Perturabo: The Hammer of Olympia

De Les Archives Infinies
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Par Gilian

Avant-Propos

Guy Haley a hérité de Perturabo, le mal aimé des primarques, ou plutôt celui qui se croit mal aimer, nous verrons ce qu’en pensent ses proches. Au final, on connaît peu de choses sur Perturabo même si on connaît presque tous les grandes lignes de sa biographie : il est colérique et violent mais ça fait un peu court.

L’histoire du livre

L’histoire se déroule au moment de la campagne d’extermination des Hruds et du soulèvement d’Olympia mais l’auteur, par un habile jeu de flash-back, va en profiter pour nous compter l’histoire complète de Perturabo.

L’histoire avec un grand H

Les Iron Warriors et leur primarque Perturabo ont reçu l’ordre de mettre fin à la migration d’un peuple xenos : les Hruds. Et la tache est rude, en effet une des particularités de ces xenos est la manipulation du temps, ce qui est bien utile pour faire exploser un bolt trop tôt ou pour faire mourir de vieillesse un space marine (jusque la, la légende voulait que les space marines soient immortels).
Et malgré le fait que de plus en plus de gradés de la légion se demandent ce qu’ils sont venus faire dans cette galère, après tout les Hruds migrent en dehors de l’espace impérial et ne représentent pas une menace directe, les Iron Warriors fonr le sale boulot.
C’est l’occasion de nous présenter le warsmith Barabas Dantioch dans sa dernière mission avant sa disgrâce. Il doit tenir trois planètes sur la route que doivent prendre les Hruds quand ils vont vouloir fuir l’avance de la légion. Mais la puissance des xenos est telle que la grande compagnie de Barabas se fait décimer et que lui-même se fait grièvement blesser (il va vieillir de plus de 3000 ans en quelques minutes d’affrontement). Âpres avoir fait son rapport à son primarque, il est exilé dans un coin perdu de l’espace.

De son coté, Perturabo attaque une planète majeure sous le contrôle des Hruds et décide d’utiliser une technologie temporelle de son cru pour les vaincre définitivement.
Malheureusement, les Hruds anticipent la manœuvre et bien qu’ils perdent la bataille et doivent se replier, ils réussissent à tuer 20% des Iron Warriors présents.
Fou de rage, Perturabo part méditer dans ses quartiers mettre au point un nouveau plan en attendant l’arrivée d’une flotte de renfort qui vient apporter de nouvelles recrues.
Après plusieurs jours de réflexions, Perturabo a trouvé deux réponses. Tout d'abord, la raison pour laquelle l’empereur les a envoyés contre les Hruds : en effet la route de migration de ces derniers passe par la cicatrice rouge et par Baal, et ils doivent donc être stoppés avant. Et il a enfin trouvé une façon de détruire les Hruds de manière définitive, ou au moins de stopper leur migration.
Mais c’est à ce moment la qu’arrive l’affreuse nouvelle : Olympia s’est soulevée contre l’autorité impériale. Perturabo décide de rentrer toutes affaires cessantes pour aller faire comprendre à son peuple que cela ne se fait pas.

De retour sur Olympia, après avoir fait semblant de vouloir négocier, il extermine la population et détruit une bonne partie de la planète.
Une fois la planète mise au pas, il décide de détruire la dernière ville qu’il a laissée debout : Lochos. Alors que le massacre est en cours il rencontre sa sœur qui est une des instigatrices du soulèvement et après une longue discussion où elle lui dit ces quatre vérités, il la tue dans un accès de rage.
C’est à ce moment là qu’il se rend compte de l’étendue de sa folie et de ce qu’il vient de faire. L’empereur ne lui pardonnera jamais et il reste prostré sur place.
Heureusement pour lui, c’est Forrix qui le trouve en premier et l’exfiltre de la planète pour que personne ne le voie dans cet état.

Note : pendant tout le récit divers flash-back nous ramenaient sur Olympia pendant la jeunesse du primarque : on nous raconte ses exploits dignes d’Hercule, sa première rencontre avec le tyran de Lochos qui va devenir son père adoptif et pour qui il n’aura aucun respect malgré l’amour que ce dernier lui porte.
On suit ensuite les exploits de Perturabo pendent son adolescence jusqu’à la conquête de la planète et de sa découverte par l’empereur de l’humanité.

Personnages

Perturabo : surement le primarque le plus compliqué à comprendre (et pourtant tous les primarques en tiennent une couche). C’est un génie militaire, un grand architecte et un grand artisan. Il est loyal à l’excès, il est prêt à faire n’importe quoi pour la personne à qui il a prêté serment. Mais il est aussi rancunier, hautain et colérique. Jusque là vous me direz que c’est un primarque dans la moyenne.
Il est prêt à faire n’importe quoi pour servir un grand projet. Rien n’est trop indigne pour lui, d’une certaine manière il se propose ou se met toujours en position de se voir proposer le sale boulot, qu’il exécute sans rechigner mais en s’arrangeant toujours pour l’effectuer de la manière la plus sale et coûteuse possible. Mais en même temps, il s’est construit un monde où il est dénigré et envoyé faire les basses besognes parce qu’il n’est pas aimé.
Il a profondément besoin de l’affection de son père et de ses frere mais il fait tout pour ne pas l’avoir et pouvoir cultiver son complexe d’infériorité… (C’est assez compliqué à expliquer^^).Il s’impose des choses que personnes ne lui demande et après se plaint de devoir les faire…
Après sa première campagne, il a fait subir la décimation à sa légion parce qu’elle n’avait pas réussi aussi bien que prévu.

Forrix : Il est née sur Terra mais est tombé amoureux d’Olympia en voyant la planète. Il a été nommé au Trident par Perturabo. Il est le plus proche de son primarque. C’est un des rares Iron Warrior à désapprouver la destruction d’Olympia. Par deux fois il sauve la face du primarque, en premier pendant la bataille contre les Hruds après que le primarque se soit retiré dans ses quartiers il a gardé la cohésion de la flotte. Et ensuite, après la destruction d’Olympia, il trouve le primarque prostré en raison de ce qu’il vient de faire et c’est Forrix qui l’évacue sur le vaisseau amiral pour éviter que les autres membres de la légion ne le voient.

Barrabas Dantioch : Il était promis à un brillant avenir au sein des Iron Warriors, mais la campagne contre les Hruds a tout changé, il a été grièvement blessé pendant les combats (il a vieilli de 3000 ans) et sa grande compagnie a été exterminée. Son échec est sanctionné par Perturabo qui le remise à la défense de Damantyne la Petite. C’est là qu’on le retrouvera et qu’il commencera à écrire sa légende.

