Hammers of Ulric

Par Gilian

Avant-Propos

Nous voici au terme de l’histoire, avec cette ultime aventure pour la Compagnie Blanche. Cette fois, nos héros vont affronter leur plus grand défi, dans une ville rongée par la peur, la mort… et un mal bien plus ancien que tout ce qu’ils ont combattu jusque-là.

L’histoire du livre

Alors que la guerre menace d’éclater entre l’Empire et la Bretonnie, un mal ancestral se réveille sous les fondations de Middenheim. Des citoyens respectables sombrent dans la folie, des meurtres rituels ensanglantent les rues, et les noms des morts s’écrivent sur les murs… en lettres de sang.

L’histoire avec un grand H

Middenheim est en alerte. La noblesse bretonnienne est attendue pour une visite diplomatique, mais de nombreux signes avant-coureurs laissent présager une catastrophe. Des citoyens respectables sombrent soudainement dans la folie, assassinent leurs proches, mutilent les corps, et inscrivent des noms sur les murs… en lettres de sang. Des rumeurs de peste, de fantômes et de magie noire se répandent à travers les quartiers.

Le capitaine Schtutt découvre une scène atroce autour du Wolf-Hole, un sanctuaire dédié à Ulric. Un homme, Ergin, a massacré plusieurs personnes avant d’être abattu par la garde. Il prévient le temple d’Ulric, et Ganz, accompagné de la Compagnie Blanche, est envoyé pour enquêter sur ces événements. Gruber se demande si tout cela ne serait pas d’origine magique, et s’il n’y aurait pas un lien avec tout ce qui s’est passé depuis le début de l’année.

Dieter Brossmann, prêtre de Morr, envoyé pour s’occuper des corps, confirme qu’il ne s’agit pas d’un simple accès de folie, mais bien d’un mal magique. Il découvre que les noms écrits dans le sang sont ceux des victimes, mais aussi ceux de personnes encore en vie. Le phénomène semble se répéter ailleurs dans la ville, toujours avec les mêmes marques rituelles.

Alors que la délégation bretonnienne arrive au palais du Graf, les Templiers d’Ulric sont appelés en renfort : les Chevaliers Panthères, garde d’élite du comte électeur, sont frappés par une étrange fièvre. Aric, commandant du détachement des Templiers, tente d’imposer son autorité, mais il a du mal à maintenir l’ordre alors que les rumeurs de peste et de malédiction se propagent. Grâce à l’intervention de Morgenstern, le calme revient et tous peuvent se concentrer sur leur mission.

Pendant ce temps, la situation en ville continue de se dégrader. Ganz et Dieter mettent en commun leurs informations. Dieter explique que des actes de nécromancie se multiplient depuis plusieurs années, et qu’ils semblent tous orchestrés par une liche nommée Barakos, qui régnait sur la région bien avant la fondation de Middenheim.

La série de massacres rituels vise à alimenter un sortilège nécromantique d’une puissance colossale. Son but : tuer le plus de gens possible pour nourrir la magie. Ganz comprend alors qu’une guerre ouverte entre l’Empire et la Bretonnie serait une aubaine pour Barakos, une source de milliers de morts…

Ils décident alors de se précipiter au palais du Graf, comprenant que l’objectif final est l’assassinat du diplomate bretonnien, ce qui déclencherait le conflit.

Au château du Graf, Aric et ses hommes, alertés par des cris venant des appartements d’invités, découvrent l’ambassadeur bretonnien gravement blessé… et Einholt, dont le corps est possédé par Barakos.

Tandis que Drakken et Morgenstern évacuent l’ambassadeur pour le faire soigner, un duel s’engage entre Aric et la liche. Le combat est inégal, mais malgré ses blessures, Aric parvient à mettre Barakos/Einholt en fuite.

De leur côté, Drakken et Morgenstern sont attaqués par des Chevaliers Panthères tombés sous l’influence de la folie. Ils ne doivent leur survie qu’à l’arrivée providentielle d’Anspach et d'autres membres de la Compagnie Blanche.

L’ambassadeur a été sauvé, malgré de lourdes pertes. La liche a fui, mais Middenheim est toujours en proie au chaos. Pour que la paix revienne, Barakos doit être vaincu définitivement. Le problème : personne ne sait où il se cache.

C’est alors que Lenya fait son apparition, accompagnée de Kruza. Ce dernier explique qu’il entend la voix de Wheezer, qui l’a poussé à venir les chercher pour les mener à la tour où ce dernier est mort. Il révèle que ce n’était pas un repaire de contrebandiers, mais un sanctuaire de cultistes au service de Barakos.

