Hereticus

De Les Archives Infinies
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Par PetitPierre

Avant-Propos

Et voila la Black Librarium touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://www.black-librarium.com/

Scénario et mise en scène

Scénario et mise en scène: 3/5.

D’un point de vue de la narration, c’est toujours rondement mené par notre ami Abnett. Nous retrouvons iciEisenhorn peinard en train de présider un tribunal de l’Inquisition, lorsque l’histoire démarre pleine balle avec une péripétie que l’on n’attendait pas. En effet, Gregor quitte le tribunal pour aller « débusquer » un vieil hérétique de seconde zone, Fayde Thurring, meurtrier de son ami et pilote Midas Betancor. Au passage, c’est aussi l’occasion de revoir la petite Médéa Betancor, fille du défunt, qui négocie avec virulence avec Eisenhorn, le droit d’être là pour l’exécution finale.

On sent déjà que notre vieux Gregor n’est plus aussi souple qu’avant et que cette vengeance n’augure rien de bon. Cette recherche de l’hérétique est le point de non-retour que va franchir Grégor pour sauver toute sa tribu.

Afin de vaincre un titan Warlord dirigé par l’hérétique, il devra faire appel à Cherubael, le possédé qu’il a enchaîné à la fin du T2. Pour y parvenir, il aura dû sacrifier lors du rituel un confrère et toute la scène a été vue par plusieurs de ses acolytes, ce qui va ébranler leurs certitudes vis-à-vis de leur patron. Et Alizebeth Bequin se retrouve dans le coma à la suite d’une grosse utilisation de ses pouvoirs face au titan corrompu.

Cette partie est vraiment puissante, on ne sent pas le truc venir et boom sur la tronche. Cela fait balaise de voir le puritain devenir radical à ce point.

De retour de cette affaire glauque, Eisenhorn voit toutes ses ressources, ainsi que toutes ses bases opérationnelles et tous ces acolytes attaqués simultanément sur tous les mondes par l’ennemi de longue Date, Pontius Claw. Même le Discollegium a pété ! Ce n’est clairement pas le passage que j’ai préféré, j’ai trouvé tout cela très brouillon, et cela est sûrement volontaire pour nous mettre dans le même état d’esprit que le héros, mais cela n’a pas pris sur soi. Autant l’attaque géante pendant le défilé du T m’a carrément plu, autant là, je n’ai pas hyper accroché. S’ensuit une très longue enquête qui se passe entre essayer de fuir ses ennemis, l’inquisition qui le traque et enfin pour arriver à l’affrontement final avec Pontius.

Eisenhorn se retrouve à bosser avec Ravenor, qui lui aussi est un peu borderline avec ses alliés (à vous de lire) et une ancienne amante, Crezia Bershilde, médecin au demeurant. À eux tous ils retrouvent la piste de Pontius qui essaie de récupérer un très gros artefact pour, je ne sais déjà plus quoi. Un truc d’un dieu ancien pour assouvir sa domination du monde ou un truc du genre. Donc oui vous l’aurez senti, ce n’est clairement pas le meilleur scénario de la saga. Dommage, je trouve de terminer avec un truc aussi « bateau ». Bon, il ne faut pas non plus cracher, c’est bien amené, tout cela, mais, pour une série de ce niveau, j’ai trouvé facile le coup de l’artefact antédiluvien de domination planétaire.

Par contre, voir Einsehorn utiliser à sa guise Cherubael, c’est assez cool. Car là on se dit c’est bon, il est carrément radical pour donner des ordres et se balader avec les possédés comme si c’était son acolyte. Et ça fait carrément gagner en puissance de feu, car c'est pas un rigolo le démon !


