Fire Caste

De Les Archives Infinies
Aller à la navigation Aller à la recherche

Par Solarius

Avant-Propos

Et voila la Solarius touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/229368-solarius/

Intro

Bah alors, tout le monde l’a oublié celui-là ? C’est bien dommage qu’il soit passé sous le radar de la traduction vf en son temps car ce roman est une petite dinguerie. Je pense que cela peut s’expliquer par plusieurs raisons :

- La couverture complètement hors-sujet : On a l’impression qu’il s’agit d’un bouquin sur les Tau mais ceux-ci n’ont droit qu’à un rôle secondaire, les stars du roman étant les Gardes Impériaux. De plus, elle laisse penser à un roman rempli d’action mais on nous raconte une histoire d’horreur, ce qui a du en décontenancer plus d’un.

- Le bouquin est sorti à une période où la BL sortait principalement du Space Marine Battle et autres histoires résolument tournées vers l’action. S’ il sortait aujourd’hui, il serait probablement dans la collection Warhammer Horror.

- Fehervari n’était pas aussi connu que maintenant. Eh oui, c’est le même auteur que Requiem Infernal, il est d’ailleurs plus que probable que Fire Cast ait servi de brouillon tant les deux se ressemblent dans leur structure et les thèmes abordés. On ne peut que saluer la prise de risque du bonhomme tant la BL se contentait de sortir du Bolt-porn à toutes les sauces. Un détail amusant : Le bouquin ressemble beaucoup au médiocre Veneur de Sorcières sorti il y a peu (dans son histoire, hein ! Pas la qualité.). Ce livre n’est pas très conseillé pour les néophytes mais fera plaisir aux vieux briscards qui veulent quelque chose d’original.

Intrigue

L’histoire se déroule donc sur Phaedra, une planète marécageuse située à la lisière de l’empire Tau. Le personnage principal est un commissaire nommé Iverson. Après que le nouveau régiment auquel il a été affecté se soit fait décimer, il va recevoir une mission très particulière : Poursuivre un régiment ayant déserté le camp pour combattre les Tau à leur manière. Cela se complique lorsqu’il apprend que ce régiment proviennent de la planète Providence, dont il est originaire. On va donc suivre sa traversée des fleuves de Phaedra et ses réflexions alors qu’il tente de comprendre ce qui cloche sur cette planète : Les forces de la garde impériales qui y combattent sont composées de régiments « bas de gamme », l’état-major est incompétent et les hauts gradés totalement déconnectés alors que les Tau dominent largement la situation… Si vous êtes fins cinéastes, ce résumé vous fera penser à Apocalypse Now et c’est normal !

On suivra également plusieurs persos du côté des Arkhans. Dans la première partie, l’auteur nous fait découvrir l’histoire de ce régiment très particulier et nous montre les raisons qui les poussent à faire cavalier seul. ils ne trahissent pas l’Imperium mais font la guerre à leur manière en refusant de suivre les directives de l’état-major, comme le colonel Kurtz et ses sbires. L’un d’entre eux, un capitaine, se fera capturer par les Tau et soumis à un interrogatoire/lavage de cerveau auprès d’un étheré, ce qui donnera l’occasion d’une remise en cause des valeurs de l’Imperium. Il est difficile de résumer plus l’histoire sans spoiler. Sans vouloir trop en dévoiler, on se rendra compte qu’il y a quelque chose d’autre sur cette planète, quelque chose de bien pire qui causera divers phénomènes paranormaux affectant les personnages. C’est là que l’histoire se révèle le plus intéressant car, pris indépendamment, on pourrait se dire que cela alourdit le récit vu que ces péripéties n’ont pas beaucoup d’impact. Cependant, lorsqu’on arrive à la fin, on se surprend à refaire le compte des bizarreries auquel on a assisté et à essayer de démêler un sac de noeud qui se trouvait sous nos yeux depuis le début. Pour faire simple, l’histoire a plusieurs niveaux de lecture. Par exemple, les personnages psykers reçoivent des visions étranges tout au long de l’histoire, les protagonistes assistent à des évènements incompréhensibles comme un des leurs leur apparaissant sous une forme étrange… Tous ces événements ne seront jamais expliqués, laissant au lecteur le soin d’échafauder des théories. Il n’y a pas de réponse claire et c’est tant mieux.

