The Colonel's Monograph

De Les Archives Infinies
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Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue:

Teresina Sullo, récemment retraitée après une longue et honorable carrière d’archiviste, accepte l’invitation de Garrett Grayloc d’aller inventorier le contenu de la bibliothèque de sa défunte mère, l’illustre Colonel Elena Grayloc. C’est l’occasion pour notre expérimentée mais pas encore grabataire héroïne de s’occuper l’esprit, la mort récente de son mari Teodoro lui ayant assez logiquement mis un coup au moral. Emmenée par un Serviteur (Kyrano) de son futur employeur jusqu’au manoir isolé où vivait la Colonel, Sullo se lance à corps perdu dans l’étude et le classement des ouvrages collectionnés par cette dernière au cours de sa glorieuse carrière. Garret Grayloc, qui a préféré faire des études commerciales qu’entrer dans la Garde, est particulièrement intéressé par un monographe que sa mère aurait écrit pendant le désastre de l’Aube des Soleils Sombres, durant lequel 36 millions de Gardes Impériaux ont péri dans des circonstances toujours mystérieuses à ce jour. La vente de ce livre d’une valeur inestimable aiderait grandement à assainir les finances familiales, grevées par les nombreuses dettes accumulées par Grayloc mère dans ses vieux jours.

Comme on peut se l’imaginer, le séjour de Sullo ne se passe pas dans un calme olympien. Après les hallucinations morbides qu’elle a expérimentées sur la route du manoir, l’archiviste fait quelques rêves érotiques où lui apparait son défunt mari, se fait harceler par une présence fantomatique menaçante qui lui demande de la « laisser entrer », manque de basculer de la falaise lorsqu’elle part visiter la ruine d’un temple impérial, réduit en cendres par la foudre, et manque de se faire assassiner par Kyrano, qui l’a pris pour une intruse dormant dans le lit de son ancienne patronne. Sullo en apprend également plus sur les circonstances du décès d’Elena Grayloc, retrouvée disloquée aux pieds des falaises bordant son manoir le même jour que l’incendie du temple. La théorie de l’accident ne tient cependant pas tout à fait, car la défunte portait une plaie caractéristique à l’arrière de la tête, évoquant fortement une exécution sommaire…

…Malgré cet environnement de travail peu sein, Sullo continue son œuvre et découvre que la Colonel employait son propre archiviste, un homme du cru dénommé Montague Rhodes. Mis à la retraite par la mort de sa patronne, sa connaissance intime de la bibliothèque du manoir pourrait toutefois faire gagner un temps précieux à Sullo, et l’aider à localiser le fameux monographe, qui continue de lui échapper. Manque de chance, notre héroïne ne tarde pas à découvrir que Montague ne lui sera pas d’une grande aide, car le pauvre homme a sombré dans une folie mutilatrice, qui lui a fait s’arracher les yeux et la langue, se couper les doigts de la main gauche et fracasser ceux de la main droite. Pour sa femme (Odette), qui continue de le veiller, la cause de cette psychose est à chercher du côté des bouquins peu catholiques impériaux que la Colonel gardait dans ses collections, et que Montague avait eu le malheur de lire. Odette ne tient d’ailleurs pas la défunte dans son cœur, et questionne tout haut les raisons qui ont permis à Grayloc et aux derniers survivants de son régiment de revenir sur Yervaunt après l’Aube des Soleils Sombres, seuls rescapés parmi des millions de victimes. Enfin, elle remet à Sullo les pages manuscrites que son mari avait rapporté du manoir le soir où il s’est refait le portrait. Ces dernières contiennent un code que Sullo craque en 2-2, et qui lui permet d’accéder enfin au bureau secret d’Elena Grayloc, caché en dessous de sa bibliothèque.

À ce stade, il ne fait plus guère de doute que l’héroïque officier avait quelques noirs secrets, et ce que Sullo trouve dans le repaire de la défunte vient confirmer ses doutes. Il s’avère que Grayloc a tourné hérétique, et plus précisément, Slaaneshi, après avoir participé à une campagne d’Heliogabalus, où le 83ème Voltigeur de Yervaunt contribué à écraser une insurrection de cultistes du Prince du Chaos. Les gestes barrières n’ayant pas été respectés avec soin, les impériaux tombèrent à leur tour dans le stuc et la formication (une pratique dégoûtante à base de kraft et de résine phénolique), et se livrèrent à des exactions de plus en plus atroces au cours de leurs campagnes, jusqu’à attirer l’attention de l’Inquisition. Elena Grayloc avait toutefois plus d’un fard dans son souk, et c’est elle qui déclencha l’Aube des Soleils Sombres pour échapper à la patrouille, ce qui lui permit de prendre sa retraite avec les honneurs à son retour sur Yervaunt. Là, elle poursuivit son œuvre déviante en organisant des orgies privées (d’où l’état peu reluisant de ses finances) et en disséminant des ouvrages hérétiques dans la société civile par le biais de généreuses donations… dont les archives planétaires, où Sullo travaillait.

