Bear Eater
Par Schattra
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/
Intrigue
Toujours en maraude dans les Royaumes Mortels (ici en Ghur) avec ses Astral Templars pour le compte du patron, Hamilcar Bear Eater voit une occasion en or d’agrandir le protectorat sigmarite se présenter à lui lorsqu’il arrive en vue de la cité de Jercho. Miraculeusement épargnée des déprédations des hordes du Chaos, cette ville ferait un bastion idéal pour les croisés d’Azyr… si Hamilcar arrive à convaincre son monarque, le Roi Soleil Joraad el Ranoon, de rejoindre le camp de l’Ordre. Rien de plus facile pour notre héros, dont les prouesses martiales ne sont égalées que par ses talents de diplomate (du moins c’est comme ça qu’il voit les choses, en sa qualité de plus grand fan de lui-même).
Après une petite parade militaire réalisée dans des conditions éprouvantes (#SousLeSoleilExactement), même pour des immortels en sigmarite, Hamilcar et ses lieutenants (le vieux bougon Broudiccan et un random dude du nom de Thracius) sont pris à parti par une émissaire de Jojo et sommés de laisser leurs armes au vestiaire pour respecter le protocole officiel. Lorsque nos trois compères finissent par obtempérer, ils ont la désagréable de surprise de constater qu’ils sont tombés dans un piège, une petite armée de gardes se déversant dans le hall avec des velléités peu charitables envers les Stormcasts.
Punk à chien gryffhound dans l’âme, Hamilcar ne perd pas de temps à tenter de résoudre ce conflit par la parole, et commence à zlataner à tout va les malheureux mortels qui lui passent sous la main. Ayant manifestement sous-estimés la puissance de leurs adversaires, les miliciens de Jercho finissent par battre en retraite, laissant toute latitude à notre héros de monter une expédition punitive envers ce pendard de Joraad el Ranoon (officiellement) et d’annexer la cité pour la plus grande gloire de Sigmar (officieusement)1. Sur le chemin de la salle du trône, il rencontre une vieille connaissance, le général Sarmiel el Talame, avec qui il a fait le coup de feu contre les Sankrit quelques semaines auparavant, et qui l’avait mis sur la route de Jercho après la bataille de Heliopalis. Miraculeusement convaincu par Hamilcar en l’espace de deux répliques qu’il était dans le camp des méchants, Sarmiel fait défection de la Garde Solaire et accepte de guider ses gros copains jusqu’au Palais de la Lune, où le Roi Soleil tient sa cour.
En route vers son objectif, Hamilcar développe un point de côté persistant2 et se retrouve confronté, en plus des bidasses solaires qui défendent le Palais, à des vampires feulant, preuve irréfutable du passage de ce coquin de Mannfred von Castein (ennemi juré de notre héros depuis qu’il s’est fait tuer par le Mortarque3) par Jercho. Il en faut toutefois plus pour empêcher l’injouable Mimil – qui se paie le luxe d’infliger une Mike Tyson à un suceur de sang un peu trop sûr de lui – de se frayer un chemin jusqu’à l’affreux Jojo. Ce dernier ne peut compter que sur ses rayons, des serviteurs totalement assujettis à sa volonté, pour faire office de derniers défenseurs, et place Hamilcar devant un dilemme cornélien pour le héros du Bien (avec un grand B et un grand nez) qu’il est : massacrer des innocents pour atteindre son objectif, ou les épargner et laisser le Roi Soleil s’en tirer à peu de frais…
…Malheureusement pour Joraad el Ranoon, une troisième voie était possible, à savoir embrocher le lumineux monarque sur son trône d’un jet de hallebarde bien senti. La mort rapide et sanglante du roitelet permet au moins d’établir qu’il n’avait pas été changé en vampire par Mannfred von Carstein, ce qui est… une information. Et le savoir est le pouvoir, paraît-il. La nouvelle s’achève sur cette conquête nette et (presque) sans bavure d’une nouvelle Cité de Sigmar par les Astral Templars. Du travail bien fait.