Un truc est vraiment classe, c’est qu’Eisehorn se prend gave la tête avec son pote de l’Arbites, Fishig. Celui-ci ne supporte pas ce qu’est devenu Einstein et va jusqu’à le dénoncer à l’inquisition en espérant sa rédemption. On voit donc revenir au-devant de la scène, l’inquisiteur Osma ennemi juré d’Eisenhorn. L’affrontement de ces deux-là est assez cool. Ce qui advient de Fish est juste très très bon aussi. Je vous laisse le lire, c’est vraiment de très mauvais goût Smile Et vous lirez, mais j’ai trouvé la scène où se déroule l’action finale vraiment zarbi. Pas du tout aussi bien réussi que le monde à géométrie inexplicable du T1. Et la chute ... mouai, vraiment un peu déçu par la fin en fait. Trop vite expédié, trop de questions en suspend... peut-être avons-nous des réponses dans les ebooks ou audio qui vont avec, mais en VF, pas d’chance?

Style et écriture

Style et écriture: 5/5

Par contre, là c’est toujours si bon. Abnett manie toujours aussi bien le suspense et vous pouvez reprendre ce que j’ai déjà dit pour les 2 précédents tomes, et remettre ici. C’est toujours si bon, aussi bien écrit, fluide et agréable. Ni trop pompeux ni trop speed, ni trop descriptif, juste bon. Vraiment, c’est talentueux. Et vu que ça à fait le ménage dans la team, il y a moins de perso à intervenir, donc, je suis moins perdu Smile Ah oui, un truc vraiment sympa, c’est l’usure d’Einsehorn. Du début du roman jusqu’à la fin, il ne fait que diminuer physiquement et psychiquement. Il souffre et prend banane sur banane. Cela cogne dans l’esprit et dans la chair. Po vieux, il encaisse. Et lors du combat final, et Ba, c’est chaude patate pour lui. C’est vraiment fort d’avoir réussi à balader un homme diminué comme ça sur tout un tome et d’avoir réussi à en jouer.

Intérêt fluffique

Intérêt fluffique: 5/5

Alors alors, que peut-on bien apprendre de plus après 2 tomes déjà très riches en péripétie ... et bien pas mal de choses en effet. On suit. Eisehnorn qui est en fuite. Ce qui veut dire que comme toute personne en cavale, il doit se démerder. On le voit donc louer un speeder, prendre le train, aller chez des gens, se planquer, rentrer au bistrot, déambuler dans les rues des ruches, et c’est génial. Pour le MJ de 40 JDR que je suis, cela a été un régale tout ce petit fluff d’ambiance. C’est sûr, on n’apprend pas grand-chose sur l’inquisition ou l’avenir de l’univers, mais par contre, tout ce fluo quotidien, c’est génial. Les types qui bossent dans le train, les passants, tout ce petit monde qui semble vivre peinard sous la lourde main de fer de l’Imperium ! Ha l’empereur, protège si bien.

Ha si, étant donné que Eisenhorn vire Radicale on apprend un peu plus sur la démonologie, les rituels, le warp ...et moi j’aime bien ça.

Donc oui, un tome moins grandiloquent sur le fluff, mais au combien précis dans le vocabulaire et les descriptions, ce qui permet une mise en ambiance à la mode 40k parfaite.

Appréciation personnelle

Appréciation perso: 3/5

Alors, je ne sais pas comment trop réagir. Pas évident, de noter, car j’ai quand même énormément apprécié l’histoire, mais j’ai quand même trouvé certains raccourcis faciles et certaines péripéties un peu brouillonnes.

Cependant, dans son ensemble, cette œuvre est vraiment super classe, mais si l'on reste centré sur ce tome, je trouve que pour un finish, il manque de punch. Cela s’essouffle un peu. C’est toujours très bon, mais on rentre dans des schémas classiques et des manières de faire qui sont vus et revus. Peut-être que l’on s’est un peu trop habitué après les tomes précédents.

Donc pour conclure ce tome si je métrais la note de 16/20 en votant BON.

Désolé pour les grands fans, mais ce tome ne mérite pas, je trouve le Excellent. Il est un poil gaché par quelques simplicité et un léger relâchement de l'auteur. Dommage, c’était pas loin.

