Perturabo: The Hammer of Olympia

De Les Archives Infinies
Aller à la navigation Aller à la recherche

Par Gilian

Avant-Propos

Guy Haley a hérité de Perturabo, le mal aimé des primarques, ou plutôt celui qui se croit mal aimer, nous verrons ce qu’en pensent ses proches. Au final, on connaît peu de choses sur Perturabo même si on connaît presque tous les grandes lignes de sa biographie : il est colérique et violent mais ça fait un peu court.

L’histoire du livre

L’histoire se déroule au moment de la campagne d’extermination des Hruds et du soulèvement d’Olympia mais l’auteur, par un habile jeu de flash-back, va en profiter pour nous compter l’histoire complète de Perturabo.

L’histoire avec un grand H

Les Iron Warriors et leur primarque Perturabo ont reçu l’ordre de mettre fin à la migration d’un peuple xenos : les Hruds. Et la tache est rude, en effet une des particularités de ces xenos est la manipulation du temps, ce qui est bien utile pour faire exploser un bolt trop tôt ou pour faire mourir de vieillesse un space marine (jusque la, la légende voulait que les space marines soient immortels).
Et malgré le fait que de plus en plus de gradés de la légion se demandent ce qu’ils sont venus faire dans cette galère, après tout les Hruds migrent en dehors de l’espace impérial et ne représentent pas une menace directe, les Iron Warriors fonr le sale boulot.
C’est l’occasion de nous présenter le warsmith Barabas Dantioch dans sa dernière mission avant sa disgrâce. Il doit tenir trois planètes sur la route que doivent prendre les Hruds quand ils vont vouloir fuir l’avance de la légion. Mais la puissance des xenos est telle que la grande compagnie de Barabas se fait décimer et que lui-même se fait grièvement blesser (il va vieillir de plus de 3000 ans en quelques minutes d’affrontement). Âpres avoir fait son rapport à son primarque, il est exilé dans un coin perdu de l’espace.

De son coté, Perturabo attaque une planète majeure sous le contrôle des Hruds et décide d’utiliser une technologie temporelle de son cru pour les vaincre définitivement.
Malheureusement, les Hruds anticipent la manœuvre et bien qu’ils perdent la bataille et doivent se replier, ils réussissent à tuer 20% des Iron Warriors présents.
Fou de rage, Perturabo part méditer dans ses quartiers mettre au point un nouveau plan en attendant l’arrivée d’une flotte de renfort qui vient apporter de nouvelles recrues.
Après plusieurs jours de réflexions, Perturabo a trouvé deux réponses. Tout d'abord, la raison pour laquelle l’empereur les a envoyés contre les Hruds : en effet la route de migration de ces derniers passe par la cicatrice rouge et par Baal, et ils doivent donc être stoppés avant. Et il a enfin trouvé une façon de détruire les Hruds de manière définitive, ou au moins de stopper leur migration.
Mais c’est à ce moment la qu’arrive l’affreuse nouvelle : Olympia s’est soulevée contre l’autorité impériale. Perturabo décide de rentrer toutes affaires cessantes pour aller faire comprendre à son peuple que cela ne se fait pas.

De retour sur Olympia, après avoir fait semblant de vouloir négocier, il extermine la population et détruit une bonne partie de la planète.
Une fois la planète mise au pas, il décide de détruire la dernière ville qu’il a laissée debout : Lochos. Alors que le massacre est en cours il rencontre sa sœur qui est une des instigatrices du soulèvement et après une longue discussion où elle lui dit ces quatre vérités, il la tue dans un accès de rage.
C’est à ce moment là qu’il se rend compte de l’étendue de sa folie et de ce qu’il vient de faire. L’empereur ne lui pardonnera jamais et il reste prostré sur place.
Heureusement pour lui, c’est Forrix qui le trouve en premier et l’exfiltre de la planète pour que personne ne le voie dans cet état.

Note : pendant tout le récit divers flash-back nous ramenaient sur Olympia pendant la jeunesse du primarque : on nous raconte ses exploits dignes d’Hercule, sa première rencontre avec le tyran de Lochos qui va devenir son père adoptif et pour qui il n’aura aucun respect malgré l’amour que ce dernier lui porte.
On suit ensuite les exploits de Perturabo pendent son adolescence jusqu’à la conquête de la planète et de sa découverte par l’empereur de l’humanité.

