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De Les Archives Infinies
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Par Gilian

Avant-propos

Quand j’ai vu que John French avait deux nouvelles dans ce recueil, je me doutais bien qu’il en écrirait une sur l’un de ses personnages favoris, à savoir Ahriman. Mais j’étais loin de m’attendre à ça…

L’histoire du livre

À l’instant où Horus meurt, l’univers bascule.
Dans les profondeurs du Palais Impérial, le sorcier Ahzek Ahriman erre dans une bibliothèque interdite où le savoir prend feu et où la réalité se déchire. Piégé entre l’effondrement du Warp et l’implosion du temps, il doit affronter ses propres pensées — et les fantômes de ses frères — pour échapper à l’anéantissement.

L’Histoire avec un grand H

Au cœur du Palais Impérial, Ahzek Ahriman est témoin d’un événement cataclysmique : la mort d’Horus, le Maître de Guerre renégat.
Cet événement provoque une implosion psychique d’une violence cosmique. Parce qu’il est lié au Warp, Ahriman perçoit immédiatement la fin de l’instant : tout bascule hors du temps. Il est figé dans une réalité suspendue. Plus rien ne bouge : ni lui, ni les flammes des bougies, ni le monde autour. Ce n’est plus un moment, c’est un état absolu.

Dans ce moment figé, la réalité se désagrège, incapable de contenir l’énergie relâchée par la disparition d’Horus. Le Warp se retire brutalement, laissant un vide qui aspire tout ce qui en dépendait. La Collection 888, issue de la bibliothèque des savoirs interdits et occultes de l’Empereur, commence à se désintégrer. Les livres brûlent, les parchemins s’enflamment, les vérités millénaires s’effacent dans le néant.

Ahriman, perdu dans ce chaos suspendu, voit apparaître Amon, son frère d’armes mort depuis longtemps. Mais Amon n’est pas réel : il n’est qu’une hallucination, une manifestation de l’esprit d’Ahriman tentant de comprendre l’impensable. Amon l’avertit : sans le Warp, Ahriman est comme un poisson hors de l’eau, incapable de penser, de fonctionner. Son esprit panique, cherche des symboles, des signes dans la poussière des livres ou l’angle d’un volume mal rangé. Tout semble révéler une vérité… ou un piège.

Maintenant qu’Horus est mort, tout le pouvoir qu’il avait accumulé implose. Le Warp, privé de son point d’ancrage, se rétracte violemment. Cela crée une brèche dans la réalité, une aspiration qui détruit tout ce qui dépendait du Warp. Des démons s’évaporent, des guerriers du Chaos s’effondrent, des bâtiments s’écroulent sur eux-mêmes. Le temps, l’espace, la matière : tout est broyé, réécrit.

Ahriman assiste, impuissant, à cette fin des temps, emporté par le reflux du Warp. Il comprend la beauté terrifiante de ce moment, la fin d’un âge, et que tout ce que l’humanité a bâti — savoir, pouvoir, illusions — retourne à l’océan du néant.
Mais il ne veut pas mourir.

Toujours dans la bibliothèque en ruine, il aperçoit une porte de sortie : un portail de ténèbres qui mène vers un lieu incertain, peut-être un salut, peut-être un piège. Il veut l’atteindre, mais son corps est lourd, vidé de toute force. Ses pensées sont noyées par les voix des livres qui brûlent — des fragments de mémoire humaine, des illusions, des savoirs anciens. Chaque pas est une lutte contre l’effondrement du monde.

Dans un éclair de lucidité, il comprend : ni Horus, ni l’Empereur n’étaient la fin de l’histoire. Tous deux croyaient pouvoir figer le monde, imposer une vérité unique. Mais la connaissance est un océan : toujours en mouvement, imprévisible. Ce n’est pas la fin. Ce n’est qu’une transition.

Alors il marche, lutte contre la désintégration du monde, contre l’effondrement du temps. Il avance, jusqu’à franchir la porte, juste avant qu’elle ne disparaisse totalement.
Il tombe dans un autre lieu. À genoux, il reprend son souffle.
Derrière lui, la bibliothèque brûle encore. Les voix des livres s’éteignent.
L’univers a changé.

Révélation

Je pense que vous l’avez vu vous aussi, mais que vous n’y avez pas prêté attention…

Ahriman voit Amon, mort depuis des dizaines d’années.

Mais Amon ne meurt ni avant l’Hérésie d’Horus, ni pendant. Il meurt bien après…
Si Ahriman sait qu’il est mort, alors… Ahriman vient du futur ?

Ça m’a poussé à retourner voir La Fin et la Mort, et là…
Chaque partie de lui n’est que pénombre, mais sa forme est infusée de rumeurs de couleurs : lapis et bleu de Prusse, cochenille et carmin, bismuth et cinabre, mêlés dans la noirceur comme des pigments, pour que chaque pièce de cette ombre ait une qualité, une texture différente.

L’armure d’Ahriman lors de sa rencontre avec Sindermann dans la bibliothèque n’est pas rouge, mais elle a déjà les mêmes teintes que dans le 41e millénaire…
Le Ahriman que nous voyons dans la bibliothèque n’est donc pas forcément celui de l’époque de l’Hérésie…
Ce procédé a déjà été utilisé dans Le Roi Écarlate, où Ahriman et sa cabale remontent dans le passé pour retrouver un fragment de l’âme de Magnus.
On retrouve aussi quelque chose de similaire dans un passage de la vie de Kasper Hawser, qui avait déjà croisé Ahriman — mais ce dernier venait du futur.

Et à l’époque où il écrit cette nouvelle, John French travaille aussi sur Ahriman: Undying, dans lequel ce dernier voyage à la frontière de l’espace, du temps et de ses anciens souvenirs.
Ou alors… ce sont simplement deux erreurs : celle d’Abnett (pour l’armure), et celle de John French (pour la mort d’Amon).
Mais French écrit sur Ahriman depuis plus de 12 ans… Difficile d’y croire.

Conclusion

Le recueil continue d’alterner entre nouvelles plus « sentimentales » et récits plus axés sur le lore.
Je classerais celle-ci dans la catégorie lore, avec une explication du reflux chaotique consécutif à la mort d’Horus, alors que jusque-là, on croyait que le Chaos gardait l’avantage.
Cela donne une explication plausible à l’effondrement de l’armée chaotique à la mort d’Horus.
Le doute subtil sur la véritable identité d’Ahriman passera sans doute inaperçu pour 99 % des lecteurs. Je ne suis même pas sûr que quelqu’un d’autre y prête attention un jour. J’ai probablement trop chroniqué la série Hérésie d’Horus…
Au final, une très bonne petite nouvelle.