Cette lecture malsaine est interrompue par l’arrivée de Kyrano, à qui Sullo prête à nouveau des intentions homicidaires envers sa personne. Course poursuite haletante entre un Serviteur lent et méthodique et une grand-mère de 130 ans. Cette dernière parvient à mettre la main sur un sabre énergétique pour se défendre… mais tue par inadvertance Garret Grayloc, qui venait s’enquérir de la source de tout ce bruit. Gag. Re-course poursuite haletante entre Kyrano, qui a saisi un fusil laser au passage (impressionnant pour un Serviteur) et Sullo, se terminant au pied d’une statue androgyne placée au cœur du labyrinthe de buis du manoir…

…Statue creuse, et qui se fend en deux pour laisser choir au sol Elena Grayloc en personne. Est alors révélé le plan de la démoniaque Colonel, toujours très esquintée par sa chute quasi mortelle d’il y a quelques semaines : posséder le corps de Sullo pour reprendre forme humaine. Elle faillit parvenir à ses fins en speed draguant la pauvre mémé et lui roulant un patin langoureux (en mode Genestealer), mais voilà qu’arrive Kyrano, qui 1) n’est finalement pas un Serviteur mais bien un être humain en pleine possession de ses facultés, 2) n’a rien contre Sullo et cherchait à la protéger contre Grayloc plutôt qu’à l’assassiner, et 3) met fin au malaise en abattant l’abomination gluante et perverse qui faisait du gringue à notre héroïne. Après avoir fait violence à la violeuse en puissance, et s’être désentubé à la mano comme le rugueux vétéran de la Garde Impériale qu’il était en vérité, dans le cas de Kyrano, nos protagonistes peuvent enfin s’expliquer posément. On apprend surtout que c’est le cyborg sous emprise qui est responsable de la première mort de sa patronne et tortionnaire, qu’il a plasmatisé et dropkické du haut de la falaise à la faveur d’une légère inattention de la Colonel retraitée. La vieillesse est un naufrage, que voulez-vous. Comme on l’a vu, cela n’a pas suffi pour régler son compte à cette dure à cuire de Grayloc, placée par une bonne âme, probablement son fiston, dans la statue régénératrice du jardin le temps de se refaire une santé, ou de trouver un hôte convenable pour se réincarner. Vous connaissez la suite.

Notre histoire se termine avec un double incendie, tous deux perpétrés par Sullo et Kyrano. Le premier réduit en cendres le manoir Grayloc et ses artefacts hérétiques, et le second fait de même des archives de Yervaunt, souillées à l’insu de ses conservateurs par les traîtres donations d’Elena Grayloc. Les deux pyromanes profitent de leur second forfait pour s’immoler à leur tour par les flammes, jugeant leur tâche accomplie et peu soucieux de découvrir si leur fréquentation poussée et/ou intime de la fourbe Colonel les a contaminés à leur tour. En travailleuse méthodique, Sullo laisse toutefois derrière elle un compte rendu circonstancié de sa dernière mission en free lance, qui sera découvert dans les décombres des archives à côté de son cadavre, et confié à l’Inquisition pour de plus amples investigations…

Avis:

Graham McNeill, qui avait à mes yeux raté son entrée dans Warhammer Horror avec le très quelconque ‘No Good Deed’, corrige ici le tir avec un moyen format bien plus inspiré, atmosphérique et réussi. ‘The Colonel’s Monograph’ se laisse en effet très bien lire, et donne à l’amateur de littérature horrifique de nombreux péripéties et détails à même de le satisfaire. Bonus appréciable, McNeill se montre assez généreux en termes d’apports fluff, d’abord et logiquement en matière d’ouvrages impériaux de référence, dont il fournit une palanquée de titres1, mais également en puisant dans le background Slaaneshi qu’il a contribué à établir au cours de l’écriture de l’Hérésie d’Horus. On retrouve ainsi des mentions de Laeran et des Maraviglias (Orgies, orgies, nous voulons des orgiiiiiiiiies !), que McNeill avait intégré dans l’intrigue de son ‘Fulgrim’. Ces petits clins d’œil destinés aux fans de ses précédents bouquins sont un plus appréciable à ‘The Colonel’s Monograph’, et je suis à peu près sûr d’être passé à côté de références un peu plus subtiles. Avis aux amateurs, donc.