Hruds

Les fameux Hruds aussi connu sous le nom de temporaforrex, ils contrôlent les profondeurs de Sak’trada et plus de 100 mondes. C’est une bande de l’espace loin de tout et personne ne comprend vraiment pourquoi l’empereur a envoyé les Iron Warriors les combattre. Il s’avère que leur migration devrait les faire traverser l’espace impérial.
Leur particularité est de pouvoir jouer avec le temps. Ils font vieillir leur adversaire et de manière plus générale tous ceux qu’ils approchent.
Les Iron Warriors perdent 20% de leur effectif pour prendre une planète… (30000 spaces marines morts). On ne sait pas ce qu’ils deviennent après le depart des Iron Warriors.

La trahison

Ce qui suit est une vision personnelle, et je suis sûr qu’il existe beaucoup d’autres théories. Perturabo a toujours été fidèle, pour lui trahir son serment est la pire chose qui existe, alors comment s’est il retrouvé du coté d’Horus ?
Il a un gros sentiment d’infériorité et est persuadé de ne pas être reconnu à sa juste valeur. Il pense que l’empereur l’envoie toujours sur les missions les plus ingrates et les plus difficiles parce qu’il l’aime moins que les autres. Il commence à douter de son père.
Mais dans un premier temps, il parle de mettre à l’épreuve l’imperium. Un empire qui semble fort parce qu’il n’a affronté que des ennemis faibles, un empire basé sur les faux semblants et le mensonge (le mechanicum et son dieu machine par exemple).
Mais c’est après le massacre d’Olympia qu’il choisit de trahir, il est persuadé que l’empereur ne lui pardonnera pas, pourtant il y a le précèdent Curze, Curze qui a massacré des dizaines de mondes au nom de l'impérium, qui a détruit sa propre planète et qui a même blessé plusieurs de ses frères et que l’empereur n’a jamais autorisé à sanctionner.
Et, au moment où Horus se retourne contre l'empereur ; Dorn et Malcador demandent à Perturabo de se joindre à ses frères envoyés sur Istvaan pour réprimer la rébellion, de plus Lion El'Jonson lui fait confiance au moment où il lui offre les machines de siège pour abattre Horus, il n'a donc aucune raison de penser que ses frères ou l'empereur le méprisent et aucune raison de se sentir ostracisé...

Conclusion

Guy Haley s’en sort plutôt pas mal en nous faisant découvrir un primarque bien plus complexe qu’on aurait pu l’imaginer et surtout bien plus profond (en général Perturabo est décrit comme colérique et plein de haine mais il est plus que ça).
Bien entendu, il en profite pour introduire Barrabas Dantioch un des héros de Pharos. Haley a moins de facilités à placer ses personnages que McNeil mais il essaie de lier ses aventures et ses romans. Il développe aussi un peu le personnage de Forrix qui au final va devenir un de mes personnages favoris de l’hérésie, pas forcement parce que j’aime le personnage mais son évolution au cours des événements est assez intéressante.
Au final Guy Haley nous livre ce qu’on attendait, un fait marquant de l’histoire d’un primarque et une meilleure compréhension du personnage.

Par Schattra

Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intro

Bonjour à tous et bienvenue dans cette critique de Perturabo : Le Marteau d’Olympia, la novella de la série Primarques consacrée par Guy Haley au fils de l’Empereur le plus… hmm… sous-estimé ? de la fratrie. Car s’il y a bien quelque chose qui caractérise cette figure du background du 31ème millénaire, et sa Légion à travers lui, c’est le manque d’attention dont il a été victime, aussi bien dans le fluff que de la part de Games Workshop en général. Il paraît qu’on ne parle jamais des trains qui arrivent à l’heure, et comme c’était littéralement la spécialité du natif d’Olympia, dont ni la personnalité ni le physique n’étaient des plus exceptionnels (par rapport à ses frangins, s’entend), ce manque de reconnaissance peut se comprendre. Iron(within)iquement, la relégation de Perturabo à l’inauguration des miradors a sans doute joué un rôle dans sa décision d’aller souffler dans les bronches de son Paternel avec ce skinhead d’Horus. En tout cas, s’il y avait une chose que j’attendais de la part de cette novella, c’est bien qu’Haley explique de façon – si possible satisfaisante – comment le bon petit soldat de l’Imperium a fini par rejoindre le camp des traîtres, alors que s’il y a bien une chose qui le débecte, c’est le chaos (c’est tellement… inefficace). Partons donc à la découverte de l’histoire secrète d’un des grands oubliés de l’Hérésie, et voyons si le metteur en scène du Sombre Imperium et programmeur de Cawl réussit à rendre justice à la Hammer…

Intrigue

Olympia, la grande banlieue de Lochos, 6:25 (à peu près). Un petit groupe de marcheurs se dirige vers la cité-état, alors que le soleil commence juste à se lever sur la vallée endormie qui abrite cette dernière. Et si la vallée en question est riante, on ne peut pas en dire autant de nos randonneurs de l’aube. Quatre d’entre eux sont des soldats du tyran local, Dammekos, sous le commandement du fidèle Miltiades. Le dernier est un gamin de six ans, qui a consenti à les accompagner jusqu’au palais de leur patron après avoir fini de soloter une falaise à pic (cotation à vue : 10 b+), parce qu’il se doute que sa vie ne peut pas se résumer à ouvrir des grandes voies et tabasser des monstres à coups de gourdin. Sur le chemin, l’enfant découvre et assimile d’un simple regard les merveilles1 de la civilisation qui s’offrent à lui, car il est dans sa nature d’être génial. Arrivés à destination, Miltiades et ses hommes présentent leur trouvaille, déjà renommée dans l’arrière-pays Lochossien pour ses exploits sportifs, à Dammekos. La trouvaille en question révèle s’appeler Perturabo, et, bien qu’elle manque singulièrement du respect dû aux grands de ce monde, reçoit un accueil enthousiaste de la part du tyran, qui met le jeunot au défi de prouver qu’il est bien celui qu’il pense être. Au programme, un grand oral de forge, que Perturabo réussit haut la main en confectionnant une épée au talent, sa compréhension instinctive du métal lui permettant de compenser ses lacunes techniques. Enchanté par la précocité de son hôte, Dammekos lui annonce qu’il va devenir son pupille, ce que Perturabo accepte sans grand enthousiasme, mais sans se leurrer non plus sur sa capacité à refuser l’offre du tyran.

