Tome Keepers: Legacy of Defiance: Volumes IV
Par Gilian
Avant-propos
Nous arrivons enfin à la conclusion de cette mini-série. Voyons ce que Jon Flindall nous a réservé pour ce grand final.
L’histoire du livre
Les Word Bearers sont aux portes du Coffre-fort. Le dernier assaut est lancé, le temps est écoulé. Ushizar parviendra-t-il à sauver l’héritage des Tome Keepers ?
L’Histoire avec un grand H
L’assaut a été repoussé, mais Ushizar a dû se joindre aux défenseurs, et le lieutenant Roshal a été grièvement blessé. La situation est désespérée, et le prochain assaut sera le dernier…
Ushizar utilise ses pouvoirs psychiques pour redonner courage aux serfs et aux novices survivants, avant de retourner dans le Coffre-fort pour une ultime tentative de découvrir la raison de l’attaque.
En réexaminant les indices, Ushizar a une révélation : la transformation en Space Marine confère une mémoire eidétique. Si cette phrase lui rappelle quelque chose sans qu’il parvienne à l’identifier, c’est peut-être parce qu’il l’a entendue avant sa transformation, lorsqu’il était encore en formation.
Il décide donc de chercher dans les mémoires de Caelus Viator, le fondateur du Chapitre, qu’il avait lues durant sa formation mais jamais relues depuis.
Caelus y raconte leur arrivée sur la planète et les premiers contacts avec les autochtones, dont les ancêtres avaient déjà vu des Space Marines. À cette occasion, des tablettes de pierre en provenance de Thyriar lui avaient été offertes, relatant cette époque.
En étudiant la traduction des tablettes, Ushizar comprend l’erreur qui a été commise. Ces artefacts racontent l’ascension d’un "guerrier du ciel", un Space Marine arrivé sur la planète et ayant exigé d’énormes sacrifices de la population pour pouvoir "s’élever".
Caelus Viator et les Tome Keepers de l’époque n’avaient pas pris ces écrits au pied de la lettre, pensant qu’il s’agissait d’une transcription romancée de la réalité — les Space Marines étant arrivés sur Istrouma et demandant de grands changements à la population pour s’intégrer à l’Imperium.
Mais il existe une autre interprétation possible des tablettes : l’histoire serait bien plus sinistre. Un Space Marine serait venu sur Istrouma, aurait asservi la population et, après d’immenses sacrifices (humains), aurait connu l’ascension en devenant un Prince Démon.
Et c’est ce Space Marine déchu qui dirige l’assaut contre le Coffre-fort. Il est revenu pour détruire les tablettes, afin d’effacer toute trace de son véritable nom.
Au moment où Ushizar comprend enfin le fin mot de l’histoire, les portes du Coffre-fort volent en éclats, et les derniers survivants des Tome Keepers affrontent le démon venu achever le travail en personne.
Alors que le combat fait rage et que Roshal est tué par le Space Marine démoniaque, Ushizar se jette à l’attaque.
Il n’a pas la force de tuer le monstre, mais en prononçant son véritable nom, il parvient à l’affaiblir suffisamment pour le vaincre.
La mort de leur maître brise la volonté des hérétiques, qui s’enfuient à travers un portail démoniaque. La victoire est acquise… mais à un prix terrible : de nombreux frères sont tombés, et la forteresse est en ruines.
Convalescent, Ushizar écrit son récit dans l’apothicarium, méditant sur les pertes subies et le sens profond des prophéties aeldari qui annonçaient la chute de son Chapitre. Il nourrit un mince espoir : peut-être ont-ils repoussé le destin funeste promis aux Tome Keepers… Ou peut-être ne l’a-t-il que retardé.
Conclusion
Cette petite série de nouvelles est plutôt originale. Elle alterne entre phases de combat et de réflexion, ce qui reste relativement rare pour des textes aussi courts. Il faut un certain talent pour réussir à mêler les deux en si peu de pages.
Je les ai lues dans le recueil Blood of the Imperium, mais pour en profiter pleinement, il vaut mieux les lire en parallèle des articles sur les Tome Keepers parus dans White Dwarf. Sur la forme, on peut regretter que les quatre nouvelles soient toutes construites de la même manière : un peu d’action, la lecture d’un récit qui apporte une réponse… et une nouvelle question.
Mais, au fond, cela fonctionne très bien, alors pourquoi changer une formule gagnante ? Sur le fond, même si ce n’était sans doute pas l’objectif de Jon Flindall, on peut y lire une critique de l’Imperium en général, et de l’Inquisition — ou plutôt ici des Tome Keepers — en particulier.
C’est bien de consigner le passé, de stocker récits et savoirs, mais si c’est uniquement pour les entasser sans jamais rien en tirer, c’est dommage… et inutile.
Le Chapitre des Tome Keepers date de la 4e Fondation, soit plus de 7 000 ans, et personne n’a vu venir la répétition des attaques d’un même Seigneur Word Bearer pendant tout ce temps… jusqu’à ce qu’il soit presque trop tard.
Au final, bon travail de Jon Flindall. En espérant qu’il poursuive dans cette voie.