territoire très connu du « ouhlala-ça-n’a-jamais-été-aussi-dur-mais-je-dois-absolument-résister », sur lequel Swallow (saga Rafen) et Smillie (Beneath the Flesh) ont déjà bâti des arcs narratifs entiers2 .

Dernier point d’insatisfaction, une « individualité » de la nouvelle pas assez marquée de la part de Haley. Si cela n’est pas rédhibitoire à la lecture, il est en revanche très clair que The Rite of Holos n’est qu’une bouture d’une œuvre plus conséquente (dans ce cas précis, Death of Integrity), et dont la raison d’être consiste à apporter quelques détails supplémentaires à cette dernière. Cela se perçoit particulièrement à travers le nombre important de personnages BD que Haley convoque (Caedis, Ma, Canardo, Guinian, Endarmiel), sans que ces derniers ne jouent un rôle vraiment important dans le récit. Un casting un peu plus réduit aurait sans doute permis à l’auteur de s’investir plus fortement sur ses protagonistes, et les rendre ainsi plus intéressant pour le lecteur.

Ceci dit, la balance reste tout de même positive pour The Rite of Holos, et on peut qualifier les débuts de Guy Haley dans Hammer & Bolter de succès, certes pas éclatant, mais pas bradé non plus.

1: Peu d’auteurs de la BL ont pris la liberté d’explorer toutes les possibilités ouvertes par un cadre proprement galactique, les mondes impériaux en particulier étant en particulier touchés par une standardisation qui n’a pas lieu d’être. Guy Haley reprend le flambeau de Barrington J. Bayley, qui n’avait pas hésité à s’amuser franchement avec les planètes et cultures convoquées dans ses soumissions BL.

2: La référence en la matière d’utilisation « optimisée » de la tare génétique des descendants de Sanguinius reste Aaron Dembski-Bowden et son At Gaius Point.

Fluff:

Relique (Blood Drinkers): Le Maître de Chapitre manie une épée énergétique disposant d'un champ holographique intégré, diffusant des représentations des plus grandes victoires du Chapitre le long de la lame. Cette fausse bonne idée s'appelle le Gladius Rubeum.