Personnages

Perturabo : surement le primarque le plus compliqué à comprendre (et pourtant tous les primarques en tiennent une couche). C’est un génie militaire, un grand architecte et un grand artisan. Il est loyal à l’excès, il est prêt à faire n’importe quoi pour la personne à qui il a prêté serment. Mais il est aussi rancunier, hautain et colérique. Jusque là vous me direz que c’est un primarque dans la moyenne.
Il est prêt à faire n’importe quoi pour servir un grand projet. Rien n’est trop indigne pour lui, d’une certaine manière il se propose ou se met toujours en position de se voir proposer le sale boulot, qu’il exécute sans rechigner mais en s’arrangeant toujours pour l’effectuer de la manière la plus sale et coûteuse possible. Mais en même temps, il s’est construit un monde où il est dénigré et envoyé faire les basses besognes parce qu’il n’est pas aimé.
Il a profondément besoin de l’affection de son père et de ses frere mais il fait tout pour ne pas l’avoir et pouvoir cultiver son complexe d’infériorité… (C’est assez compliqué à expliquer^^).Il s’impose des choses que personnes ne lui demande et après se plaint de devoir les faire…
Après sa première campagne, il a fait subir la décimation à sa légion parce qu’elle n’avait pas réussi aussi bien que prévu.

Forrix : Il est née sur Terra mais est tombé amoureux d’Olympia en voyant la planète. Il a été nommé au Trident par Perturabo. Il est le plus proche de son primarque. C’est un des rares Iron Warrior à désapprouver la destruction d’Olympia. Par deux fois il sauve la face du primarque, en premier pendant la bataille contre les Hruds après que le primarque se soit retiré dans ses quartiers il a gardé la cohésion de la flotte. Et ensuite, après la destruction d’Olympia, il trouve le primarque prostré en raison de ce qu’il vient de faire et c’est Forrix qui l’évacue sur le vaisseau amiral pour éviter que les autres membres de la légion ne le voient.

Barrabas Dantioch : Il était promis à un brillant avenir au sein des Iron Warriors, mais la campagne contre les Hruds a tout changé, il a été grièvement blessé pendant les combats (il a vieilli de 3000 ans) et sa grande compagnie a été exterminée. Son échec est sanctionné par Perturabo qui le remise à la défense de Damantyne la Petite. C’est là qu’on le retrouvera et qu’il commencera à écrire sa légende.

Hruds

Les fameux Hruds aussi connu sous le nom de temporaforrex, ils contrôlent les profondeurs de Sak’trada et plus de 100 mondes. C’est une bande de l’espace loin de tout et personne ne comprend vraiment pourquoi l’empereur a envoyé les Iron Warriors les combattre. Il s’avère que leur migration devrait les faire traverser l’espace impérial.
Leur particularité est de pouvoir jouer avec le temps. Ils font vieillir leur adversaire et de manière plus générale tous ceux qu’ils approchent.
Les Iron Warriors perdent 20% de leur effectif pour prendre une planète… (30000 spaces marines morts). On ne sait pas ce qu’ils deviennent après le depart des Iron Warriors.

La trahison

Ce qui suit est une vision personnelle, et je suis sûr qu’il existe beaucoup d’autres théories. Perturabo a toujours été fidèle, pour lui trahir son serment est la pire chose qui existe, alors comment s’est il retrouvé du coté d’Horus ?
Il a un gros sentiment d’infériorité et est persuadé de ne pas être reconnu à sa juste valeur. Il pense que l’empereur l’envoie toujours sur les missions les plus ingrates et les plus difficiles parce qu’il l’aime moins que les autres. Il commence à douter de son père.
Mais dans un premier temps, il parle de mettre à l’épreuve l’imperium. Un empire qui semble fort parce qu’il n’a affronté que des ennemis faibles, un empire basé sur les faux semblants et le mensonge (le mechanicum et son dieu machine par exemple).
Mais c’est après le massacre d’Olympia qu’il choisit de trahir, il est persuadé que l’empereur ne lui pardonnera pas, pourtant il y a le précèdent Curze, Curze qui a massacré des dizaines de mondes au nom de l'impérium, qui a détruit sa propre planète et qui a même blessé plusieurs de ses frères et que l’empereur n’a jamais autorisé à sanctionner.
Et, au moment où Horus se retourne contre l'empereur ; Dorn et Malcador demandent à Perturabo de se joindre à ses frères envoyés sur Istvaan pour réprimer la rébellion, de plus Lion El'Jonson lui fait confiance au moment où il lui offre les machines de siège pour abattre Horus, il n'a donc aucune raison de penser que ses frères ou l'empereur le méprisent et aucune raison de se sentir ostracisé...

Conclusion

Guy Haley s’en sort plutôt pas mal en nous faisant découvrir un primarque bien plus complexe qu’on aurait pu l’imaginer et surtout bien plus profond (en général Perturabo est décrit comme colérique et plein de haine mais il est plus que ça).
Bien entendu, il en profite pour introduire Barrabas Dantioch un des héros de Pharos. Haley a moins de facilités à placer ses personnages que McNeil mais il essaie de lier ses aventures et ses romans. Il développe aussi un peu le personnage de Forrix qui au final va devenir un de mes personnages favoris de l’hérésie, pas forcement parce que j’aime le personnage mais son évolution au cours des événements est assez intéressante.
Au final Guy Haley nous livre ce qu’on attendait, un fait marquant de l’histoire d’un primarque et une meilleure compréhension du personnage.

