Death on the Road to Svardheim
Par Gilian
Avant-propos
En complément de son deuxième roman de la série Gotrek (Tueurs de Gitz), Darius Hinks nous livre une deuxième nouvelle. Contrairement à la première, qui servait d’introduction au roman Tueur de Goules, celle-ci peut se lire indépendamment du roman, sorti quelque temps après.
L’histoire du livre
Gotrek Gurnisson et son compagnon aelfique, Maleneth, marchent sur la route de Svardheim. C’est un long voyage à travers des terres hostiles, jalonné d’innombrables crânes. À bout de nerfs, ils ont besoin d’une distraction — telle qu’une délégation de prêtres assassinés, avec un seul survivant. Les héros entreprennent de venger les morts et de récupérer une relique volée — mais les brigands qui ont attaqué les prêtres détiennent un sombre secret qui va plonger le Tueur et l’aelf dans une lutte désespérée pour leur survie.
L’histoire avec un grand H
Gotrek et Maleneth marchent depuis plusieurs jours sur une route désertique, bordée de crânes laissés par les adorateurs de Khorne. Épuisés par la chaleur et le manque d’eau, ils reprennent leur éternel débat : Gotrek affirme que les dieux ne se soucient pas des mortels, tandis que Maleneth soutient que seule la foi en Sigmar peut sauver les Royaumes Mortels. Elle insiste sur le fait que Gotrek lui-même n’est qu’un pion dans un jeu divin, ce qu’il refuse de reconnaître.
Au détour du chemin, ils découvrent une caravane de prêtres sigmarites massacrés. Parmi les cadavres, une survivante se cache : Carmina, une prêtresse. Tremblante, elle explique que leur relique sacrée a été volée par des brigands. Selon elle, cette relique est le cœur de leur foi et doit absolument être récupérée. Gotrek se moque de la foi de Carmina mais accepte de l’aider, à la grande surprise de Maleneth.
Les trois compagnons suivent la piste des voleurs jusqu’à une forteresse en ruine. Maleneth, prudente, veut s’infiltrer discrètement pendant que Gotrek attire l’attention. Mais lorsqu’elle entre dans la cour, elle découvre avec horreur qu’il ne s’agit pas de simples pillards : ils mènent un rituel de sang pour invoquer un démon de Khorne.
Gotrek, comme à son habitude, fonce tête baissée dans la mêlée. Le démon, cherchant à déstabiliser le Tueur, l’accuse d’avoir fui son propre monde et abandonné les siens. Terrible erreur : Gotrek, rendu furieux, lui saute dessus.
Maleneth comprend que le démon n’est pas encore pleinement invoqué et commence à disperser les reliques disposées en cercle autour de lui.
Finalement, Gotrek lui tranche la tête d’un coup de hache, en faisant bien comprendre à Maleneth qu’il n’avait pas besoin d’elle pour tuer un « petit démon ».
La relique est récupérée et le petit groupe se sépare.
Gotrek et Maleneth reprennent leur route et croisent un monastère sigmarite. Ils espèrent y trouver repos et hospitalité, mais les prêtres leur hurlent depuis les remparts que le temple est fermé aux étrangers : une célèbre voleuse du nom de Carmina a dérobé la relique du monastère…
Maleneth, furieuse d’avoir été trompée, se sent humiliée. Gotrek, lui, éclate de rire devant l’ampleur de la supercherie et l’absurdité de leur aventure.
Personnages
Gotrek
Plein de contradictions, il accepte de se lancer à la poursuite des voleurs de la relique sacrée alors qu’il rejette l’idée que les dieux se soucient des mortels. Il prend toute cette aventure à la rigolade, au grand dam de Maleneth, qui ne supporte pas d’avoir été dupée. Il s’est lancé à la poursuite de la relique non par considération religieuse, mais simplement pour avoir une bonne bagarre.
Maleneth Witchblade
Elle aussi est pleine de contradictions : elle reste persuadée que les dieux ont le dernier mot, que la guerre se décidera entre eux et que les mortels ne sont que des pions dans le jeu divin. Cela entre pourtant en tension avec ses actes : elle tente d’influencer son destin et n’hésite pas à « donner un coup de pouce » au sort — elle est active plutôt que passive. Elle prend d’autant plus mal le fait d’avoir été manipulée que cela amuse follement Gotrek.
