The watcher in the rain
Par Gilian
Avant-propos
Deuxième audio-drama écrit par Alec Worley pour la collection Horreur. Voyons si celui-ci est aussi réussi que le précédent.
L’histoire du livre
Aux confins de l’espace impérial, une violente tempête Warp s’approche d’un monde administré par l’Administratum, coupant la planète entière du reste de l’Imperium. Alors que ses immenses flèches grises sont battues par une pluie incessante, d’innombrables administrateurs, dîmiers et comptables sont contraints d’évacuer.
Parmi eux se trouve Greta, une humble scribe de données, détentrice d’un terrible secret, et poursuivie par le sadique Interrogateur impérial Stefan Crucius. Alors que la catastrophe éclate et que tous deux se retrouvent piégés dans les profondeurs de la cité inondée, ravisseur et captive doivent coopérer pour espérer s’en sortir. Mais une présence mystérieuse les traque à travers les tours abandonnées, une entité redoutable que chacun doit affronter… mais qu’aucun n’ose nommer : un Veilleur sous la pluie.
L’histoire avec un grand H
L’apparition de la Grande Faille a des répercussions multiples. Sur un monde impérial, la pluie ne cesse de tomber depuis des semaines. Une évacuation massive est en cours : une tempête Warp approche, menaçant de couper définitivement la planète du reste de la galaxie.
Greta Vern, une jeune scribe du Munitorum, attend son tour pour embarquer sur un vaisseau d’évacuation. Mais les forces de défense planétaire exigent un échantillon de sang de chaque évacué pour analyse. Paniquée, Greta prend la fuite. Le chef de la garde alerte ses supérieurs, et l’Inquisiteur Aatrox envoie son Interrogateur, Stefan Crucius, pour la capturer. Il la soupçonne d’avoir détourné des cargaisons de ravitaillement, causant indirectement la mort de milliers de soldats impériaux. Crucius finit par la retrouver alors qu’elle tente de falsifier des documents pour fuir la planète.
Greta nie toute implication volontaire, mais Crucius, persuadé de sa culpabilité, décide de l’interroger dans la navette d’évacuation. Malheureusement, ils sont retardés et manquent leur embarquement. Ils doivent désormais trouver un autre moyen de quitter la planète avant qu’il ne soit trop tard.
Alors commence une course contre la montre, tandis que d’étranges phénomènes se produisent. Crucius sent une présence sous la pluie battante, toujours à la limite de son champ de vision. Il appelle : « Peux-tu me voir ? » Mais dès qu’il tourne la tête, l’apparition disparaît.
Greta, elle, nie voir quoi que ce soit et affirme que Crucius est victime de son imagination. Cela ne fait qu’accentuer les soupçons de l’Interrogateur, convaincu qu’elle lui ment.
Finalement, Greta avoue qu’elle voit elle aussi le Veilleur sous la pluie. Depuis l’apparition de la tempête Warp, des choses étranges se sont produites. Elle explique que le Veilleur confronte chacun à ses péchés. Si tu le regardes et que tu l’écoutes, il te prend… et tu deviens fou.
Crucius accepte son explication et comprend pourquoi le monstre le poursuit : lui aussi est un monstre. Mais il se demande alors : qu’a bien pu faire Greta pour mériter d’être vue par cette chose ?
Ils finissent par trouver un vaisseau et s’échappent dans l’espace. Mais Crucius est toujours hanté par ses visions. Il tente d’ouvrir la porte de la navette pour se suicider. Greta lui tire dans la jambe pour l’en empêcher.
Dans un dernier moment de lucidité, Crucius enregistre un rapport dans lequel il déclare que Greta est innocente et que tout ceci n’est qu’une erreur administrative. Il lui demande de le tuer, pour mettre fin à ses cauchemars.
Greta prend l’enregistrement… et le blesse grièvement, sans le tuer. Elle lui avait promis une confession. Et il va l’avoir.
Elle révèle qu’elle a bien commis une erreur involontaire, il y a longtemps, et qu’elle en a été mortifiée. Elle s’attendait à être découverte et exécutée. Mais rien ne s’est passé. Alors elle a recommencé – d’abord par curiosité, puis pour l’adrénaline, enfin pour le pouvoir et le contrôle que cela lui procurait. Elle a falsifié des milliers de dossiers de ravitaillement, causant famines, morts, explosions… voire du cannibalisme chez les troupes impériales. Le tout sans jamais quitter son bureau.
Un vaisseau évacuant lui aussi le système capte leur balise et vient les secourir.
Greta a réussi. Elle est innocentée. Elle va être sauvée. Mais…
À bord du vaisseau, l’équipage est affamé. Un incompétent de l’Administratum a oublié les bons de rationnement. Le vaisseau est presque vide de vivres. Le capitaine envisage de tuer les occupants de la navette… pour les cuisiner.
Conclusion
Encore une fois, Alec Worley signe un sans-faute. Sa critique de l’Imperium, qui déshumanise les individus, et de l’Inquisition, qui fabrique ses propres monstres, offre un point de vue aussi sombre que pertinent sur le 41e millénaire.
L’Inquisition cherche le Chaos partout… alors que le coupable ici n’est pas un hérétique, mais une bureaucrate qui agit simplement par goût du risque et du pouvoir.
Et ce double twist final est un véritable régal.
Ce n’est pas une histoire d’horreur au sens classique : il n’y a pas de gore, pas de monstre tangible, ni de jeu psychologique intense. Mais elle décrit un monde horrifique, où la déshumanisation est devenue la norme. L’Imperium de l’Humanité… n’a plus rien d’humain.