Ca reste quand même du tres grand niveau, et vous pouvez foncer tête baissée pour prendre du bon temps

Par Priad de l’équipe du Reclusiam

Avant-Propos

Vous pouvezretrouver cette excellent site ici https://reclusiam.net/equipe-reclusiam?utm_medium=web&utm_source=stats_header&utm_campaign=team

Résumé

    - Qu’est ce que vous faites ? me hurla Begundi.
   Je n’en avais pas la moindre idée. J’étais seulement partiellement conscient de mes actes. Je serrai Barbarisator dans mon poing et me précipitai vers la porte. Je pense  que je voulais sortir pour affronter le Titan à l’épée. C’est dire à quel point d’inconscience j’en étais arrivé.
   Un homme armé d’une épée engageant un duel à mort avec un Titan de guerre.

Dernier tome d’une trilogie qui n’a plus rien à prouver, Hereticus nous fait vivre aux côtés d’Eisenhorn les instants clefs qui cèleront à jamais le destin de notre inquisiteur. Difficile d’en raconter d’avantage sans gâcher les surprises que Dan Abnett a préparé pour nous tout au long du roman.

Démarrant après une introduction qui n’augure rien de bon pour Eisenhorn et son équipe, nous nous retrouvons au tribunal où notre héros est en charge de présider. Travail ennuyeux s’il en est, il ne lui faut pas longtemps pour suspendre les audiences le temps pour lui de résoudre certaines choses. Les ennuies vont alors s’abattre sur notre héros qui n’était en rien préparé.

Faisant suite à l’excellent Malleus, cet ultime tome conserve tout ce qui a fait la force des précédents livres pour nous conter la chute d’un héros de l’Imperium, mais est ce vraiment la fin du Gregor Eisenhorn que nous avions connu. Dan Abnett s’en amuse et nous livre justement de grands moments de doutes où notre inquisiteur est livré à lui-même. L’issue de la première scène de guerre déterminera beaucoup de choses par la suite. Une scène extrêmement prenante qui pousse Eisenhorn dans ses derniers retranchements. Nous ne l’avions jamais vu autant à bout, et ce n’est encore que le début du roman. Il est intéressant de voir que notre chasseur de l’inquisition va maintenant devenir la proie.

Sans en dire plus, Eisenhorn et son équipe devront fuir pour leur survie (un peu comme dans la trilogie Ravenor) et faire face à bon nombre d’attaques tels de violents assauts et quelques poursuites spectaculaires. Malgré pas mal d’action le rythme souffre d’être décousu. Au-delà de l’affaire à suivre, c’est surtout l’évolution d’Eisenhorn qui nous passionnera de bout en bout. L’équipe de notre héros va aussi vivre d’intenses moments et certaines alliances ne tiendront pas.

Malheureusement, la trame semble moins maitrisée que dans les précédents livres et la fuite de notre héros est un prétexte à pas mal de scènes. Cependant l’intérêt réside dans les décisions que prendra Eisenhorn pour se sauver lui-même car Chérubael veille. La conclusion du livre pourra en surprendre plus d’un, notamment à cause de son aspect expéditif et son manque de détails (une mauvaise habitude de monsieur Abnett). On en vient à se dire qu’on ne nous a pas tout dit et que l’auteur ne révèle pas tout le potentiel du final. Impression confirmée par l’existence d”une histoire sensée faire la transition entre les 2 trilogies, disponible en audio drama et ebook.

Rien ne nous sera épargné dans cet ultime tome de la trilogie dédiée au personnage d’Eisenhorn. Les scènes d’actions ne manquent pas et afin de continuer à nous surprendre, l’auteur n’hésite pas à nous décrire des séquences d’une grande ampleur. Malheureusement, la conclusion de la trilogie nous laissera sur notre faim, nous obligeant à nous tourner vers Thorn and Talon pour en savoir plus.

Les plus

Hereticus est un épisode sombre où Eisenhorn suivra un chemin incompatible avec l’Inquisition. Surement l’histoire la moins originale des 3 mais la plus prenante indéniablement.

Les scènes d’actions sont longues et très visuelles.

