Wolf Riders

De Les Archives Infinies
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Avant-Propos

Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/

Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/

Intrigue:

Alors que nous avions laissé nos héros à crapahuter nuitamment aux alentours de Bogenhafen pendant la tristement célèbre Nuit des Secrets (Geheimnisnacht) dans la nouvelle initiale autant qu’initiatique du même nom, nous les retrouvons bien plus au Sud, dans les Principautés Frontalières, alors que Felix a trouvé le moyen de se mettre dans de beaux draps. Témoin de la drague lourdingue dont une frêle demoiselle faisait les frais dans le relais trappeur où notre héros venait d’entrer s’en jeter un petit, pendant que l’autre (petit) était parti couler un bronze dans la forêt, notre romantique héros a en effet trouvé malin d’intervenir, provoquant l’ire des trois (ruffians recouverts d’une bonne couche de graisse d’) ours faisant du pied – normal pour des plantigrades – à Boucles d’Or. Bien mal lui en a pris, les harceleurs n’appréciant guère être interrompus en plein malespreading, et le faisant savoir en termes non incertains1. D’excuses non acceptées en menaces explicites, la situation finit par tout à fait dégénérer, et le poète d’Altdorf (qui semble à ce moment avoir oublié qu’il disposait d’une épée) aurait bien mal fini sans l’arrivée à point nommé de son compagnon, dont la simple apparence et le sourire ravagé (plutôt que ravageur) convainquent les trois gros cochons de prendre congé séance tenante.

Ayant sauvé la face – et pas que… – Felix recueille les premiers dividendes de son intervention zéroïque, en raccompagnant la belle Kirsten jusqu’à la charrette de Frau Winter, la sorcière dont elle est l’apprentie. Et si l’humble hameau où le récit prend place a la chance de compter une mage parmi ses résidents, c’est que cette dernière fait partie des sujets du Baron exilé Gottfried Von Diehl, chassé de l’Empire quelques mois plus tôt, et parti dans les Principautés Frontalières avec ses gens se tailler un nouveau fief. Ayant déjà développé un honnête béguin pour la fraîche donzelle, qui lui dépose un chaste mais reconnaissant bécot sur la joue avant de prendre congé de son sauveur (même si « leurre » serait plus adapté, Gotrek ayant fait tout le boulot), Féfé persuade son comparse de proposer leurs services comme mercenaires au Baron, donnant ainsi à notre Don Juan en culottes rayées l’occasion de conclure, et à Gotrek celle de reposer ses pieds douloureux2. Nous apprenons par la même occasion pourquoi nos compères sont partis prendre le bon air du Sud : rencardé par un tavernier Nain du nom de Faragrim (Capitaine du Grondor), Gotrek s’est mis en quête de la horde3 perdue de Karaz aux Huits Pics, trésor mythique gardé par un Troll l’étant tout autant, soient deux excellentes raisons pour un Tueur de membres du forum 15-18 de JVC de partir en balade. Ne souhaitant pas partager ce très hypothétique butin avec quiconque, le Dawi fait jurer à son commémorateur de garder le silence sur ce point, ce que ce dernier accepte sans problème. Une visite rapidement expédiée dans le camping car des cousins Von Diehl (Mannfred, neveu et héritier de Gottfried, et Dieter, fils bâtard du Baron et de Frau Winter), et l’affaire est entendue, même si Felix découvre avec effroi que les trois trappeurs seront également du voyage, et serviront de guide à la caravane de migrants…

Fast forward à travers les riantes forêts des Principautés, et les tout autant riants Gobelins qui hantent ces dernières, et prennent un malin plaisir à harceler les vaillants pionniers, et nous voilà devant les murs du village fortifié d’Akendorf. Pas de chance pour les gueux du voyage, la forte escorte mobilisée par les Von Diehl n’inspire pas du tout confiance chez les locaux, qui refusent catégoriquement de laisser les rescapés passer la nuit à l’abri de leurs murailles. Beaux joueurs, ils préviennent tout de même les marcheurs de ne pas aller plus au Sud, où s’étendent les sinistres Collines de Geistenmund, notoirement hantés par des morts sans repos. Bien évidemment, ce sera dans cette direction que les Von Diehl, dont la réputation de lignée maudite tient peut-être à ce genre de décisions malheureuses, décideront d’aller, ce qui aura de funestes conséquences. À toute chose, malheur est bon cependant, puisque c’est dans ce cadre bucolique que Felix aura, mais oui, l’occasion de conclure avec Kirsten (sans doute le passage le plus osé publié par la BL à ce jour). Bravo champion. S’en suit une attaque confuse et brumeuse de squelettes assez patauds, narrée de manière fragmentaire par un Bill King assez peu inspiré sur le coup. Deuxième satisfaction de la nuit pour Felix : il se tape Lars le trappeur, celui-là même qui lui avait fait des avances déplacées quelques jours plus tôt, dans le tumulte de la mêlée générale. Le jour se lève sur la victoire sans appel des vivants, qui peuvent reprendre la route malgré de nombreuses pertes, et l’inquiétante certitude que l’un des leurs est probablement responsable de l’attaque des sacs d’os, dont la sépulture a été ouverte à dessein…