Les principaux protagonistes vont se rendre compte, chacun à leur manière, que l’état-major est de mèche avec l’empire Tau : Les régiments déployés sur cette zone de guerre viennent vraiment du bas du panier et le haut commandement fait volontairement des erreurs grossières, quand il ne laisse pas les rênes à des incompétents, pour pousser les soldats à déserter et rejoindre le bien suprême. Cela procure donc un vivier de recrutement pour les Gue’vasa. Après qu’Iverson ait finalement trouvé les Arkhans, et sur les conseils d’un traître nommé Abel, le régiment organisera une attaque sur le spatioport de la planète puis sur le vaisseau amiral. Une fois dans la salle de commandement, on apprendra que le haut gradé chargé de commander les troupes de ce secteur n’est pas un méchant de James Bond mais un vieux briscard qui n’en a plus rien à foutre de l’Imperium et a décidé de laisser pourrir le conflit plutôt que de provoquer un conflit majeur qui aurait crée encore plus de morts. On apprend aussi qu’Abel est en réalité un agent des Tau. Après avoir exécuté les deux gougnafiers, Iverson se rendra compte les tau s’apprêtent à lancer une attaque sur le vaisseau amiral. L’un des capitaines du régiment ordonnera un saut warp alors que les boucliers gellers sont défectueux…

Bon là vous vous dites « Quoi ? Tout ça pour ça ? » Et vous avez bien tort. Tout au long du roman, on va apercevoir un personnage étrange, clairement chaotique, ressemblant à Iverson et provoquant des éléments surnaturels. Les psykers du régiment tenteront de tuer ce dernier, sans succès, pour empêcher un mal de se produire. Il semble que ce dernier se soit fait corrompre par le Warp et soit devenu un agent du Chaos avant de remonter le temps pour mettre en place sa corruption. C’est donc une boucle temporelle particulièrement vicieuse qui nous est montrée…

Avis

Dans ce roman, l’auteur fait des choix très judicieux qui devraient être repris plus souvent : - Pas de Mary Sue, tout le monde commet sa dose de saloperies plus ou moins gratuites tout au long de l’histoire et il y a des partis pris assez osés : Oubliez le gentil Gaunt ou le Caïn rigolo car Iverson se compromet en commettant des meurtres sur le coup de la paranoïa, un des persos Arkhans est un ancien esclavagiste qui ne regrette pas son passé et le méchant final n’est vraiment, mais alors vraiment pas celui que l’on pense être. Impossible d’en dire plus sans spoiler mais le boss de fin prend au dépourvu et parvient intelligemment à remettre en cause les actions des « gentils » . Le plus marrant, c’est que l’auteur arrive à plus humaniser ses persos dans ce petit bouquin que dans la trilogie cadienne de D. Hill et son héroïne insipide.

- La Garde y est montrée comme défaillante, de même que l’Imperium et même l’empire tau avec ses hypocrisies. Aucune place au manichéisme, on assiste à une boucherie organisée : Meurtres de sang froid, exécution de traîtres, tortures… D’ailleurs, c’est gore ! Attendez-vous à des bouts de bidoches sanguinolents qui volent dans tous les sens, l’auteur n’a pas peur de faire dans le crade si nécessaire. Les scènes d’actions sont plutôt bien foutues, c’est prenant et il n’y a pas de perso « one man army ». Tout le monde a son utilité sur le champ de bataille et les combats de jungle sont bien retranscrits avec les snipers embusqués ou les ennemis qui attaquent par les airs comme les vespides. - Une grande variété au niveau des forces en présence : Les régiments présentés sont cools et variés en plus de présenter des unités peu représentées chez BL comme les sentinels. Oh, joie ! Enfin une représentation des auxiliaires taus comme les vespides, les kroots et les Gue’vasa !

Une représentation de la corruption du Chaos tout simplement excellente ! Là où beaucoup d’ auteurs veulent être surs que ce couillon de lecteur a bien compris que les persos se trouvent sur une planète corrompue en leur faisant dire des phrases comme : « Mmmh, José a des visions bizarres et nous sommes attaqués par des mutants, se pourrait-il que le Chaos soit à l’oeuvre ? », Fehervari part du principe que le lecteur est un fin connaisseur du lore et se contente de disséminer des infos par-ci par -là en lui faisant confiance. Pour faire simple, il est précisé dans des flashbacks que le régiment a purgé une ville corrompue par Nurgle. Cependant, ce nom n’est jamais prononcé par quiconque et on le devine tout seul lorsque les persos sont attaqués par des zombies et par le fait que cette ville se nomme « Trinité »Si on additionne à ça le fait que les persos sont de simples bidasses n’ayant aucune connaissance ésotériques (pas d’Inquisiteur en vue), on obtient une intrigue très crédible et intelligente.