Les personnages secondaires ont toujours un très grand rôle à jouer.

Un roman mené haut la main par Dan Abnett, nous faisant vivre ce récit avec grande force.

Les moins

Le déroulement du livre n’est pas toujours très cohérent.

La conclusion est volontairement frustrante.

Conclusion

Hereticus est un très bon livre, un condensé d’action qui satisfera le fan de l’Inquisition. C’est aussi un livre sonnant la fin d’une trilogie, la fin d’une époque et d’une équipe qui ne sera plus jamais la même. Ouvrant sur la trilogie suivante qu’est celle de Ravenor, la saga d’Eisenhorn nous prépare aussi à quelques choses de plus impressionnant, mais ceci est une autre histoire.

Par Technoprêtre de l’équipe du Reclusiam

Avant-Propos

Vous pouvezretrouver cette excellent site ici https://reclusiam.net/equipe-reclusiam?utm_medium=web&utm_source=stats_header&utm_campaign=team

Résumé

Un roman racontant la chute d’un héros doit-il forcément pressentir la chute de son auteur ? Je n’irai pas par quatre chemins, j’ai été déçu par Hereticus. Pourtant lu dans les mêmes conditions (en français, en une après-midi) je ne suis pas rentré dedans autant que les deux précédents. Mais si Malleus m’avait soufflé par sa densité et sa qualité – me laissant difficilement en capacité d’en appréhender toutes les subtilités – le tome d’aujourd’hui est d’une telle froideur monolithique que je peux rattraper mon faux pas de rédacteur.

Attention, cet avis va suivre l’intégralité du roman, il s’agit donc d’un spoil massif mais on parle du tome 3 d’une saga vieille de 10 ans 1. C’est aussi plus long que ce qu’on produit habituellement, nous vous invitons après lecture à nous dire ce que vous en avez pensé !

L’histoire débute par la convocation d’Eisenhorn à la présidence d’un jury inquisitorial sur une planète proche du secteur vu dans les tomes précédents. Si la remise en contexte est correcte, l’introduction de nouveaux personnages est de mise, avec un inquisiteur «débutant» – Bastien Verveuk – dont on nous fait le plaisir de le rendre détestable en moins d’une page. Son équipe de choc l’informe de la présence non-loin du meurtrier de son ancien pilote, et sa fille faisant partie de l’équipe donne le vrai coup d’envoi. Cela donne un piment certain dans la volonté de vengeance partagée par Gregor. Mais le reste de l’équipe, toujours agrandie avec les nombreuses années passées (un gimmick de début de tome) est présentée sommairement, et sans le niveau de détail des précédents tomes : la quantité mais pas la qualité.

Cette intro n’apporte pas grand chose sur le fonctionnement impérial en général, la tenue d’un procès même de cette envergure me paraissant classique et justifié dans cet univers ou l’achat d’un grigris vous donne droit à un ticket gratuit pour les pires supplices. Un départ un peu mou malgré toute la bonne volonté affichée pour nous présenter des inquisiteurs un temps benêt (Verveuk), un temps badass (l’interrogateur Menderef). On passe ensuite à toute l’équipe d’Eisenhorn, que ce soit les acolytes habituels comme Fischig, Bequin ou Aémos ; avec un rapide rappel de leur rôle auprès d’Eisenhorn, et surtout sur le temps passé ensemble et l’évolution depuis le tome précédent. J’ai oublié Harlon Nayl dans les deux sens du terme car il était présent dans Malleus, mais peu réintroduit ici.

On nous rajoute une fournée avec un astropathe (Dahault), une spécialiste de l’infiltration (Kara Swole) et deux sous-fifres : Duclane Haar et Bex Begundi, respectivement soldat gudrunite et fripouille. Soit pas loin de 10 personnages dans le feu de l’action à venir, chacun avec son rôle à jouer (dont 2 inquisiteurs). J’ai pour ma part atteint ma limite d’attention mentale, et le génie de présentation/renforcement qu’on peut trouver dans les Gaunt n’est pas utilisé ici à son plein potentiel. Même Fayde Thuring, la cible de l’opération n’est présenté qu’en meurtrier allant à ses occupations impies, sans avoir droit à une seule ligne de dialogue. Et force est de constater qu’un méchant charismatique de plus n’aurait pas été de refus au vu de la suite.