Conclusion
Bonne petite nouvelle de Darius Hinks : on se croirait revenu au bon vieux temps — Gotrek se lance dans une aventure incertaine sur un prétexte fallacieux, au grand dam de son sidekick, Maleneth, avec un petit twist final qui fait que la bonne action se retourne un peu contre eux.
Par Schattra
Avant-Propos
Et voila la Schattra touche , merci a lui.
Vous pouvez le retrouver ici : https://nebelheim.wordpress.com/
Ou ici : https://www.warhammer-forum.com/index.php?/profile/27242-schattra/
Intrigue:
En route vers la cité de Svardheim pour une raison sans doute logique mais inconnue de l’auteur de ces lignes au moment de l’écriture de cette chronique, le duo le plus mal assorti des Royaumes Mortels1 passe le temps et les kilomètres sur la route 88 (c’est tout plat, désertique et décoré avec des monceaux de crânes) en discutant théologie, comme à leur habitude. Bien évidemment, la situation finit par gentiment dégénérer, l’anticléricalisme blasphématoire d’un Gotrek toujours chafouin de s’être fait rouler dans la farine par les Dieux du Monde Qui Fut mettant sur les dents, qu’elle a éclatante, la dévote Maleneth. À force d’enquiller les bornes, elle finit même par les dépasser, allant jusqu’à accuser son rusé et runé camarade de servir le Chaos, à l’aide de l’argument, bien connu de George W. Bush, du « si tu n’es pas avec moi (et Ziggie) tu es contre moi ». Avant que la situation ne dégénère trop franchement, et que le Tueur vétéran ne doive se trouver encore un nouveau sidekick, les comparses tombent sur le théâtre d’une embuscade ayant été fatale à une bande de prêtres sigmarites, dont les corps décapités jonchent les alentours d’une carriole incendiée.
Après une rapide enquête, il s’avère que les assaillants n’ont pas réussi le perfect en matière d’élimination de témoins, une pauvre nonne répondant au nom de Carmina se présentant à nos héros et leur expliquant que sa congrégation s’est fait dérober une relique irremplaçable, le Poing Incorruptible, dont elle avait la charge et promenait de ville en ville pour ranimer la foi des locaux. Avant que Gotrek n’ait pu marquer de nouveaux points d’athéisme hardcore en demandant à Carmina en quoi un poing pouvait être corrompu, pour commencer (il en serait capable le bougre), Maleneth se fait embringuer dans une mission de récupération du saint gantelet, qu’il s’agit simplement de reprendre des mains malpropres d’une petite vingtaine de bandits, retranchés dans une forteresse abandonnée à quelque distance de la route. Rien que de très banal pour notre Tueur, qui accepte toutefois de mettre les formes et de suivre un plan un minimum intelligent (attendre que Maleneth se soit mise en position derrière le bastion pour intercepter d’éventuels fuyards) avant d’aller toquer à la porte le plus naturellement du monde.
La prévoyance de l’Aelf paie rapidement car il se fait bientôt jour (enfin, nuit, mais je me comprends) que les brigands sont un peu plus qu’une bande de maraudeurs sanguinaires, mais bien une authentique secte de Khorne, en train d’invoquer un démon de fort belle taille à l’aide de leur collection bien mal acquise de grigris et talismans. Maleneth n’a pas le temps de signaler qu’il y a une courge dans le potage que Gotrek est cependant déjà en train de défoncer la porte et de se tailler un chemin à travers les mobs de bas niveau, jusqu’à poser l’œil sur une Némésis digne de lui, qu’il engage évidemment en combat singulier dans la plus pure tradition du genre. Etant un VIP incontournable du multivers, Gogo est reconnu par son adversaire, qui a la mauvaise idée d’insinuer que le Tueur a fui son monde au moment de la Fin des Temps au lieu de rester et de se battre pour le défendre. Cela met notre nabot en rogne, et les deux adversaires se balancent quelques baffes amicales, sans trop d’effet de part et d’autre, jusqu’à ce que Meleneth ait l’idée géniale de confisquer les reliques ayant été mise à profit pour invoquer le démon, et dont ce dernier a encore besoin pour maintenir sa présence dans les Royaumes Mortels. Au fur et à mesure que les héros shootent dans les breloques, leur adversaire perd en taille et en carrure, jusqu’à finir rachitique et malingre, et se faire décapiter sans cérémonie par un Gotrek enfin à la bonne taille pour jouer de la hache.