Kruza guide donc tout le groupe — la Compagnie Blanche et les Chevaliers Panthères encore sains d’esprit — jusqu’à l’antre de la liche. Un combat titanesque s’ensuit contre les cultistes. Le rituel est presque achevé. Un dragon mort-vivant est invoqué… … et c’est Kruza qui parvient à l’abattre, dans un ultime acte de bravoure.

Enfin, Lenya, armée de feu et de courage, affronte Barakos et le réduit en cendres.

Les combats ont été terribles, et nul ne s’en sort vraiment indemne. Mais Middenheim est sauvé, et la vie peut enfin, lentement, reprendre son cours.

Personnages

Dieter Brossmann
On en apprend un peu plus sur le prêtre de Morr. Il enquête sur la menace nécromantique depuis la tentative d’infiltration du temple de Morr, et il est très bien renseigné sur Barakos, dont il a contrecarré les plans à plusieurs reprises… sans avoir pleinement conscience de la puissance de l’ennemi qu’il affrontait. On découvre aussi que sa femme et son fils ne sont pas morts, mais l’ont quitté pour se réfugier dans la capitale impériale, à cause de ses anciennes activités. Dieter n’était pas un homme bon avant de devenir prêtre : c’était un contrebandier cynique, violent, caché derrière une façade de commerçant respectable. Son engagement auprès de Morr semble autant une rédemption qu’un exil.

Von Volk
Le capitaine des Chevaliers Panthères s’est finalement résolu à demander l’aide des Templiers d’Ulric, afin de compenser le manque d’effectifs nécessaires à la sécurisation des pourparlers entre l’ambassadeur bretonnien et les représentants de l’Empereur. Durant les affrontements, il devra faire face à l’horreur de devoir combattre et tuer ses propres hommes, tombés sous l’influence de la maladie magique qui provoque la folie. Marqué à jamais par cette épreuve, il se jette à corps perdu dans la bataille finale, où il est gravement blessé, mais devient le seul Chevalier Panthère à survivre.

Lenya
Toujours domestique au palais, elle est, malgré elle, responsable de la distraction de Drakken, ce qui permet à l’assassin de l’ambassadeur bretonnien de passer à l’acte. Mais elle se rachète en facilitant la rencontre entre Kruza et les Chevaliers du Loup, afin que ce dernier puisse leur indiquer l’emplacement du repaire de la liche. Elle reste d’abord au chevet d’Aric, grièvement blessé, mais lorsque ce dernier décide de rejoindre la troupe dans l’antre de Barakos, elle l’accompagne.

Lors de la bataille finale, alors qu’Aric tombe de nouveau sous les coups, c’est elle qui saisit le marteau enflammé et met un terme à la menace : elle consume la liche par le feu, détruisant à jamais Barakos.

À la fin du récit, son cœur balance entre Drakken, loyal et protecteur, et Kruza, instable mais sincère.

Einholt / Barakos
Einholt est mort, tué par Barakos, qui en a profité pour prendre possession de son corps afin de pouvoir s’incarner plus facilement dans le monde des vivants. Barakos était un puissant nécromancien, vaincu plusieurs siècles auparavant par les fondateurs de la cité. Mais bien qu’abattu, il n’avait pas été détruit, et s’est transformé en une liche encore plus redoutable, n’ayant plus qu’un seul but : détruire Middenheim et reprendre le contrôle de la région.

Pour cela, Barakos a mis au point plusieurs plans, tous destinés à provoquer des morts massives et des sacrifices, afin d’alimenter un rituel de nécromancie d’une puissance inédite. Son objectif : transformer les habitants de Middenheim en une armée de morts-vivants.

Ces plans ont été à plusieurs reprises contrecarrés par Dieter Brossmann et les Chevaliers d’Ulric, mais Barakos a malgré tout fini par lancer son sort. Au bord de la victoire, il sera finalement consumé par la flamme d’Ulric. Le danger est écarté… au moins pour un temps.

Ganz
Ganz mène l’enquête sur les profanations de lieux saints et, à cette occasion, fait la connaissance de Dieter Brossmann. D’abord méfiant à l’égard du prêtre de Morr, il finit par accepter de collaborer avec lui.

Pendant la bataille finale, il affronte Barakos de front et est grièvement blessé. Il survit à l’affrontement et, en hommage à la bravoure de Kruza, décide de l’intégrer comme novice dans l’ordre des Templiers d’Ulric.

Gruber
C’est Gruber qui parvient à convaincre Ganz de faire confiance à Dieter. Fidèle compagnon, il se tient aux côtés de son chef lors du combat final et est lui aussi grièvement blessé en le protégeant.