Pendant que Pepe le Rabot grandit (assez vite) chez les Grecs, nous faisons la connaissance d’un autre personnage important de l’histoire, le Warsmith Barabas Dantioch. Nous sommes à présent à la toute fin du 30ème millénaire, et les Iron Warriors sont engagés dans une opération de maintien de l’ordre galactique comme l’Empereur a pris l’habitude de leur confier, à leur grand déplaisir. Cette fois-ci, il s’agit d’aller casser la gu*ule à une caravane de migrants, afin de les empêcher d’aller s’installer dans les beaux quartiers de l’Imperium en pleine expansion de sa Majesté Humanitaire. Seul petit problème, les migrants en question se dénombrent par milliards, et appartiennent à la race des Hruds2. En plus de sentir très mauvais et de voyager en caravanes populeuses, les Hruds sont les maîtres du temps. Non pas qu’ils se baladent avec des masques de tête de tigre, mais leur proximité fait artificiellement vieillir les êtres et les choses à vitesse grand V, un peu comme la lecture d’un thread Les Anges sur Twitter. Face à ces effets délétères, seuls les Space Marines peuvent tenir la ligne, et même eux éprouvent les pires difficultés à repousser les hordes de réfugiés climatiques temporels qui se dirigent vers le cœur de la galaxie. Dantioch et ses hommes ont reçu ordre de leur Primarque de garder le monde de Gholghis, récemment conquis et fortifié par les Iron Warriors. Cependant, même les fortifications superlatives et la ténacité légendaire de la IVème Légion ne suffisent pas à enrayer le flux. À court de gaz lacrymogène et de grenades de désencerclement, nos braves bidasses se retrouvent donc contraintes à évacuer les lieux, mais pas après que la décision de cette tête de pioche de Dantioch de tenir la ligne contre l’avis raisonnable du Sergent Zolan, ait conduit la garnison aux portes de la mort. Finalement, seuls quatre éclopés parviennent à ramper jusqu’au Thunderhawk brinquebalant qui repart dans l’espace avec sa cargaison de surhommes grabataires, et le Warsmith défait doit maintenant expliquer ce désastre à Perturabo, Primarque aussi compréhensif que patient. Du gâteau pour le gâteux…

À quelques années-lumières de là, toujours dans les Profondeurs de Sak’Trada où les Hruds ont bâti leurs terriers, nous suivons à présent les forces dirigées par le Seigneur de Fer (qui ne s’appelle pas Gaston) en personne alors qu’elles tentent de conquérir le monde de Gugann. La caméra se braque sur l’escouade du Sergent Vodan Zhalsk, engagée sur ce terrain difficile avec le reste de la 165ème Compagnie de la Légion. Parmi les grunts de l’escouade, c’est le noob Fortreidon, tout juste incorporé à cette dernière après avoir bouclé son semestre de formation accélérée sur Olympia, qui nous intéresse plus particulièrement. Mal à l’aise et inexpérimenté, notre bleu bite se retrouve aux premières loges de l’assaut impérial sur la planète, et participe à la prise d’une bibliothèque3 Hrud, escarmouche sanglante et chronophage. Au moins l’avantage avec les Hruds, c’est que l’on cumule les trimestres à cadence soutenue !

Un peu plus haut, à la fois dans la chaîne de commandement et en orbite de Gugann, Perturabo soumet à un trio de Magos dubitatifs son idée, forcément géniale, pour remporter une victoire décisive sur les défenseurs de la planète : une bombe de stase, qui annulerait l’aura débilitante des Hruds et permettrait aux Space Marines d’en faire de la pâtée. Si Kilos le Libéré (qui a dit à son chirurgien esthétique : fais-moi le Krang) a l’audace de rejeter la proposition du Primarque sous couvert de son hétérodoxie, ce dernier trouve toutefois une oreille4 attentive en la personne du Magos-Temporis Tzurin Four, qui accepte d’accorder son aide à Perturabo, corrige une petite approximation de sa part, et lui confirme que son plan pourrait marcher… si la bombe est déclenchée sur place, et pas balancée depuis l’Iron Blood, comme il voulait le faire initialement. Qu’importe pour notre héros, qui prend donc la tête de ses hommes, au grand déplaisir de son Trident, pour mener l’assaut de la dernière chance au cœur du terrier Hrud. La bataille qui s’en suit voit les Iron Warriors, bien que durement éprouvés par l’aura mortifère et l’armement sophistiqué des Hruds, parvenir à garer le tank custom du Mechanicus au beau milieu de la place des fêtes des locaux, et appuyer sur le bouton « pause » pendant assez longtemps pour leur permettre de massacrer les Xenos, complètement pris de court par ce ralentissement soudain. Engagé dans cette bataille titanesque, Fortreidon engrange une expérience précieuse en plus de développer une arthrite précoce, et a même la chance de croiser le regard de son Primarque au détour d’une volée de bolts. Cette victoire sans appel pour l’Imperium, permet aux Iron Warriors de progresser un peu plus vers l’accomplissement de leur objectif, même si la route sera encore longue…

Retour dans le passé et sur Olympia pour suivre les années formatrices de Perturabo. L’enfant boudeur s’est mué en adolescent boudeur, que son beau-père exhibe à la moindre occasion afin de cimenter son statut de tyran, et renforcer l’influence de Lochos sur les autres cités-états. Ainsi, à l’occasion de la visite du tyran Adophus de Kardis, Perturabo commence par tirer le portrait de l’hôte de Dammekos en dix minutes top chrono, tel le caricaturiste de Montmartre qu’il est, au fond de lui, avant de participer à une joute oratoire contre un prêtre local, qui cherche à le convaincre de l’existence des dieux. Sauf que notre ado rebelle est un athée indécrottable, ce qui lui a déjà attiré l’antagonisme de beaucoup d’érudits et théologiens locaux, sans succès. Perturabo a en effet une tête bien faite, et arrive sans problème à pousser son adversaire à l’abandon, en lui ressortant même son coup spécial (le Mythe de la Caverne) en guise de finish him. La journée se termine par un peu de sport, Dammekos poussant Adophus à parier que son champion personnel, l’imposant Ortraxes Falk, ne peut vaincre son protégé en combat singulier. Stupidement, Adophus relève le défi, et assiste à la défaite sans appel de son tueur fétiche, malmené par Perturabo et son fidèle pied de chaise. C’est donc une bonne opération pour Dammekos, qui force ainsi son comparse à honorer une alliance que ce dernier n’était pas prêt à lui accorder sinon.