Par Schattra

Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intro

Bonjour et bienvenue à tous dans cette chronique d’un format un peu particulier, puisqu’il ne sera pour une fois pas question de nouvelles, mais d’un des ouvrages constitutifs de la saga Primarques (Primarchs), édités par la Black Library depuis 2016 en complément de sa série principale consacrée à l’Hérésie d’Horus. Comme ce titre d’une élégante simplicité le laisse à penser, nous avons ici droit à des récits se centrant sur un des Fils de l’Empereur, au cours d’un moment considéré par l’auteur du livre comme étant particulièrement important pour le personnage dont l’histoire est relatée. Précision supplémentaire, ces épisodes fondateurs prennent tous place au cours de la Grande Croisade, soit entre le moment où le Primarque a été retrouvé par son Pôpa (après une annonce micro à l’entrée de la galaxie) et le début de la crise d’adulescence de ce fripon d’Horus.

À tout seigneur, tout honneur, ce fut à Hergé en personne d’ouvrir le bal, et de prendre souffle et vie sous la plume de David Annandale. Le Grandissime Schtroumpf nous est présenté au cours de la campagne de Thoas, nom du monde siège d’un empire Xenos soigneusement desorké par les guerriers de la XIIIème Légion, et ultime bastion de la menace verte. Nous laissons donc la plume à David alors que la flotte du Grand Bleu arrive en orbite autour de Thoas pour faire un peu de green washing…

Intrigue

Nous suivons la progression de la bataille de Thoas à travers les yeux du Primarque en personne, mais également de plusieurs personnages rattachés au XXIIème Chapitre des Ultramarines, surnommé Némésis par les guerriers de la XIIIème Légion. Ayant subi de lourdes pertes dans sa chaîne de commandement au cours d’affrontements précédents1, Némésis attend le bon vouloir de Guilliman à lui désigner un nouvel officier supérieur, que tout le monde s’attend à être le Capitaine vétéran Hierax, en application de la tradition bien établie à l’intérieur du Chapitre. C’est d’ailleurs tout juste si notre homme n’a pas commencé à reprendre en main la décoration des quartiers personnels de feu Machon Phalaris, l’ancien boss du XXII, tant il est sûr du caractère inévitable de sa nomination prochaine. Bien lui a pris d’attendre cependant, car le choix de Rob’ se porte au final sur Eleon Iasus, un Macraggais pur jus (alors que Némésis est historiquement Terran), et même pas issu des rangs du Chapitre (lui vient du XVIème, c’est donc un bourge). Consternation et début de pensée à tendance légèrement séditieuse de la part des Nems, qui voient d’un mauvais oeil la décision paternelle. Et si Guilliman prend bien la peine d’introduire en personne l’impétrant, tout aussi gêné par la tournure prise par les évènements que ses nouveaux camarades de classe, et souffle en coulisse à son vieux poto Marius que cette petite révolution à beau lui fendre le cœur, il la mène pour le bien du XXII, qui file un mauvais coton depuis quelques temps ; on se dit malgré tout que l’intégration ne sera pas facile pour le bizut.

Le déploiement de la vague bleue à la surface de Thoas laisse cependant peu de temps à nos larrons pour cogiter sur l’insondable sagesse de leur inspiré Primarque. Dernier monde tenu par les Orks dans ce petit coin de la galaxie, la planète présente, entre autres intérêts, la particularité d’avoir abrité une civilisation humaine avancée dans un passé pas si lointain. Guilliman, dans une poussée d’archéophilie soudaine, décide donc de conquérir Thoas à la force du poignet, au lieu d’ordonner un bombardement en bonne et due forme de la horde Ork, qui se dénombre par millions d’individus tout de même. Peut-être est-ce le remords lié à Monarchia qui travaille Hergé pour qu’il choisisse cette approche assez particulière (en même temps, une frappe orbitale aurait réglé le propos en trois pages, ce qui est court pour roman), mais en tout cas, il a concocté un plan infaillible pour remporter une nouvelle victoire et garnir l’étagère à trophées de Pépé.

