Bitter End

De Les Archives Infinies
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Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intro

Sarah Cawkwell nous revient avec une histoire qui, pour une fois, fait l’impasse sur ses chers Silver Skulls, ce qui, en soi, est déjà une bonne nouvelle (de l’habitude naît l’ennui). Ayant été chargée par ses éditeurs d’écrire un roman (The Gildar Rift) mettant aux prises les ennuyeux condisciples du bon capitaine Gileas Ur’Ten avec les Red Corsairs de Huron Sombrecoeur, Cawkwell a semble-t-il poussé le zèle jusqu’à rédiger une nouvelle centrée sur le fameux tyran de Badab, afin de pouvoir s’approprier au mieux la personnalité du bonhomme. Le lecteur est donc invité à marcher dans les traces de l’ancien maître de chapitre des Astral Claws lors d’un de ses raids sur l’Imperium, ce qui s’avère être plus plaisant que d’accompagner Ur’Ten dans ses pérégrinations galactiques : le simple fait de suivre une figure bien connue du fluff au lieu d’un capitaine Space Marines lambda aiguise l’attention du lecteur, qui peut enfin se raccrocher à un élément familier au lieu de patauger intégralement dans l’imaginaire tortueux de Sarah Cawkwell. Première satisfaction.

Intrigue:

Notre propos débute sur un agrimonde en déréliction (faut dire qu’après un Exterminatus, même le maïs Monsanto a du mal à pousser), sur lequel, comme tous bons méchants de série B, Huron et son « partenaire », un dénommé Dengesha, meneur d’une cabale de sorciers ayant fait scission de la légion des Word Bearers, se retrouvent pour parler affaire. Le Huron de Cawkwell est en effet décrit comme une sorte de parrain mafieux en armure énergétique, tout prêt à conclure des deals léonins avec quiconque est assez fou pour penser qu’il tiendra sa parole (ce qu’il semble faire rarement). On est assez loin du personnage décrit par Chris Pramas dans la nouvelle Into The Maelstrom (collectée dans le recueil du même nom), sociopathe certes rusé mais visiblement peu intéressé par la négociation, mais pourquoi pas.

Huron a besoin des services de Degensha et de ses potes pour une raison très terre à terre : plus il s’éloigne du Maelstrom, plus la protection accordée par son Hamadrya décroît. Il souhaiterait donc raccorder une batterie psychique (une âme quoi) à son petit animal de compagnie afin de pouvoir aller piller hors de sa zone de confort en toute sécurité. Sors couvert, t'as bien raison mon p’tit Huron. Les psykers du tyran n’étant apparemment pas capables de réaliser l’opération tous seuls (qui pourtant me semble être le B-A BA du sorcier du Chaos), ce dernier vient demander l’aide de Degensha1, qui en retour de ses services recevra le contrôle du monde sur lequel Huron a localisé l’âme qui servira de Duracell à son crapaud de compagnie. Tope là mon gaillard, cochon qui s’en dédit.

La deuxième partie de la nouvelle décrit l’attaque des Red Corsairs sur le monde en question, afin de mettre la main sur une certaine sur Brigitta de l’ordre de la Rose de Fer, parangon de justice et de bonté, mais leader militaire épouvantable. Après avoir laissé toutes les Forces de Défense Planétaire à proximité se faire laminer sans lever le petit doigt (envoyer ses forces au compte-goutte contre des Space Marines du Chaos, c’est vrai que c’est une stratégie tout à fait viable), notre pauvre Chanoinesse décide en effet de faire un dernier carré au cœur du temple de l’ordre, soi-disant pour préserver ce dernier de la profanation des forces du Chaos. D’instinct, j’aurais plutôt tendance à penser qu’un échange nourri de bolts à l’intérieur d’un lieu saint a plus de chances de dévaster l’endroit qu’autre chose, mais peut-être qu’au 41ème millénaire, ça ne fait que rajouter du cachet à la décoration intérieure. Enfin, Brigitta ne semble pas penser un seul instant qu’elle et ses sœurs ont la moindre chance de prévaloir face à leurs assaillants, ce qui témoigne d’une foi en l’Empereur assez vacillante, bien loin du fanatisme que l’on attend de la part de l’Adepta Sororitas. Je ne sais pas pour vous, mais si mon supérieur passait son temps à répéter : « Ah les gars, qu’est-ce qu’on va prendre cher, mais essayons de mourir dignement », j’aurais peut-être tendance à déprimer. On est loin de la Sœur Aescarion de Counter, qui s’enquille des Space Marines comme qui rigole. De là à qualifier la Rose de Fer d’ordre mineur, voire minable, il n’y a qu’un pas que je serais bien tenter de franchir. Toujours est-il que Huron s’empare sans trop de difficulté de son trophée, et l’usage qu’il en fera en surprendra plus d’un2.

1: Degensha qui ne semble pas être non plus le plus dégourdi des pratiquants des arts occultes : après cinq mille ans d’études du Chaos, n’être pas foutu de déterminer l’origine d’un bouclier psychique, ce n’est pas franchement brillant. Je suppose qu’il a dû retaper quatre mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit fois sa deuxième année de BTS sorcellerie.

2: Et oui, vous ne rêvez pas, Sarah Cawkwell nous a bel et bien concocté un twist final. Grossier certes, mais étant donné le passif de la demoiselle, il s’agit d’une agréable surprise (un peu comme si le collier de nouilles confectionné par votre cher bambin pour votre fête présentait des couleurs assorties : du progrès dans la médiocrité).

Avis:

Malgré les quelques ratages listés plus haut (et soyez sûrs que j'en ai laissé quelques uns de côté pour ne pas gâcher le plaisir du lecteur), Bitter End s'impose facilement comme la meilleure production de Sarah Cawkwell à date, ce qui n'est pas grand chose, tenons-nous le pour dit, mais qui prouve amplement que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. On ne peut qu'apprécier cette lente montée en puissance de Miss Cawkwell, qui doit maintenant consolider ce nouveau niveau d'écriture et s'efforcer de ne pas retomber dans ses travers passés. You go girl, you go.

Fluff:

Pas à grand chose à se mettre sous la dent. On notera tout de même qu'Armanneus Valthex, Maître de la Forge des Red Corsairs, fait un rapide caméo à la fin de la nouvelle. Cela aurait même pu être intéressant, si Cawkwell s'était donnée la peine d'introduire un peu le personnage aux lecteurs ne connaissant pas leur The Badab War - Part One sur le bout des doigts.