Perturabo, de son côté, nourrit une rancune tenace envers son père adoptif, qu’il accuse de mettre ses talents en application uniquement pour les choses militaires et les besoins de la realpolitik. Alors que notre jeune idéaliste passe ses journées, enfermé dans chambre, à dessiner des plans de bâtiments civils destinés à améliorer la vie du peuple et à écrire des traités de philosophie positivistes, Dammekos lui demande de décrypter les codes secrets des autres cités états ou de plancher sur des modèles d’armes plus performantes. Se jugeant manipulé, mais ayant juré de servir le tyran jusqu’à sa mort (et une promesse est une promesse), Perturabo ne se rend pas compte de l’affection sincère que Dammekos lui porte, et les relations entre les deux hommes sont par conséquent assez fraîches. Ainsi, lors du 16ème anniversaire de son pupille, qui marque sur Olympia l’entrée dans le monde adulte (alors que Perturabo est déjà un bonhomme depuis ses douze ans), le Primarque refuse de prendre un nom olympien, comme c’est pourtant la coutume, et s’obstine à conserver son patronyme originel – qu’il s’est lui-même attribué. Et tant pis si cela jette un froid dans la salle du banquet que son père lui a gentiment organisé. C’est bien simple, il n’y a que sa demi-sœur Calliphone qu’il apprécie un minimum, la laissant même l’appeler Bo5 et la sauvant d’une tentative d’assassinat dont il était la première cible. Quelques années plus tard, Perturabo part à la conquête de Lochos en commençant par Kardis, dont les murs réputés infranchissables ne font pas le poids face aux nouveaux tanks développés par le génie taciturne. Malgré l’opposition véhémente des autres cités-états, ce n’est qu’une question de temps avant que la planète ne soit assujettie sous le règne de Dammekos…

Back to the Crusade, et à un nouvel affrontement, cette fois-ci spatial, entre les Iron Warriors et les Hruds. Ayant sécurisé le continent occidental de Gugann, les Space Marines s’attaquent cette fois-ci au bastion principal des Xenos, défendu par une flotte imposante. Alors que la bataille semble tourner en faveur des humains, grâce aux stupéfiants talents de micro-management de Perturabo, les aliens sortent un dick move de leurs robes, et fissurent la planète pour permettre à leur terrier de partir dans l’espace, puis de se téléporter ailleurs, dans les couloirs du temps. Ayant oublié les œufs de caille, Perturabo flaire la catastrophe et ordonne à ses vaisseaux de se replier en bon ordre, mais il est trop tard : le départ soudain de Hrudtown génère une vague temporelle qui annihile une bonne partie de la flotte Astartes, l’Iron Blood ne parvenant à éviter le tsunami chronique que d’extrême justesse, et en emboutissant sans ménagement un grand croiseur qui se trouvait sur sa route. Bilan des courses : un cinquième de la Légion est passée en pertes et profits, pour un taux de complétion de moins de 3%… qui tombe d’ailleurs à 2% lorsque le positivement ancien Dantioch arrive finalement devant Perturabo, et lui rapporte la perte de Gholghis. La gérontophobie exacerbée du Primarque, et la fureur qu’il éprouve lorsque le Warsmith vétéran (3.000 ans au compteur, tout de même) lui recommande d’abandonner la campagne et d’aller chercher de nouveaux ordres auprès du Conseil de Terra, mènent Perturabo à placardiser Dantioch et ses survivants sur Damantyne Mineure, où ils auront fort à faire à lutter contre les ravages commis par la population de rats-taupes locaux. Ce n’est pas la fin pour l’Iron Vieillard, mais on n’en en entendra plus parler dans ces pages.

Les quelques jours qui suivent cette retraite infamante sont assez difficiles pour les Iron Warriors, dont le Primarque est parti bouder dans sa chambre sans laisser d’instructions claires à son Comex. Endossant son manteau de manager de transition, Forrix s’attelle donc à la remise sur pied de la flotte, avant que Perturabo ne refasse finalement son apparition dans le Dodekatheon de l’Iron Blood, où les Warsmiths discutent stratégies et s’adonnent à des parties de Warhammer 40.000 pour tester les idées des uns et des autres. Ayant occupé son temps à dessiner la trajectoire probable de la future incursion des Hruds dans l’espace impérial, le Primarque met au défi ses capitaines de mettre en défaut la stratégie imparable qu’il a concoctée pour repousser la migration, grâce à son étude approfondie du Codex Hrud (qu’il a écrit) et de la liste d’armée fanmade pour cette race à Battlefleet Gothic (qu’il a aussi écrite – voilà pourquoi il avait besoin d’un peu de temps). Cependant, avant que le plan du Perturabo ait pu recevoir une revue des pairs approfondie, le Primarque est appelé sur le Strategium par l’équipe Com’ Interne de l’Iron Blood, qui vient de recevoir de bien mauvaises nouvelles…

Et en effet, la situation est grave : la flotte de réapprovisionnement en provenance d’Olympia, qui devait apporter son contingent de recrues et de ressources aux croisés, n’est constituée que d’un unique vaisseau, dont le capitaine apprend au Primarque furibard que sa planète d’adoption s’est rebellée contre l’Imperium après la mort de Dammekos, installé comme Gouverneur après le départ de Perturabo pour la Grande Croisade. Pour le Seigneur de Fer, c’est la goutte d’huile de vidange qui fait déborder la burette. Ayant à grand peine refréné son envie de massacrer l’entièreté de l’assistance, Trident compris, à l’annonce de la nouvelle par un infortuné sous-officier, Perturabo arrive à se calmer suffisamment pour donner le change, mais ceux qui le connaissent voient bien que derrière son masque impassible, le Primarque est vraiment colère6. C’est donc animés d’un très mauvais pressentiment que Forrix et Cie assistent au retour de leur boss sur Olympia, et à la convocation de négociations par Perturabo, pendant lesquelles les cités-états sécessionnistes pourront exposer leurs griefs. Et, bien évidemment, les pourparlers tournent rapidement à l’aigre, le bon docteur Peper’ préconisant une cure sévère de décimation (son remède spécial) à ces ingrats d’Olympiens, et commençant par massacrer les diplomates lui ayant été envoyés et raser Kardis (qui décidément, n’a pas de chance) depuis l’orbite pour se mettre en jambe.