On suit donc la charge glorieuse des Ultramarines à travers les plateaux crépusculaire de Thoas, planète ne tournant littéralement pas rond, en direction du complexe de pyramides forteresses tenues par les Orks. Ces derniers n’ayant pas pris la peine d’installer d’interphones à l’entrée de leur pied à terre, ils se voient obligés de descendre pour accueillir comme il se doit leurs nouveaux locataires. Et là, coup de génie stratégique de la part de Guilli Guilli : au lieu d’un bête affrontement ligne à ligne, il tape une pointe de vitesse avec ses potes du 1er Chapitre pour percuter l’avancée Orks en avant-première. D’où la création d’une attaque en pointe (vous suivez-toujours ? C’est hyper avancé comme manœuvre je sais), qui permet de fixer les Orks sur place et de les prendre de flanc alors qu’ils s’acharnent à tabasser les sprinteurs de la XIIIème Légion. Malgré l’avantage certain apporté par sa brillance ta-que-tik et tai-ke-nik, Roboute doit tout de même s’employer pour calmer les ardeurs astarticidaires des peaux vertes, et donne donc de sa personne pour décapoter un chariot de guerre Ork qui passait dans le coin, entre autres rafales de son bolter et moulinets de son épée énergétique. Quel (sur)homme.

Dans le peloton des poursuivants, la situation n’est pas aussi rose Calgar Blue pour les bidasses de Guilliman, qui malgré les ravages perpétrés par leur supériorité aérienne, technologique et intrinsèque, doivent lutter pied à pied contre les vagues vertes qui s’abattent sur leurs positions avec une sauvagerie persistante. La profondeur du banc des peaux-vertes commence également à jouer, les millions de remplaçants attendant patiemment leur chance de se prendre un bolt en pleine poire épongeant facilement les milliers de pertes infligées par les Ultramarines à chaque instant (no joke). Chargés par Big Daddy de sécuriser la pyramide la plus septentrionale de zone de débarquement de la XIIIème Légion, Iasus et ses nouveaux collègues sont clairement à la peine, à tel point que le Capitane Sirras, vieux pote devant l’éternel du prétendant éconduit Hierax, en vient à désirer la participation de ce dernier et de ses copains Destroyers à l’effort de dévermination. L’arsenal nucléaire n’a en effet pas été déployé par un Guilliman cherchant à tout prix à conserver les précieuses ruines de Thoas intactes, pour des raisons philosophico-fumistes qui ont néanmoins force de loi. Malgré cela, les Némésis parviennent à sécuriser l’objectif et à explorer les niveaux inférieurs de cette mystérieuse construction. Leur visite d’estimation est cependant brutalement interrompue par un nouvel assaut Ork, venant cette fois-ci de l’intérieur de la pyramide et de toutes les directions imaginables. Piégés entre l’ennemi intérieur et l’ennemi extérieur, comme les autres contingents Ultra ayant investi leur Kheops personnel, la situation se corse singulièrement pour les vaillantes bleues-bites.

Mis au courant des déboires de ses ouailles, l’infaillible Guilliman réalise rapidement que son plan génial a été mis en échec sur les grandes largeurs. Mais comment pouvait-il prévoir, aussi, que les Orks qui squattaient les lieux depuis des dizaines, voire centaines d’années, auraient la présence d’esprit d’utiliser le réseau de souterrains de Thoas pour contrattaquer en masse et couper ainsi les forces Astartes les unes des autres ? Avouez que même l’Empereur et son don de prescience seraient tombés dans le panneau. Gui le Man est donc chagrin et colère, en plus d’être passablement vexé de constater que son génie stratégique a été contrecarré par une foule anarchique de Xenos au crâne épais. Voilà ce qu’on récolte à être trop intelligent, trop subtil, trop technique, Robbie : au XXIème siècle, des gilets jaunes, au XXXIème millénaire, des givrés verts. Faisant contre mauvaise fortune bons cœurs, le Primarque sonne la révolte et court à la rescousse de la pyramide la plus proche, espérant faire boule de neige et regagner l’initiative. Idée brillante s’il en est, mais dont l’exécution se trouve compliquée par la stupidité crasse du Capitaine Sirras, qui malgré l’ordre explicite qui lui a été donné, recourt à l’artillerie lourde de ses blindés pour maintenir l’ennemi à distance. Mal lui en prend car les parois en placoplâtre de la pyramide ne tardent pas à céder, provoquant l’effondrement de cette dernière et l’enfouissement de la totalité des Némésis. Gag.

