Okira
Par Gilian
Avant-propos
Cette nouvelle est l’histoire exclusive de l’édition collector du roman Vaults of Terra: The Dark City. Comme pour le reste de la série, Chris Wraight a choisi d’écrire une nouvelle centrée sur une arme et son propriétaire, afin de nous en apprendre davantage sur le personnage. Ici, c’est Niir Khazad que nous découvrons.
L’histoire du livre
Dans les nuits sans fin de Shoba, les tribus survivent en pillant des cités maudites, peuplées de fantômes hurlants.
Niir part pour la première fois en expédition dans l’une de ces cités, mais rien ne se déroule comme prévu.
L’histoire avec un grand H
Niir, jeune membre d’un clan nomade du monde obscur de Shoba, grandit dans un désert glacé et perpétuellement nocturne. Les tribus subsistent grâce au pillage des villes en ruine, réputées hantées par des « fantômes ». Son père, mort lors d’une expédition, lui a laissé son ancienne lame, que Niir baptise Okira. Sous l’entraînement rude du vieux chef Rofu, elle devient une combattante maigre, endurcie, convaincue d’un principe simple : « Tu te bats, tu vis. Tu ne te bats pas, tu meurs. »
Devenue assez âgée, Niir est autorisée à participer à une expédition de récupération.
Le groupe, mené par Artue, pénètre dans une mégalopole effondrée. À l’intérieur d’un immeuble éventré, ils fouillent à tâtons dans le noir, cherchant pièces et appareils. La panique monte : la température chute, signe que les « fantômes » approchent.
Dehors, la troupe tente de s’enfuir dans le labyrinthe de décombres. Niir aperçoit alors les apparitions : des silhouettes semi-humaines, translucides, hurlantes, aux doigts glacés qui saisissent les tempes pour aspirer la vie. L’une d’elles capture Artue en plein vol et le tue.
Acculée dans une impasse, Niir doit faire face seule à plusieurs spectres. Contre toute logique, sa lame Okira parvient à les blesser. Elle tient, frappe, hurle… puis un choc la terrasse. Elle s’évanouit, persuadée que c’est la fin.
Niir se réveille ailleurs : dans une salle immaculée, illuminée par des lumières artificielles, entourée de machines inconnues. Une femme austère, Shiia, entre et lui explique : Niir n’est plus sur Shoba mais sur sa lune, dans une installation de l’Inquisition. Les Ordres saints surveillent les tribus depuis longtemps et « prélèvent » certains jeunes prometteurs pour en faire des assassins. Niir appartient désormais à l’École de Shoba ; sa vie sera désormais faite d’entraînement, de secrets et de missions mortelles au service de l’Empereur.
On lui révèle aussi l’histoire de Shoba : jadis un monde urbain humain, anéanti lors de crises immémoriales. Des millénaires plus tard, l’Imperium tenta une recolonisation… jusqu’à l’apparition des fantômes, quasiment invincibles, sauf face à certaines lames de force, comme celle de Niir. L’Imperium abandonna alors la planète mais conserva un poste d’écoute sur sa lune. Des siècles plus tard, un technicien découvrit que des tribus humaines avaient survécu dans les déserts, évitant les villes hantées et n’y pénétrant que pour récupérer de quoi subsister. Leur dureté attira l’attention de différentes forces impériales (Space Marines, Garde impériale, et surtout l’Inquisition), qui instaurèrent un prélèvement régulier d’aspirants — ainsi naquit l’École de Shoba.
Commence alors la formation, impitoyable et sans relâche.
Au fil du temps, Niir progresse, parvient même à blesser certains instructeurs lors des combats, et approche du moment où elle pourra entrer en service actif. Elle s’est complètement émancipée de son passé, mais au fond d’elle demeure le désir de récupérer son arme, Okira, confisquée dès son arrivée.
La maîtresse de l’installation lui refuse ce droit. Pourtant, la veille de son départ, Niir vole l’épée et embarque à bord d’un transport qui la conduit vers un croiseur, où l’attend son nouveau maître : l’inquisiteur Hovash Phaelias, de l’Ordo Xenos.
Shoba
Je profite de cette nouvelle pour évoquer Shoba, une planète créée par Chris Wraight, mentionnée dans plusieurs de ses romans (Les Seigneurs du Silence, la trilogie Les Archives interdites de Terra, La Mer des Âmes…).
Shoba était autrefois un monde impérial florissant, détruit soit par la guerre, soit ravagé par une épidémie. Les tentatives de recolonisation échouèrent : les nouveaux colons sombraient dans la folie à cause des entités hantant les centres urbains.
Le monde fut déclaré « monde mort », mais la population locale continua à se développer dans les jungles et les zones désertiques, loin des villes maudites.
Ces « survivants » attirèrent l’attention de plusieurs branches de l’Imperium.
Le chapitre des Iron Shades en fit un de ses centres de recrutement.
Un culte de la mort, au service de l’Inquisition, y recrute également ses assassins.
Conclusion
Comme pour le reste de cette série et des nouvelles « collector » difficiles à trouver qu’il a écrites, Wraight signe un excellent travail.
Il prend le temps de bien présenter son personnage, et je regrette un peu d’avoir découvert cette histoire longtemps après avoir lu le roman.
La fin de celui-ci paraît bien plus « touchante » lorsqu’on connaît mieux le personnage…