Ceci fait, le duo infernal n’a plus qu’à remettre le Poing Incorruptible à la brave (en fait pas trop) et reconnaissante Carmina, qui s’en va à cheval remettre le précieux héritage en sécurité, pendant que nos héros continuent à pied leur périple. Poing/t final de notre histoire ?
Eh bien non (comme la balise spoiler ne le laissait pas du tout envisager), car lorsque nos voyageurs, fourbus (surtout pour Maleneth) et assoiffés (surtout pour Gotrek) tentent d’obtenir le gîte et le couvert d’un monastère sigmarite croisé un peu plus loin sur la route, se disant à juste titre que tous les culs bénis à la ronde leur sont redevables de leurs récents exploits, c’est pour entendre un son de cloche bien différent. Carmina était en fait une voleuse ayant mené sa bande, déguisée en prêtres, dérober le fameux Poing Incorruptible (mais pas Inatteignable) de la garde des vrais fidèles de Sigmar, en tuant quelques uns au passage. L’abbé outré qui fait ce récit aux voyageurs est persuadé que l’iconoclaste va briser la relique en mille morceaux pour revendre la Pierre de Royaume dont elle est faite au plus offrant, au mépris de tous les commandements de Sigmar. C’est donc une grosse boulette, sur laquelle Maleneth manque de s’étouffer, mais qui ne déclenche chez ce philosophe de Gotrek qu’un rire tonitruant. Il en a certes vu d’autres…
1: Gotrek est un Nain (et pas un Duardin) roux exhibitionniste, et Maleneth est une Aelf brune gothique.
Avis:
Eh bien ça y est : après avoir laissé Gotrek (et le regretté Felix) à leurs aventures dans le Monde Qui Fut, je renoue enfin avec ce héros mythique sous sa nouvelle incarnation, à travers ce court format signé du père adoptif #3 du Tueur de… trucs, Darius Hinks. Ce qui m’intéressait particulièrement dans ces retrouvailles était de voir ce qui avait changé, et ce qui était resté, des précédentes aventures de M. Gurnisson, qui constituaient un sous-genre de la littérature BL à elles seules. L’équilibre n’était pas facile à trouver entre respect servile du cahier des charges, forcément un peu obsolète, établi par King et Long en la matière, et innovations radicales, qui auraient enlevé tout le sel de ce come-back improbable. Et je dois dire que Darius Hinks s’en est plutôt bien sorti, tant sur le fond que sur la forme. On est bien en présence d’une aventure de Gotrek & Cie, avec notre petit rouquin teigneux, grincheux et pince sans rire s’embarquant dans un combat à haut risque contre un adversaire très balèze (sur le papier en tout cas), au grand désespoir de son partenaire attitré. Ce qui change ici est que Gotrek est devenu un mécréant militant, gardant sa dernière dent contre tout le panthéon divin (à commencer par Sigmar, qui s’en prend plein les tresses), alors que Maleneth est, sous ses abords de tueuse froide, une zélote du grand barbu, ce qui est à la fois surprenant (c’est le type qui la voyait comme une pseudo Assassin druchii qui parle) et intéressant. Notons également que Hinks ne se gêne pas pour glisser quelques références au passé proprement légendaire de son héros et donc à feu Warhammer Fantasy Battle, ce qui devrait faire plaisir autant qu’intriguer le lecteur historique de la saga. Bref, le contrat est bien rempli dans ce 'Death on the Road to Svardheim', qui tient son rang parmi les cohortes de nouvelles Gotrekesques publiées par la BL depuis des temps immémoriaux. Reste à savoir ce que cette dernière compte faire de son increvable héros sur le long terme, maintenant qu’il ne peut absolument plus mourir (ce serait un énorme fail), mais ceci est une autre histoire.
Fluff:
Relique nommée : Le Poing Incorruptible (The Incorruptible Fist) est un artefact sacré représentant (grossièrement) le poing de Sigmar, et fait de Pierre de Royaume.