Prenant un moment pour réfléchir sur la connerie des ses fistons, Guilliman a alors cette phrase immortelle : « On a chié dans la colle. » La catastrophe n’est toutefois pas totale pour les bleus, quelques survivants du XXIIème, dont le non-respecté Iasus, manifestant leur présence auprès des autorités compétentes. Abandonnant toute prétention de haute stratégie, Roboute commande un Kaptein pour aller sauver ce qu’il reste du Chapitre dont il a si artistement orchestré le changement de gouvernance. Il accepte également la requête de Hierax de venir prêter main forte à ses copains de chambrée, sur un vieux pressentiment tout moisi qu’il aura loisir de justifier par la suite dans le livre qu’il est déjà en train de rédiger dans sa tête sur comment il a vaincu l’empire Ork de Thoas. Ce même Hierax démontre son acuité intellectuelle (ou peut-être sa capacité à analyse une information tout ce qu’il y a de plus classique) en suggérant qu’il y a peut-être un lien entre les hauts niveaux de radiations détectées dans la pyramide de l’infortuné Némésis, et le fait que les Orks soient plus nombreux et plus féroces dans cette zone du champ de bataille. « Give this man a cookie !2 » gueule Guilliman, alors qu’il se note d’investiguer personnellement cette troublante corrélation.

La concentration d’awesomeness, de fureur vengeresse et de personnages principaux sur un petit périmètre a tôt fait de contraindre les Orks à la retraite, ce qui ne dissuade pas Guilli & Cie de s’enfoncer à leur suite dans les profondeurs de la Fuku-ramide, où les attendent…

…l’arsenal nucléaire caché de la Corée du Nord, que les peaux vertes se sont mis à vénérer et à tenter de copier, sans succès pour le moment3. RG trouve également à parler en la personne d’un empereur Ork, que sa probable incontinence a tenu éloigné des combats depuis l’arrivée des Ultras sur sa planète, comportement très peu Waaaghesque s’il en est. Le gonze attend patiemment l’arrivée de son homologue, assis sur une montagne de dakkas que ni lui, ni Robbie ne parviennent miraculeusement à faire exploser au cours du duel homérique, mais sans grand enjeu, auquel ils se livrent sur ce terrain de jeu des plus explosifs (Guilliman dispose apparemment d’un interrupteur de flammes intégré à la poignée du Gladius Incandor). Une fois l’affaire pliée, notre principiel Primarque autorise ses Destroyers à faire mumuse avec les derniers Orks squattant la place, convaincu qu’un peu de radiations en plus ne feront de mal à personne. C’est ce massacre nucléaire qui permet à Némésis de repartir sur de bonnes et saines bases, les vétérans reconnaissant la valeur d’Iasus, tandis que lui et Guilliman s’avèrent être ok avec l’utilisation raisonnée et proportionnelle de l’arsenal particulier des Destroyers.

Annandale se rappelle alors brutalement que son histoire est sensée révéler des éléments intéressants en vue d’une Hérésie pas encore débutée, et fait donc un parallèle prophétique rapide et convenu entre le tragique destin des premiers habitants de Thoas, qui se sont copieusement entre-exterminés à coup de frappes nucléaires, sans aucune responsabilité des Orks, et la future guerre civile galactique que le monde nous envie. Car avec le recul apporté par l’expérience, Guilliman révèle dans son journal intime qu’il aurait dû venir voir l’Hérésie d’Horus et agir pour la prévenir. En l’état et pour l’heure, il se contente d’ordonner le loot des têtes nucléaires de l’endroit (on ne sait jamais, ça peut servir), et… roulement de tambours… un bombardement orbital des précieuses pyramides qu’il a conquis de si haute lutte, afin que personne ne sache à quel point les Thoasiens étaient stupides et mesquins. Comme disait l’Empereur du temps où Il s’appellait Groucho Marx : « Si vous n’aimez pas la vérité, j’en ai d’autres ».

1: Un bête accrochage pare-brise contre pare-brise malheureux <à la sortie d’Agrigentum V. Le Maître de Chapitre était au volant, quatre Capitaines en passagers, et personne n’avait sa ceinture de sécurité. Les ravages de la vitesse tragiquement illustrés.

2: Il était sur le point de promouvoir Hierax pour cette superbe idée, lorsque Gage lui a rappelé que c’est lui-même qui avait refusé que le Capitaine Vétéran reprenne la tête du Chapitre, afin de permettre à ce dernier d’adopter des mœurs plus ultra-urbaines sous le commandement d’un extérieur. Au final, il invite les Destroyers à tirer à vue sur les Orks avec leurs armes saaaaales et se fait souffler la solution par le type qu’il a recalé. Superb Management Skills.

3: Quand on pas le Zimbabwe qui vous vend de l’uranium enrichi sous le manteau, c’est tout de suite plus compliqué hein.

Avis

Commencer une nouvelle série n’est jamais chose facile, et c’est d’autant plus vrai lorsque le héros qu’on vous impose n’est autre qu’un Primarque, que sa sur-surhumanité rend difficile à décrire de manière crédible et adaptée. Comble d’infortune pour Annandale, Guilliman présente les difficultés supplémentaires d’être à peu près « parfait » en termes de caractère, sans défauts ni failles connues à exploiter pour lui donner un peu plus de singularité et de profondeur, et d’être connu comme l’un des plus géniaux stratèges de l’histoire de l’Humanité, Codex Astartes à l’appui, réputation que l’auteur n’avait d’autres choix que d’honorer dans ses écrits. Et j’ai le regret de vous apprendre qu’il s’est planté à peu près partout, ce qui, du haut de mes quelques lecture Annandalesques, était plus ou moins couru d’avance.

