Tears of raphaela

De Les Archives Infinies
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Par Schattra

Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue

Retour sur l’agrimonde de Raphaela, que Mukta Lim n’a visiblement pas réussi à sauver durant la scène post credit de sa nouvelle (‘Blood Harvest’), à mon plus grand étonnement. Nous nous rendons cette fois dans l’hémisphère sud de cette planète convoitée, et déjà largement mordillée et prédigérée, par les nuées tyranides, et plus précisément dans les ruines de la cité jardin Pallas. Nous y avons rendez-vous avec un Space Marine Vanguard solitaire du nom de Ramethos, qui parcourt les décombres boueux et toxiques de l’agglomération avec une seule idée en tête : compléter sa collection Pokémon Go abattre le Primat Tyranide coordonnant les assauts chitineux sur la zone, afin de permettre aux forces impériales de se réorganiser.

Bien que cette mission puisse poliment être qualifiée de suicidaire, et que la découverte à intervalles réguliers de cadavres atrocement mutilés de ses frères d’armes pèse logiquement sur son moral, le lecteur sera sans doute surpris de constater que Ramethos a la larme facile et pleure comme une madeleine dès lorsqu’il éprouve de la contrariété ou du chagrin. Ces épanchements ne révèlent en rien une nature fragile ceci dit, mais sont la conséquence logique du patrimoine génétique de notre héros, qui appartient au Chapitre des Lamenters. Et croyez-moi quand je vous dis que ce nom est amplement mérité. Si vous faisiez partie de la confrérie d’Astartes la moins vernie de l’histoire, vous pleureriez aussi de temps en temps, je pense.

Comme pour illustrer la malédiction qui plane sur les Lamenters, la première opportunité qu’a Ramethos de flinguer sa proie tourne court lorsqu’un trio de Gaunts en goguette se matérialise sur le toit du bâtiment en ruines où il s’était installé pour préparer son tir, une seconde avant qu’il n’appuie sur la détente (et puisse venir au secours d’une escouade de Lamenters en train de se faire dissoudre vivante par l’attaque « largage de guano » perpétrée par l’essaim de Gargouilles du Primat, quelques centaines de mètres plus loin). Bien qu’il parvienne à sortir vainqueur de cette échauffourée, Ramethos perd son pistolet bolter, tous ses bolt Executioner sauf un, et surtout sa fenêtre de tir, pendant ces cinq secondes fatidiques. Comme a dit Calimeron, le premier Maître du Chapitre : « c’est vraiment trop inzust-euh » (il zozotait légèrement).

Une fois sa crise de larmes maîtrisée, Ramethos se remet vaillamment en chasse, et est récompensé de son abnégation quelques heures plus tard en déterrant un sidekick d’un tas de cadavres Xenos entourant un Predator Lamenters carbonisé. L’Intercessor Dagan1, et son demi-point de vie, rejoint en effet notre sniper en maraude, et jure de consacrer ses dernières heures (triple perforation abdominale + respirateur aux fraises = ça n’augure rien de bon pour la suite sur un théâtre d’opération situé en territoire tyranide) à l’atteinte du serment de l’instant qu’a pris son sauveur au début de sa mission.

S’étant rapprochés de l’endroit où le Primat et sa volière se sont relocalisés après le massacre de l’escouade Lamenters auquel Ramethos a assisté, les deux Space Marines se séparent afin de se donner les meilleures chances d’accomplir leur mission. Pendant que Dagan ira créer une distraction en faisant péter toutes ses grenades krak sur le toit du Super U le plus proche, attirant ainsi l’attention des Gargouilles, Ramethos se mettra en position de tir et profitera du sacrifice de son camarade pour abattre la créature synapse en l’absence de ses nuées de suivants. Un plan solide, mais un peu trop vulnérable au facteur X qu’est la poisse intergalactique des Lamenters, si vous voulez mon avis…

…Mais cette fois-ci, les planètes s’alignent miraculeusement pour Ramethos, qui parvient à réaliser et à réussir son tir de l’aigle malgré quelques petits aléas (Dagan qui lance les festivités trop tôt, un fusil qui s’enraie au pire moment, une Gargouille qui fonce sur sa position because why not). La mort du Primat provoque une frénésie de stupidité agressive chez les Tyranides, qui commencent à s’entretuer avec une belle énergie, et laissent donc Ramethos en paix alors qu’il sprinte jusqu’à l’emplacement du dernier carré de Dagan, et accompagne son frère de Chapitre dans ses derniers instants. Versons une larme pour commémorer la mort de ce héros, c’est tout à fait approprié.

1: Ça aurait été tellement bien si ce personnage s’était appelé Dugong à la place… Je vis avec des regrets.

Avis

‘Tears of Raphaela’ nous plonge dans la psyché complexe et fantastiquement mélancolique de ces poissards de Lamenters, Chapitre réputé pour son abyssal (et peut-être génétique, même si les recherches sont encore en cours) manque de chance. Richard Swan nous livre ainsi une variation haut de gamme de la traditionnelle Space Marinade d’action, en introduisant le lecteur aux particularités culturelles et philosophiques de son Chapitre d’adoption, mais également en intégrant avec à propos la déveine caractéristique de ses héros dans le déroulé de son intrigue.

Mine de rien, quand on sait que le quasi infaillible Space Marine en charge de réaliser le tir impossible pouvant neutraliser une créature synapse est un Lamenter, on ne se dit pas automatiquement qu’il va réussir son trick shot envers et contre tout, et on s’attend au contraire à ce que les choses tournent mal jusqu’au dernier moment (et même après, car Tzeentch est un farceur). Bravo à Richard Swan d’avoir exploité le potentiel narratif de son sujet de manière aussi efficace, et espérons que la Black Library lui donnera l’occasion d’en faire plus pour ce Chapitre par la suite, car il a démontré ici qu’il était the right man for the job.