Confession

Par Gilian

Avant-propos

Troisième et dernière nouvelle de Nik Vincent dans ce recueil. On peut donc espérer avoir, cette fois, le fin mot de l’histoire de Kruza et de Wheezer.

L’histoire du livre

Kruza est un voleur habitué à survivre dans l’ombre. Mais cette nuit-là, l’ombre le rattrape. Pourchassé par deux mystérieux hommes en capes grises, il croit sa dernière heure venue… jusqu’à ce qu’on lui offre une étrange alternative : dire la vérité.

L’histoire avec un grand H

Kruza suit un riche marchand dans l’espoir de lui voler sa bourse. Mais au moment de passer à l’acte, deux silhouettes encapuchonnées apparaissent. Elles semblent le prendre en chasse.

Alors que tout son instinct lui crie de fuir, Kruza, dans un acte désespéré, décide de faire face. Il est rapidement maîtrisé, persuadé qu’on va le tuer. Mais à sa grande surprise, ses assaillants ne sont autres que Drakken et Anspach. Il est fait prisonnier et amené dans une écurie abandonnée.

Là, il retrouve Lenya, également amenée ici, escortée par un autre membre de la Compagnie Blanche, Bruckner. Drakken pose alors un ultimatum à Kruza : raconter la vérité à Lenya sur ce qui est arrivé à son frère… ou mourir.

Soulagé de pouvoir enfin se confier, Kruza commence une longue confession.

Il explique qu’il a connu Wheezer sous ce seul surnom, ce qui explique pourquoi il n’a pas fait immédiatement le lien avec Stefan. Au début, il avait pensé l’exploiter pour l’aider à remplir ses quotas de vol à la tire. Mais ils sont rapidement devenus amis. Kruza aimait écouter les histoires abracadabrantes de Wheezer, même s’il n’en croyait pas la moitié, et Wheezer était heureux d’avoir enfin quelqu’un à qui parler.

Lenya, en l’écoutant, réalise qu’elle n’a jamais vraiment connu son frère. Même elle n’avait pas idée de qui il était vraiment.

Un jour, Wheezer découvre un réseau de contrebandiers dissimulés sous l’apparence de prêtres de Morr. Curieux et intrépide, il entraîne Kruza dans leur repaire secret. Mais ils sont repérés. Kruza, blessé en tentant de le sauver, réussit à s’enfuir. Wheezer, lui, ne revient jamais. Depuis, Kruza vit avec la culpabilité de sa disparition.

Il avoue avoir profité de Wheezer au début, mais reconnaît aussi qu’il tenait sincèrement à lui. Il pense que le garçon est mort ce jour-là.

Lenya, bouleversée, comprend que Kruza a vraiment essayé de le sauver, et que d’une certaine manière, il l’aimait.

Personnages

Kruza
Hanté par le souvenir de Wheezer, Kruza n’a jamais vraiment pu tourner la page. Dire la vérité à Lenya lui apporte un soulagement, mais la culpabilité reste. Il reconnaît ses erreurs, son égoïsme, et admet avoir perdu un ami qu’il n’avait pas su protéger.

Lenya
Elle découvre enfin ce qui est arrivé à son frère adoptif. Triste, mais aussi soulagée, elle réalise qu’elle ne l’a jamais vraiment connu, et que c’est peut-être aux côtés de Kruza que Stefan a vécu ses rares moments de bonheur. Elle peut désormais faire son deuil.

Wheezer / Stefan
De son vrai nom Stefan, Wheezer était un enfant de la ville, abandonné dans un village de campagne, en partie élevé par des sorcières dans la forêt. Il possédait une capacité presque surnaturelle à passer inaperçu. Avec le temps, on comprend qu’il est un personnage bien plus complexe qu’il n’y paraissait. Mais malgré ses dons, ses histoires et son courage… il est vraiment mort en sauvant Kruza.

Conclusion

J’espérais encore que Wheezer, ce personnage atypique et fascinant, puisse revenir d’une manière ou d’une autre… mais non. Il est bel et bien mort à la fin de la première nouvelle. Et à l’approche de la fin du recueil, je ne peux m’empêcher de me demander s’il y a vraiment une ligne directrice qui relie toutes ces histoires, ou si elles ont juste été rassemblées pour atteindre le bon nombre de pages.

Cela étant dit, l’histoire est très bien écrite. Nik Vincent a un vrai talent pour éviter les stéréotypes classiques de la Black Library — ici, pas de combats incessants, pas de gore gratuit. Elle prouve qu’on peut écrire une nouvelle captivante avec juste deux personnages qui parlent. Un huis clos sobre, touchant, et sincère.