On a le donc droit à un Guilliman dépeint de manière tout à fait classique comme un demi-dieu à l’inégalable perfection et à la sagesse infinie. Problème, dès qu’il a le malheur d’ouvrir la bouche ou de prendre une décision, Roboute contribue à saborder sa propre légende de manière aussi caricaturale qu’absolue. Petit exemple gratuit mais parlant pour vous donner une idée de la profondeur du mal : la toute première intervention du Primarque au cours du roman consiste à se plaindre auprès de Gage du non-respect par Hierax des procédures en vigueur pour le contact d’officiers supérieurs. En effet, le Capitaine Némésis a envoyé un texto à son vieux pote de Légion, ce qu’il n’aurait pas dû faire du fait de leur différence de statut. Voilà comment faire passer RG pour le psychorigide, ascendant gros relou, qu’un certain nombre d’hobbyistes le considère comme étant, sans doute au corps défendant de GW.

Ce roman à la gloire du Seigneur d’Ultramar aurait pu et dû être l’occasion de remettre les pendules à l’heure et redorer cette image un peu écornée aux yeux des fans, mais il n’en sera rien, malheureusement. La plupart des actions du Grand Schtroumpf seront ainsi placées sous le sceau du cryptisme le plus abscons (nommer Iasus à la tête de Némésis, en sachant que ça allait causer des vagues, mais en n’expliquant à personne sauf à Gage – qui s’en fout mais ne peut pas le dire – quel est le but de la manœuvre) ou de la simplicité la plus benoîte (voir les « tactiques » mises en place contre les Orks, qui ne volent pas haut du tout pour un génie militaire de ce calibre).

À cela vient s’ajouter la désagréable impression que Guilliman s’épanouit pleinement dans la flagornerie la plus vile de la part de ses subordonnés, à cause de la tendance de ces derniers à citer les extraits des (nombreux) ouvrages écrits par leur boss, alors même qu’il se trouve dans la pièce, voire qu’ils discutent avec lui. Et puis cette manie assommante d’intégrer du « Théorique/Pratique » (une bonne cinquantaine de mentions pour chaque au final) dans tous les dialogues, franchement… Comme ficelle filin narratif pour faire comprendre aux lecteurs que les Ultramarines sont très organisés sur le sujet, ça se pose là. Plutôt que de donner l’impression d’une maîtrise de l’art de la guerre née de l’étude rigoureuse de ce dernier et de la prise en compte d’autant d’informations que possible dans le but de prendre la meilleure décision de manière rationnelle, c’est plutôt un ressenti d’annonement poussif de la FAQ pondue par Papa Rob’ qui a prédominé de mon côté.

De plus, et c’est assez dommage, Annandale ne révèle finalement qu’assez peu de choses sur son protagoniste, alors que c’est typiquement la prospective d’avoir accès à du fluff inédit sur un personnage majeur de l’univers 40K qui pousse – à mon sens – le lecteur de la BL moyen à acheter ce genre de publications. L’auteur dépeint Guilliman en super Space Marine d’action, évidemment inarrêtable sur le champ de bataille, capable de stopper un assaut blindé Ork à lui seul comme de massacrer un Giga Nob (de la taille d’un dreadnought tout de même) sans trop se fouler. Les deux tiers du roman verront ainsi Gui bondir d’une zone à l’autre du conflit pour sauver les fesses de ses fistons en compagnie de l’intraitable 1er Chapitre1 , sans grande valeur ajoutée narrative si on n’est pas fan absolu de bolter porn. Bien que Papa Schtroumpf ne soit pas le Primarque dont l’histoire m’intéresse le plus, en apprendre davantage sur son éducation et sa prise de pouvoir sur Macragge, ou sur la manière dont il a pris en main le royaume d’Ultramar, ne m’aurait pas déplu. Au lieu de ça, on se retrouve avec une bibliographie conséquente (chaque chapitre commence avec un extrait d’un des bouquins du gonze) et quelques miettes de caractère à exploiter. C’est peu.

