Elfslayer
Par Gilian
Avant-propos
Depuis que Nathan Long a repris la série, le rythme de parution s’est un peu ralenti, avec désormais un roman par an.
Nous voici déjà au troisième roman de Long, et je suis surpris qu’il parvienne encore à trouver de nouvelles choses à faire tuer par Gotrek. ^^
L’histoire du livre
Gotrek et Felix se rendent à contrecœur à Marienburg pour exaucer une dernière volonté du père mourant de Felix.
Cependant, une rencontre fortuite avec leur vieil ami Max Schreiber les entraîne dans une tout autre direction, au cœur du danger.
Le sorcier impérial a été envoyé au nord pour enquêter sur de mystérieux phénomènes magiques au large des côtes septentrionales de l’Empire.
Très vite, le duo héroïque et leurs compagnons se retrouvent embarqués dans une nouvelle aventure… et confrontés à un ennemi redoutable : les elfes noirs !
L’histoire avec un grand H
À Altdorf, Felix rend visite à son père mourant, espérant une réconciliation. Mais Gustav Jaeger ne cherche pas la paix : il lui demande plutôt de retrouver une lettre compromettante détenue par Hans Euler, le fils d’un ancien associé.
Gotrek, déprimé depuis la fin de la Tempête du Chaos — qu’il n’a pas eu le temps d’atteindre — accepte sans enthousiasme de se rendre à Marienburg.
Cependant, une tentative d’enlèvement par des Skavens ravive brièvement sa flamme, et le duo part vers l’ouest.
À Marienburg, Gotrek et Felix rendent visite à Hans Euler, mais la négociation tourne court. Deux sbires d’Euler les défenestrent à l’aide d’un canapé, les expulsant sans ménagement.
De retour à leur auberge, ils retrouvent leur ancien compagnon Maximilian Schreiber, qu’ils n’avaient pas vu depuis leur séjour en Sylvanie, vingt ans plus tôt.
Max est accompagné de Claudia Pallenberger, une voyante du Collège Céleste. Elle a eu des visions d’un désastre menaçant Marienburg, et Max enquête sur le sujet.
Cela attire l’attention de Gotrek. Max les emmène alors rencontrer Aethenir Whiteleaf, un érudit elfe de la Tour Blanche de Hoeth, à la recherche d’un livre volé.
Claudia a une vision de Gotrek affrontant sa destinée au pied d’une montagne noire. Gotrek y voit un signe, et décide de se joindre à la quête de Max et d’Aethenir.
Le groupe embarque sur La Fierté de Skintstaad, en route vers le nord par la Mer des Griffes. Pendant la traversée, Claudia multiplie les avances envers Felix, curieuse de découvrir les plaisirs de la vie avant de retourner à sa vie d’ascète.
Felix finit par céder à ses avances… mais leur ébat est interrompu lorsque Claudia est frappée par une nouvelle vision. Ses cris attirent tout l’équipage, et les embarrassent profondément.
Max découvre également que Gotrek et Felix ne semblent pas vieillir. Il en conclut que la magie liée à la hache runique de Gotrek, et dans une moindre mesure à l’épée Karaghul de Felix, ralentit leur vieillissement.
Alors qu’ils progressent plus au nord, leur navire est attaqué par un bâtiment elfe noir.
Ils parviennent à s’échapper, mais sont aspirés par un tourbillon magique qui les fait naufrager.
Peu à peu, le voile se lève. Whiteleaf n’est pas en mission pour la Tour de Hoeth. Il est tombé amoureux d’une elfe mystérieuse… qui s’est révélée être une elfe noire.
Elle s’est servie de lui pour voler un artefact ancien : la Harpe de la Ruine, une arme elfique conçue pour lutter contre le Chaos. Son plan : l’utiliser contre Marienburg et ouvrir un nouveau front contre l’Empire.
Nos héros sont faits prisonniers et emmenés à bord d’une Arche Noire, gigantesque forteresse navale des elfes noirs — la fameuse montagne noire de la vision.
S’ensuit une évasion rocambolesque, suivie d’un affrontement final chaotique impliquant notamment Thanquol, dont la cupidité le pousse à rater, encore une fois, sa vengeance.
Gotrek finit par détruire la Harpe de la Ruine, mettant fin aux ambitions de l’elfe noire.
Après une nuit de repos bien méritée, le groupe reprend le bateau en direction d’Altdorf.
Personnages
Gotrek Gurnisson
Déprimé au début du roman parce qu’il a raté la grande guerre contre le Chaos, Gotrek retrouve rapidement sa fougue dès les premiers combats, et surtout après que Claudia lui ait parlé de sa vision d’un destin à accomplir dans la Mer des Griffes.
La découverte de prisonniers nains à bord de l’Arche Noire le plonge dans une rage froide : pour lui, un nain ne peut pas devenir esclave.
Mais, comme toujours, malgré les périls, il survit une fois de plus… à son grand désespoir.
Felix Jaeger
Pour une fois, l’histoire commence avec Felix et non Gotrek. Il tente de faire la paix avec son père mourant, mais ce dernier reste persuadé que Felix est revenu uniquement pour l’héritage.
L’intrigue familiale est vite reléguée au second plan au profit d’une aventure bien plus épique — même si elle sera approfondie dans la nouvelle « Slayer of the Storm God ».
Felix continue d’endosser son rôle de témoin, de lien entre le lecteur et Gotrek, tout en restant un personnage attachant et profondément humain.
Maximilian Schreiber
Désormais âgé, Max constate avec étonnement que Gotrek et Felix ne semblent pas avoir changé depuis vingt ans.
Il commence à formuler l’hypothèse que la hache runique de Gotrek les maintient en vie dans un but précis… mais il ne parvient pas à définir lequel.
Thanquol
Ses rêves de vengeance sont sur le point d’aboutir lorsqu’il parvient enfin à capturer Gotrek et Felix. Mais il déchante très vite : les deux aventuriers ne se souviennent même pas de lui, malgré deux décennies à contrecarrer ses plans — involontairement !
Au lieu de les tuer, il cède à ses ambitions et les libère dans l’espoir de s’emparer de la Harpe de la Ruine.
Ce sera une erreur : la Harpe est détruite, et Gotrek et Felix s’en sortent indemnes.
Le vieux Prophète Gris semble enfin comprendre qu’il est peut-être temps de tourner la page et de passer à autre chose…
Conclusion
Le début du roman est assez inattendu : on part sur une mission sans aucun rapport avec les elfes, avant d’être précipité dans un conflit mêlant hauts elfes, elfes noirs et magie ancienne.
La dépression de Gotrek, frustré de ne pas avoir pu participer à la dernière guerre contre le Chaos, est un trait original et rafraîchissant. Cela montre qu’après dix romans, la série a encore du potentiel et de la ressource.
Cela dit, après dix tomes, il devient difficile de dire quelque chose de nouveau sur les deux protagonistes.
Ils n’évoluent plus vraiment entre deux aventures, restant fidèles à eux-mêmes — ce qui est à la fois leur force et leur faiblesse.
Mais il faut reconnaître que cette série, au-delà de ses héros, est une formidable porte d’entrée dans le lore de Warhammer.
Chaque roman nous fait découvrir une nouvelle région, un pan de l’histoire, ou une faction méconnue.
Et rien que pour ça, elle mérite largement d’être lue.