Hunters

De Les Archives Infinies
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Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intro

Vous vous souvenez de Commander Shadow (H&B #8) ? Pour être honnête, moi non plus. Et pourtant, il faut faire le lien entre cette nouvelle et Hunters afin de tirer le maximum de ce texte. Merci donc à la BL de n’avoir pas jugé bon de faire un petit mémo à l’attention des lecteurs têtes en l’air, les prévenant que Hunters était, non pas la suite (ce serait trop simple), mais le prélude de Commander Shadow. Ça fait toujours plaisir.

Intrigue:

Retour donc sur la planète Cytheria, quelques semaines après l’invasion des Tau. La défense acharnée de la garnison Catachan ne semble pas être en mesure d’empêcher le Bien Suprême de rafler un nouveau monde, la supériorité technologique des « Bleus » réduisant à néant les courageuses actions d’arrière-garde des impériaux. Il faut dire que les Catachans de Campbell ressemblent plus à Cameron Mitchell dans Ultime Combat (surtout le passage où le héros jette son fusil à terre, encaisse sans ciller la demi-douzaine de balles qu’un sbire lui tire à bout portant, tranche le bras de ce dernier d’un coup de machette puis le tabasse à mort avec son propre membre1) qu’à Schwarzie dans Predator.

Leur comportement comme leur stratégie sont ainsi dictés par leurs énormes cojones plutôt que par de quelconques considérations tactiques ; et quand bien même les trois derniers commandants humains (on présume que les autres gradés sont glorieusement tombés au combat en essayant de détruire un cadre de Riptides au lance-pierre) réussissent à monter une opération un brin sensée - infiltrer le QG ennemi pour dégommer l’Ethéré de faction -, ils décident de se charger seuls de l’exécution de cette mission suicide, afin d’être sûrs de ne laisser aucun officier supérieur pour coordonner la résistance au cas où les membres de la fine équipe se feraient tous tuer ou capturer par l’ennemi.

Mais ce n'est pas grave, car les Catachans sont des headless snakes, dixit ce vieil Ezrah Mihalik (la malheureuse némésis du Commandeur Shadow dans la nouvelle éponyme : je ne spoile donc pas grand-chose en vous révélant qu’il finit Hunters en presque bonne santé) : même si on leur coupe la tête, ils peuvent continuer à se battre. C’est drôle, cette métaphore m’évoque plus le lombric que le cobra, mais on va dire quelle fait référence à un serpent natif de Catachan plutôt qu’à nos bêtes reptiles terrestres, qui eux ne font pas trop les malins une fois décapités. Ou peut-être est-ce un hommage discret de Campbell à la fameuse formule du grand Steven Savile2. Au vu du nombre de conneries dites ou faites par nos super soldats d'élite3, je pense qu’on pourrait plutôt parler de brainless snakes, mais je vous laisse seuls juges.

1: Je parle du bras tranché du sbire hein, petits fripons. On n'est pas dans Clodo et les Vicieuses.

2: « He had lived with the notion that an army was like a snake, sever it head and another would grow to take its place. » Il fallait y penser.

3: « On ne peut rien faire contre les Taus, ils sont capables de tirer des missiles sans avoir de ligne de vue sur leur cible ! Ce n’est pas naturel ! (sic) »

« Un peu comme un barrage d’artillerie quoi. C’est vrai que c’est une technologie tellement avancée que ça fait des millénaires qu’on l’utilise.»

Avis:

En dehors de cette mission d’infiltration, sorte de rapport de bataille Commandos scénarisé dont les meilleurs passages donnent à voir ce à quoi ressemble l’occupation Tau d’une ville humaine (et laissez-moi vous dire que ça évoque plus Paris pendant la seconde guerre mondiale que Woodstock pendant le Summer of Love), et les pires révèlent quel était le vrai objectif de nos trois chasseurs, Campbell fait naviguer le lecteur entre flashbacks récents (la mise sur pied de l’opération) et anciens (l’initiation de Mihalik sur Catachan, merveilleuse planète où les pré-adolescents servent d’appâts lors des campagnes de dédiabolisation - même principe que la dératisation, mais avec des diables de Catachan - ).

