Lone Wolf (warhammer battle)
Par Gilian
Avant-propos
On arrive bientôt à la fin de ce recueil, et c’est déjà la cinquième nouvelle signée Dan Abnett. Une nouvelle aventure pour la Compagnie Blanche… du moins en apparence.
L’histoire du livre
Depuis vingt hivers, Jagbald Einholt est hanté par un cauchemar : la mort d’un novice qu’il n’a pas pu sauver, et la blessure qui a failli le tuer ce jour-là. Mais cette nuit, le rêve change. Et dans les ténèbres d’un souvenir vacillant, une voix familière résonne à nouveau : celle du mage Shorack.
« Tu es un homme courageux. Reste hors des ombres. »
L’histoire avec un grand H
Depuis vingt ans, Einholt revit chaque nuit la même scène : la bataille de Hagen, où un jeune novice qu’il formait, Drago, a été massacré par des peaux-vertes. Einholt était arrivé trop tard pour le sauver, paralysé par l’horreur, et avait reçu une blessure à la tête qui lui a coûté un œil.
Mais cette nuit-là, le rêve change. Un élément nouveau s’y introduit : le mage Shorack, mort récemment, y apparaît et répète les mots qu’il lui avait dits de son vivant :
« Tu es un homme courageux. Reste hors des ombres. »
Troublé, Einholt se rend au temple pour prier. Un prêtre âgé l’aborde — un homme étrange qui semble tout savoir de lui. Quand Einholt lui parle de Shorack, le vieil homme lui répond de ne pas écouter les mages :
« Ils aiment jouer avec les peurs. »
Mais Einholt sent que quelque chose ne va pas. Petit à petit, il sombre dans la paranoïa. Il commence à voir des présages dans chaque détail, sent une menace tapie dans l’ombre.
Il retourne au temple pour chercher de l’aide, mais retrouve le même prêtre. Cette fois, son discours devient sinistre. Il parle de destin, de sacrifice, de héros sanctifiés par leur mort. Il affirme qu’Einholt est désormais visible aux yeux du monde invisible. Il lui dit enfin de chercher Morgenstern :
« Si tu as des questions, lui seul a les réponses. »
Einholt part à sa recherche, traverse les bas-fonds de la ville, évitant les ombres comme s’il en dépendait sa vie. Finalement, on lui indique que Morgenstern se trouve dans une taverne appelée Le Destin. Il s’y précipite.
Mais ce n’est pas Morgenstern qui l’attend dans la salle. C’est le prêtre. Le piège est refermé.
Le vieil homme est la créature qu’Einholt avait aidé à bannir en brisant les Mâchoires d’Ulric. Trop faible pour l’affronter au temple, elle l’a attiré là, dans les souterrains, là où les ombres sont les plus épaisses. Elle le blesse grièvement, et au moment où Einholt s’effondre, il aperçoit l’ancienne enseigne usée de la taverne :
« Bienvenue à la Taverne des Ombres. »
Personnages
Einholt
Jagbald Einholt, vétéran du culte d’Ulric, longtemps perçu comme un personnage secondaire, devient ici le centre de l’histoire.
Hanté par son échec à sauver le jeune Drago, brisé par la culpabilité, il cherche à se racheter. Il a accompli un acte héroïque en détruisant les Mâchoires d’Ulric, mais ce geste l’a aussi marqué, l’a rendu visible aux forces obscures.
Persuadé de suivre les conseils d’un prêtre, il est en réalité manipulé depuis le début. Et son destin tragique est scellé dans l’ombre.
Le vieux prêtre / La créature
La créature est de retour. Trop faible pour affronter à nouveau l’ordre d’Ulric de front, elle change de stratégie.
Elle utilise la culpabilité et la solitude d’un héros brisé pour en faire un outil de rituel.
Si elle ne peut maudire Middenheim par les symboles de pouvoir… elle utilisera le symbole vivant qu’est Einholt : l’homme qui a sauvé la ville.
Conclusion
Et bien… je me suis fourvoyé. Ce n’est pas, à proprement parler, une nouvelle sur la Compagnie Blanche, mais une tragédie individuelle centrée sur Einholt.
Abnett fait ici ce qu’il sait faire de mieux : tromper notre attention. On croyait Einholt secondaire ? Il était la clé. Et la créature ? Toujours là, toujours tapie dans l’ombre.
Toutes les pièces sont désormais en place. Le grand final approche, et Abnett nous montre que rien n’est laissé au hasard dans cette mosaïque d’histoires.