La semaine qui s’ensuit est donc logiquement très pénible pour Olympia, dont les cités sont conquises et détruites les unes après les autres, les Iron Warriors exécutant sans états d’âme leurs anciens compatriotes et réduisant en esclavage les survivants. La discipline légendaire de la Légion est toutefois mise à rude épreuve par ce génocide programmé, et l’escouade de Zhalsk n’est pas épargnée par ces dissensions internes. Lors de l’assaut final sur Lochos, que Perturabo a gardé pour la fin, Fortreidon et ses collègues se découvrent en effet de profonds différents, qui finissent par dégénérer en lutte fratricide durant laquelle les indulgents sont abattus par les enragés (Fortreidon faisant partie de la seconde catégorie7). À quelques encablures de là, Perturabo rend une dernière visite à son ancien foyer, où le corps conservé de son père adoptif est conservé dans un cercueil de verre, Blanche-Neige style. Se découvrant finalement une certaine affection pour Dammekos, il est surpris avant d’avoir pu lui donner un baiser d’amour pour le réveiller (on ne sait jamais) par Calliphone, qui accuse très franchement ses plus de 200 ans, au grand dégoût de son demi-frère. Le dialogue qui s’engage entre les deux parents permet d’exposer la dualité de Perturabo, que ses carences psychologiques et son immaturité sentimentale ont poussé à se poser en victime persécutée, alors que l’Imperium était tout prêt à le considérer comme héros. C’est en tout cas le diagnostic que pose Calliphone, qui finit étranglée par son patient peu patient lorsqu’elle lui annonce que ce sera 232 euros. Cet acte d’infamie final permet cependant à Perturabo de réaliser à quel point il a merdé dans sa gestion de la crise, et que l’Empereur ne lui pardonnera sans doute jamais ce fiasco sanguinaire. C’est dans un état d’hébétude profond qu’il est ainsi découvert par Forrix, qui,après s’être usé les rotules pendant quelques minutes en pure perte, finit par prendre les choses en main et exfiltre discrètement son père génétique avant que le reste de la Légion n’ait pu le voir en pleine dépression. La seule satisfaction qu’éprouve Perturabo alors qu’on le ramène sur l’Iron Blood semble venir du fait que certains de ses Space Marines se sont rebellés face à ses ordres, et ont refusé de massacrer les Olympiens impunément. Bon, ces fortes têtes sont toutes mortes à l’heure qu’il est8, mais pour un homme de principe comme Perturabo, c’est l’intention qui compte.

Notre récit se termine par la description de l’arrivée de l’Empereur sur Olympia, bien des années plus tôt, alors que Perturabo avait conquis la planète au nom de son beau-père depuis des lustres. Comme sied à un personnage de sa stature, Big E a choisi de se téléporter avec quelques Custodiens au somment du Mont Telephus, domaine supposé des dieux Olympiens, où il attend patiemment l’arrivée de son fiston. Ce dernier, rendu fou de joie par la manifestation du Père exceptionnel qu’il se savait, se rend sur place en toute hâte, crashant un avion sur les pentes de la montagne dans son empressement (ça va plus vite que de se pose à l’aéroport le plus proche), et s’enquillant les huit mille mètres d’ascension sans équipement spécial. C’est beau l’amour. Sa paranoïa naturelle le rendant nerveux à l’idée de rencontrer enfin son cher Papa, il manque de dégringoler en bas de la montagne alors qu’il touche au but, mais est rattrapé in extremis par ce beau gosse d’Empereur (très costaud malgré sa carrure normale), qui lui fait bon accueil, et recueille très facilement son allégeance. C’est sur moment, sans doute le plus heureux jamais vécu par Perturabo au cours de sa vie, que nous prenons notre congé du Seigneur de Fer. Profite tant que tu peux, Pepe, la suite sera moins funky…

1: Relatives hein, c’est juste qu’il n’a pas de point de référence pour le moment.

2: La légende raconte qu’ils ont été baptisé ainsi à cause de leur amour pour le héros du film Ant-Man.

3: Ces Xenos adorent les livres (et sans doute les comics, voir ci-dessus), et se battent jusqu’à la mort pour défendre leurs précieuses collections. Qui pourrait leur en vouloir ?

4: Au sens figuré, sans doute.

5: Très certainement parce qu’il avait trouvé une vieille cassette de Bo Didley en faisant des fouilles archéologiques pour découvrir d’où venaient les ancêtres des Olympiens.

6: C’est tout de même ironique que ce Primarque en particulier ne soit pas doté d’un calme olympien.

7: On peut comprendre son énervement à rejoindre une Légion Space Marines deux semaines avant qu’elle parte en cacahuète. Il y a des gens qui n’ont pas de chance.

8: Sauf le vieux Bardan de l’escouade de Fortreidon, laissé pour mort par ses camarades après leur règlement de comptes interne. Il serait intéressant de voir si Haley couvre le cas de ce contestataire dans d’autres publications.


Avis

Notre propos étant sommairement introduit, passons maintenant à l’évaluation de la prose du sieur Haley. Eh bien, je dois dire que j’ai vraiment apprécié son récit de la geste perturbée de Perturabo, que je place dans les toutes meilleures soumissions de la série Primarques qu’il m’ait été donné de lire1 . À quoi ce succès est-il dû ? À une performance vraiment solide et inspirée de la part de l’auteur, en particulier sur les points suivants.

Premièrement, le portrait qu’il livre de Perturabo est à la fois nuancé, réaliste et cohérent avec la manière dont ce Primarque caractériel est décrit ailleurs dans le fluff. Et si d’autres auteurs ont réussi à remplir une ou deux des conditions susmentionnées, ils ne sont pas nombreux à avoir coché un tiercé gagnant, ce qui peut expliquer pourquoi, sur le long terme, certains Primarques apparaissent comme au mieux, des cyclothymiques sevrés de lithium, et au pire, des crétins patentés. Ici, on comprend comment Perturabo est devenu l’être amer et tourmenté qui décide de tourner le dos à l’Empereur malgré le peu d’estime qu’il a pour Horus (comme pour tout le reste de sa fratrie, d’ailleurs), sans qu’Haley n’ait besoin de forcer le trait de façon grossière. La personnalité de Perturabo, renforcée par son enfance complexée sur Olympia, la dureté de la fin de la Grande Croisade, et la rébellion malheureuse de sa planète d’adoption, expliquent en eux-mêmes comment le petit génie de Lochos a fini par péter complètement les plombs, et se condamner lui-même2 à jouer les sous-fifres du Maître de Guerre félon. Pas besoin de deus ex machina facile, ou de sombrer dans le TGCP pour faire comprendre au lecteur comment nous en sommes arrivés là, ce qui est la difficulté supplémentaire que les auteurs traitant des Primarques renégats se doivent de surmonter.