- Un lieu vraiment original : Phaedra est un monde marécageux composé d’îles vivantes et dont l’atmosphère comporte des spores pouvant transformer ceux qui l’inhalent en zombie champignon à la « Last of Us ». Cela donne des moments mémorables comme des Kroots "zombifiés" dont un krootox portant sur son dos un cavalier mort ayant fusionné avec la pauvre bête.

Au niveau des défauts, les intrigues ont tendance à faire du surplace avant de se résoudre un peu brutalement. Il y a une abondance de persos secondaires qui se ressemblent un peu trop et rendent l’histoire difficile à suivre. Des idées intéressantes sont introduites au début de l’aventure avant d’être bizarrement oubliées : Par exemple, Iverson perd une main et un oeil au début de l’aventure mais l’auteur semble l’omettre par la suite. Enfin, le côté « apparitions mystérieuses jamais expliquées » pourra en rebuter plus d’un. Au final, rien de bien méchant tant tout ceci est éclipsé par les bonnes idées. Je recommande à tous les fans anglophones et râle sur la BL pour ne pas l'avoir traduit en vf en son temps.

Ma note : 17/20

Fluff

Pour le point lore :

- C’est l’occasion de découvrir un régiment particulièrement stylé : Les confédérés Arkhans. Il sont inspirés des sudistes pendant la guerre civile américaine du coup ils ont un lore plutôt généreux et intéressant : Ils proviennent d’une planète s’étant rebellée contre l’Imperium et ayant décidé de faire sécession, sans influence chaotique. Cela a dégénéré en guerre civile qui s’est heureusement achevé par la victoire des loyalistes avant que l’Imperium n’envoie ses troupes pour régler le problème avec les résultats que l’on connait. Providence est un monde au climat tempéré divisé en plusieurs régions plus ou moins sauvages. On notera notamment les « Badlands » où se trouvent de nombreux hors-la-loi et les « Northlands » où vivent de nombreuses tribus plus sauvages et les psykers du régiment. Le bouquin est donc truffé de références assez marrantes aux westerns et à la culture américaine, il est fait mention de chants sacrés nommés « Le Gospel de l’Empereur ». Les habitants de ce monde ont un caractère « rebelle mais loyal ». Ils semblent avoir droit à un bon niveau d’éducation pour des impériaux, la raison qui les ont poussé à se rebeller était qu’il voulait surtout se débarrasser de la superstition et de la servitude aveugle.

- Ils portent des vestes flaks grises ainsi que des képis. font un usage immodéré des sentinels et disposent de soldats d’élite, les Steambloods Zouaves, dotés d’armures de combat steampunk tenant plus du tank que de l’armure énergétique. Elles sont difficiles à produire, à maintenir et sont très bruyantes. Cependant, elles sont dotées d’une arme de corps à corps, d’une mitrailleuse et sont capables de teneir tête à une exo-armure tau. Leur première compagnie se nomme les « burning eagles » et est composée de parachutistes portant des armures spéciales, des casques de bronze en forme de rapace.

- Il est fait mention d’un autre régiment, les corsaires pénitents venant d’une planète océanique nommée Lethea. Ils sont sérieusement fanatisés (ils voient leur service au sein de la garde comme un moyen de faire pénitence) et disposent d’esclaves qu’ils maltraitent. Ils sont décrits comme Ils portant « des armures sculptées avec des épaulettes dentelées et des casques coniques qui se terminaient par des ailerons sur les côtés, ce qui leur donnait une allure nettement marine. Au lieu des fusils lasers habituels, ils portaient des fusils radiants surpuissants reliés à des sacs à dos cannelés en forme de coquillage ».

- On trouve des mercenaires Loxatls chez les Tau. Les Gue’vasa sont décrits comme portant « des armures flaks moulées et des carabines à impulsion trapues.