Mother of Fire
Par Gilian
Avant-propos
En 2019, en prévision de la sortie d’une nouvelle figurine du Nain Blanc pour Warhammer Age of Sigmar, Games Workshop demanda à David Guymer d’écrire une série de nouvelles pour la revue White Dwarf, afin d’accompagner cette sortie. Guymer eut alors l’idée de faire quelque chose de différent avec ces récits (j’en reparlerai dans ma conclusion).
Note : au moment d’écrire cette chronique, la version française n’était pas encore disponible et je n’ai pas sous les yeux les White Dwarf publiés il y a six ans. J’ai donc conservé en anglais la plupart des noms de lieux pour éviter toute erreur de traduction (je ne connais pas assez bien l’univers d’Age of Sigmar).
L’histoire du livre
Au cœur d’Aqshy, Helka Hravnsdottier effectue le rite de nomination de son fils, mais rien ne se passe comme prévu.
L’histoire avec un grand H
Dans les profondeurs brûlantes d’Aqshy, près de la faille volcanique nommée Mothirzharr, Helka Hravnsdottier apporte son fils nouveau-né pour la cérémonie de nomination. Son mari, Jord-Grimnir, runefather de la loge Skarravorn, mène le rite en compagnie du vieux runemaster Morthrun Bloodsmith et du battlesmith Tangrorn.
Jord-Grimnir tend le bébé au-dessus de la faille pour tester sa résistance à la chaleur, attendant ses pleurs. Mais l’enfant ne crie pas. Obstiné, le père le maintient trop longtemps dans la fournaise, malgré les avertissements de Helka. La terre tremble, Mothirzharr s’agite, et soudain Morthrun perd le contrôle de la chaleur : un jet de flammes force Jord-Grimnir à reculer… les bras vides. Le bébé est tombé dans les profondeurs. Helka veut se jeter dans la faille, mais un vieux Fyreslayer à la barbe et aux cheveux blancs, Azkharn, la retient et lui demande d’écouter. Un cri faible se fait entendre : l’enfant est vivant. Rapidement, Helka, Azkharn, Morthrun et Tangrorn se préparent à descendre dans Mothirzharr, malgré la chaleur mortelle et les risques d’effondrement. Helka insiste pour y aller elle-même, refusant de laisser cette tâche à d’autres.
La descente est longue et périlleuse. Morthrun utilise ses runes pour calmer la fureur du volcan, mais ses forces déclinent. En bas, ils trouvent un nid de magmadroths, rempli de coquilles d’œufs brisées : les créatures ont sans doute dévoré le bébé.
Des traces indiquent que la mère et ses petits ne sont pas loin. Helka est déchirée entre rage et désespoir, mais Azkharn parle de vengeance et refuse de repartir les mains vides.
Alors qu’ils explorent, un ancien magmadroth surgit d’un tunnel, camouflé contre la roche. L’attaque est fulgurante : un souffle de lave projette Morthrun contre une paroi. Gravement blessé, il est mourant. Azkharn engage la bête dans un combat titanesque, bientôt rejoint par Helka. Leurs armes frappent les écailles de pierre sans grand effet.
Le duel est acharné. Finalement, Azkharn, comme transfiguré, parvient à infliger plusieurs coups décisifs et terrasse la créature. Helka, contre toute attente, ressent une forme de pitié : d’une mère à une autre.
Puis, un son attire son attention : des pleurs. Dans un tunnel latéral, elle découvre cinq jeunes magmadroths… et son fils, vivant, au milieu d’eux. Elle comprend que la magmadroth adulte l’avait pris pour l’un de ses petits.
Azkharn, portant le corps de Morthrun, conseille à Helka d’enseigner à son fils autre chose que la guerre, pour que les Fyreslayers ne soient pas réduits à vivre uniquement dans l’ombre de la dernière bataille de leur dieu. Helka le promet. Lorsqu’elle lui demande pourquoi il est venu les aider, il lui répond par une énigme, puis disparaît mystérieusement dans la fumée avec le corps du runemaster, comme s’il n’avait jamais existé.
Personnages
Helka Hravnsdottier
Épouse de Jord-Grimnir et mère du nouveau-né, Helka participe au rite de nomination près de Mothirzharr. Lorsque son fils tombe dans la faille, elle veut se jeter à sa suite mais en est empêchée par Azkharn. C’est elle qui prend la tête de l’expédition de sauvetage, interdisant à son mari de l’accompagner : il doit rester, car il est le chef et n’a pas encore d’héritier. Guidée par les conseils d’Azkharn, elle retrouve finalement son fils sain et sauf parmi des jeunes magmadroths. Elle promet d’enseigner à l’enfant autre chose que la guerre.
Azkharn (Grombrindal)
Hearthkarl à la barbe et aux cheveux blancs (fait quasiment impossible chez un Fyreslayer, mais qui ne trouble personne). Mystérieux et empli de sagesse, il se joint spontanément à l’expédition pour sauver l’enfant. C’est grâce à lui que tout se déroule au mieux. Il empêche Helka de céder à ses impulsions et tempère son ardeur, lui rappelant que son futur rôle de mère exigera d’autres compétences que de foncer tête baissée. Il pousse chacun à donner le meilleur de lui-même en rappelant ce que signifie se comporter en duardin.
Tales of the Duardin
Chaque nouvelle est introduite par un court texte qui en annonce la tonalité. Pour ce premier récit, il est question d’un voyageur mystérieux qui apparaît toujours à un moment critique, pour sauver d’un désastre ou réparer une injustice, avant de disparaître aussi mystérieusement qu’il est venu.
Conclusion
Comme toujours lorsque je chronique un texte, j’essaie de rassembler des informations un peu partout (ce qui est d’autant plus difficile quand le récit est ancien). J’ai eu la chance de trouver une interview de David Guymer où il explique son intention en écrivant ces nouvelles.
(Source : interview de Track of Words : https://www.trackofwords.com/2022/12/14/rapid-fire-david-guymer-talks-grombrindal/)
En juillet 2019, alors qu’il réécrivait Lord of the First et préparait un roman (Anvil of the Heldenhammer, finalement écrit par Lucas Dale), on lui proposa d’écrire plusieurs nouvelles pour accompagner la sortie de la nouvelle figurine du Nain Blanc.
Il accepta et eut l’idée de faire quelque chose de particulier. Plutôt que de créer une seule intrigue découpé en six nouvelles comme prévu, il choisit d’écrire six récits indépendants où le Nain Blanc intervient sans être le personnage principal.
L’objectif : montrer Grombrindal à travers le regard des autres nains et révéler son influence sur le monde qui l’entoure.
Et force est de constater que l’expérience a été un succès, car quatre ans plus tard on lui demanda d’ajouter une novella à ces textes pour publier un premier recueil, suivi d’un second deux ans plus tard.
Grombrindal (le Nain Blanc) a toujours été un personnage à part, entre dieu et vénérable ancêtre. Avec la fin du Monde-qui-Fut et l’arrivée des Royaumes Mortels, il reste, avec Gotrek, l’un des rares à garder le souvenir de l’ancien monde – même les dieux en ont oublié une partie.
Guymer en a fait le gardien des traditions, celui qui parcourt les Royaumes pour rappeler aux nains ce que signifie être un nain, et ce que cela implique.
Dans cette première nouvelle, Grombrindal intervient pour sauver le fils d’un maître de loge Fyreslayer et profite de l’occasion pour leur rappeler de ne jamais abandonner : s’ils ne peuvent pas sauver, ils peuvent toujours venger.
Je suis curieux de découvrir la suite, avec cette manière singulière qu’a Guymer de raconter ses histoires.