Autre satisfaction, Haley arrive à dépeindre son héros sous une multitude de jours, certains plus favorables, ou au moins sympathiques, que d’autres. Ainsi, le récit des premières années du Primarque sur Olympia, tout comme sa rencontre finale avec l’Empereur, montrent Perturabo sous le meilleur jour que ce surhomme, à la personnalité assez compliquée, il faut bien le reconnaître, ait connu : capable d’empathie, et même d’amour sans réserve, pour son prochain, soucieux d’améliorer la vie de ses concitoyens et de les amener vers un âge de progrès et de raison, et forcé par les circonstances et son père adoptif à n’être « qu’un » instrument de guerre, ce Perturabo est un personnage tragique envers lequel on ne peut que ressentir de la compassion. À l’opposé, le général impitoyable, sacrifiant ses hommes sans une arrière-pensée, et punissant de manière disproportionnée ceux ayant eu le malheur d’échouer à exécuter ses ordres et à le mettre en face de ses propres échecs, ou le pillard sanguinaire ordonnant le massacre de son propre monde parce que sa révolte a blessé son orgueil, est absolument odieux. Entre ces deux extrêmes, le Perturabo qui tente d’arrêter la migration des Hruds alterne entre serviteur dévoué de l’Empereur abandonné à son sort par ce dernier et seigneur de guerre paranoïaque, se croyant persécuté et méprisé par l’univers entier. Où se trouve la vérité entre ces deux versions des événements ? Sans doute entre ces deux extrêmes, mais cela sera au lecteur d’en décider. Le dialogue entre Perturabo et Calliphone dans les ruines du palais de Lochos est d’ailleurs particulièrement bien trouvé, car il résume les deux facettes du Primarque, et permet de remettre en question son sentiment victimaire persistant. Bref, Haley livre un personnage complexe, ce qui contraste agréablement avec les Primarques liiiiiisses de certains des autres bouquins de la série.

D’un point de vue scénaristique, il faut aussi reconnaître à l’auteur une belle maîtrise de son sujet, puisqu’il arrive à faire tenir en une novella (certes un peu plus conséquente que le roman Primarques moyen) la quasi-totalité des événements dignes d’intérêt du parcours pré-hérétique de Perturabo. Son arrivée sur Olympia, son enfance à Lochos, sa rencontre avec l’Empereur3 , la campagne contre les Hruds, la rébellion et le châtiment d’Olympia… Il n’y a que la décimation initiale de sa Légion qui manque à l’appel, si on veut chipoter. Quand d’autres tomes de la série se contentent de mettre en scène une conquête planétaire (voire une bataille, pas vrai Annandale ?) et/ou les années formatrices du Primarque sur sa planète natale, Guy Haley démontre qu’il y a largement moyen de couvrir la vie du sujet de façon plus exhaustive, sans que le lecteur ait l’impression pour autant d’un rythme effréné ou décousu. À titre personnel, j’ai également apprécié que Haley se donne la peine d’intégrer Barabas Dantioch à son intrigue, ce qui permet de faire le lien avec d’autres publications de l’Hérésie, en particulier The Iron Within de Rob Sanders (2011 !), qui prend la suite de la retraite très mouvementée de l’Iron Fossil presque immédiatement après que ce dernier se soit fait limogé (ou, Lesserdamantyné, en cette occasion) par son Primarque. Rien n’obligeait Guy Haley à faire le lien avec la nouvelle de son collègue, lui-même ayant repris en main la destinée du Papi faisant de la résistance après les événements relatées dans cette dernière. Il l’a fait tout de même, et je trouve ça plutôt sympa !

Le fluff est également, et logiquement, mis à l’honneur de ce Marteau d’Olympia, qui dépeint précisément la planète susnommée, pastiche intelligente de la société grecque antique à la sauce 40K et la Légion des Iron Warriors, en plus de couvrir le cas de Mr P. En plus de remplir les blancs, Haley glisse également quelques informations dignes de débat dans son propos, comme la science infuse dont semble bénéficier son héros (les autres Primarques sont ils également nés avec une compréhension instinctive de leur environnement, ou bien ont-ils tout appris très vite ?), ou l’amnésie qui frappe Perturabo à son arrivée à Lochos (simulée par le jeunot, et si oui, pourquoi ?, ou bien véritable – et causée par quoi alors ?), et la relation particulière qu’entretiennent le Primarque et son auguste Géniteur (Perturabo en fait il trop ou l’Empereur l’a-t-il vraiment envoyé au casse-pipe en connaissance de cause contre les Hruds ?).

À propos de ces derniers, et pour terminer la liste des bons points, j’ai trouvé que Haley avait fait un beau boulot de présentation de cette race Xenos, qui fait plus que servir de punching-ball aux Iron Warriors (sans grand succès d’ailleurs), mais parvient à se faire une vraie place dans la galerie des aliens galactiques, grâce à leurs pouvoirs temporels et leurs étranges habitudes migratoires (sans parler de leur amour pour les bouquins, ce qui me le rend sympathiques). Ils ont définitivement le potentiel de devenir une véritable faction de 40K, et offrent une variante bienvenue aux batailles fratricides qui forment la majeure partie du corpus hérétique.

Bien sûr, tout n’est pas parfait, et en plus du prix trop élevé de l’ouvrage (je vous avais prévenu que je continuerai avec ce grief), on peut regretter un manque de développement par l’auteur des relations entre Perturabo et sa double fratrie. La fin de la novella permet certes de boucler la boucle avec Calliphone, abandonnée en cours de route après la tentative d’assassinat subie par les deux aristocrates avant le début de la conquête d’Olympia, mais les autres Primarques sont par contre totalement absent du récit, ce que je trouve un peu dommage. Cela aurait permis de juger s’ils étaient vraiment si mauvais camarades, ou bien si Perturabo en a – comme à son habitude – rajouté une couche. La non-apparition d’Horus avant le sac d’Olympia (le fluff nous dit que c’est lui qui a prévenu son frère de la trahison de sa planète, et lui a donné un marteau dédicacé par les Fab 4 juste avant que Perturabo décide de traiter son foyer comme une piñata) est d’ailleurs un peu problématique en termes de cohérence de l’intrigue globale de l’Hérésie, mais on passera outre.

Autre point d’amélioration possible de cette copie autrement très correcte, le manque de surprise et de rebondissement dans l’intrigue déroulée par Haley. C’est en quelque sorte le revers naturel du choix fait par ce dernier de se concentrer sur les épisodes déjà connus de l’histoire de Perturabo : le lecteur au fait du fluff de la Grande Croisade et de l’Hérésie saura déjà comment la campagne contre les Hruds et la « pacification » d’Olympia vont se finir (ou ne pas se finir, dans le premier cas). Il n’y a donc que l’enfance de Perturabo qui s’avère être terra nullius dans les grandes largeurs, mais là encore, Guy Haley se concentre sur la description de la personnalité de son héros plutôt que sur les aventures qu’il n’a sans doute pas manqué de vivre en son jeune temps. Rien de rédhibitoire donc, mais un aspect néanmoins important de ce Hammer of Olympia qui le distingue d’autres livres de la série.