Après un départ en trombe en plein procès (et l’arrivée de son chasseur dans une scène d’une classe folle) et le temps mort de présentation, l’action démarre sec après une rapide explication des enjeux via un civil resté sur place : il y a sur l’ile glacée qui sert de décor, un Titan, corrompu qui plus est. Et après une course-poursuite haletante et de nombreux morts/blessés à la pelle (dont Bequin) on a droit au climax attendu : l’utilisation du Malus Codicium, et l’invocation de Chérubaël. Et même si il y a un passage ou il se remémore l’ensemble des gardes-fous moraux, face à la menace il n’a pas d’autres choix. Il doit invoquer le démon qui le hantait auparavant, l’être qui l’a tourmenté en rêve pendant 50 ans, et lançait punchlines énigmatiques et mystères susurrés dans les 2 tomes précédents pour nous tenir en haleine.

Pourtant, je n’ai pas ressenti ce dillemne intérieur : même si Gregor a eu un tas d’années pour flirter avec le Chaos, sa morale personnelle est toujours restée propre, on le savait tous «Juste et Bon» dans sa démarche. Il franchit ici une ligne dans l’urgence, la trahison de ces principes n’est pas assez appuyée à mon gout. De la même façon, notre démon du cool détruit le Titan d’un coup de manchette et revient se venger juste après en profitant de la perte de controle de son Maître… qui le recapture ni-une ni-deux dans un Bastien Verveuk mourant qui sert littéralement d’éponge au warp. C’est un peu rapide pour un quasi mourrant, et mal amené : Chérubaël présenté comme une intelligence maligne ne cherche ici que la vengeance aveugle, et Bastien à l’inintelligence irritante se voit désacralisé avec quelques remords et surtout une bonne dose de «ouf on aurait pas pu le supporter tout le bouquin».

Malgré le cout élevé de l’entreprise, le succès et le repos est au rendez-vous. Après un retour sur Gudrun, on nous introduit toujours plus de personnages sur le domaine d’Eisenhorn, servant(e)s et membre de la sécurité : j’ai la nausée. Si le voyage et la présence du possédé sont bien abordés, la suite se met mollement en place avec les états d’âme de Médéa, qui philosophe une centaine de pages après nous l’avoir décrite comme une pilote dure à cuire et pleine de hargne. Survient alors une attaque nocturne et encore une fois les prouesses d’Eisenhorn pour s’enfuir en sauvant les meubles et embarquant quelques membres de sa clique trouvé ça et là sur le chemin. Car même si la présence d’une Intouchable en formation sur le domaine est crédibilisé, je l’ai ressenti comme une béquille à l’histoire, en cruel manque de Bequin. Le détail de l’échappée, à pied puis en vaisseau est très bon, mais m’a quand même rappelé le tome précédent où les prouesses de pilotage face à d’autres pilotes étaient déjà au rendez-vous. On sent bien la maitrise d’Abnett pour ces combats autant mentaux que physiques.

Arrive justement un passage intéressant : le refuge de Gregor Eisenhorn, inquisiteur impérial de haut rang, dans une bicoque de campagne et résidence de son ancienne médecine… et amante. Si on nous avait tout juste fait une allusion aux sentiments de notre bourru favoris pour Bequin et cet amour impossible (physiquement) dans le tome précédent, c’est assez imposé ici. C’est remis en avant par «le serment sur secrets» envers Médéa et le coma de la principale intéressée. On met les pieds dans le plat entre la nouvelle demoiselle en colère car n’ayant pas eu de coup de fil en 25 ans et une intouchable éméchée qui vend la mèche que tout le monde est au courant. Il est bien beau notre inquisiteur qui ne sourit plus !