Drakken
Affecté à la protection de l’ambassadeur bretonnien, Drakken quitte brièvement son poste pour rejoindre Lenya. C’est cette erreur qui permet à Barakos de blesser l’ambassadeur. Il se rachète en sauvant Aric et en contribuant à protéger Ganz lors de la bataille.

Il survit à l’affrontement contre la liche, bien qu’il en sorte blessé. Profondément marqué par les événements, il trouve enfin le courage d’avouer ses sentiments à Lenya.

Morgenstern
Il aide Aric à prendre confiance en lui et apaise les tensions au sein des troupes. Toujours présent pour le soutenir, il lui explique que c’est son rôle en tant que vétéran : Aric ne doit pas s’en formaliser, car il a agi de la même manière avec Ganz lorsque ce dernier avait pris le commandement.

Pourtant, derrière son humour et sa décontraction apparente, Morgenstern sent qu’un terrible danger approche. S’il rassure ses compagnons et balaie leurs doutes, c’est pour mieux dissimuler les siens.

Anspach
Autrefois voleur, comme Kruza, Anspach a été recruté comme Templier par Jurgen, l’ancien commandant de la Compagnie Blanche.

Pendant l’assaut contre Barakos, il prend Kruza sous son aile, se sentant responsable de la survie du jeune voleur, qui lui rappelle ce qu’il a lui-même été.

Kruza
Toujours hanté par la mort de Wheezer, Kruza a le sentiment que l’esprit de son ami tente d’entrer en contact avec lui pour l’avertir d’un danger imminent.

Il finit par chercher Lenya et les Chevaliers d’Ulric pour les prévenir et les conduire à la planque de Barakos. Il se révélera d’une importance capitale dans le combat contre la liche et ses sbires. C’est lui qui parvient à tuer le dragon mort-vivant, offrant ainsi une chance à Aric et Lenya d’en finir avec Barakos.

Après la bataille, Ganz lui donne l’occasion de changer de vie en l’accueillant comme novice dans l’ordre des Templiers d’Ulric.

Il est amoureux de Lenya, et reste persuadé que la jeune femme le préfère à Drakken.

Aric
Aric, le porte-étendard de la Compagnie Blanche, obtient son premier commandement lorsque qu'une partie des chevaliers est déployée au palais du Graf. Dans un premier temps, il peine à se faire respecter, mais avec l’aide de Morgenstern, il finit par trouver ses marques et s’imposer en tant que chef.

Il affronte Barakos lorsque celui-ci tente d’assassiner l’ambassadeur bretonnien. Durant le combat, il est grièvement blessé, ce qui l’empêche de participer immédiatement à l’expédition contre le repaire de la liche.

Mais une fois ses blessures pansées, il se rend avec l’aide de Lenya au temple d’Ulric, afin d’enduire son marteau d’huile sacrée et d’y allumer la Flamme d’Ulric. Il rejoint ensuite les autres dans les profondeurs du repaire de Barakos, où il utilise le marteau enflammé pour apporter la lumière dans les recoins les plus sombres de la tanière de la liche.

Bien qu’il soit à nouveau blessé par Barakos, son intervention permet à Lenya de consumer la liche avec le feu sacré et de mettre un terme à la conspiration.

Kaspen
Ancien ami d’Einholt, il tente de raviver la mémoire de son compagnon d’armes, mais il ne reste plus rien de l’homme qu’il a été. Barakos profite de cet instant de faiblesse pour le tuer sans pitié.

Lowenhertz
Il sacrifie sa vie en s’interposant entre Drakken, blessé, et Barakos, qui s’apprête à l’achever.

Dorff, Schiffer, Bruckner
Ces membres de la Compagnie Blanche tombent au combat contre les cultistes, lors de l’assaut final contre le repaire de Barakos.

Conclusion

Je connaissais déjà un peu l’histoire de la Compagnie Blanche et de Dieter Brossmann pour avoir lu plusieurs nouvelles les mettant en scène dans d’autres recueils, mais je n’avais jamais fait le rapprochement entre elles, et je n’aurais jamais cru qu’elles formaient une seule et même histoire.

La Black Library nous offre ici quelque chose de rare en littérature, mais familier aux lecteurs de comics : le fameux crossover. Plusieurs personnages et intrigues, écrits par des auteurs différents, se croisent et s’imbriquent pour former un récit commun.

Et je dois admettre que c’est plutôt bien fait. Le recueil se lit facilement, et les nouvelles s’enchaînent de manière fluide et cohérente. C’est dommage que la Black Library n’ait pas tenté ce genre d’expérience plus souvent, et qu’il ait fallu attendre plus de dix ans pour qu’elle renouvelle l’essai, notamment avec la collection Warhammer Crime.