Avis
Je ressors de ce ‘Bear Eater’ avec une persistante sensation de gâchis au fond de la gorge (ou peut-être du cerveau), ce qui me désole au plus haut point compte tenu de mon attachement pour le personnage de Hamilcar, une des premières têtes d’affiche moderne (comprendre, un brin complexe) des Royaumes Mortels, et qui faisait ici ses grands débuts dans la carrière. En cause, le choix de David Guymer de placer son intrigue dans un cadre exotique et singulier (donc intéressant) en diable, mais de confiner ce dernier à une toile de fond au profit d’une nième baston entre Stormcast Eternals et locaux impénitents. La deuxième moitié de la nouvelle vient ainsi ruiner le travail de world building de la première, en se focalisant uniquement sur les exploits martiaux du fortiche Hamilcar, qui parviendra une fois encore et sans aucune surprise à vaincre l’affreux vilain que la destinée lui a mis sur son chemin. Et comme les compétences martiales de sa Némésis du jour (ou de la nuit) culminent à « lever le bras d’un air vaguement menaçant », on n’a même pas le droit à un combat final digne de ce nom, comme cela avait été le cas lors d’épisodes précédents de la série.
De manière générale, il se perçoit bien trop clairement à la lecture que ‘Bear Eater’ n’est qu’un segment d’un arc narratif bien plus large, dans la droite ligne des événements relatés dans ‘The Realmgate Wars’, écrits à quatre mains par Guymer et Josh Reynolds lors des premières années d’Age of Sigmar. Les références à la traque de Mannfred von Carstein sont tellement nombreuses au fil des pages que je soupçonne que cette nouvelle devait initialement faire partie d’une nouvelle tétralogie (comme ‘The Hunt for Nagash’ et ‘Knights of Vengeance’), avant que le projet soit abandonné pour une raison non précisée. Cela expliquerait aussi cette fin des plus abruptes ainsi que le traitement bizarre réservé au personnage de Sarmiel el Talame, qui semble avoir un passif conséquent avec Hamilcar et ses Astral Templars : je suis prêt à mettre une pièce sur le fait que cette première rencontre aurait dû faire l’objet d’une nouvelle ou d’un audio drama. Bref, un véritable et regrettable accident de parcours pour la paire Guymer & Hamilcar, sans doute causé par les errements éditoriaux de la Black Library à l’époque.
Mettre un personnage récurrent de la BL en avant dans un recueil promotionnel est une tactique courante et sensée d'un point de vue marketing, et comme 'Bear Eater' marque les débuts de Hamilcar dans la carrière, il s'agissait d'un choix logique. Cependant, cette nouvelle n'est pas la meilleure, ni la plus représentative du style "high fantasy détendu du slip" que Guymer a signé pour ce héros charismatique ('The Hardest Word' est supérieur sur les deux plans, et a été initialement publié en 2017, donc à temps pour figurer dans ce recueil), ce qui fait de sa sélection une petite faute de goût.
1: On peut remercier Guymer d’adapter un grand classique de la culture britannique à la sauce d’Age of Sigmar. Appelons ça le Fardeau du Mangeur d’Ours Blanc.
2: Qui ne sera pas expliqué dans la suite de la nouvelle et n’aura pas d’impact sur la conclusion de cette dernière, mais suggère fortement que Guymer avait quelque chose de particulier en tête au moment de l’écriture.
3: Voir ‘Beasts of Cartha’.
Par Foudrolle
Dramatis Personae :
Hamilcar Mangeur d’Ours : Stormcast Eternal, Seigneur-Castellant des Astral Templars
Joraad el Ranoon : Humain, Roi Soleil de Jericho
Sarmiel el Talame : Humain, général de Jericho
Intrigue :
Après avoir traversé la Mer des Os et affronté les sankrits, un peuple de lézards bipèdes, Hamilcar Mangeur d’Ours, Seigneur-Castellant des Astral Templars, et une poignée d’Eternal Stormcasts du même ost tempête atteignent un joyau sans pareil. Perdue et oubliée de tous, la cité de Jericho subsiste depuis l’Age des Mythes. Le Chaos n’a jamais atteint cette ville qui, encore aujourd’hui, est immaculée de toute corruption.