Bref, j’ai bien aimé, et ai donc hâte que les autres soumissions Primarques signées par Haley soient inclus dans un Humble Bundle, histoire de lire si Corax et Konrad Curze bénéficient du même type de traitement…

1 : 6 pour le moment, soit un tiers du total final (sauf si GW se décide à nommer un des Primarques disparus d’ici à la fin de l’Hérésie).

2 : C’est particulièrement bien fait de la part de Haley je trouve. Même dans son ultime moment de clarté, dans les ruines du palais de Lochos, il ne peut s’empêcher de céder à son sentiment de supériorité et sa tendance masochiste, en considérant que l’Empereur ne lui pardonnera pas ses actes (alors qu’il n’en sait rien), ce qui le même donc logiquement dans les bras opportunistes d’Horus.

3 : Astucieusement placée en toute fin du récit par Haley, ce qui lui permet de terminer son propos sur une touche douce-amère, voire pathos, que je trouve assez intéressante. Cela renforce l’aspect tragique de Perturabo, sans estomper la facette sombre qu’il a révélé lors du sac d’Olympia dans les pages précédentes.

Fluff

Perturabo (Physique) : Haley donne assez peu de détails physiques sur le Primarque, mis à part la couleur de ses yeux, d’un bleu glacial, et… la largeur de ses doigts, similaire à celle d’une pelle. Il a (au moins) deux cœurs. De nombreux câbles sont implantés à l’arrière de son crâne, lui donnant parfois l’impression d’arborer des dreadlocks. Il est d’une stature « primarquielle » et domine le plus grand de ses Iron Warriors de la tête et des épaules. Il a atteint sa taille adulte à 12 ans. Son armure est d’une facture exceptionnelle, à même de résister même aux effets délétères des Hruds. Il se bat avec des canons montés sur les avant-bras de son armure. Il va au combat escorté de vétérans appartenant à l’élite des Tyranthikos (rq : sans doute 12, pour refléter les 12 tyrans d’Olympia).

Perturabo (Personnalité) : De manière unique, il est le seul Primarque qui s’est lui-même baptisé, et a toujours refusé de prendre un nom Olympien. Il a une nature boudeuse, obstinée et rancunière. Il est introspectif, secret, paranoïaque et hautain (rq : les « qualités » requises pour un tyran d’Olympia, exacerbées par les nombreuses tentatives d’assassinat qu’il a subies pendant sa conquête de la planète). C’est un génie avec un ego surdimensionné, qui souffre d’un complexe d’infériorité envers son père et ses frères, un enfant immature dans le corps d’un demi-dieu. Il ne s’excuse jamais, et attend naturellement de ceux qui le servent leur totale fidélité, jusqu’à la mort s’il le faut. Il a des difficultés à exprimer ce qu’il ressent, et ne sait pas dire non à l’autorité, même s’il juge les ordres qu’il reçoit stupides. Il a une tendance obsessionnelle au micromanagement, allant jusqu’à diriger lui-même les Serviteurs de son vaisseau lors de batailles spatiales. Malgré ses abords froids, il peut lui arriver de s’emporter, auxquels cas il peut se montrer violent et cruel. Il s’oppose au concept du divin, même en ce qui concerne l’Empereur. Sa carrière militaire lui a permis de réaliser, à son regret, que le meurtre lui procure une sensation de calme. La chose qui semble l’effrayer est l’Œil de la Terreur, notamment parce qu’il est le seul à le voir sur Olympia, ce qui lui donne l’impression d’être fou. Il est supérieurement intelligent, rationnel et logique. Il possède la science infuse sur de nombreux sujets, et n’a qu’à contempler les choses pour comprendre comment elles fonctionnent. Il comprend le binaire. Il a un grand talent pour le dessin, et est un inventeur prolifique, avec une passion particulière pour l’architecture. Il a hérité de l’Empereur le goût du grandiose et de l’absolu, même s’il réalise que ses projets utopiques ne peuvent pas se réaliser. Il aime les oiseaux, et a conservé l’habitude d’avoir des oiseaux en cage dans ses quartiers et dans le Strategium de l’Iron Blood.


Perturabo (Proches) : Il a été « découvert » sur Olympia par Dammekos, Tyran de Lochos, en 799.M30, alors qu’il avait 6 ans. Il affirme ne pas se souvenir de son passé avant ce jour, même si les légendes locales lui prêtent des exploits précoces, comme la chasse de jalpidae (des serpents à plumes géants) ou d’hydraka (hydre) avec une massue (rq : un clin d’œil aux 12 Travaux d’Hercule). Éduqué à la cour de Lochos comme pupille, puis fils adoptif, il a côtoyé les enfants naturels du Tyran : Herakon, Andos et Calliphone, qui fut la seule personne à qui il manifesta une véritable affection (rq : il la laissa notamment le surnommer Bo, ce qui en dit long !). Cela ne l’empêcha pas de la tuer de ses propres mains lors du sac d’Olympia pendant la Grande Croisade. Il reprocha toujours à Dammekos de l’utiliser comme un outil politique, et de ne mettre à profit ses talents qu’à des fins militaires. Une fois aux commandes de sa Légion, il s’entoura d’un trio de conseillers, le Trident, composé des Warsmiths Forrix et Harkor et du Capitaine Golg pendant la campagne contre les Hruds. Il considère Forrix comme le plus fidèle de ses fils, mais a des sentiments plus mitigés envers Harkor et Golg (dont il regrette même parfois l’élévation au sein du Trident). Le seul être pour lequel il éprouve un amour sans bornes est son père, l’Empereur de l’Humanité (rq : désolé pour McNeill est sa bromance entre Perturabo et Magnus…).

L’Empereur de l’Humanité : Il est arrivé sur Olympia au sommet du mont Telephus, le siège supposé des dieux de la planète en 849.M30, et y a attendu Perturabo (alors âgé de 56 ans) en compagnie de sa Garde Custodienne. Lors de leur rencontre, il avait la stature d’un homme normal, mais a facilement rattrapé Perturabo lorsque ce dernier a failli basculer dans le vide, et le Primarque a immédiatement réalisé que son Père lui était supérieur en tous points. Il s’est montré heureux de ces retrouvailles, et a révélé à Perturabo qu’il l’avait voulu indomptable, infatigable, implacable, et qu’il lui réservait des tâches qui le mettraient à rude épreuve, mais qu’il était le seul à pouvoir accomplir. Il lui a donné le titre de Seigneur de Fer.