Fast forward bis, à travers les plaines méridionales cette fois-ci, où la présence de Gobelins (encore) ne dissuade pas nos trekkeurs de l’extrême de prendre possession d’un fort abandonné pour installer leur colonie. Felix, résolument amoureux de Kirsten à présent, se retrouve face à un dilemme cornélien : s’il souhaite refaire sa vie avec sa go, il doit trouver le moyen de plaquer son Go (et survivre à leur rupture, ce qui est loin d’être certain). Pour gagner du temps, il parvient à convaincre le Tueur d’aider les colons à fortifier leur domaine, ce qu’il accepte de faire sans trop rechigner. Ces précautions se révèlent assez rapidement fondées, une tribu de Chevaucheurs de Loups Gobelins (avec un titre pareil, ça ne faisait pas un pli) se présentant rapidement devant les portes du fort de rondins pour en poutrer les occupants (ce qui est assez approprié, reconnaissons-le). Malgré la présence de l’Impératrice Palpatine (Frau Winter, qui balance des éclairs bleus à tour de doigts) parmi les défenseurs, la situation n’est pas brillante pour ces derniers, car les Peaux Vertes peuvent elles aussi compter sur un chamane compétent. Alors que l’assaut final sur les portes de Fort la Latte (de bois) se prépare, Gotrek envoie Felix chercher la sorcière, mandée quelques minutes plus tôt par son suzerain…

…Notre poète ne fait pas le voyage pour rien, puisqu’il trouve la quasi-totalité des Von Diehl, ainsi que Frau Winter et surtout Kirsten, qui meurt dans ses bras, assassinés par Manfred. L’héritier souhaitait ainsi réaliser pour de bon la malédiction familiale, qui lui est montée à la tête depuis qu’il a été témoin de la déchéance de son père, jeté au cachot par Gottfried lorsque des mutations ont commencé à le frapper. Persuadé qu’un destin similaire l’attendait, Manfred a activement cherché à éteindre sa lignée, et est notamment responsable du lâcher de squelettes précédemment narré. Bizarrement, il se montre moins emballé par la proposition de Felix de l’aider à terminer ce qu’il a commencé, et lorsque les deux hommes commencent à se fritter, l’aristocrate a initialement le dessus, avant que sa vulnérabilité métatarsienne ne vienne sceller son sort4. Ceci fait, Felix s’en va à la rescousse des défenseurs, et retrouve un Gotrek bien esquinté – c’est à cette occasion qu’il perd son œil – par son combat victorieux contre le chamane Gobelin et ses gardes du corps Orques. Il ne faut toutefois pas longtemps à notre coriace psychopathe pour reprendre du poil de la bête, et entraîner son aède cafardeux vers la bouche de métro l’entrée de l’Ungdrin Ankor la plus proche, et au delà, le fameux trés-horde de Karak aux Huits Pics…

1: Et assez osés pour le public et l’époque, puisque l’un des trappeurs annonce même qu’il est prêt à se taper Felix plutôt que la fille. C’est ce qui s’appelle avoir la dalle.

2: Sa seule faiblesse apparente. On connaissait le talon d’Achille, Warhammer a les durillons de Gotrek.

3: Détail amusant, King fait deux fois de suite la même faute d’orthographe et utilise « horde » à la place de « hoard » (magot en anglais).

4: On pourra dire qu’une nouvelle fois, Felix a pris son pied. Quel tombeur.

Avis:

Si Geheimnisnacht marque la première apparition de Gotrek et Felix, Wolf Riders occupe une place tout aussi importante dans la genèse du couple le plus iconique de la Black Library. Soumission plus conséquente que sa prédécesseur, cette nouvelle permet à King de développer à la fois ses personnages et sa vision du monde de Warhammer, qu’il parvient à rendre à la fois incroyablement sombre, dangereux et sinistre, mais également crédible et authentique. La trouvaille de l’auteur, qui s’incarne littéralement dans ses deux héros, consiste à incorporer des éléments de « normalité heureuse », telle que la romance (consommée, et c’est assez rare pour le souligner, la BL étant bizarrement assez prude sur ce sujet) entre Felix et Kirsten pour faire contrepoint à l’avalanche de grimdark que les protagonistes doivent endurer par ailleurs, et dont Gotrek est la personnification parfaite.