Pour enchaîner sur une vision plus large de l’objet du délit, j’ai également trouvé que la mise en scène de la campagne de Thoas n’était pas des plus heureuses. Sensée démontrer de manière irréfutable le génie stratégique du rédacteur du futur Codex Astartes, cette dernière n’apparaît que comme un monstrueux beat them all, où les Space Marines massacrent des hordes inépuisables d’Orks sans beaucoup de suite dans les idées. Cet ennemi particulier ayant le double avantage d’effectifs pléthoriques et d’un goût imodéré pour la castagne, le rythme de la bataille n’évoluera guère tout au long du récit, les braves Ultramarines endurant waaagues sur waaagues avec l’aplomb et le professionnalisme qu’on leur connaît. D’ailleurs, il est à noter qu’aucun protagoniste majeur ne tombe sous les coups des peaux-vertes au cours de l’histoire, malgré le fait qu’Annandale s’évertue à faire monter ses goons en gabarit au fur et à mesure des pages, sans doute afin de renforcer la menace qu’ils sont sensés représentés pour les humains. Mais à quoi sert de convoquer des colosses de 4 mètres de haut maniant des armes pesant une demi-tonne, si c’est pour les faire se faire ratatiner par le premier Capitaine venu ? Cela a beau renforcer le statut de l’Astartes comme guerrier suprême de l’Humanité, la pression narrative finit par retomber après une centaine de pages d’invulnérabilité avérée des gars en bleu (il n’y a que Sirras qui y passe, mais du fait de sa propre connerie plutôt qu’au fil d’un kikoup’). Victime collatérale de ce parti pris pas vraiment gagnant, l’idée sous-jacente d’Annandale – le risque réel d’autodestruction qui guette l’Humanité si elle se détourne de l’idéal de l’Empereur – est presque entièrement sacrifiée sur l’autel de la bourrinitude, et doit se contenter de quelques paragraphes de développement, alors qu’elle aurait pu avoir un tout autre impact avec un « soutien » plus étayé, tant au niveau de son installation2 que de son déroulé3 et de son ouverture4 . Dommage.

De manière similaire, la deuxième intrigue de Lord of Ultramar (la lutte de pouvoir qui agite Némésis) souffre du développement anémique auquel la mise en vedette des exploits martiaux de Guilliman la condamne. Cela commençait plutôt pas mal, avec la mise en avant de l’incompréhension totale des officiers du XXIIème Chapitre suite à la nomination d’Ialus, suivie d’une sorte de gentlemen’s agreement entre les Capitaines survivants pour mettre des bâtons dans les chenilles de leur nouveau boss s’il avait la mauvaise idée de dévier des traditions établies (ce qui revient à désobéir à la volonté du Primarque, donc sédition autant théorique que pratique). Lorsque ce même Ialus va au clash avec Sirras en refusant de prendre en compte une idée pas trop bête qu’il lui soumet, on se dit que la révolte ouverte n’est pas loin, et que les Ultramarines vont connaître leur petite rébellion honteuse comme d’autres Légions avant eux. On se prend même à rêver d’un affrontement fratricide impliquant les armes sales des Destroyers, ce qui aurait eu de la gueule, je le reconnais. Eh bien non. Cet abruti de Sirras trouve le moyen de se suicider par montagne interposée, ce qui calme d’un coup toutes les velléités belliqueuses de Hierax. Notre vétéran couturé ravale l’amour-propre qui lui reste d’un grand coup de neuro-glotte et se change en employé modèle, qui dit merci et tend la patte. Il n’y a pas à dire, les Ultras sont vraiment corporate.

Dernier motif de grief, un peu plus léger celui-ci, l’absence de remise en contexte par Annandale des relations et jeux de pouvoir existants au moment où le récit prend place entre la XIIIème Légion et le reste de l’Imperium d’une part, et Hergé et ses frérots d’autre part. Pour avoir commencé depuis le Fulgrim de Josh Reynolds, je dois dire que ce genre de briefing politico-relationnel est particulièrement intéressant, voire permet (quand l’auteur est suffisamment doué et calé en fluff) de faire le lien entre des éléments de fluff pré-existants et la genèse de l’Hérésie. Ici, le choix d’Annandale de livrer un huis-clos ultramarin peut se comprendre, mais manque encore une fois cruellement de fluff un peu croustillant.

Enfin, et pour conclure, je dois dire que le prix de vente de ce type d’ouvrage m’a semblé prohibitif. À 13,49 € la version e-book (ou seulement 9,99 € pour la version française), se retrouver avec un « roman » de 145 pages (d’après l’affichage de ma fidèle Kobo), dont à peine 123 de contenu utile, ne m’apparaît pas comme l’affaire du siècle. Cela aurait pu être à la limite basse du tolérable si l’ouvrage avait été excellentissime – ce qu’il n’est pas, si vous avez raté les quelques paragraphes mitigés ci-dessus – mais aurait malgré tout constitué l’un des rapports quantité/prix les plus défavorables du catalogue BL. Et je ne parle même pas de l’édition limitée collector, qui à 55 € pièce, peut légitimement être considéré comme de l’extorsion pure et simple. À ce prix là, achetez vous un Roboute en plastique, il vous occupera plus longtemps et vous apportera plus de plaisir à l’usage que les dizaines de feuillets de l’ami Annandale. J’espère que les publications suivantes de la série Primarchs ont corrigé le tir en proposant davantage de contenu, car sinon, je ne risque pas à me hasarder à l’acquisition autrement que via un Humble Bundle.