Dammekos : Tyran de Lochos, 3ème des douze Tyranthikos, seigneur d’Irex, Kerroitan, Domminiki, et des Septologies d’Alka. Il a deux fils (Herakon, qu’il fit noyer dans une barrique de vin lorsqu’il tenta de le renverser, et Andos) et une fille (Calliphone) en plus de Perturabo, qu’il a adopté. Il devient gouverneur planétaire à l’arrivée de l’Empereur, et maintient la planète sous son contrôle jusqu’à sa mort en 999.M30, à plus de 200 ans.

Olympia (Géopolitique) : Planète humaine de culture hellénistique, où le pouvoir était divisé entre plusieurs cités-états, pour certaines dirigées par des tyrans. Les villes d’importances sont Lochos (tyran : Dammekos), Kardis (tyran : Adophus), Sodalian (Tyran : Zhinnar), Messanae (tyrannie), Irex, Edifus, Epherium, Byzellion, Achos, Phoros, Iskia, Vren. Perturabo, fils adoptif de Dammekos, entreprit l’unification de la planète en 824.M30, et y parvint malgré l’opposition de l’Hexopolis Achéen et la Ligue Penthuique, qui se constituèrent pour lui faire obstacle. Olympia passa sous le giron impérial 25 ans plus tard, à l’arrivée de l’Empereur. Perturabo participa à la Grande Croisade et laissa son père adoptif régner comme Gouverneur planétaire. À sa mort, les cités d’Olympia se divisèrent entre sécessionnistes et partisans de l’Imperium, ce qui conduisit Perturabo à raser la planète en représailles.

Olympia (Culture) : La société olympienne a régressé technologiquement pendant la Longue Nuit, perdant entre autres sa maîtrise de l’atome (que Perturabo redécouvrit). Ses soldats se battaient cependant avec des fusils et des tanks, et ses citoyens se déplaçaient en avions. Les Olympiens sont polythéistes, et leur panthéon compte notamment Gozek et Calaphais (les dieux tyrans jumeaux), Anoinkai (déesse du destin) et Hephona (déesse de la vie). Les dieux siègent depuis le sommet du Mont Telephus, la plus haute montagne de la planète (presque 8.000 mètres). Leurs contreparties maléfiques sont les Juges Noirs, qui viennent collecter leur dîme sur Olympia à intervalles réguliers (rq : sans doute des Eldars Noirs). Livres nommés : la Dialecta de Hrastor d’Epherium et la Mythica (mythologie d’Olympia). Philosophes : Demonius, Adrakastor, Heplon, Hrastor, Antibus.

Hruds : Race Xenos, aussi appelés temporaferrox. Leur apparence est globalement humanoïde, avec quatre membres et une tête. Ils possèdent de grands yeux noirs, dénués d’expression, implantés dans une large face glabre recouverte d’un mucus sécrété par les pores de leur peau, qui est constamment moite. Ils ont des mandibules au coin de la bouche. Ils sont recouverts de la tête aux pieds par des robes puantes. Ils sont de constitution malingre, et un seul Space Marines peut rivaliser en force avec plusieurs d’entre eux. Ils vivent dans une région de l’espace appelée les Profondeurs de Sak’trada, et possèdent 15 mondes majeurs et 84 mondes mineurs, sur lesquels ils ont établis leurs terriers, dont Gholghis (brièvement conquis par la 51ème Expédition, sous le commandement du Warsmith Dantioch), et Gugann (conquis par Perturabo). Les Hruds ont un rapport particulier au temps, et leur proximité fait « vieillir » les êtres et les choses de façon accélérée. Leur présence est ressentie par une élévation rapide de la température. Le champ temporel qui les entoure rend inefficace une grande partie des projectiles qui les visent (les bolts détonnent trop tôt ou pas du tout, les balles se décomposent avant de les atteindre). Seules les armes laser restent optimales. Ils utilisent des armes à plasma et des lames dessiccatives au combat. Ils apportent une grande importance à leurs archives, et défendent leurs livres jusqu’à la mort. Pendant la Grande Croisade, le Conseil de Terra a envoyé Perturabo et sa Légion contenir la migration des Hruds qui menaçait d’envahir l’espace impérial, et particulièrement les systèmes de Cadomus et Haldos, les mondes de Birgitta, Jonsclaim et Magna Aphrodite, et éventuellement, Baal.

Iron Warriors : Pendant la Grande Croisade, les effectifs de la Légion s’établissaient à 150.000 Astartes, dont 20% sont morts pendant la campagne xenocidaire Hrud. Une grande partie des effectifs venaient d’Olympia, ce qui a généré des tensions avec les habitants de la planète, dont une grande partie des fils ont été recruté par la Légion. Il ne fallait alors que 6 mois pour transformer un aspirant en Space Marines. Le vaisseau amiral de la Légion est le Iron Blood. Les vaisseaux Iron Warriors n’ont que très peu de fenêtres, et leurs équipages sont beaucoup plus réduits que ceux des autres Légions, toutes les redondances ayant été supprimées et les simples humains remplacés si possible par des légionnaires ou des serviteurs. La loge maçonnique de la Légion est le Dodekatheon, où les Warsmiths discutent et testent leurs théories (notamment avec des simulations de wargames). Il se réunit à l’avant de l’Iron Blood, au niveau du rostre d’abordage du vaisseau. La Légion n’est pas prudente au combat, et prend des risques que d’autres Astartes réfléchiraient à deux fois avant d’assumer.

Conclusion

Au final, Haley se sort avec les honneurs de ce Perturabo: The Hammer of Olympia, qui est sans doute l’ouvrage de la Black Library qui traite du Seigneur de Fer de la façon la plus complète et complexe. Si ce Primarque (ou les Hruds…) vous intéresse, et que vous souhaitez comprendre comment il a fait les premiers pas sur le chemin de l’Hérésie, il s’agit d’une lecture chaudement recommandée. La GW-Fiction n’étant pas spécialement connue pour ses personnages profonds et nuancés, il faut apprécier à sa juste valeur le portrait clair obscur que Haley fait de son héros, démontrant de manière convaincante que l’on peut être un surhomme génial placé à la tête d’une légion de super-soldats totalement dévoués pour conquérir la galaxie au nom d’un Empereur bienveillant, et malgré tout traîner d’énorme problèmes psychologiques. Dur dur d’être un Primarque…