Je dois tout de même mettre un léger bémol à cette revue majoritairement positive en soulignant que le personnage de Kyrano, sur lequel repose une grande partie du suspens et du dénouement de l’intrigue, n’est pas au dessus de tout reproche. Le dévoué serviteur a ainsi la fâcheuse tendance à agir de manière intrigante dès lors que l’on retire le sacro-saint « ça fait avancer l’histoire » de la liste des motifs recevables. Ainsi, si je peux admettre qu’il ait été sous la coupe d’Elena Grayloc durant le vivant de cette dernière2, pourquoi ne s’est-il pas émancipé de son influence (avec tout ce que cela induit comme trachéotomie sauvage) après sa chute presque mortelle de la falaise ? À supposer qu’il était encore, pour une raison indéterminée, sous son contrôle malgré tout, comment a-t-il pu venir au secours de Sullo lorsque l’oreiller s’est mis à la mordre (ce qui n’est qu’un juste retour des choses, compte tenu de ses rêves des nuits précédentes) à l’instigation de Grayloc ? Et comment expliquer qu’il soit soudainement devenu maître de ses moyens au moment où Sullo a découvert le bureau secret de la Colonel (et pourquoi n’a-t-il pas pris le temps d’expliquer qu’il était un allié à l’archiviste, au lieu de laisser cette dernière le transformer en torche semi-humaine ?) ? Je pense qu’avec un peu plus de réflexion, ces scories narratives auraient pu être purgées de la novella, et regrette que ni McNeill, ni son éditeur, ne se soient sérieusement penchés sur la question. Mais ‘The Colonel’s Monograph’ reste malgré ça une soumission solide pour Warhammer Horror, que je conseille sans hésiter à tous ceux qui voudraient découvrir cette gamme via un moyen format plutôt qu’une nouvelle ou un roman.

1: Ce qui nous permet de constater que notre homme est toujours engagé dans une bromance avec Dan Abnett (bouquins de Ravenor et de Valentin Drusher), mais n’hésite pas à s’autociter (‘Imperial Infantryman’s Uplifting Primer’). Je suis d’habitude très critique de ce genre de pratique, mais il faut reconnaître que c’est approprié ici.

2: Sauf quand il fallait trouver une explication à sa première mort, qui est présentée comme un « oopsie j’ai oublié de couper le gaz » psychique, pas très satisfaisant.

Fluff:

L’Aube des Soleils Sombres : Tragédie qui vit des regiments de la Garde Impériale s’entretuer de manière subite et inexpliquée, et au cours de laquelle plus de 36 millions de combattants périrent. Cet événement fut en fait provoqué par la Colonel Elena Grayloc du 83ème Voltigeurs de Yervaunt pour échapper aux accusations de corruption qu’elle était sur le point de subir de la part de l’Inquisition. Grayloc avait basculé au Chaos, et à Slaanesh, depuis plusieurs années, et entraîné son régiment dans sa chute – elle fit partie des rares survivants de l’Aube des Soleils Sombres, et fut récompensée pour la bravoure qu’elle démontra pendant sa retraite de la zone de guerre par ses supérieurs.

Ouvrages célèbres (Impérium) : The Book of Five Spheres décrit l’approche dogmatique de la guerre des Imperial Fists. The Hidden Chronicles of the Chogorian Epics, écrites par un White Scars non identifié. Corpus Presidium Calixis, The Book of Judgement, A Complete Taxonomy of Gershom (Valentin Drusher), Nemesis Divina (Linnaeus), les écrits médico-anatomiques de Crezia Berschilde. Le Dogma Omniastra, Greenskins and How to Kill Them, Aeldari Perfidy, Obscurus Analects of Xenoartefacts, Biophage Infestations (Locard). The Elegy of Valgaast, Lament of Valgaast, Valgaast Theogonies.

Heliogabalus: Un monde ruche corrompu par un culte du plaisir, et dont la déchéance fit basculer la planète ainsi que les systèmes avoisinants dans une guerre civile de grande ampleur. La Garde Impériale finit par intervenir et écrasa les cultistes, mais ces derniers parvinrent à corrompre secrètement quelques hauts gradés impériaux, qui poursuivirent ensuite l’œuvre du Prince du Chaos.