Heureusement qu’ils ont un prisonnier pour mettre une pagaille militaire dans le tas, sinon on se croirait dans un roman à l’eau de rose. Et coté sentiments, j’aurais aimé un peu plus de deuil, surtout quand on lui annonce que l’entreprise de sa vie a été détruite et le sort de beaucoup de ses collègues incertain. Il y a un bon potentiel désespoir et apitoiement, surtout avec une sous-couche de tromperie et de jeux avec les forces qu’il est censé combattre. On reste pourtant dans le flou sur qui a pu faire le coup, et l’équipe (réduite, encore heureux) doit se dépêcher de fuir après l’évasion du prisonnier.

Il est donc normal que notre mauvaise troupe (dont une brancardée) décide de prendre le train. Un train qu’on nous présente comme bucolique et à la balade romantique. Moi qui pensait que les romans Harlequin du 41ème bien différent de ceux du 21ème… Après toujours plus de sentimentalisme et un soupçon de coucherie pour notre inquisiteur au coeur de pierre (mais la découverte que Pontius Glaw se cache encore derrière tout ça), la tension remonte avec les conditions météos du train très Transperceneige2 et un sabotage dans la nuit. Si l’action qui arrive est de très bonne facture, avec un combat à l’épée sur le toit d’un train en plein blizzard, les discussions avec les machinistes et l’arrivée en ville font vite retomber la sauce.

Sauf que le rendez-vous tant prévu avec les derniers survivants de son groupe est en fait un piège ! Voila de quoi faire plaisir aux fans de l’intrigue, notre inquisiteur en proie à un régiment de mercenaires et une psyker de haut-niveau… mais il joue en fait double-jeu et fait warp-imploser un pantin, anéantissant toute menace. 3 pages ! Alors qu’on pouvait faire tenir une longue scène de discussion tendue entre les protagonistes (OK chacun cherche à tuer l’autre mais faites un effort), on a droit à un tour de passe-passe chaotique et des protagonistes qui ne se choque pas outre-mesure des agissements du plus juste et droit des inquisiteurs.

Sans intrigue et à court de personnage (kof kof), nous revoilà à bord de l’Essene avec Maxilla et sa bonhommie habituelle… enfin ce que les années en ont laissée. Le personnage tout en nuance des tomes précédents est ici haché menu dans ses relations avec les nouvelles venues et son aveu de filouterie alors qu’il se présentait toujours comme simple marchand. De la même façon, Fischig réagit sans aucune nuances et on sait dès la première discussion comment tout cela finira. Après toujours plus de blabla, arrive le plat de résistance en terme de personnage.

Gideon Ravenor est enfin présenté dans toute sa classe et efficacité (avec le retour d’Harlon et de Kara, on remonte le compteur de présence à une douzaine) et on apprend un peu plus sur ce que Pontius recherche grâce à l’aide d’un Eldar. Si tout le monde trouve des excuses à Eisenhorn pour ses petites lubies chaotiques, ce dernier n’est pas choqué outre-mesure par la collaboration de son élève. J’exagère, il y a des tensions mais on parle de membres d’un ordre qui a juré l’extermination totale de tout ce qui ne ressemble pas à un bonhomme vénérant l’Empereur : un simple «je ne leur fais pas confiance» me parait très léger voire pas crédible3.

Un énième voyage spatial voit la corruption surprise d’Aémos par le Malus Codicium et la conclusion du mode de pensée de Fischig et des commérages de Médéa qui parle trop, dans tous les sens du terme. L’arrivée de nos méchants inquisiteurs favoris Osma & Heldane est contrecarré par l’invocation de Chérubaël par Aémos… et sa re-capture dans le corps de Fischig, sans le moindre état d’âme si vous me passez le jeu de mot. Ce sont des fins en eau de boudins pour des personnages si travaillés.