Le hic, comme pour Reparation, est qu’il oublie de signaler de façon claire où commencent et finissent chacun de ces passages, ce qui amène à des quiproquos grotesques. La première partie de la nouvelle relate ainsi la prudente et pénible traversée d’une plaine herbeuse par nos héros, qui mettent plusieurs heures à couvrir les quelques mètres qui les séparent de leur objectif... puis semblent soudainement se matérialiser dans la tente de Mihalik, en plein milieu du camp de base des Catachans.

Le fait que ces changements de temporalités ne soient même pas signalés par un saut de ligne m’incite à penser que la faute repose sur le maquettiste de H&B plutôt que sur l’auteur de la nouvelle, car je ne pense pas que ce dernier aurait pu en son âme et conscience opter délibérément pour une mise en page aussi confuse. Toujours est-il que le lecteur en est quitte pour quelques rétropédalages perplexes, afin de reconstituer le puzzle narratif mis en place par Braden Campbell. Au final, Hunters est une nouvelle à l’image de ses héros : pleine de bonne volonté mais risible (et même attachante) d’inefficacité. Ce n’est pas une conclusion de la trempe de Grail Knight ou de Survivor, mais ça laisse le lecteur de meilleure humeur qu'à la fin de The Rat Catcher's Tail (kill me) ou de Mountain Eater (kill me with fire).

Fluff:

Catachan (colonies): À l'opposé de l'image d'un monde autarcique et replié sur lui-même largement véhiculée par le fluff, Catachan apparaît (sous la plume de Braden Campbell en tout cas) comme doté d'une forte tendance à l'expansion, ayant implanté des têtes de pont sur plusieurs planètes, à commencer par Cytheria (utilisée pour l'aguerrissement des baby Rambo - comme s'ils n'avaient pas déjà tout ce qu'il faut à la maison... - ). Une sorte d'Ultramar en bandana rouge, en quelque sorte.

Catachan (régiments nommés): Le 51ème Régiment de Catachan, composé uniquement de snipers, a pour surnom les Vipères Noires (Black Vipers... et pas Black Adders, même si ça aurait été plus marrant). Il est commandé au moment où se déroule la nouvelle par Ezra Mihalik (héros malheureux de Commander Shadow, du même auteur). Est aussi mentionné le 26ème Régiment de Catachan, a.k.a les Cobras Tapis (Lurking Cobras), dirigé par un certain Paskow.

Catachan (superstitions): Les natifs de Catachan font preuve d'une méfiance extrême envers la technologie Xenos, qui s'étend jusqu'aux objets fabriqués par ces derniers (sophistiqués ou non). Le simple contact avec, ou pire, l'utilisation d'artefacts et d'armes non impériales est perçu comme un sacrilège par ces guerriers ultra superstitieux.

Catachan (technique de chasse): Les célèbres Diables du monde hostile sont, comme chacun sait, de fameuses saloperies pouvant atteindre une taille monstrueuse une fois parvenues à maturité. Étant de plus sociables, ces charmantes bestioles font peser une menace réelle sur la population humaine de la planète, ce qui a motivé cette dernière à monter des campagnes de régulation de ces nuisibles. Les individus adultes étant quasiment impossibles à traquer dans leur milieu naturel, c'est sur les jeunes (spawns) que portent les efforts des Catachan, qui les appâtent hors du nid (et de la protection de leurs parents aimants) en envoyant un jeunot recouvert de sang et de la résine d'une liane locale faire le Harlem Shake devant leur antre (à noter que l'odeur dégagée est irrésistible pour les jeunes Diables, mais repoussante pour les adultes, un peu comme la série SODA). Une fois la proie ferrée, le courageux volontaire doit courir vers la zone d'abattage préparée par ses comparses, qui consiste en une clairière autour de laquelle du prométhéum a été répandu afin de piéger la petite (grosse) bête dans un cercle de feu (à noter que les Diables adultes n'ont eux pas peur des flammes). Si tout se passe bien, l'appât parvient à rejoindre les autres chasseurs avant de se faire bouloter par le Diablotin, qui essuie alors une fusillade en règle aux conséquences (normalement) fatales.