Un autre point positif de cet épisode de l’infinie (dans tous les sens du terme) saga de l’Omnitueur est la vulnérabilité dont King le dote, et qu’il perdra bientôt pour se transformer en invulnérable machine à occire, ce qui résultera en un désengagement émotionnel de la part du lecteur. Au moment où Bill King écrit cette nouvelle, Felix et Gotrek ne sont en effet pas des légendes de la GW-Fiction, mais deux nouveaux personnages récemment créés, et dont la disparition ne chagrinerait pas grand-monde. Du fait de sa profession, on sait que Gotrek est susceptible de rencontrer une fin violente et rapide, et lorsqu’il se jette dans la mêlée à la fin de l’histoire, le lecteur de 1989 pouvait tout à fait penser qu’il ne s’en sortirait pas cette fois-ci. S’il avait voulu jouer la carte du grimdark nihiliste jusqu’au bout, King aurait très bien pu opter pour donner à son héros une mort indigne (se faire tuer par un mage Gobelin n’étant pas très glorieux pour un Tueur Nain), soulignant ainsi la cruauté du monde de Warhammer. S’il ne l’a pas fait, on ressent tout de même un suspense plus important que lors de la majorité des aventures du duo, ce qui est très appréciable.

Seul léger bémol à cette partition autrement très satisfaisante, la mise en scène décousue des affrontements majeurs (la skelly night et le siège du fort) de la nouvelle, dont King ne livre que quelques fragments « felixiens », qui ne permettent pas vraiment au spectateur de se plonger dans ce qui auraient dû être des apex épiques de l’intrigue. Personne n’est parfait. En tout cas, Wolf Riders tient bien sa place de nouvelle centrale du recueil éponyme dans lequel elle figure, et se place parmi les tous meilleurs épisodes de la série. Un vrai classique.

Fluff:

Gotrek : Fait la taille d’un garçon de neuf ans (environ 130cm) mais est musclé comme deux hommes forts. Il est recouvert de tatouages et arbire une chaîne reliant son nez à son oreille droite. Il a perdu un oeil en défendant un fort contre une attaque de Chevaucheurs de Loups Gobelins. Il lui manque plusieurs dents. Il dit venir de Caraz-a-Carak (sic).

Tueur de trolls : Les membres de cette caste inspirent la terreur superstitieuse chez beaucoup d’humains.

Von Diehl : Lignée de barons gouvernant les Marches de Vennland, domaine situé dans la province du Wissenland et placée sous la suzeraineté de son Electeur. Le Baron Gottfried fut banni par la Comtesse Emmanuelle von Liebwitz pour causes de différents religieux (les Von Diehl étant des Ulricains), et partit dans les Principautés Frontalières avec ses gens. L’héritier de Gottfried, Manfred, est un dramaturge ayant écrit la pièce Strange Flower (également interdite par la Comtesse Emmanuelle), décrivant la dégénérescence d’une jeune femme noble victime de mutations. Les Von Diehl ont la réputation d’être sous le coup d’une malédiction depuis que leur patriarche condamna la sorcière Irina Trask au bûcher. Il fut tué peu de temps après par une bande d’Hommes Bêtes pendant une chasse, et son fils aîné, Kurt, partit dans le grand Nord après que ses frères aient comploté pour lui voler son héritage (rq : Le destin de Kurt est narré dans la nouvelle ‘The Laughter of Dark Gods’). Le père de Manfred disparut à son tour, laissant Gottfried régner à la place de son neveu. Pour ne rien arranger, Gottfried eut un fils bâtard – Dieter, cousin de Manfred – avec la sorcière de sa cour, Frau Winter. La malédiction prit fin avec la disparition des derniers Von Diehl, dans le fort qu’ils avaient construit dans les Principautés Frontalières après leur exil.

Collines de Geistenmund : Situées dans les Principautés Frontalières, ces collines ont la réputation d’être hantées par les Nécromanciens chassés de Bretonnie (par un certain Roi Soleil…) des siècles plus tôt. Tirant parti des tertres funéraires des premiers habitants de la région, ces sorciers levèrent des armées de morts vivants qui manquèrent de conquérir toutes les Principautés, n’eut été pour l’alliance des humains avec les nains des Montagnes Noires.