Catch as catch can
Par Gilian
Avant-propos
Nik Vincent est surtout connue des lecteurs de la Black Library comme l'épouse de Dan Abnett, avec qui elle a coécrit plusieurs histoires. Mais en dehors des univers de Games Workshop, elle écrit ses propres romans. Elle a également signé quelques nouvelles en solo, aussi bien dans l’univers des Fantômes de Gaunt que dans le Vieux Monde.
Trois de ces nouvelles figurent dans le recueil Hammer of Ulric, et Catch as Catch Can en est la première.
L’histoire du livre
Wheezer est un jeune voleur sans nom, sans maître, sans visage. Invisible aux yeux du monde, il survit depuis un an dans l’ombre de la grande cité, ne volant que ce dont il a besoin pour vivre dans son refuge secret : un grenier transformé en palais de fortune.
Mais un jour, il croise la route de Kruza, un voleur lié aux règles strictes de la pègre, usé par les exigences de son maître.
Kruza découvre rapidement le potentiel du garçon, véritable prodige du vol, presque irréel. Le duo se lance alors dans une série de défis de plus en plus audacieux…
L’histoire avec un grand H
Dans la cité de Middenheim, un jeune voleur surnommé Wheezer vit seul depuis un an. Invisible aux yeux des passants, il ne parle à personne, et personne ne lui parle. Autrefois appelé ainsi en raison de ses crises d’asthme dans la campagne, il semble désormais immunisé, respirant sans peine l’air vicié de la ville.
Il vole juste assez pour vivre confortablement dans une mansarde qu’il a meublée de ses propres mains, uniquement avec le fruit de ses larcins. Il aime flâner sur les marchés et voler les voleurs, car ceux-ci ne se plaignent jamais à la garde.
Ce jour-là, il cible un vieux voleur du nom de Strauss, qu’il compte bien dépouiller. Mais au moment d’agir, il est repéré par Kruza, l’ancien apprenti de Strauss, qui refuse de laisser son vieux professeur se faire voler.
Une course-poursuite s’engage. Kruza réalise vite que le garçon est presque impossible à suivre : Wheezer se fond dans la foule avec une aisance surnaturelle.
Kruza parvient pourtant à le suivre jusqu’à sa planque et le confronte. Wheezer lui raconte alors son histoire : il serait le fils d’une actrice morte en couches et d’un noble local qui refuse de le reconnaître. Il aurait été élevé dans la forêt par deux vieilles sorcières, qui lui ont appris divers tours.
Kruza ne croit pas vraiment cette histoire, mais il est impressionné par le talent naturel du garçon pour le vol et sa discrétion exceptionnelle.
Mais cette rencontre lui a fait perdre un temps précieux, et il n’a pas rempli son "quota" de la semaine. Son patron, l’un des maîtres de la pègre de Middenheim, n’apprécie guère qu’on manque à ses obligations.
Kruza décide donc d’emmener Wheezer avec lui et de tirer profit de ses dons pour le vol à la tire.
Wheezer, heureux d’avoir enfin un compagnon, accepte avec enthousiasme : pour la première fois de sa vie, il a quelqu’un à qui parler.
Un soir, en voyant passer un chariot funéraire, Wheezer demande pourquoi ils ne pourraient pas voler les morts. Kruza lui explique que même les voleurs ont des principes.
Mais la mort semble obséder Wheezer. Il commence à suivre les convois, ainsi que ceux qui transportent les corps. Un jour, il en suit un qui, au lieu d’aller au temple de Morr ou à la Falaise des Soupirs, se dirige vers une étrange tour située dans le quartier bourgeois.
Intrigué, il découvre que le chariot ne transportait aucun cadavre, mais une cargaison d’objets mystérieux. Il en dérobe un : un collier en or représentant un serpent qui se mord la queue.
Quand Kruza tente de revendre le bijou, même le Boss refuse d’y toucher, et double son quota en guise de punition. Furieux, Kruza retourne voir Wheezer, qui lui explique ce qu’il a vu. Ensemble, ils retournent à la mystérieuse tour.
Ils y pénètrent par une porte sombre, descendent jusqu’à une crypte ornée de glyphes magiques. Wheezer tente de désactiver les sceaux avec des herbes, comme les sorcières le lui ont appris.
Kruza, sceptique mais curieux, le suit… mais un piège magique se déclenche. Les deux voleurs s’enfuient dans les souterrains et découvrent un entrepôt rempli de trésors… et de cadavres mutilés.
Ils ne sont pas tombés sur des contrebandiers. C’est bien plus grave.
Ils finissent par être rattrapés par des créatures humanoïdes, drapées dans de longues robes noires à capuche. Ne pouvant plus fuir, ils sont contraints de se battre. Kruza en tue plusieurs, mais est grièvement blessé.
Alors que tout semble perdu, Wheezer — étrangement invisible aux yeux de ces ennemis — se jette sur eux, criant à Kruza de fuir.
Kruza parvient à s’échapper et retourne au refuge de Wheezer pour l’attendre… mais le garçon ne reviendra jamais.
Le cœur lourd, Kruza comprend que le jeune voleur s’est sacrifié pour le sauver.
Personnages
Wheezer
Jeune garçon sans nom, surnommé « Wheezer » à cause de son asthme dans l’enfance, il vit caché dans la ville de Middenheim depuis un an. Il survit en volant juste ce qu’il lui faut, selon un code d’honneur personnel. D’une agilité et d’une discrétion presque surnaturelles, il devient le partenaire de Kruza. D’abord joyeux de trouver enfin un ami, il finit par se sacrifier pour le sauver.
Personnage mystérieux, attachant et énigmatique, il semble promis à un destin bien plus grand.
Kruza
Voleur expérimenté au service d’un chef criminel surnommé « le Boss » ou « le Roi d’en bas ». Astucieux mais las, Kruza cherche à remplir ses quotas sans prendre trop de risques. En découvrant Wheezer, il y voit d’abord une opportunité à exploiter… avant de s’attacher réellement à lui. Leur duo devient un jeu, une amitié sincère.
Mais ce jeu finit mal, et Kruza perd son jeune ami, sauvé par le courage de celui qu’il n’avait d’abord vu que comme un outil.
Strauss
Ancien maître-voleur aujourd’hui à la retraite, il continue à voler pour le plaisir. Mentor de Kruza, il est respecté par ce dernier. C’est en essayant de le voler que Wheezer attire l’attention de Kruza, déclenchant ainsi toute l’intrigue.
Arkady
Compagnon voleur de Kruza, rencontré à la taverne du Rat Noyé. Contrairement aux autres, joviaux ou bruyants, Arkady est froid et taciturne, à l’image de sa chevelure terne. Il incarne une présence discrète, presque inquiétante.
Conclusion
Petite nouvelle efficace de Nik Vincent, Catch as Catch Can pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. La fin est frustrante, surtout si Wheezer — personnage le plus intéressant — est réellement mort.
J’espère une suite, car ce récit semble davantage être le premier chapitre d’une histoire plus vaste qu’un simple one-shot.
Mais même si elle reste sans suite, cela demeure une bonne nouvelle, intrigante et poignante.