L’objectif d’Hamilcar est double. Il souhaite rallier Jericho à la cause de Sigmar, tout en continuant sa traque de Mannfred von Carnstein, dont il espère bien écourter définitivement l’existence immortelle. En effet, Hamilcar remplace le seigneur-relictor Ramus de l’Ame Ombragée, rappelé auprès des Hallowed Knights. Hamilcar n’en est pas moins tout autant motivé que Ramus, puisque Mannfred von Carnstein l’a déjà tué une fois sur Ghur.
Aussi majestueux que poussiéreux, les Stormcats Eternals arrivent à Jericho et son accueillis en fanfare par le Roi Soleil Joraad el Ranoon, bien que ce dernier soit situé tout en haut d’un rempart à l’ombre, et les Stormcast Eternals sur une place, à cuire au soleil. Joraad el Ranoon est entouré par ses rayons, des humains entièrement soumis à sa volonté, qu’il peut utiliser comme des marionnettes.
Les Stormcast Eternals sont par la suite conduits à l’écart puis désarmés par la Garde Soleil, l’élite de l’élite de Jericho. Joraad el Ranoon, confiant, annonce aux Stormcast Eternals, par le biais d’un de ses rayons, qu’il n’est plus intéressé par Sigmar et l’a renié. Les élus de Sigmar vont donc périr ici-même à l’abri des regards.
Malheureusement pour le Roi Soleil, même désarmés les Stormcast Eternals restent des adversaires bien trop puissants pour de simples humains. Les élus de Sigmar déjouent donc le piège de leur façon habituelle, en fracassant des crânes, et se mettent en quête de Joraad el Ranoon.
Au cours de leur recherche, les Stormcast Eternals tomberont nez à nez avec le général Sarmiel el Talame de Jericho, un ami d’Hamilcar depuis qu’ils ont combattu ensemble et vaincu les sankrits. Le général se rallie aux Stormcast Eternals et leur apprend par la même que le Roi-Soleil a établi sa cour dans le Palais Lunaire.
C’est donc au dit Palais Lunaire que les Stormcast Eternals sont enfin confrontés à des adversaires à leur mesure. Les proches du Roi-Soleil se révélant tous être des vampires… Mannfred est passé par là. Hamilcar finira par retrouver le Roi Soleil qu’il abattra, d’un superbe lancer digne du film 300, libérant ainsi Jericho de la corruption vampirique et l’amenant de ce fait dans le giron de Sigmar.
Avis :
Une nouvelle plaisante à lire, ayant pour cadre une ville de lumière perdue en plein désert, vierge de toute trace du Chaos mais en proie au vampirisme. L’un des moments les plus intéressants de la nouvelle est l’association que fait Hamilcar entre vampires et Chaos. Aux yeux du Stormcast Eternals il n’y a aucune différence entre l’un ou l’autre. Hamilcar a une vision du monde très simple : il y a Sigmar et tout le reste est apparenté au Chaos.
L’opposition des Stormcast Eternals face à de simples soldats humains montre clairement l’écart divin séparant les guerriers de Sigmar aux mortels. Ces derniers sont littéralement surclassés et ne peuvent rien faire face aux Stormcast Eternals qui sont des géants piétinant des fétus de pailles.
Le personnage d’Hamilcar est par ailleurs une franche réussite dans son genre. Cliché du bout de ses bottes de sigmarites au haut de sa crinière rousse, Hamilcar est la personnification même du héros de fantasy un peu bête, toujours brave et fort, sans peur et surtout, convaincu d’œuvrer pour le bien. A l’inverse, le Roi Soleil incarne à merveille l’antagoniste fourbe et planqué toujours enclin à laisser ses sous-fifres faire la sale besogne.
En revanche je n’ai pas été particulièrement emballé par la cité de Jericho, qui m’a semblé émerger du sable juste pour illustrer que la corruption était capable de s’infiltrer partout, même dans une ville de lumière ayant banni la nuit. Un peu de nuance n’aurait pas été un mal.
Cette nouvelle est quoiqu’il en soit très sympa à lire, ne serait-ce que pour l’exubérance du personnage d’Hamilcar Mangeur d’Ours et les quelques informations que l’on peut y glaner sur le fluff (les sankrits, l’existence d’endroits non touchés par le chaos).