1 : D’ailleurs, la sous-utilisation de Marius Gage dans l’histoire, alors qu’il est sans doute le personnage de la XIIIème Légion le plus connu après son Primogéniteur, est une autre source de regret. Mis à part son rôle de confident obséquieux et de porte-coussin du Gladius Incandor, l’utilité du tueur (à) Gage ne m’est pas apparue comme flagrante.

2 : Pourquoi diable le Primarque qui vient de raser la Notre-Dame-de-Colchis-dans-les-Prés du bien-heureux Lorgar sur ordre de Pépé priviliégériait-il la conservation de ruines au point de prendre d’assaut un monde Ork au lieu de tout raser depuis la sécurité de l’orbite haute ?

3 : Gage : « Oh, des fresques représentant les anciens habitants de Thoas. Ils n’avaient pas l’air commode. Je me demande bien pourquoi ils sont tous en uniforme rouge. »
Guilliman : « OSEF. Regarde-moi plutôt infliger la pichenette de la mort à cette bande de nobs de 18 mètres de haut. »
Gage : « Théorie : Voir ses meilleurs guerriers vaincus par un adversaire considéré comme moins fort a un effet dévastateur sur le moral ennemi (Roboute Guilliman, Du Repompage Ehonté de von Clauswitz – xviii-54) Pratique : GO-GO-GUI ! GO-GO-GUI ! »
973921 * 1041387 Orks tués plus tard…
Gage : « Oh, des fresques représentant d’autres anciens habitants de Thoas. Ils n’avaient pas l’air commode. Je me demande bien pourquoi ils sont tous en uniforme violet, et sont représentés en train de fouler au pied les cadavres de types en uniforme rou-»
Guilliman (en train de mettre le doigt dans l’œil d’un terra-boss Ork de 673,54 mètres de haut) : « WOHO, RECORD DE CROISADE ! ENFONCE HORUS ! »
Gage : « Théorie : Guilliman est trop un beau gosse (Roboute Guilliman, Tout Ce Que Vous Avez Toujours Voulu Savoir Sur Roboute Guilliman… Sans Oser Le Demander – xii-542). Pratique : Oui. Il faudra tout de même qu’on creuse cette histoire de rouge et de violet les enfants, ça veut sans doute dire quelque chose. »

4 : Guilliman : « Avec le recul, j’aurais dû comprendre que le véritable enseignement de la campagne de Thoas était que l’homme est un loup pour l’homme. J’aurais pu utiliser cette connaissance durement gagnée pour prévenir l’Hérésie ! »
Dorn : « Comment, en envoyant un exemplaire dédicacé de L’Empereur A Toujours Raison à Horus avec une boîte de chocolats après Isstvan ? »
Guilliman : « Pas de mauvais esprit, Rogal, hein ! Je dis juste que c’était une leçon que je n’ai pas su tirer à temps, et c’est bien dommage. »
Dorn : « C’est pas comme si l’Ere des Luttes de Terra avait vu des puissances humaines s’entre déchirer avec des armes nucléaires, qui ont mis la planète à genoux et ravagé la surface. Tu devais dormir en classe quand Pépé nous a fait la leçon. »
Guilliman : « Hmm, pas con. Je crois que j’étais en train d’écrire ma fan fiction 50 Nuances de Bleu. D’ailleurs, je peux te signer une copie si tu veux. »


Au final, cette prime(arque) expérience fut loin d’être satisfaisante, une triste constante avec la prose de David Annandale je dois le reconnaître. Il est à espérer que des tentatives d’auteurs plus aboutis (à mon goût en tout cas) se montrent d’un meilleur niveau, mais même ces hypothétiques pépites demandent un investissement non négligeable de la part du lecteur, et ne sont donc à considérer qu’avec suspicion. Malgré cela, la série est aujourd’hui bien lancée, avec douze tomes publiés ou annoncés sur les dix-huit Primarques à couvrir. Il y a fort à parier que les génies de la BL aient coordonnés les sorties de manière à faire coïncider celles de Siege of Terra avec celles des Primarchs restants. Et comme par hasard, on retrouve parmi ces derniers quelques têtes d’affiche qui joueront un grand rôle dans le dénouement du conflit, Horus et Sanguinius et Rogal Dorn en tête. On a de la suite dans les idées à Nottingham, reconnaissons-le.

Fluff