Après une partie de cache-cache entre les derniers des 800 mercenaires engagés (j’ai plus eu l’impression d’en voir une centaine dans tout le bouquin), on se retrouve face à un Pontius Glaw en mode Général Grievous dans son nouveau corps. Après un âpre combat et la mort d’un enième personnage secondaire répondant au nom de Gustine 4, Eisenhorn achève son némésis et se fait secourir par son nouveau pote Chérubaël, grâce à l’emprise d’une flopée de sorts toujours aussi impies. Ce dernier a d’ailleurs réussi à combattre un autre possédé au service de Glaw malgré une explication entière sur sa faiblesse en échange d’obéissance passé à la trappe. Et c’est tout. Ah pardon on a droit à une rapide page sous forme d’Addendum pour nous expliquer ce qu’il advient de Ravenor, Eisenhorn et les derniers membres de sa suite.

Si les fins des deux premiers tomes n’étaient pas leurs meilleures parties, on arrive ici à une franche rigolade tant l’impression qu’il manque 2 chapitres d’explication se fait ressentir. Globalement donc, on assiste plus à la déconstruction d’un personnage froid, badass et calculateur à un beau parleur amis des dames et plus si à cheval sur ses agissements. Si j’avais déjà pointer dans mon avis précédent qu’on ne ressentait pas trop la tension des «mauvais» choix d’Eisenhorn car son coté «Juste et bon» était trop dominant, on arrive ici à une incrédulité complète de sa suite ou la répulsion cliché (Fischig, Osma & Heldane). Je caricature un peu, et vous ne l’avez peut-être pas lu sous cet angle à l’époque pour certain, mais les faits sont la : si le déclencheur est bien amené (la situation critique avec le Titan), la suite du bouquin montre l’utilisation du Chaos à toute les sauces. Et même si les personnages secondaires sont choqués ou font quelques remarques, on a droit à rien de plus tant tout le monde fait confiance à l’inquisiteur (même quand celui-ci se retrouve à moitié inconscient et plein de sang dans une pièce après avoir fait mumuse avec un sortilège).

Pari réussi pour ce livre, j’ai beaucoup plus envie d’en savoir sur Ravenor et Bequin (la grande absence de ce livre) et de laisser Eisenhorn finir ses jours de petit vieu du Warp avec son toutou possédé. Les scènes d’actions sont solides, mais les personnages beaucoup moins. C’est pourtant le chemin qu’a suivi le Sir Abnett puisqu’on a l’avantage en 2015 de savoir ce qu’il nous attend : un audio qui fait le pont, et 2 sagas sur les personnages qui conservent encore un semblant de charisme à mes yeux. Je le savais déjà en lisant le premier tome, et cela m’avait fait encore plus apprécier la mise en avant de Bequin. Restrospectivement, je comprends qu’en fait elle n’avait pas tant que ça sa place dans l’histoire à ses débuts. C’est aussi vrai pour Ravenor dont au final on n’a surtout suivi les aventures médicales.

Reste néanmoins des scènes d’actions très solides et dynamiques, on est plongé dans l’action et on visualise toujours bien les décors et ambiances, ainsi que «qui poursuit qui». C’est quand même un peu dommage que cela tourne toujours sur les schémas classiques : l’équipe contre les méchant, Eisenhorn sérieux face au méchant, Eisenhorn doutant face au méchant, Eisenhorn badass pour finir le méchant, Eisenhorn et/ou son équipe préférant fuir. Si vous y pensez deux secondes, la majorité des confrontations racontés s’y tiennent ; ce qui n’est pas forcément un mal car chaque saga apporte son point de vue (il y a d’autres séries pour les combats de masse).

J’attends donc de bonnes scènes de notre héros en chaise antigrav et de l’anti-psyker par excellence. Esperons qu’ils sauront mieux s’entourer.

1. Cela doit donc vous intéresser pas mal, ou vous l’avez lu depuis des lustres

2. La BD s’étant terminée à cette époque, peut-être un clin d’œil.

3. Ca y est, je deviens un intégriste du fluff il faut croire.

4. Vous voyez qui c’est ? Bravo, pas moi.

Conclusion

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